• inventaire topographique, Inventaire du parc naturel régional des Baronnies provençales
maison
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
  • (c) Parc naturel régional des Baronnies Provençales

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Parc naturel régional des Baronnies Provençales - Serres
  • Commune Rosans
  • Lieu-dit
  • Adresse rue du Temple , rue du Milieu
  • Cadastre 1839 F1 329  ; 1984 F1 317, 797  ; 2020 000F 317, 797
  • Dénominations
    maison
  • Parties constituantes non étudiées
    étable, resserre, atelier, cellier, cuvage, fenil, séchoir

Commentaire historique

Cette maison est issue du regroupement probable de trois bâtiments mitoyens, dont l'origine remonte au moins à l’Epoque moderne (16e siècle ou début du 17e siècle). Toutefois, son aspect actuel est le résultat de plusieurs réaménagements réalisés durant la seconde moitié du 19e siècle et le début du 20e siècle. Dans le cadastre de 1570, ce quartier est appelé « Tutelle ».

Sur le plan cadastral de 1839, la parcelle intègre le bâtiment mitoyen à l'ouest. Elle est mentionnée comme une « maison » de 140 m² d'emprise au sol, comptant 5 ouvertures et imposée dans la 2e catégorie fiscale (sur 8). Elle appartient alors à Jean Seguin, qui possède d'autres bâtiments au bourg, la plupart implantés autour de cette maison : une maison située en face au nord (parcelle 1839 F1 75), une partie de celle d'à côté (1839 F1 76), une « écurie » et un jardin situés juste à l'est (1839 F1 60 et 61), une autre « écurie » installée près de l'Ecu de France (1839 F1 349, voir dossier IA05001576) et un autre jardin situé à l'est du bourg. Il est également propriétaire de terrains, notamment aux quartiers du Suquet, de la Combe, du Fraysse, des Rosières, de Merdaric, du Grand Pré, etc.

Plan de masse d'après le plan cadastral de 1839, section F1. Echelle d'origine 1/1000e.Plan de masse d'après le plan cadastral de 1839, section F1. Echelle d'origine 1/1000e. Propriétés de Jean Seguin en 1839, d'après le plan cadastral de 1839, section F1. Echelle d'origine 1/1000e.Propriétés de Jean Seguin en 1839, d'après le plan cadastral de 1839, section F1. Echelle d'origine 1/1000e.

A partir du milieu du 19e siècle, cette grande maison est partagée plusieurs fois, sans que l'on sache réellement de quelles parties il s'agit. Ainsi, en 1856, une première partie (35 m² au sol, 3 ouvertures) passe à Jean Bonnet, fermier à Saint-André. Le reste (105 m² au sol, 4 ouvertures) est conservée par Jean Seguin mais, dès 1860, il est démembré au profit de Jean-Baptiste Bernard, gendarme à Rosans (53 m² au sol, 2 ouvertures) et de Jean-Pierre Genon, gendarme à Serres (52 m² au sol, 2 ouvertures). En 1862, la partie de Jean-Baptiste Bernard passe à Jean Bonnet (53 m² au sol, 2 ouvertures). En 1863, celle de Jean-Pierre Genon passe à Hypolite Chambon, fils de Jean (52 m² au sol, 2 ouvertures) puis, en 1865, à son fils Louis Chambon, qui possède également le domaine de l'Ecluse (maison et moulin).

En 1868, la partie de Louis Chambon passe à Cyrus-Hilarion Givaudan (52 m² au sol, 2 ouvertures), qui la déclare comme « construction nouvelle » en 1880 ; elle compte désormais 4 ouvertures. Il est probable que cette part corresponde à la partie nord de la maison, dont les encadrements en pierre de taille semblent dater de cette époque. Ces travaux ont sans doute aussi concerné la voûte d'arêtes de la partie nord-est de l'étage de soubassement, qui est manifestement collée sur les parements intérieurs de la maçonnerie, indiquant qu'il s'agit d'une reprise ayant sans doute remplacé un ancien plafond sur solives. En 1897, les biens de Jean Bonnet passent à son fils homonyme, Jean Bonnet (deux parts de la parcelle 1839 F1 329, l'un avec 3 ouvertures et l'autre avec 2 ouvertures).

L'enduit décoré conservé sur les élévation nord, est et ouest remonte au deuxième quart du 20e siècle. Celui de l'élévation sud n'est pas antérieur au dernier quart du 20e siècle, époque à laquelle le balcon a également été installé. Quant aux aménagements intérieurs conservés, si certains remontent peut-être à l’Epoque moderne (menuiserie de la porte de la chambre sud-est), les autres ne sont pas antérieurs au 19e siècle (placard-niche, escalier) voire à la première moitié du 20e siècle (cheminées, placard de l'évier).

