• inventaire topographique, Inventaire du parc naturel régional des Baronnies provençales
ferme dite la Coste
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
  • (c) Parc naturel régional des Baronnies Provençales

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Parc naturel régional des Baronnies Provençales - Serres
  • Commune Rosans
  • Lieu-dit la Coste
  • Cadastre 1839 G6 87 à 91  ; 1984 G2 262  ; 2021 000G 262
  • Dénominations
    ferme
  • Appellations
    la Coste
  • Parties constituantes non étudiées
    étable, remise agricole, resserre, cellier, cuvage, four à pain, fournil, fenil, séchoir, pigeonnier, cour, aire à battre, puits

Commentaire historique

Epoque médiévale

L'origine de cette ferme pourrait remonter à la fin du Moyen Age, si l'on considère comme pertinent une datation de cette époque pour l'opus spicatum visible à la base de la partie ouest de l'élévation nord du bâtiment du logis. Quoiqu'il en soit, il s'agit pour cette portion du l'édifice de la première construction (actuelles étable et cellier sous voûtains de l'étage de soubassement ; chambre et fenil du rez-de-chaussée) sur laquelle ont été ensuite accolées en deux temps les parties est.

Vue d'ensemble prise du sud-est.Vue d'ensemble prise du sud-est. Bâtiment du logis. Vue d'ensemble prise du nord-est.Bâtiment du logis. Vue d'ensemble prise du nord-est. Bâtiment du logis. Vue d'ensemble prise du nord-ouest.Bâtiment du logis. Vue d'ensemble prise du nord-ouest.

Epoque moderne

La première adjonction (actuelle resserre surmontée de la cuisine), remonte vraisemblablement à la fin du 16e siècle ou au début du 17e siècle, si l'on en juge par la présence d'une porte intérieure donnant accès à cette extension, munie d'un encadrement chanfreiné à congé en biais. La seconde extension (étable sous voûtes d'arêtes et salon), caractérisée par la baie à demi-croisée à arrêtes vives visible sur la façade sud, remonte à la fin du 17e siècle voir au tout début du 18e siècle.

Bâtiment du logis. Rez-de-chaussée surélevé, cuisine. Mur est, porte de communication avec la chambre est : encadrement chanfreinée avec congés en biais.Bâtiment du logis. Rez-de-chaussée surélevé, cuisine. Mur est, porte de communication avec la chambre est : encadrement chanfreinée avec congés en biais. Bâtiment du logis. Elévation sud, partie est. Baie à demi-croisée murée.Bâtiment du logis. Elévation sud, partie est. Baie à demi-croisée murée.

La « grange » mentionnée à cet emplacement dans le cadastre par confronts de 1699 (AD05 3 E 6470) correspond vraisemblablement au bâtiment initial complété par sa première (et seconde ?) extension(s). Elle est alors accompagnée d'une « here, regailles, terres ». Cet ensemble, localisé au quartier de « Palud », est limité au nord par le chemin allant à Saint-André et à l'ouest par celui menant à Lemps et les terres du seigneurs – ces dernières correspondant au domaine de la Grande Coste (voir dossier IA05001613). Elle appartient à François Bernard, de Montferrand (f° 76v°), qui possède également d'autres propriétés dans le secteur, terres agricoles, friches (« hermes ») et versants marneux (« ruynas »). Au vu du bâti existant et des datations induite par la lecture des maçonneries, la désignation du bâtiment comme « grange » n'exclue manifestement pas l'existence d'une petite partie d'habitation. On note également que, dès cette époque, une aire de battage (« here ») est associée au bâtiment.

Le premier bâtiment de la dépendance nord pourraient remonter au début du 18e siècle, installé en même temps que le mur de fermeture de la cour et son portail ouest, avec son trou de barre de fermeture. Le bâtiment central de la dépendance nord pourrait lui aussi dater de cette période, mais il a été largement surélevé ensuite.

Cadastre de 1839

Dans le cadastre de 1839, cette ferme est découpée en 5 parcelles qui appartiennent à François Cornillac, demeurant à la Coste. Outre le domaine agricole attenant, celui-ci possède également de nombreuses propriétés plus lointaines, notamment aux quartiers des Combettes, la Douce, Chameyer, Carrier, la Gravouse, la Briguette, Serre de Baux, etc.

