• enquête thématique régionale, ponts et aménagements du Rhône en Provence-Alpes-Côte d'Azur
pont routier d'Aramon
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton bassin du Rhône - Châteaurenard
  • Hydrographies Rhône (le)
  • Commune Barbentane
  • Lieu-dit les Péroutines
  • Adresse R.D. 402
  • Cadastre 2008 CW non cadastré ; domaine public
  • Précisions oeuvre située en partie sur le département 30 ; oeuvre située en partie sur la commune Aramon
  • Dénominations
    pont
  • Précision dénomination
    pont routier
  • Appellations
    pont d'Aramon

HISTORIQUE

Le passage du Rhône à Aramon pourrait exister, selon l'historien Henri Cogoluènhe, dès la période antique. L'existence d'un bac [sans référence] est en tout cas attestée en 1461 (COGOLUENHE, livre 1, p. 51 et p. 55). Au milieu du 19e siècle, la traversée du Rhône face à Aramon se faisait encore par le biais d'un bac à traille [sans référence]. Mais le besoin d'un ouvrage fixe commençait à se faire sentir (VALLA, p. 256-257). Une demande de construction d´un pont suspendu sur le Rhône en remplacement du bac d´Aramon est présentée par la municipalité de Barbentane en 1857, en 1864, puis en 1866 (AD Bouches-du-Rhône : 2S 7 ; AD Rhône : 3959W 1791). En 1871, il est demandé, "en attendant la construction d'un pont définitif", l'installation du pont de bateaux d'Arles (Référence : IA13004098), devenu inutile depuis la construction du pont de Trinquetaille (Référence : IA13004062). Mais le projet stagne, à cause notamment du problème de son financement (AD Bouches-du-Rhône : 2S 7) et ce n'est qu'à la fin des années 1890, qu'il se concrétise enfin (sur le financement finalement opéré, voir VALLA, p. 572-574).

Le pont suspendu projeté par l'ingénieur Ferdinand Arnodin, constructeur spécial de ponts suspendus à Châteauneuf-sur-Loire, devra être dressé à l'emplacement même du bac, endroit où le fleuve a 240 m de large (AD Bouches-du-Rhône : 2S 7, voir Mémoire descriptif du 25 mars 1896 ; VALLA, p. 256-257). L’ouvrage comportera trois travées (portée principale sur le fleuve d'un peu plus de 270 m et deux petites travées de rive de 45 m (AD Gard : 3O 387 ; LEINEKUGEL LE COCQ, t. 1, p. 18 ; KIRCHNER, p. 9) et reposera sur deux pylônes hauts de 43 m. Le tablier situé à 5 m au-dessus de l'étiage offrira une chaussée de 5 m de large à double voie charretière sans trottoir (AD Bouches-du-Rhône : 2S 7, idem ; AD Gard : 3O 387 ; VALLA, p. 256-257). Le projet définitif comprend, outre le pont suspendu, le pont métallique sur la lône de rive gauche et les chemins d´accès (AD Bouches-du-Rhône : 2S 7, idem). L'ouvrage, construit en 1899, est achevé en 1900 (AD Bouches-du-Rhône : 2S 7 ; AD Rhône : 3959W 1791, Chemise Reconstruction du pont d´Aramon, voir Annexe n° 1 ; KIRCHNER, p. 9) ; son inauguration a lieu le 15 octobre (BOUT DE CHARLEMONT ; VALLA, p. 575).

En 1932, le pont, qui ne satisfait plus aux besoins de la circulation, fait l´objet d´un concours pour la réfection du tablier (mise en place d'une dalle en béton armé ; élargissement à 5,20 m pour y ménager des trottoirs) et le renforcement de la suspension (AD Gard : 3O 387). La transformation de ce premier pont suspendu en un ouvrage suspendu moderne de même portée mais à tablier rigide est engagée, dès 1934, par les Établissements Baudin de Châteauneuf-sur-Loire (AD Gard : 3O 387 ; AD Rhône : 3959W 1791, idem ; KIRCHNER, p. 9 ; GRATTESAT, p. 128). Le 12 octobre 1934, un arrêté du préfet du Gard autorise le Service vicinal du Gard à établir, pour les besoins de l´exécution des travaux de transformation du pont suspendu, un bac à traille à l´aval de l'ouvrage (AD Rhône : 3959W 1791). Dix années plus tard, afin de gêner le mouvement des troupes allemandes, le tablier du pont d´Aramon et partie de sa suspension sont détruits par les bombardements alliés en août 1944 (AD Rhône : 3959W 1791, voir aussi Annexe n° 1 ; le 17 août selon KIRCHNER, p. 11-12 ; le 15 août d'après le Site internet de la ville d'Aramon). Des travaux de reconstruction sont, semble-t-il, opérés de 1956 jusque vers 1960 (AD Rhône : 3959W 1791). Mais c'est un bac qui assurait vraisemblablement le franchissement du fleuve ; ce dernier aurait, d'après Cogoluènhe, perduré 25 ans (COGOLUENHE, livre 1, p. 58 et p. 68).

