La porte de la Garde pourrait dater du 13e ou du 14e siècle (analogie formelle avec la porte du Levant, arc et chaînes d’angle extérieurs construits en pierre de taille calcaire ciselée et intégration dans l’enceinte urbaine). À la fin du Moyen ou à l’époque moderne, une maison a été adossée du côté intérieur de l’ouvrage, fermant ainsi l’étage carré de la porte jusque-là restée à gorge ouverte et prolongeant le passage voûté en pierre de taille d’une voûte en moellon. C’est peut-être à cette occasion que la partie haute de la porte a été remaniée.
Dans le cadastre dressé au début du 18e siècle, la porte est dénommée "portail de la place du corps de garde". Lui sont mitoyens le "réservoir du seigneur" ainsi qu'une "maison, estable, fenière, portel et relare" possédés par Antoine Lambert. L'expression employée pour désigner cette maison ainsi que son emplacement laissent penser qu'il s'agit de l'habitation surmontant la porte, sans doute prolongée par celle la jouxtant à l'est (parcelles C 1210 et 1215 du cadastre de 1842). En effet, ces deux maisons appartiennent encore à un membre de la famille Lambert en 1843. Selon cette hypothèse, la fermeture et l'allongement de la porte seraient antérieurs à 1730.
Photographe Inventaire général.