Dans ce document, cette ferme est appelée « la Paru », toponyme équivalant à « la Palud » qui renvoi à la présence de marais. La parcelle G6 87 est désignée comme une « aire » à battre et une cour de 540 m². La parcelle G6 88 comme une « maison et cour » avec 2 ouvertures imposables, enregistrée dans la 8e et dernière classe fiscale, pour une emprise au sol de 50 m². La parcelle G6 89 comme une « maison » avec 4 ouverture imposables et enregistrée dans la 6e classe fiscale, pour une emprise au sol de 300 m². La parcelle G6 90 comme une « écurie » avec une emprise au sol de 160 m². Enfin, la parcelle G6 91 comme une « pâture » de 400 m², pouvant servir de cour ou d'aire de battage complémentaire.

Plan de situation d'après le plan cadastral de 1839, section G6. Echelle d'origine 1/2000e.Plan de situation d'après le plan cadastral de 1839, section G6. Echelle d'origine 1/2000e. Plan de masse d'après le plan cadastral de 1839, section G6. Echelle d'origine 1/2000e.Plan de masse d'après le plan cadastral de 1839, section G6. Echelle d'origine 1/2000e. Emprise de la propriété foncière de François Cornillac en 1839, reportée sur la carte IGN de 2021. Echelle d'origine 1/25 000e.Emprise de la propriété foncière de François Cornillac en 1839, reportée sur la carte IGN de 2021. Echelle d'origine 1/25 000e.

Inventaire de 1839

Suite au décès de son propriétaire François Cornillac, un inventaire des meubles, objets et denrées présents dans les lieux est réalisé les 24, 27 et 28 décembre 1839 (AD05 1 E 8132 ; ce document est retranscrit en annexe au présent dossier). Sans s'arrêter aux divers objets, tissus et vêtements recensés, ce document montre que, dans le bâtiment du logis et dans la dépendance sud, l'organisation et la description des pièces est déjà très semblable à celle que l'on peut observer aujourd'hui (voir la partie concernant la description architecturale).

A l'étage de soubassement, le cellier abrite notamment « neuf tonneaux de capacités diverses et reliés les uns de quatre, d’autres de trois cercles de fer », complétées par « deux bênes pour la vendange ». Il est précisé que les tonneaux conservent environ 900 l. de vin. On trouve également « deux jerles, une autre petite et neuf urnes de capacités différentes », qui correspondent à des jarres en terre cuite destinées à la conservation de l'huile de noix.

Au rez-de-chaussée surélevé, « l’appartement servant de cuisine » est meublé d'une « may ou pétrin bois de noyer mi-usée », qui sert manifestement aussi de table, complétée par une autre « petite may bois de noyer assez bonne ». On y trouve également un « redressoir pour la terraille scellé au mur » (un vaisselier pour les plats et écuelles en terre cuite). Les sièges se résument à deux banc et six chaises en noyer. Enfin, ce mobilier est accompagné d'une « horloge à chiffres romains » dans sa caisse, également en noyer.

Une partie de cette cuisine, réservée au couchage, accueille trois armoires en noyer, dites garderobes, qui ferment à clef. La première « à deux portes ou battants, en assez bon état », la deuxième, plus vieille, « à quatre portes dont deux au bas et deux en haut, séparés par deux tiroirs au milieu » et la troisième « à deux portes séparées par un tiroir au milieu ». On y trouve également deux « un bois de lit » garnis de paillasses, draps et couvertures.

Dans la chambre située à l'est de la cuisine, on trouve « une petite table carrée de noyer », « une garderobe vieille, un bois de lit et un vieux coffre de noyer », un autre « bois de lit en poirier tout neuf », « un petit guéridon », « une glace dans un cadre doré surmontée d’un ornement en forme de rosace » et « un poële à feu de fonte (...) avec six tuyaux de tôle ».

L'étage est occupé par un « galetas » où sont regroupés quelques vêtements et où sont surtout stockées certaines récoltes, notamment 420 kg « de noyaux de noix », 17 kg « de fil de chanvre », 37 kg « de chanvre de toute espèce, mâle, femelle » et 23 kg de semences de chanvre.

Le four à pain se trouve dans une « pièce dite le four », située dans la dépendance disjointe au sud du bâti du logis. Sa présence a donné leurs noms à deux autres pièces qui s'y trouvent : la « chambre dite chambre du four », qui accueille un « grenier à blé », et « l’appartement dit le chambron ».

Les autres dépendance sont désignées comme « écuries, greniers à foin, loge à cochon et hangard ou basse-cour ». Le cheptel est composé d'une paire de bœufs de labour, d'un mulet, 40 moutons, 30 agneaux et 30 brebis et une chèvre, un cochon, ainsi que « deux dindes et des poules et coq ».