Quoi qu'il en soit, le lancement d'un nouveau pont de franchissement du Rhône à Aramon est envisagé après l'achèvement de la retenue de Vallabrègues (AD Rhône : 3959W 1791 ; Bulletin annuel AFPC, p. 115 ; notice Structurae). Les travaux gigantesques, destinés à canaliser le fleuve et à produire de l'énergie hydroélectrique, engagés dans le cadre de l'aménagement de cette retenue à la fin des années 1960 par la Compagnie Nationale du Rhône (CNR), ont permis au village d'Aramon de se mettre à l'abri des crues et des inondations fréquentes du Rhône (Site internet de la ville d'Aramon). La CNR participe ainsi à la reconstruction du pont d'Aramon, pont mis en œuvre par la Direction de l'équipement du Gard (Bulletin annuel AFPC, p. 115 ; base CNR-Oasis). Le nouvel ouvrage doit remplacer l'ancien pont suspendu Baudin [sans référence], dont les piles subsistantes doivent être détruites (AD Bouches-du-Rhône : 3959W 1791, Chemise Reconstruction du pont d´Aramon : Annexe n° 1). La reconstruction du pont d'Aramon est soumise à une ''enquête mixte à l'échelon local'' autorisée par décision du ministre de l´Équipement et du Logement prise au 20 octobre 1967 (AD Bouches-du-Rhône : idem). On possède des plans (une élévation notamment) dressés la même année par le Service central d´études techniques du ministère de l´Équipement (idem). Un rapport de l´ingénieur du Gard, daté du 19 juillet 1967, intéressant la reconstruction du pont du C.D. 402, indique que ce dernier sera édifié vers le PK (point kilométrique) 252,500, soit au kilomètre 10,3 de la retenue de Vallabrègues, et à 1 km en amont de l'ancien pont ; il aura une longueur de 484 m entre axes des appuis de rive et comportera six piles de 1,75 m de large, espacées, d´axe en axe, de 78 m (AD Bouches-du-Rhône : idem ; voir aussi Annexe n° 1). Les études et la réalisation de l'ouvrage ont été attribuées à l'entreprise Campenon Bernard (AD Bouches-du-Rhône : idem, Courrier de l´ingénieur d´arrondissement du Vaucluse à l´ingénieur en chef du service de la navigation du 16 avril 1969 ; Bulletin annuel AFPC, p. 115 ; notice Structurae). Un courrier de l´ingénieur en chef du service de la navigation Rhône-Saône, daté du 23 avril 1969, informe que les travaux de reconstruction du pont d´Aramon au PK 252,500 ont débuté par l'édification des deux piles de rive gauche (AD Bouches-du-Rhône : idem).''La construction du tablier est réalisée en encorbellement, par voussoirs préfabriqués, à joints conjugués collés, mis en place au moyen d'une poutre de lancement métallique'' (Bulletin annuel AFPC, p. 115).''La précontrainte du tablier est mise en œuvre suivant les procédés Freyssinet [avec des] câbles de douze torons de 1/2 pouce ou à douze fils de 8 mm'' (ibidem). L'ouvrage achevé en 1970 (notice Structurae) est inauguré le 20 février 1971 (Site internet de la ville d'Aramon). Il est la propriété du département du Gard (base CNR-Oasis).

DESCRIPTION

Le pont d'Aramon, portant la R.D. 402, franchit le Rhône entre les communes de Barbentane et de Boulbon, côté Bouches-du-Rhône (rive gauche), et d´Aramon, côté Gard (rive droite). Il relie deux routes perpendiculaires au pont, la R.D. 35 (route de Boulbon) sur la rive gauche et la R.D. 2 sur la rive droite.Le pont débouche en rive droite du fleuve à l'est de l'agglomération d'Aramon, commune du Gard dont l'ouvrage porte le nom. Il dessert en rive gauche la zone d'activités commerciales du Colombier sur la commune de Boulbon.Le découpage administratif fait que les deux extrémités du pont sont implantées sur la commune d'Aramon et que sa partie médiane est inscrite sur le territoire de Barbentane, sur une ''langue'' formée en partie ouest de la commune des Bouches-du-Rhône.L'ouvrage est constitué de sept travées de portées symétriques (46,82 m - 5 x 78,15 m - 46,82 m) sur une longueur totale de 484 m.Son tablier est composé d'une poutre continue à caisson unique en béton précontraint. Cette poutre, de 8,70 m de large et de hauteur variable (4,40 m sur les appuis et 1,80 m à la clé), est appuyée sur deux culées et sur six piles de forme oblongue. Piles et culées sont fondées sur des caissons foncés à l'air comprimé (Bulletin annuel AFPC, p. 115 ; notice Structurae). La chaussée routière à deux voies de circulation en double sens est encadrée par deux trottoirs : chaussée de 5,50 m de large et trottoirs de 0,75 m d'après les sources (AD Bouches-du-Rhône : 3959W 1791, Chemise Reconstruction du pont d´Aramon : Annexe n° 1).

