Dossier d’œuvre architecture IA83003299 | Réalisé par
Bonan Aurélie (Contributeur)
Bonan Aurélie

Chercheur Inventaire Région Sud, à partir de février 2013.

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  • inventaire topographique
Chapelle Saint-Didier
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
  • (c) Dracénie Provence Verdon agglomération

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Dracénie Provence Verdon agglomération - Flayosc
  • Commune Comps-sur-Artuby
  • Lieu-dit Saint-Didier
  • Adresse chemin de Saint-Didier
  • Cadastre 1843 C4 337  ; 2023 C5 185
  • Dénominations
    chapelle
  • Vocables
    Saint-Didier
  • Parties constituantes non étudiées
    cimetière

Les aménagements et l'appareillage de ce modeste édifice permettent de penser qu'il fut érigé à la fin du 12e siècle ou au début du 13e siècle. Il porte la titulature de Saint-Didier (évêque martyr de Vienne en Dauphiné, saint Didier est le saint patron de Comps). Localisé à proximité d'un fontaine miraculeuse et d'un hospice Sainte-Madeleine, déjà ruinée au 17e siècle, il pourrait être l'un des témoins de la christianisation du lieu (ancien prieuré, selon Irène Magnaudeix). Il a manifestement été maintes fois repris.

Le dépositoire qui le flanque au sud faisait environ 1.80 mètre de long sur 0.73 mètre de large. Il suggère une vocation funéraire étayée par la proximité immédiate de l'ancien cimetière (mise au jour de sépultures lors de la restauration du chevet). Ce dernier aurait été utilisé jusqu'à la fin du 17e siècle. La chapelle à fonction cimétiériale, en raison du perchement de l'église paroissiale, est un exemple non isolé dans l'architecture romane locale (Yann Codou cite pour exemple voisin Notre-Dame-de-l'Olivier à Figanières).

La visite pastorale du 26 août 1600 décrit la chapelle comme état en "bon estat", fermant à clef et serrure, mais les "murailles du cimetière [sont] rompues". Celle du 24 octobre 1638 souligne la nécessité de refaire la porte, dont la fermeture pourrait empêcher le bétail d'entrer. La chapelle doit être pavée et le cimetière n'a toujours pas de clôture.

L'édifice ne présente pas de désordres à signaler en 1845, lors de l'enquête sur l'état des églises et presbytères du Var. Toutefois, Irène Magnaudeix rapporte qu'une délibération de 1854 souligne la nécessité de réparations.

Trois contreforts au nord et un à l'ouest compensaient le tassement et les poussées des voûtes mais ils étaient mal assisés, en pierre irrégulière et constituaient des ajouts. En 1976, un tassement du terrain entraîne de grands travaux : les murs de la chapelle sont fissurés et renflés, certaines de leurs pierres sont effritées et détachées ; la toiture en tuiles est à refaire. L'élévation nord est en très mauvais état. Ses contreforts sont détériorés par les intempéries et les infiltrations dues aux problèmes de couverture. Ainsi, en 1978, a lieu la réfection de la toiture et le rejointement des maçonneries à la chaux hydraulique (maîtrise d'oeuvre de l'architecte en chef des Monuments Historiques, Jean-Claude-Ivan Yarmola) par l'entreprise de maçonnerie SOTRAPUCO (R. Chiocchia et Fils).

Entre 1998 et 2005, la décision est prise de supprimer les contreforts. D'autres travaux complètent le chantier : dépose de la toiture de la nef et de l'abside avec remplacement des tuiles creuses par des lauzes calcaires, restauration de la corniche en pierre, reprise des murs et des sols, démolition et remplacement de l'autel. Des matériaux locaux sont remployés : les carreaux proviennent de la tribune de la chapelle Saint-André (Référence du dossier : IA83003303). Louis-Martial Fahrner, architecte DPLG, sis au Pradet, est le maître d'oeuvre ; les travaux sont réalisés par des compagnons du devoir, la Société Méditerranéenne de Bâtiment et de Rénovation.

Des photos de cette campagne de restauration attestent des anciennes peintures murales du cul-de-four, désormais totalement effacées : des colonnes feintes divisaient l'espace inférieur de l'abside en trois grands tableaux verticaux, surmontés de cinq voûtes d'ogive également en trompe-l'œil. Des festons et une fleur sommitale ornaient le sommet de la voûte. Il s'agissait de peintures murales du 19e siècle où dominait un rose, rehaussé de bleu.