Parmi les divers tissus inventoriés, on note la présence de onze « vannes de toile », tissus incluant des fils de chanvre torsadés (voir à ce sujet le chapitre dédié dans la présentation de la commune de Rosans : IA05001650).

Evolutions foncières aux 19e et 20e siècles

Les matrices cadastrales n'ont pas enregistré d'augmentation du bâti ou de nouvelles constructions. Pourtant, des travaux ont manifestement été réalisés, notamment la (re)construction du portail oriental de la cour fermée, qui porte la date gravée : « LE / 28 AV[RIL] / 1843 », qui accompagne probablement l'édification de la partie orientale de la dépendance sud. Il semble que la porte d'entrée du logis ait également été refaite à cette époque (encadrement et menuiserie). Quant à la surélévation du bâtiment principal de la dépendance nord, elle remonte vraisemblablement à la fin du 19e siècle ou au début du 20e siècle.

Cour. Portail oriental, date gravée : « LE / 28 AV[RIL] / 1843 ».Cour. Portail oriental, date gravée : « LE / 28 AV[RIL] / 1843 ».

En 1913, l'ensemble du domaine de la Coste passe à Jean-Auguste Bégou, gendre Cornillac. C'est peut-être lui qui fait ajouter, dans le courant de la première moitié du 20e siècle, les deux remises ouvertes sud et ouest, ainsi que la partie sud de la dépendance nord.

Suite à l'expropriation de leur domaine agricole, noyé sous le lac de Savines avec la mise en eau du barrage de Serre-Ponçon, Henri et Paulette Vallerian acquièrent le domaine de La Coste en 1961, et l'exploitent jusqu'au début des années 2010. Une nouvelle remise ouverte, adossée à la dépendance nord et construite sur piliers, est ajoutée à la charnière des années 1960-1970.

Description architecturale

Cette ferme est isolée approximativement à 2,5 kilomètres au sud-ouest du bourg de Rosans, à une altitude d'environ 570 mètres. Elle est composée de quatre ensembles bâtis disjoints, chacun constitué d'un plan barlong orienté : bâtiment du logis, dépendance nord, dépendance sud et dépendance ouest. Les bâtiments, orientés est-ouest, sont implantés parallèlement au sens de la pente, à l'exception de la dépendance ouest, qui est installée sur un terrain plat et qui est orientée nord-sud.

Une cour fermée sépare le bâtiment du logis et la dépendance sud, alors qu'une grande aire à battre se développe entre la dépendance ouest et le reste de la ferme.

Vue de situation prise de l'ouest.Vue de situation prise de l'ouest. Vue d'ensemble prise de l'ouest.Vue d'ensemble prise de l'ouest. Identification et localisation des ensembles bâtis sur le plan cadastral de 2021, section 000G. Echelle d'origine 1/500e.Identification et localisation des ensembles bâtis sur le plan cadastral de 2021, section 000G. Echelle d'origine 1/500e.

Bâtiment du logis

Le bâtiment du logis comporte un étage de soubassement, un rez-de-chaussée surélevé et un étage de comble.

Bâtiment du logis. Pignon est.Bâtiment du logis. Pignon est. Plan schématique des bâtiments : étage de soubassement.Plan schématique des bâtiments : étage de soubassement.

La partie occidentale de l'étage de soubassement, engagée dans le talus de l'aire à battre, couvre à peu près la moitié du bâtiment. Elle correspond à la construction la plus ancienne, mentionnée comme « grange » à la fin du 17e siècle. Aujourd'hui partitionnée entre un tiers ouest, accueillant une étable, et un tiers est à usage de cellier, cette partie est couverte par des voûtains en briques sur poutrelles métallique. Mais elle conserve trois piliers maçonnés – dont un englobé dans le mur de partition, sur lesquels venaient s'appuyer les solives du plancher originel. Ces piliers se prolongent jusqu'à la panne faîtière en font office de piles de fond. L'étable est accessible depuis la cour au sud par une large porte bâtarde, et un jour ouvert côté nord éclaire et aère la pièce. Des mangeoires sont installées le long des murs, équipées de râteliers métalliques. Le cellier est uniquement accessible depuis la resserre accolée à l'est. La pièce, éclairé par deux jours, ouverts côtés nord et sud, abrite des tonneaux. Le sol est en grandes dalles de grès. Un petit réduit à usage de saloir, bâti en briques pleines, est aménagé dans l'angle sud-est.

