Dossier d’œuvre architecture IA83003303 | Réalisé par
Bonan Aurélie (Contributeur)
Bonan Aurélie

Chercheur Inventaire Région Sud, à partir de février 2013.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
  • inventaire topographique
Eglise paroissiale puis chapelle Saint-André dite des Templiers
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
  • (c) Dracénie Provence Verdon agglomération

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Dracénie Provence Verdon agglomération - Flayosc
  • Commune Comps-sur-Artuby
  • Lieu-dit Haut Village
  • Adresse Montée de Saint-André
  • Cadastre 1843 K2 298  ; 2023 K3 153
  • Dénominations
    église paroissiale, chapelle
  • Vocables
    Saint-André
  • Appellations
    des Templiers
  • Parties constituantes non étudiées
    clocher

1. Les origines de Saint-André

L'église paroissiale Saint-André apparaît pour la première fois en 1180 dans une transaction entre l'évêque de Fréjus et ses chanoines. Elle dépendait du chapitre cathédral (Yann Codou, Frédéric Mireur, Irène Magnaudeix). Ce lieu de culte, dans la dépendance du château voisin, n'est aucunement privé mais ouvert à l'ensemble de la population, assumant les fonctions paroissiales pour une cité sise sur une grande voie de communication. En cela, on peut le rapprocher de l'église Saint-Nicolas de Bargème. Après 1232 et la réception des biens de la famille Blacas par les Templiers, les terres et la seigneurie de Comps appartiennent pour partie à l'Ordre et de grands travaux de fortification sont menés dans le bourg castral. Il est très probable que l'église Saint-André soit reconstruite ou agrandie à cette date et qu'on lui enjoigne une tribune destinée aux habitants du château, accessible par l'élévation nord. Des hourds, aménagements en bois (galerie) sont positionnés le long du mur de façade facilitant la surveillance ou accueillant l'assemblée des habitants (les deux hypothèses sont plausibles). Une porte aujourd'hui murée, percée dans le mur occidental, permettait vraisemblablement l'accès à un bâtiment annexe, l'ancien presbytère d'après Jacques Thirion. La structure des voûtes (ogives de plan carré avec absence de clé) rappelle notamment celle de la cathédrale de Fréjus et de l'église Saint-Victor de Castellane (Référence du dossier : IA04000900). L'arc en lunule de la porte d'entrée et les corbeaux en façade sud se retrouvent également à Saint-Victor : un même atelier est certainement à l'oeuvre. Ces éléments insèreraient l'architecte bâtisseur dans l'art local, non contraint par d'éventuels modèles des ordres militaires. Cette structure a également été utilisée par la suite pour la construction de la cathédrale Notre-Dame-du-Puy à Grasse.

2. L'époque moderne et le 19e siècle

La plupart des visites pastorales de l'époque moderne nous décrivent l'église Saint-André dans un état satisfaisant. Les réparations les plus fréquentes, sans surprise, concernent la toiture comme il est précisé dans celle du 24 octobre 1638 qui mentionne également le mauvais état des vitres des fenêtres, de l'échelle et du plancher clocher (le clocher est du 16e siècle). Il y est aussi mentionné des réparations à la tribune (balustres) en 1637 et l'existence d'une maison claustrale ou curiale attenante. En 1687, l'autel de la confrérie du purgatoire, sous la tribune, jugé indécent, doit être détruit et remplacé par un confessional. En 1717, les autels des différentes confréries occupent les bas-côtés de l'église. Le 15 août 1761, la foudre s'abat sur le clocher marquant durablement les esprits. Un tableau réalisé à la suite de cet incident est conservé dans l'église Saint-Philomène (ex-voto) : il indique le presbytère à l'ouest de l'église Saint-André et le château, aujourd'hui disparus (Référence du dossier : IM83003606).

Le curé prête le serment civique en 1790. En 1832, les ruines du château qui menaçait de s'écrouler sur l'église sont démolies et Saint-André connaît de nouvelles restaurations (toitures et embellissement de l'intérieur). Trop petite, son agrandissement est envisagé dès 1837 et relancé en 1839 à la faveur de l'installation d'un pensionnat à Comps. Par manque de fonds, il n'aboutit pas et la chapelle des pénitents en contre-bas est proposée pour le rôle de paroissiale dès 1845. Ce sera chose faite en 1855. A nouveau frappée par la foudre la même année, le clocher et les murs de Saint-André sont en mauvais état : abandonnée, son élévation nord s'effondre en partie en 1889.

Classée en 1891, la chapelle est restaurée en 1903 par l'architecte Jean-Camille Formigé qui consolide les murs, rénove la couverture et détruit un bâtiment partiellement ruiné à l'angle sud-ouest (une tour carrée ou un escalier, plus vraisemblablement la maison curiale). Il fait appel à l'entrepreneur en maçonnerie Lucien Guigonnet de Comps. Un paratonnerre est installé. En 1950, les derniers pans de murs du château sont détruits.