Erigée à la fin du 12e siècle ou au début du 13e siècle, cette chapelle cimétériale (présence d'un dépositoire à l'extérieur et d'un cimetière à proximité) a connu de nombreux remaniements. Parmi les restaurations récentes, citons les interventions de l'entreprise de maçonnerie SOTRAPUCO, sous la maîtrise d'oeuvre de Jean-Claude-Ivan Yarmola, architecte en chef des Monuments historiques, en 1976 et celle de la Société Méditerranéenne de Bâtiment et de Rénovation, sous la maîtrise d'oeuvre de Louis-Martial Fahrner, entre 1998 et 2005.

L'édifice orienté est situé au sommet d'une petite colline, à la sortie nord-ouest du village. Il présente des similitudes avec la chapelle Saint-Jean (Référence du dossier : IA83003300). Appareillé en pierres de taille calcaire, moyennes à grandes, assisées de façon très régulière et équarries au marteau, il est de plan simple, allongé. La façade, au sud, présente les ruines empierrées d'un dépositoire dont la table est surmontée de deux corbeaux, laissant supposer l'existence passée d'un auvent en bois. Le toit à deux pans de la nef et la croupe ronde du chevet sont couverts de lauzes (pignon couvert). La nef unique de l'édifice, voûtée en berceau légèrement brisé, est constituée de deux travées, soulignées par un arc doubleau à un seul rouleau, au milieu de sa longueur. L'abside semi-circulaire est légèrement plus étroite que le vaisseau de la nef et voûtée en cul-de-four. Le long des murs sud, nord et ouest court une banquette de pierre (h = 40, l = 43). Plus en hauteur, un cordon en quart de rond orne le chevet et les murs gouttereaux. Précédant le chœur, un lutrin au nord fait face à un lavabo et à une niche-crédence, au sud. Les baies sont en plein cintre. La porte d'entrée de la façade voisine avec une baie étroite, dont l'éclairage est modestement complété par la baie axiale du chevet (fenêtres à double ébrasement) et par l'oculus de l'élévation ouest. Une croix surmonte cette dernière. Le sol est composé de dalles de pierre dans le chœur et de carreaux d'argile modernes dans la nef.

  • Murs
    • calcaire pierre de taille
  • Toits
    pierre en couverture
  • Plans
    plan allongé
  • Étages
    1 vaisseau
  • Couvrements
    • cul-de-four
    • voûte en berceau brisé
  • Couvertures
    • toit à longs pans pignon couvert
    • croupe ronde
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    inscrit MH, 1926/01/27
  • Référence MH

Documents d'archives

  • Procès-verbal de la visite pastorale de Comps-sur-Artuby, août 1600. Archives départementales du Var, Draguignan : 1 G 67.

    Fol. 16
  • Procès verbaux des visites pastorales de Comps-sur-Artuby, 1638-1648. Archives départementales du Var, Draguignan : 1 G 65, fol. 62-64, 185-191 vo, 283 et suivants, 309 vo-316.

    Fol. 283 vo, 310 vo
  • Renseignements statistiques sur les églises paroissiales et les presbytères du département du Var au 31 décembre 1845. Archives départementales du Var, Draguignan : 4 V 2-2.

  • Facture de l'entreprise SOTRAPUCO du 16 octobre 1978. Archives communales, Comps-sur-Artuby : Bat Co.

  • Dossier de restauration de la chapelle Saint-Didier de Comps. 1998. Archives communales, Comps-sur-Artuby : non coté.

  • Dossier des ouvrages exécutés à la chapelle Saint-Didier de Comps, 2005. Archives communales, Comps-sur-Artuby : Bat Co.

Bibliographie

  • CODOU, Yann. L'Eglise, les hommes et le terroir dans le diocèse de Fréjus Xe-XIIe siècles. Thèse de doctorat d'Histoire sous les directions de Paul-Albert Février et Michel Fixot. Université de Provence, Aix-en-Provence : 1997, volumes 1 à 4.

    P. 194, vol. 2
  • CODOU, Yann. Les églises médiévales du Var. Forcalquier : Les Alpes de Lumières, 2009.

    P. 28, 121-122
  • MAGNAUDEIX, Irène et alii. Comps, son territoire, son histoire. Comps-sur-Artuby : 2012.

    P. 46, 47, 156, 252-254

Documents figurés

  • Plan cadastral de la commune de Comps-sur-Artuby, 1843. / Dessin, encre et lavis par Bosc, géomètre en chef, Léandre Fouques, Ricard aîné, Ricard cadet et Loup, géomètres de première classe. Archives départementales du Var, Draguignan : 3PP_044_02 à 3PP_044_50.

    3PP_044_17
Date(s) d'enquête : 2023; Date(s) de rédaction : 2023, 2024
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
(c) Dracénie Provence Verdon agglomération
Bonan Aurélie
Bonan Aurélie

Chercheur Inventaire Région Sud, à partir de février 2013.

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