Bâtiment du logis. Etage de soubassement, cellier. Vue de volume prise du sud.Bâtiment du logis. Etage de soubassement, cellier. Vue de volume prise du sud. Bâtiment du logis. Etage de soubassement, cellier. Angle sud-est, réduit du saloir.Bâtiment du logis. Etage de soubassement, cellier. Angle sud-est, réduit du saloir. Bâtiment du logis. Etage de soubassement, étable ouest. Couvrement en voûtains de brique sur poutrelles métalliques.Bâtiment du logis. Etage de soubassement, étable ouest. Couvrement en voûtains de brique sur poutrelles métalliques.

On accède à la partie orientale de l'étage de soubassement depuis la cour, par une porte piétonne percée dans le mur sud, qui s'ouvre dans une étable couverte par des voûtes d'arêtes retombant sur des piliers maçonnés. Cette pièce est partitionnée en deux parties, nord et sud, par un mur en maçonnerie mince. Dans le mur ouest, une porte donne accès à une resserre voûtée en berceau segmentaire, éclairée par un jour en fente côté nord. Le sol constitué d'épaisses dalles de grès sous lesquelles circule un drain d'évacuation des eaux de percolation souterraine. De là, on accède au cellier décrit plus haut.

Bâtiment du logis. Elévation sud, partie est.Bâtiment du logis. Elévation sud, partie est. Bâtiment du logis. Etage de soubassement, étable est. Partie sud, vue de volume partielle prise du nord.Bâtiment du logis. Etage de soubassement, étable est. Partie sud, vue de volume partielle prise du nord. Bâtiment du logis. Etage de soubassement, étable est. Partie nord, vue de volume prise de l'ouest.Bâtiment du logis. Etage de soubassement, étable est. Partie nord, vue de volume prise de l'ouest.

Une petite extension à usage exclusif de cuvage est accolée à l'angle ouest de l'élévation sud. Déjà présente sur le plan cadastral de 1839, elle abrite une cuve vinaire cylindrique maçonnée – largement détruite – dont le parement intérieur est en carreaux de terre cuite glaçurés. Son remplissage était effectué depuis l'extérieur, au niveau de l'aire à battre, par une trappe percée dans le mur ouest, au-dessus de la cuve. La pièce est directement couverte par un toit en appentis, aujourd'hui rabaissé mais dont le départ se trouvait initialement au nu supérieur du mur de la cour.

Bâtiment du logis. Adjonction du cuvage, vue d'ensemble prise de l'est.Bâtiment du logis. Adjonction du cuvage, vue d'ensemble prise de l'est. Bâtiment du logis. Adjonction du cuvage, parement intérieur de la cuve en carreaux de terre cuite glaçurés.Bâtiment du logis. Adjonction du cuvage, parement intérieur de la cuve en carreaux de terre cuite glaçurés.

La même disposition en trois blocs accolés est-ouest se retrouve au rez-de-chaussée surélevé, qui accueille le logis. L'accès se fait depuis l'extérieur par un escalier maçonné, droit, adossé parallèlement à la façade sud. Prolongé par un palier filant aujourd'hui aménagée en véranda, son emprise au sol conséquente est déjà dessinée sur le plan cadastral de 1839. Ce palier distribue la porte du logis, qui ouvre dans la partie centrale – occupée par une cuisine côté sud et une arrière-cuisine côté nord. Depuis la cuisine, on accède à la partie sud – occupée par deux chambres – et au tiers oriental de la partie ouest – occupée par une grande chambre dont le sol est en briques pleines posées à plat.

Bâtiment du logis. Elévation sud, escalier de distribution extérieur et palier filant couvert par une véranda.Bâtiment du logis. Elévation sud, escalier de distribution extérieur et palier filant couvert par une véranda. Bâtiment du logis. Elévation sud, deuxième niveau. Porte du logis, détail de la menuiserie moulurée.Bâtiment du logis. Elévation sud, deuxième niveau. Porte du logis, détail de la menuiserie moulurée. Bâtiment du logis. Rez-de-chaussée surélevé, chambre est. Sol en briques pleines posées à plat.Bâtiment du logis. Rez-de-chaussée surélevé, chambre est. Sol en briques pleines posées à plat. Plan schématique des bâtiments : rez-de-chaussée surélevé.Plan schématique des bâtiments : rez-de-chaussée surélevé.

En revanche, la partie ouest est indépendante du logis. Placée au-dessus de l'étable sur voûtains, elle est réservée au fenil. Directement accessible depuis l'aire à battre par une baie fenière ouverte côté ouest, cette vaste pièce, qui se prolonge jusqu'au toit, est éclairée par un jour ouvert côté nord. On y retrouve les trois piles de fond, qui soutiennent la panne faîtière. Le sol est constitué d'une chape de mortier coulée sur l'extrados des voûtains ; la face supérieure des poutrelles métalliques restant visible.

