Cet entrepôt agricole isolé fait partie de la quarantaine de « cabanons » identifiés sur la commune de Rosans.
Commentaire historique
Sur le cadastre de 1839, cet emplacement est occupé par un pierrier formant l'angle de quatre parcelles agricoles mentionnées comme « labour » (1839 E4 45, 48, 49 et 50). Dans ce document, ce quartier est appelé « le Fraysse ».
Localisation du pierrier sur le plan cadastral de 1839, section E4. Echelle d'origine 1/2000e.
Au cours du 19e siècle, ces parcelles sont morcelées, généralement en deux parties égales suite à des héritages. En 1874, 1892 et 1907, plusieurs portions de ces terrains deviennent la propriété du cantonnier Henry Jean, dit Osée, laissant supposer qu'elles sont mitoyennes. Toutefois, jusqu'à l'orée des années 1910, aucune nouvelle construction sur ces parcelles n'est enregistrée dans les matrices cadastrales – mais ce bâtiment n'étant toujours pas encadastré aujourd'hui, il est possible qu'il n'ai jamais été déclaré.
Quoiqu'il en soit, on peut émettre l'hypothèse d'une construction réalisée à la limite du 19e et du 20e siècle, installée à la place de l'ancien pierrier des années 1830 en employant probablement une partie des pierres qui s'y trouvaient. Son édification est peut-être l’œuvre du cantonnier Henry Jean, dit Osée.
La présence d'un larmier en lauzes sur les bords de la toiture pourrait indiquer que ce matériau servait originellement pour l'ensemble de la couverture, avant d'être remplacé par des tuiles plates mécaniques dans le courant du 20e siècle.
La toiture de ce bâtiment a été reconstruite durant l'été 2022.
Localisation d'après la carte IGN de 2021. Echelle d'origine 1/25 000e.
Localisation sur le cadastre de 2021, section 000E. Echelle d'origine 1/500e.
Description architecturale
Cet entrepôt agricole est isolé à approximativement 1,3 kilomètres au sud du bourg de Rosans, à une altitude d'environ 630 mètres. De plan carré, il est installé en terrain plat, en bordure de parcelle agricole. Il présente une façade principale en pignon et comporte un rez-de-chaussée et un étage. Au pied du pignon sud, une petite cour est délimitée par un mur maçonné. Un tilleul est planté à quelques mètres à l'ouest du bâtiment
Vue de situation prise du sud-ouest.
Pignon sud.
Vue d'ensemble prise du nord-est.
Vue d'ensemble prise de l'ouest.
Plans schématiques du bâtiment. De gauche à droite : rez-de-chaussée, étage, toit.
Le rez-de-chaussée accueille une étable pouvant servir de remise à outils et/ou de resserre au moment des récoltes. La pièce est accessible par une porte piétonne ouverte dans le pignon sud et est aérée par un petit jour côté est. Le sol est en terre, les murs restent bruts de maçonnerie et le couvrement est réalisé par une voûte en berceau segmentaire très plate, bâtie en briques pleines.
On accède à l'étage grâce à un petit escalier extérieur prolongé par un palier qui dessert une porte piétonne. La pièce, occupée par un logis saisonnier, est éclairée par deux petites baies, ouvertes côtés sud et ouest. Une cheminée d'angle est installée au nord-est, son manteau est une une dalle de grès posée sur chant dans la diagonale de l'angle des murs, sa hotte était maçonné en briques pleines. Le sol est une chape de mortier nivelant l'extrados de la voûte du rez-de-chaussée. Les murs conservent un enduit lisse qui était orné d'une frise peinte, très délavée. Un petit pigeonnier était sans doute installé dans l'angle sud-ouest, sous le rampant du toit.
Etage, logis. Mur sud.
Etage, logis. Angle nord-est, cheminée d'angle.
Le bâtiment est construit en maçonnerie de moellons de grès et calcaires, avec des chaînes d'angles en gros moellons équarris. Les élévations conservent les vestiges d'un enduit rustique.
Les piédroits des ouvertures sont réalisés en moellons équarris, complétés par quelques pierres de taille en remploi. Le linteau de la porte de la remise-étable est en bois, celui de la porte du logis est un long monolithe en pierre de taille de grès (ancien meneau remployé ?). Au-dessus de ce linteau, on observe deux pieds de verres colorés (violet) scellés dans la maçonnerie, peut-être pour un effet décoratif. La petite baie du pignon sud dispose d'un appui saillant réalisé avec une lauze de grès, indice qu'il s'agit probablement d'une baie d'envol pour le pigeonnier. La porte du logis est équipée d'une menuiserie à planches croisées et cloutées.
Pignon sud, second niveau. Pieds de verres colorés scellés au dessus du linteau de la porte du logis.
Pignon sud, second niveau. Jour (pigeonnier ?).
Elévation ouest, second niveau. Jour du logis.
L'escalier extérieur donnant accès à a porte du logis, installé perpendiculairement au pignon sud, dispose de marches faites d'épaisses dalles de grès posées sur un massif maçonné. Son palier couvre une petite logette. Il est également réalisé avec des dalles qui reposent côté bâtiment sur des coins en fer (divers éléments de ferronnerie remployés) scellés dans la maçonnerie du pignon.
Pignon sud, premier niveau. Arrachement du palier de l'escalier extérieur, sur dalles.
Pignon sud, premier niveau. Arrachement du palier de l'escalier extérieur, sur dalles.
Le toit à longs pans est supporté par une charpente à pannes. La couverture est en tuiles plates mécaniques, qui sont posées sur un plancher de sous-toiture. Ces tuiles proviennent de plusieurs fabricants : ARNAUD ETIENNE & CIE à St-Henry (Marseille) ; PIERRE SACOMAN à St-Henry (Marseille) ; TUILERIES DE LA MEDITERANNEE aux Milles (Bouches-du-Rhône).
L'avant-toit et la saillie de rive des pignons sont réalisés par une rangées de lauzes de grès débordantes.
Charpente à pannes et plancher de couverture.
Pignon sud, saillie de rive constituée d'un larmier en lauzes.
Pignon sud, saillie de rive constituée d'un larmier en lauzes.