La tradition orale rappelle que pendant la première moitié du 20e siècle, la pièce nord-ouest du rez-de-chaussée était occupée par un atelier de cordonnier.

Plan de masse d'après le cadastre de 2021, section 000F. Echelle d'origine 1/500e.Plan de masse d'après le cadastre de 2021, section 000F. Echelle d'origine 1/500e.

Description architecturale

Cette maison, située dans la partie sud du bourg extra muros, occupe l'extrémité d'un îlot. En partie mitoyenne à l'ouest, avec un plan rectangulaire adossé parallèlement au sens de la pente, elle comporte un étage de soubassement, un rez-de-chaussée surélevé et un étage carré. Sa constitution à partir de plusieurs bâtiments originellement indépendants explique les différentes hauteurs des niveaux du sol selon les parties.

Elévation sud.Elévation sud. Elévation est.Elévation est. Vue d'ensemble prise du nord-ouest.Vue d'ensemble prise du nord-ouest. Elévation ouest.Elévation ouest.

Fonctions et aménagements intérieurs

Etage de soubassement

L'étage de soubassement comporte trois parties indépendantes : nord-est, sud-est et sud-ouest ; la partie nord-ouest étant constituée de la roche en place.

La partie nord-est est accessible par une porte ouverte côté est. Cette pièce, qui abrite un cellier, est couverte par une voûte d'arêtes. Son affaissement a nécessité l’installation d'une grande poutrelle métallique et d'un pilier d'angle maçonné. Cette pièce servait également de cuvage puisqu'une trappe vinaire est percée dans la voûte, indice de la présence passée d'une cuve de fermentation – très probablement en bois – qui était installée dessous. Quelques niches sont aménagées dans les murs, dont deux niches à poules jumelées.

Etage de soubassement, cellier. Vue de volume prise du nord-ouest.Etage de soubassement, cellier. Vue de volume prise du nord-ouest. Etage de soubassement, cellier. Angle nord-est.Etage de soubassement, cellier. Angle nord-est.

La partie sud-est est accessible par une porte côté sud. Cette pièce accueille une étable, éclairée par un jour côté sud. Dans l'angle nord-est, on observe les vestiges d'une ancien escalier tournant maçonné qui desservait le rez-de-chaussée surélevé. Cette pièce est couverte par un plafond sur solives.

La partie sud-ouest est accessible par une porte côté sud. Cette pièce, qui accueille une resserre éclairée par un jour côté sud, est couverte par une voûte en berceau plein-cintre. Une banquette basse maçonnée court le long du mur oriental et une poutre de suspension est installée à mi-hauteur du mur nord. Dans l'angle sud-ouest, une porte murée permettait de communiquer avec le bâtiment mitoyen.

Etage de soubassement, resserre. Vue de volume prise du sud.Etage de soubassement, resserre. Vue de volume prise du sud. Etage de soubassement, resserre. Vue de volume prise du nord.Etage de soubassement, resserre. Vue de volume prise du nord.

Rez-de-chaussée surélevé

Si la disposition générale du rez-de-chaussée surélevé reprend celle de l'étage de soubassement, dirigée par la présence des murs porteurs dans anciennes maisons originelles, toutes les pièces communiquent entre elles.

L'accès se fait de plain-pied depuis la rue du Temple, côté nord, par une porte piétonne qui ouvre dans un vestibule. Celui-ci distribue à l'ouest un atelier, à l'est une cuisine par laquelle on accède aux chambres sud-est et sud-ouest, et au sud un escalier droit en menuiserie qui monte à l'étage. Cet escalier, fermé par une cloison maçonnée à pans de bois, est bâti sur un solin en planches, avec des marches en mortier et nez-de-marches en bois. Les murs et les plafonds du rez-de-chaussée sont enduits, et les sols conservés sont en carreaux de terre cuite rectangulaires ou carrés.

Rez-de-chaussée surélevé, escalier menant à l'étage.Rez-de-chaussée surélevé, escalier menant à l'étage.

L'atelier est éclairé par deux fenêtres, une au nord et l'autre à l'ouest, cette dernière étant aménagée dans une porte murée.

La cuisine est éclairée par une fenêtre côté est. Une cheminée est adossée au mur nord, avec un manteau simple en bois et une hotte droite. Dans l'angle nord-est, un placard à demi-engagé accueille une pile d'évier. Une porte ouverte dans le mur ouest donne accès au palier de la chambre sud-ouest. Une autre porte, pratiquée dans le mur sud, permet d'accéder à la chambre sud-est, dans laquelle on descend par quelques marches ; la menuiserie de cette porte est à quatre panneaux creux.