Un étage de comble à usage de séchoir se développe au-dessus de la partie dévolue au logis, comme lui séparé en trois parties. On y accède depuis le fenil, par une porte perchée. Les murs sont laissés bruts de maçonnerie et les sols sont en plancher.

Bâtiment du logis. Pignon ouest, porte du fenil.Bâtiment du logis. Pignon ouest, porte du fenil. Bâtiment du logis. Rez-de-chaussée surélevé, fenil. Sol constitué d'une chape de mortier sur l'extrados des voûtains et du dessus des poutrelles métalliques.Bâtiment du logis. Rez-de-chaussée surélevé, fenil. Sol constitué d'une chape de mortier sur l'extrados des voûtains et du dessus des poutrelles métalliques.

Bâtiment du logis. Etage de comble, séchoir central. Vue de volume prise du sud-ouest.Bâtiment du logis. Etage de comble, séchoir central. Vue de volume prise du sud-ouest. Plan schématique des bâtiments : étage de comble.Plan schématique des bâtiments : étage de comble.

Dépendance sud

Cet ensemble bâti, assez hétéroclite, regroupe trois bâtiments agglomérés.

La construction la plus ancienne fait face au bâtiment du logis, dont elle est séparée par la cour. Déjà figurée sur le plan cadastral de 1839, son étage de soubassement intègre un four à pain et son fournil. Il est prolongé côté ouest par une petite resserre qui lui a été accolée, sur laquelle se développe le palier extérieur desservant le rez-de-chaussée surélevé. La bouche du four à pain est en pierre de taille de grès, alors que sa coupole est en briques pleines (diamètre : 260 cm ; hauteur : 90 cm). Le fournil, auquel on accède depuis la cour côté nord, est couvert par un plancher sur solives.

Dépendance sud. Partie nord-ouest, élévation nord.Dépendance sud. Partie nord-ouest, élévation nord. Dépendance sud. Partie nord-ouest, étage de soubassement. Fournil, bouche du four à pain.Dépendance sud. Partie nord-ouest, étage de soubassement. Fournil, bouche du four à pain. Dépendance sud. Partie nord-ouest, étage de soubassement. Fournil, vue de volume du four à pain.Dépendance sud. Partie nord-ouest, étage de soubassement. Fournil, vue de volume du four à pain.

Le rez-de-chaussée est occupé par deux chambres dont les emprises reprennent celles du four et du fournil. On y accède depuis l'extérieur par un escalier droit, maçonné, implanté perpendiculairement au pignon et prolongé par un palier couvert mentionné plus haut. En partie occupé par un réduit à usage de séchoir, fermé par des cloisons en mortier sur pans de bois, le sol de ce palier est en lauzes de grès.

L'espace sous le rampant du toit est accessible par une porte basse et perchée ouverte dans le pignon ouest. Il est occupé par un séchoir ; sa partie est servait anciennement de pigeonnier, comme en témoigne l'ancienne baie d'envol du pignon est, avec son appui formé d'une dalle saillante.

Dépendance sud. Partie nord-ouest, vue d'ensemble prise du nord-est.Dépendance sud. Partie nord-ouest, vue d'ensemble prise du nord-est. Dépendance sud. Partie nord-ouest, pignon ouest.Dépendance sud. Partie nord-ouest, pignon ouest. Dépendance sud. Partie nord-ouest, pignon ouest. Palier filant couvert.Dépendance sud. Partie nord-ouest, pignon ouest. Palier filant couvert.

Accolé côté est, un bâtiment regroupe deux étables à cochon, couvertes par une voûte en berceau, précédée d'une remise ouverte donnant sur la cour ; un poulailler bâti en parpaings pleins de béton est adossé au mur de la cour. Au-dessus des soues, l'espace est occupé par un séchoir, accessible par une porte perchée. Un pigeonnier occupait l'angle sud-est, sa baie d'envol ouverte dans le mur oriental conserve une grille d'envol en menuiserie.

Dépendance sud. Partie est, remise. Vue de volume prise du nord.Dépendance sud. Partie est, remise. Vue de volume prise du nord. Dépendance sud. Pignon est.Dépendance sud. Pignon est.

Le bâtiment le plus récent est accolé côté sud, où il se développe uniquement en rez-de-chaussée. Il s'agit d'une grande remise ouverte, fermée à ses pignons est et ouest et rythmée par trois murs bahuts qui viennent soutenir la charpente à panne sur chevrons du toit à un pan.