Alors que l'aménagement de Vallabrègues (Gard ; 1966-1969) est engagé par la Compagnie Nationale du Rhône, il est projeté de remplacer l'ancien pont suspendu d'Aramon [sans référence]. Une enquête locale intéressant le lancement du nouvel ouvrage sur le Rhône est menée à partir d'octobre 1967. Des plans sont dressés à cette date par le Service central d’études techniques du ministère de l'’Équipement. La construction du pont d'Aramon est adjugée à l'entreprise Campenon Bernard. Le chantier, mis en œuvre par la Direction de l'équipement du Gard, débute au printemps 1969 par les piles de la rive gauche. Le tablier est monté en encorbellement, par voussoirs préfabriqués. La précontrainte est réalisée selon les procédés Freyssinet. L'ouvrage est inauguré en février 1971.

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 20e siècle
  • Dates
    • 1969, daté par source
  • Auteur(s)

Bien qu'inscrit sur le territoire des communes de Barbentane et d'Aramon, le pont de la R.D. 402 franchit le Rhône entre cette dernière commune du Gard dont il prend le nom et celle de Boulbon. Il est établi à 1 km en amont de l'ancien pont suspendu qu'il remplace [sans référence]. L'ouvrage de 484 m de longueur totale comporte sept travées (cinq travées de 78,15 m et deux travées de rive de 46,82 m). Le tablier en béton précontraint est constitué d'une poutre mono-caisson à travées continues cintrées. Cette dernière, de 8,70 m de large, est appuyée sur deux culées et sur six piles oblongues de hauteur variable. Le pont porte une chaussée routière bidirectionnelle à deux voies de circulation de 5,50 m qu'encadrent deux trottoirs de moins d'1 m bordés d'un garde-corps métallique.

  • Murs
    • béton béton précontraint
  • Typologies
    pont en poutre à hauteur variable à travées continues ; TYPO2 pont en poutre
  • Statut de la propriété
    propriété du département
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Repérage cartographique. Pont de la R.D. 402 franchissant le Rhône entre Barbentane (13) et Aramon (30-Languedoc-Rousillon), commune dont il porte le nom ; relie la R.D. 35 à la R.D. 2 (routes perpendiculaires au pont). Le découpage administratif fait que les deux accès du pont appartiennent à la commune d'Aramon et que sa partie médiane est inscrite sur le territoire de celle de Barbentane. Débouche en rive gauche sur la Z.A. du Colombier (commune de Boulbon, 13). Propriété : Gard (base CNR-Oasis). Les documents iconographiques font apparaître que les deux anciens ponts suspendus d'Aramon se trouvaient, comme le bac antérieur, uniquement sur le territoire d'Aramon dans le Gard ; ils sont donc hors étude géographique, mais leur historique est succinctement présenté dans la synthèse de ce pont.

Documents d'archives

  • Pont sur le Rhône. 1840-1908. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille : 2S 7.

  • Pont suspendu d´Aramon. 19e-20e siècle. Archives départementales du Gard, Nîmes : 3O 387.

    Archives départementales du Gard, Nîmes
  • Aramon. Archives départementales du Rhône, Lyon : 3959W 1791.

Bibliographie

  • Bout de Charlemont, Hippolyte. Pour le pont d´Aramon à l´occasion de l´inauguration du 15 octobre 1900. Barbentane : imprimerie d´Aubanel, 1900. 4 pages.

  • Cogoluenhe, Henri. Histoire des bacs pour traverser le Rhône. Recherches historiques et sociologiques. Thèse de doctorat, Institut de Recherche et d'Enseignement Philosophiques, Département Sociologie. Lyon : Facultés catholiques de Lyon, 1980. 3 volumes

    livre 1, p. 51, p. 55, p. 58 et p. 68
  • GRATTESAT, Guy (dir.). Ponts de France. Paris : Presses de l´Ecole nationale des Ponts et Chaussées, 1982, ill.

    p. 128
  • Kirchner, R. Quelques réflexions sur la construction des ponts du Rhône français. Dans Les Etudes rhodaniennes, 1948, vol. 23, n° 1-2, p. 5-13.

    p. 9, p. 11-12
  • Leinekugel Le Coq, Gaston. Ponts suspendus. Paris : O. Doin et fils, 1911. 2 vol.

    t. 1 p. 18 et p. 349 ; t. 2 p. 222
  • Pont d'Aramon sur le Rhône. Dans Bulletin annuel AFPC, 1969-1970.

    p. 115
  • Valla, Louis. Aramon : temps anciens, administration, temps modernes. Montpellier : Imprimerie de la Manufacture de la Charité, 1906. 623 pages.

    p. 254-257 et p. 572-575.

Documents figurés

  • [Nouveau pont d'Aramon]. Elévation /Dessin, 1967. Archives départementales du Rhône, Lyon : 3959 W 1791.

Annexes

  • Annexe n°1
Date d'enquête 2011 ; Date(s) de rédaction 2012