La chambre sud-est dispose d'une porte-fenêtre côté sud, donnant accès à un balcon. Une cheminée est adossée au mur est, avec chambranle, manteau et hotte droite maçonnés. Un placard-niche est à demi-engagé dans le mur ouest, il est fermé par deux vantaux à panneaux moulurés. La chambre sud-ouest est éclairée par une fenêtre côté sud. Un placard-niche est aménagé dans le mur ouest, avec deux vantaux en noyer à panneaux moulurés. Une autre placard est adossé au mur nord.

Rez-de-chaussée surélevé, cuisine. Mur nord, cheminée et pile d'évier surmontée d'un placard mural.Rez-de-chaussée surélevé, cuisine. Mur nord, cheminée et pile d'évier surmontée d'un placard mural. Rez-de-chaussée surélevé, cuisine. Mur sud, porte de la chambre sud-est.Rez-de-chaussée surélevé, cuisine. Mur sud, porte de la chambre sud-est. Rez-de-chaussée surélevé, chambre sud-ouest. Mur ouest, placard-niche.Rez-de-chaussée surélevé, chambre sud-ouest. Mur ouest, placard-niche.

Etage

La moitié ouest de l'étage est occupée par un fenil-séchoir qui dispose d'une baie fenière côté ouest. L'extrémité sud de cette pièce était occupée par un pigeonnier, avec une petite baie côté ud dont l'appui est une lauze d'envol. On remarque une porte murée à l'angle sud-ouest, qui permettait de communiquer avec le bâtiment mitoyen. Les murs conservent un enduit rustique, le sol est en planches et le couvrement est un plancher sur solives au-dessus duquel est aménagé un séchoir.

Le quart nord-est de l'étage est réservé à un grand séchoir, aéré par un jour percé côté est. Les murs sont enduits, le sol est en planches et il n'y a pas de couvrement entre cette partie et la charpente. Le quart sud-est de l'étage est occupé par une chambre, séparée du séchoir par une cloison en briques pleines maçonnées sur chant dans laquelle est aménagée une porte. Cette pièce est éclairée par une fenêtre côté sud. Les murs conservent un enduit lisse avec un décor de plinthes marrons, le sol est en planches et le couvrement est un plancher sur solives.

Etage, fenil-séchoir. Vue de volume prise du nord.Etage, fenil-séchoir. Vue de volume prise du nord. Etage, séchoir. Vue de volume prise du nord.Etage, séchoir. Vue de volume prise du nord. Etage, séchoir. Cloison sud.Etage, séchoir. Cloison sud.

Matériaux et mise en œuvre

L'ensemble du bâtiment est construit en maçonnerie de moellons calcaires et de grès. L'angle nord-ouest est arrondi. Un contrefort taluté vient soutenir la base nord de l'élévation orientale. Les élévations nord, est et ouest conservent un enduit lisse bleuté, avec un décor peint de bandeau de sous-toiture blanc rehaussé d'une liseré jaune avec retombées d'angles. L'élévation sud possède un enduit au ciment récent.

Angle nord-est, décor peint de façade et passage de la génoise en éventail.Angle nord-est, décor peint de façade et passage de la génoise en éventail.

Au premier niveau des élévations nord et ouest, les encadrements des ouvertures sont en pierre de taille de grès bouchardée, portant feuillure, avec linteau droit monolithe. C'est également le cas de la fenêtre située au deuxième niveau de la façade orientale. Toutefois, on observe que le linteau de cette ouverture remploi un ancien linteau à accolade qui a été retravaillé (feuillure, bouchardage). Les encadrements des autres ouvertures sont façonnés au mortier, avec un linteau droit en bois.

Elévation sud, premier niveau. Porte de l'étable.Elévation sud, premier niveau. Porte de l'étable. Elévation est, deuxième niveau. Fenêtre remployant un linteau à accolade.Elévation est, deuxième niveau. Fenêtre remployant un linteau à accolade. Elévation est, deuxième niveau. Fenêtre, détail du linteau à accolade retaillé avec feuillure.Elévation est, deuxième niveau. Fenêtre, détail du linteau à accolade retaillé avec feuillure.

Au premier niveau de l'élévation nord, la porte du logis est équipée d'une menuiserie avec un soubassement à panneaux saillants en losanges, surmontés d'une petite corniche moulurée, alors que la partie supérieure est à panneaux rectangulaires moulurés. Au premier niveau de l'élévation sud, la porte de l'étable sud-est conserve une menuiserie à planches croisées.