Dépendance sud. Vue d'ensemble prise du sud-est.Dépendance sud. Vue d'ensemble prise du sud-est. Dépendance sud. Vue d'ensemble prise du sud-ouest.Dépendance sud. Vue d'ensemble prise du sud-ouest.

Dépendance nord

Cet ensemble compact résulte de l'agglomération de deux bâtiments et d'une remise ouverte sur piliers.

Dépendance agricole nord. Vue d'ensemble prise de l'est.Dépendance agricole nord. Vue d'ensemble prise de l'est. Dépendance nord. Vue d'ensemble prise du sud-ouest.Dépendance nord. Vue d'ensemble prise du sud-ouest. Dépendance nord. Bâtiment sud, étage de soubassement. Etable occidentale, mur nord. Jour muré du bâtiment central.Dépendance nord. Bâtiment sud, étage de soubassement. Etable occidentale, mur nord. Jour muré du bâtiment central.

Le bâtiment le plus ancien, orienté est-ouest, est au centre de cet îlot. L'étage de soubassement est occupé par un étable, couverte par une voûte d'arêtes – bâtie en larges briques pleines – retombant sur 2 piliers centraux en pierre de taille de grès et 10 pilastres latéraux. Elle est accessible par deux portes charretières, une côté est et une côté sud. Cette dernière est précédée d'un porche couvert distribuant deux autres étables latérales, qui correspondent chacune à des extensions accolées au bâtiment initial ; des mangeoires métalliques sont adossées aux murs, équipées de râteliers et de distributeurs d'eau automatiques également en fer.

Dépendance nord. Bâtiment sud, étage de soubassement. Vestibule, mur nord. Porte de l'étable du bâtiment central.Dépendance nord. Bâtiment sud, étage de soubassement. Vestibule, mur nord. Porte de l'étable du bâtiment central. Dépendance nord. Bâtiment central, étage de soubassement. Etable, vue de volume prise de l'est.Dépendance nord. Bâtiment central, étage de soubassement. Etable, vue de volume prise de l'est. Dépendance nord. Bâtiment central, étage de soubassement. Etable, une des arêtes de la voûte.Dépendance nord. Bâtiment central, étage de soubassement. Etable, une des arêtes de la voûte. Dépendance nord. Bâtiment sud, étage de soubassement. Etable orientale, mur nord. Mangeoire et râtelier.Dépendance nord. Bâtiment sud, étage de soubassement. Etable orientale, mur nord. Mangeoire et râtelier.

On retrouve la même disposition des volumes au rez-de-chaussée surélevé. Le bâtiment le plus ancien accueille un vaste fenil, accessible par une porte fenière depuis l'aire à battre côté ouest, traversé par deux poteaux en bois faisant office de piles de fond qui prolongent les piliers de la voûte d'arête de l'étable. Le sol est constitué de l'extrados de la voûte d'arêtes en briques. L'extension sud est à usage de séchoir et de pigeonnier ; une des baies conserve une boîte d'envol en menuiserie.

Dépendance nord. Bâtiment central, fenil. Vue de volume prise du sud-est.Dépendance nord. Bâtiment central, fenil. Vue de volume prise du sud-est. Dépendance nord. Bâtiment central, fenil. Sol constitué de l'extrados de la voûte d'arêtes en briques.Dépendance nord. Bâtiment central, fenil. Sol constitué de l'extrados de la voûte d'arêtes en briques.

Dépendance nord. Elévation sud, second niveau. Baie du pigeonnier avec grille en menuiserie.Dépendance nord. Elévation sud, second niveau. Baie du pigeonnier avec grille en menuiserie. Dépendance nord. Bâtiment sud, séchoir. Mur sud, pigeonnier aménagé dans l'embrasure d'une fenêtre.Dépendance nord. Bâtiment sud, séchoir. Mur sud, pigeonnier aménagé dans l'embrasure d'une fenêtre.

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Une grande remise ouverte, accolée au nord du bâtiment initial, est adossée de plain-pied. Son toit à un pan est soutenu par 8 piliers en béton armé.

Dépendance ouest

Composée d'un unique rez-de-chaussée, cette remise est entièrement ouverte vers l'est, donnant de plain-pied sur l'aire à battre. Ses pignons sud et nord étaient en outre percés de deux larges et hautes portes charretières, aujourd'hui murées. Trois murs bahuts viennent soutenir la charpente à pannes sur chevrons du toit à longs pans très asymétriques.