3. Les restaurations récentes

En 1987 et 1988, une restauration sous la maîtrise d'oeuvre de l'architecte Louis-Martial Fahrner couvre l'abside de lauzes (conformité avec les lauzes des reins de la voûte) et conforte le pignon est, au-dessus du chevet. La partie haute du clocher est également reprise. Son toit en pavillon est couvert de tuiles en écailles vernissées tandis que des tuiles pourvues d'un bulbe dites "siffleuses" couvrent les arêtiers.

De nouvelles réparations ont lieu entre 1991 et 1993 : elles sont le fait de l'entreprise Girard, sous la maîtrise d'oeuvre de l'architecte Jean-Claude-Ivan Yarmola. Les décors peints du plancher de la tribune sont sacrifiés pour être remplacés par un plancher à chevrons. En 1996 et 1998, le même architecte propose des injections de chaux dans les maçonneries, le rejointement des parements, le remplacement de pierres hors d'usage, entre la porte et le clocher (mur sud). La couverture de la nef est refaite en tuiles creuses. Les peintures et dallages sont restaurées (pierre de Cassis dans la nef, terre cuite dans la tribune). Les enduits et la menuiserie sont repris (porte d'entrée en chêne, escalier et garde-corps de la tribune en châtaignier) et on procède à la mise en place de vitraux à motifs losangés.

Le monument est mis en lumière en 2004-2005.

Edifice paroissial depuis le 12e siècle, l'église Saint-André était dans la dépendance du bourg castral de Comps, dynamisé par la présence de l'Ordre des Templiers puis des hospitaliers. Ces derniers, seigneurs du lieu dès 1233, fortifièrent le bourg et l'église dont la physionomie se trouva modifiée. Le clocher est du 16e siècle. Chapelle depuis 1855, l'édifice est classé en 1891. Des restaurations récentes furent conduites par les architectes Jean-Camille Formigé (entrepreneur Lucien Guigonnet), Louis-Martial Farnher ou encore Jean-Claude-Ivan Yarmola (entrepreneur Girard).

Sur un éperon rocheux, dominant le village, la chapelle Saint-André est maçonnée en moellons entre deux parements de pierres de taille calcaire. Les pierres de taille, de petit ou moyen appareil, sont bien dressées et bien assisées ; le joint est fin (présence de chaînage d'angle). Le toit à longs pans de la nef est couvert de tuiles creuses, celui en pavillon du clocher de tuiles vernissées (pourvues d'un bulbe siffleur sur les arêtiers). Quant au chevet, sa croupe ronde est sommée de lauzes. Les pignons sont couverts. L'édifice est de plan allongé, flanqué d'un clocher carré au sud, accessible depuis la deuxième travée de la nef. Possédant un chevet orienté sud-est, il comporte une nef unique, voûtée en arc brisé, divisée en deux travées par un large arc doubleau sur imposte en quart-de-rond, conduisant à une travée de chœur plus étroite. La nef est voûtée d'ogives lombardes (ou génoises) donc à grosses branches carrées, sans clé et le chœur, d'une abside en cul-de-four. Une tribune, dans la première travée, face au chœur, est soutenue par des arcs plein-cintre. On y accède grâce à un escalier maçonné tournant à droite, avec jour. L'accès à l'édifice se fait par l'élévation sud grâce à un escalier hors-oeuvre, ouvert, tournant à retours, avec mur-noyau. La porte, surmontée d'un arc en lunule (intrados en plein cintre, extrados outrepassé) comporte un tympan nu, soulagé par des consoles moulurées en cavet droit. L'éclairage est apporté par des baies de dimension réduite : un oculus à l'ouest, une baie en arc brisée à l'est, trois baies plein-cintre au sud. Le clocher comporte quatre baies plein-cintre dont l'une, au nord, est murée. Signalons des portes murées (mur nord-est, première travée, en hauteur et mur pignon nord-ouest) et des corbeaux sur le mur sud-ouest. Le sol est pavé de dalles de pierre régulières.

  • Murs
    • calcaire pierre de taille
    • calcaire moellon
  • Toits
    tuile creuse, pierre en couverture, tuile en écaille
  • Plans
    plan allongé
  • Étages
    1 vaisseau
  • Couvrements
    • cul-de-four
    • voûte d'ogives
    • voûte en berceau brisé
  • Couvertures
    • toit à longs pans pignon couvert
    • croupe ronde
    • toit en pavillon
  • Escaliers
    • escalier de distribution extérieur : escalier tournant à retours en maçonnerie
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour en maçonnerie
  • Techniques
    • peinture
  • Précision représentations

    Peintures monumentales du chœur et de la tribune.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    classé MH, 1891/11/16
  • Référence MH