A l'extrémité nord de l'élévation orientale, on remarque une canalisation en fonte qui correspond à l'évacuation de la pile d'évier de la cuisine. Le balcon de l'élévation sud est en béton armé, avec un garde-corps en ferronnerie à barreaudage droit.

Toit

Le toit en pavillon est complété par une noue lui permettant de se raccorder au toit à longs pans du bâtiment mitoyen. Il est soutenu par une charpente à pannes sur arbalétriers, ces derniers rayonnant depuis un pilier central maçonné. La couverture en plaques ondulées de fibro-ciment reçoit des tuiles creuses. L'avant-toit, qui court sur toutes les élévations, est constitué de trois rangs de génoises et le passage des angles est traité en éventail. Sur la façade sud, cette génoise est peinte en rouge et blanc, ailleurs elle est uniquement blanche.

Vue d'ensemble prise du nord-est.Vue d'ensemble prise du nord-est. Toit en pavillon, compliqué d'une noue se raccordant au faîtage mitoyen.Toit en pavillon, compliqué d'une noue se raccordant au faîtage mitoyen. Arbalétriers de la charpente convergeant vers le pilier.Arbalétriers de la charpente convergeant vers le pilier. Charpente, côté nord-est.Charpente, côté nord-est. Angle sud-est, passage de la génoise en éventail.Angle sud-est, passage de la génoise en éventail.

Cette maison est issue du regroupement de trois bâtiments mitoyens, dont l'origine remonte au moins à l’Epoque moderne (16e siècle ou début du 17e siècle). Toutefois, son aspect actuel résulte d'un important réaménagement enregistré dans les matrices cadastrales en 1868, complété par diverses reprises ultérieures réalisées jusqu'au deuxième quart du 20e siècle.

  • Période(s)
    • Principale : Temps modernes
    • Principale : 3e quart 19e siècle
    • Secondaire : 1ère moitié 20e siècle
  • Dates
    • 1868, daté par source

Cette maison, adossée parallèlement au sens de la pente, comporte un étage de soubassement – occupé par un cellier-cuvage couvert par une voûte d'arêtes, une étable sous plafond, une resserre couverte par une voûte en berceau plein-cintre –, un rez-de-chaussée surélevé, occupé par le logis et par un atelier, et un étage carré servant de fenil et de séchoir mais accueillant également une chambre et, anciennement, un pigeonnier.

L'ensemble du bâtiment est construit en maçonnerie de moellons calcaires et de grès. Les élévations conservent un enduit lisse avec un décor peint. Les encadrements des ouvertures sont réalisés en pierre de taille de grès ou sont façonnés au mortier.

Le toit en pavillon, compliqué par une noue, est soutenu par une charpente à pannes sur arbalétriers, ces derniers rayonnant depuis un pilier central maçonné. La couverture en plaques ondulées de fibro-ciment reçoit des tuiles creuses.

  • Murs
    • grès moellon sans chaîne en pierre de taille enduit
    • calcaire moellon sans chaîne en pierre de taille
  • Toits
    ciment amiante en couverture, tuile creuse
  • Étages
    étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré
  • Couvrements
    • voûte en berceau plein-cintre
    • voûte d'arêtes
  • Couvertures
    • toit en pavillon
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant en maçonnerie
    • escalier dans-oeuvre : escalier droit en charpente, en maçonnerie
  • Typologies
    A3b : maison avec parties agricoles ou commerciales en partie basse et parties agricoles en partie haute
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • [Cadastre par confronts de la communauté de Rosans.] / 1570 [registre relié, incomplet : f° 138 à 319, nom du notaire inconnu]. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 3 E 6468.

    1570
  • Matrices cadastrales de la commune de Rosans. / 1839-1911 [registre papier]. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 3 P 1241 à 3 P 1243.

    F° 396-397, 1839, 1856. F° 591, 1856, 1862. F° 660, 1860. F° 574, 1860. F° 687, 1863. F° 278-281, 1865. F° 730, 1868, 1880. F° 200, 1897.
  • Etat des sections cadastrales de la commune de Rosans. / Par Truchy, géomètre, 1840 [registre papier]. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 3 P 1240.

    Section F1, 1840.
  • Matrices cadastrales des propriétés bâties de la commune de Rosans. / 1882-1911 [registre papier]. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 3 P 1244.

    F° 48, 1882, 1897. F° 109, 1882.

Documents figurés

  • Plan cadastral de la commune de Rosans. / Dessin, encre et lavis par Truchy, géomètre, 1839. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 3 P 1239.

    Section F1, 1839.
Date(s) d'enquête : 2019; Date(s) de rédaction : 2020
(c) Parc naturel régional des Baronnies Provençales
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général