Dépendance ouest. Vue d'ensemble prise du nord-est.Dépendance ouest. Vue d'ensemble prise du nord-est. Dépendance ouest. Pignon nord.Dépendance ouest. Pignon nord. Dépendance ouest. Vue d'ensemble prise du nord-ouest.Dépendance ouest. Vue d'ensemble prise du nord-ouest.

Matériaux et mises en œuvre

L'ensemble des bâtiments est construit en maçonnerie de moellons de grès et calcaires, avec des chaînes d'angles en gros moellons équarris. Certaines élévations conservent un enduit rustique, ailleurs, elles restent brutes de maçonnerie.

Les encadrements des ouvertures sont réalisés en moellons avec un linteau droit en bois, ou en pierre pour les baies de petites dimensions. Seuls les ouvertures des pièces d'habitation disposent d'encadrement façonnés au mortier de gypse. Sur la façade sud du bâtiment du logis, la porte du logis et celle de l'étable orientale possèdent un encadrement en pierre de taille de grès, avec linteau droit monolithe ; au second niveau de la partie est, on note une petite baie à croisée, également réalisée en pierre de taille, avec des arêtes vives.

Dans les bâtiment du logis et de la dépendance sud, les charpentes sont à pannes. Ailleurs, elles sont à pannes sur chevrons. Les couvertures des toits sont en plaques ondulées de fibro-ciment supportant des tuiles creuses. Les avant-toits et saillies de rive sont réalisés avec un ou de rangs de génoise ; les passages d'angles sont traités en éventail.

Dépendance nord. Pignon ouest.Dépendance nord. Pignon ouest. Dépendance nord. Pignon ouest, porte du fenil sud et escalier de distribution extérieur.Dépendance nord. Pignon ouest, porte du fenil sud et escalier de distribution extérieur. Dépendance agricole nord. Pignon est, collage de maçonnerie et contrefort taluté.Dépendance agricole nord. Pignon est, collage de maçonnerie et contrefort taluté.

Dépendance nord. Bâtiment central, fenil. Charpente.Dépendance nord. Bâtiment central, fenil. Charpente.

Cour

La cour se développe entre le bâtiment du logis et la dépendance sud. Elle est fermée sur ses côtés ouest et est par un haut mur maçonné ouvert par un portail. Le portail ouest dispose d'un simple linteau droit en bois, mais son piédroit nord conservé un profond trou de barre, vestige d'un solide dispositif de fermeture. Le portail est, plus récent, possède un encadrement en arc plein-cintre, réalisé en pierre de taille de grès, avec un feuillure qui accueillait deux larges vantaux. Sa clef est gravée de l'inscription « LE / 28 AV[RIL] / 1843 ».

Cour. Portail ouest et pignon du bâtiment du logis.Cour. Portail ouest et pignon du bâtiment du logis. Cour. Portail occidental, embrasure nord et trou de barre.Cour. Portail occidental, embrasure nord et trou de barre. Cour. Portail oriental, vue prise de l'est.Cour. Portail oriental, vue prise de l'est. Cour. Portail oriental, détail des claveaux de l'arc.Cour. Portail oriental, détail des claveaux de l'arc. Cour. Portail oriental, vue prise de l'ouest.Cour. Portail oriental, vue prise de l'ouest.

Aire à battre, jardin

L'aire à battre se développe à l'ouest de la ferme. Elle conserve par endroit un sol pavé et un rouleau à dépiquer y est encore conservé.

Aire à battre. Vue d'ensemble prise du sud.Aire à battre. Vue d'ensemble prise du sud.

Puits

Un puits est disjoint à une centaine de mètres au sud-ouest de la ferme, en rive gauche du ruisseau. Sa superstructure a disparu – ou n'a jamais existé. Son cuvelage circulaire est en pierre sèche (diamètre 120 cm ; profondeur 400 cm).

Puits. Vue d'ensemble prise du nord.Puits. Vue d'ensemble prise du nord. Puits. Vue de volume du cuvelage.Puits. Vue de volume du cuvelage.

L'origine de cette ferme pourrait correspondre à un bâtiment agricole de la fin du Moyen Age (?). L'actuel ensemble bâti est le résultat de divers ajouts, extensions et surélévations effectuées entre la fin du 16e siècle et le troisième quart du 20e siècle.

La construction est mentionnée comme une « grange » dans le cadastre de 1699. Le portail oriental de la cour fermée porte une date gravée : « LE / 28 AV[RIL] / 1843 ».

  • Période(s)
    • Principale : Moyen Age , (incertitude)
    • Principale : limite 16e siècle 17e siècle
    • Principale : limite 17e siècle 18e siècle
    • Principale : 18e siècle
    • Principale : limite 18e siècle 19e siècle
    • Principale : 2e quart 19e siècle
    • Principale : 2e moitié 19e siècle
    • Principale : 1ère moitié 20e siècle
    • Principale : 3e quart 20e siècle
  • Dates
    • 1843, porte la date

Cette ferme est composée d'un bâtiment principal et de trois ensembles de dépendances agricoles. Une cour fermée sépare le bâtiment principal et la dépendance sud. Les dépendances nord et ouest sont disjointes.

Le bâtiment principal accueille le logis en rez-de-chaussée surélevé et des pièces agricoles en étage de soubassement (étable, cellier, resserre), en rez-de-chaussée surélevé (fenil) et en étage de comble (séchoir), complétés par un cuvage en excroissance.

Les dépendances agricoles se développent avec un étage de soubassement et un rez-de-chaussée surélevé, ou sont de plain-pied avec un unique rez-de-chaussée. Elles sont dévolues à diverses fonctions agricoles : étables, fenil, pigeonnier, remises ouvertes sur piliers ou murs-bahuts, etc. La dépendance sud abrite un four à pain et son fournil, ainsi qu'une petite partie d'habitation.

Les bâtiments sont construits en maçonnerie de moellons calcaires et de grès, avec des chaînes d'angles en gros moellons équarris. Certaines élévations conservent un enduit rustique, ailleurs, elles restent brutes de maçonnerie. Dans les parties basses des bâtiments, les couvrements sont voûtés : voûtes en berceau, voûtes d'arêtes sur pilier, voûtains. Les toits, à longs pans ou à un pans, sont couverts en plaques ondulées de fibro-ciment supportant des tuiles creuses.

Une aire à battre pavée se développe du côté ouest de la ferme, et un puits est disjoint à une centaine de mètres au sud-ouest.

  • Murs
    • grès moellon enduit
    • calcaire
  • Toits
    ciment amiante en couverture, tuile creuse
  • Étages
    étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, étage de comble, en rez-de-chaussée
  • Couvrements
    • voûte en berceau segmentaire
    • voûte en berceau plein-cintre
    • voûte d'arêtes
  • Couvertures
    • toit à un pan
    • toit à longs pans
  • Escaliers
    • escalier de distribution extérieur : escalier droit en maçonnerie
  • Typologies
    F3a2 : ferme à maison-bloc en hauteur, à bâtiments accolés et/ou disjoints
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • Cadastre general des batimens fondz et proprietes de tous les habitans et possedans biens au lieu et terrain de presant lieu de Rosans. / 1698-1755 [registre relié, Antoine Perrin, châtelain de Sahune ; Jean-André Bonnet, de Bellegarde, experts jurés en 1698-1699 ; procédure de révision en 1702 experts jurés : Antoine Bérenger et Guillen Armand ; révision de la valeur cadastrale des biens en avril-mai 1755 (apparaît en marge, anonyme), 243 f° (supplément de 1702, 10 f°)]. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 3 E 6470.

    F° 76v°, 1699.
  • Matrices cadastrales de la commune de Rosans. / 1839-1911 [registre papier]. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 3 P 1241 à 3 P 1243.

    F° 106 à 108, 1839. F° 897-898, 1913.
  • [Inventaire après décès de la ferme de La Coste, les 24, 27 et 28 décembre 1839.] / Dans les minutes de maître Jean-Henry FAURE, notaire à Rosans, 1839. 24, 27 et 28 décembre 1839. [registre relié, papier]. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 1 E 8132.

    n° 242, 24, 27 et 28 décembre 1839.
  • Etat des sections cadastrales de la commune de Rosans. / Par Truchy, géomètre, 1840 [registre papier]. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 3 P 1240.

    Section G6, 1840.
  • Matrices cadastrales des propriétés bâties de la commune de Rosans. / 1882-1911 [registre papier]. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 3 P 1244.

    F° 71, 1882.

Documents figurés

  • Plan cadastral de la commune de Rosans. / Dessin, encre et lavis par Truchy, géomètre, 1839. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 3 P 1239.

    Section G6, 1839.

Annexes

  • Inventaire de la ferme dite La Coste, après le décès de François Cornillac (24, 27 et 28 décembre 1839).
Date(s) d'enquête : 2020; Date(s) de rédaction : 2021
(c) Parc naturel régional des Baronnies Provençales
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Dossiers de synthèse