Commentaire historique
Fin du 14e siècle
Cette maison est adossée à l'ancienne enceinte fortifiée de la fin du 14e siècle, qui borde tout le côté oriental du bourg (voir dossier IA05001550). Toutefois la muraille médiévale est ici conservée uniquement à l'extrémité nord de la façade est.
15e siècle et 16e siècle
A l'origine (15e siècle, début du 16e siècle ?), il s'agit de deux maisons en hauteurs mitoyennes installées au pied de l'actuelle Petite Rue, mais qui sont disjointes de la muraille défensive. A cette époque, la partie haute de la façade occidentale de la maison nord était très probablement en encorbellement. En effet, on observe encore aujourd'hui l'ancienne maçonnerie d'ancrage de cet encorbellement, intégrée à la chaîne d'angle nord-ouest : elle correspond à l'épaisseur du mur pignon nord.
D'après les cadastres de 1570 et 1699, l'actuelle Petite Rue s'appelait « rue Coynelle ». A fin du 16e siècle, le four banal du seigneur de l'Espine (un des deux co-seigneurs de Rosans) se trouvait juste en face de cette maison, de l'autre côté de la Petite Rue, dans l'îlot aujourd'hui rasé et appelé dès cette époque « las Terrasses » (actuelle rue des Terrasses).
Le bâtiment dans son quartier, état hypothétique : 15e siècle.
Le bâtiment dans son quartier, état hypothétique : fin 15e - début 16e siècle.
17e siècle
La façade occidentale est partiellement reconstruite à la fin du 17e siècle et le couvrement sur solives de la partie ouest du cellier nord (étage de soubassement) date probablement lui aussi de cette époque.
Il s'agit alors toujours de deux maisons indépendantes, possédant chacune une porte de logis accostée d'une large fenêtre servant de comptoir commercial ou artisanal – cette baie est murée côté sud, mais son encadrement cintré demeure ; côté nord seul subsiste le fantôme d'un jambage en moellons et un linteau en bois. Le linteau de la porte du logis sud est gravé de la date « 1683 ».
Le bâtiment dans son quartier, état hypothétique : fin 17e siècle.
Elévation ouest, premier niveau. Porte sud et baie boutiquière murée.
Elévation ouest, premier niveau. Porte sud, linteau avec date (1683) et initiales (I I A G) gravées.
Une grande partie du bâtiment actuel conserve la trace de ces deux anciennes maisons : absence de circulation entre les deux parties de l'étage de soubassement, présence d'un mur de refend sur toute la hauteur du bâtiment qui correspond à l'ancien pignon qui séparaient les deux constructions originelles.
Par ailleurs, l'extension vers l'est (côté enceinte fortifiée) d'une nouvelle partie date aussi du 17e siècle. Dans l'actuel cellier nord, le couvrement voûté qui correspond à cette extension orientale s'appuie clairement sur des maçonneries plus anciennes. Cette voûte vient couvrir un ancien espace libre qui séparait les maisons de la muraille fortifiée. C'est le témoignage d'un processus de densification urbaine, réalisée au dépend d'une voie de circulation originellement installée au pied intérieur de l'enceinte fortifiée. On retrouve une évolution similaire dans la maison mitoyenne au nord (voir dossier IA05001532).
Etage de soubassement, cellier nord. Partie ouest, vue de volume prise de l'est.
Etage de soubassement, cellier nord. Mur nord, collage de la voûte.
18e siècle et 19e siècle
Le second niveau de la façade occidentale a été remanié vers le milieu du 18e siècle, les encadrements des fenêtres, avec leur finition layée et leur arc segmentaire, n'étant pas antérieurs à cette époque. Si les deux premiers niveaux de l'extension nord implantée dans la cour de la maison mitoyenne sont également contemporains de cette époque, le niveau supérieur correspond à une surélévation sans doute réalisée au cours de la première moitié du 19e siècle.
Le bâtiment dans son quartier, état hypothétique : fin 18e siècle.
Elévation ouest, second niveau. Fenêtre en arc segmentaire équipée de contrevents à cadre.
En avril 1829, cette maison est partagée entre Jacques Barre et son fils Jean (AD05 1 E 8122). Associée à des « écuries et grenier à foin sis au bas du village », elle est décrite comme « un corps de bâtiment de maison d’habitation, écuries, grenier à foin, sis dans l’enceinte du village de Rozans, à la rue Coynel estimée de valeur de deux mille francs ». Le partage prévoit que la partie nord de la maison, « formant la moitié soit plus ou moins du bâtiment d’habitation », reviendra au fils Jean et qu'elle sera séparée de la partie sud, restant à son père, « par le mur qu’est mitoyen des deux parties ».
L'acte indique que la partie nord contient : à l'étage de soubassement « l’écurie et basse-cour au nord d’icelle » ; au rez-de-chaussée un « appartement au dessus » et une « boutique au nord-ouest d’icelui » ; à l'étage « une autre chambre », « un cabinet qui sert de grenier à blé à l’est de ladite chambre », « un autre cabinet où on met le linge au couchant d’icelle » ; dans le comble, une « partie de galetas ». Quant à la partie sud, elle comporte « entr’autres un appartement appelé la cuisine » ainsi que différentes pièces situées « immédiatement au dessous, au dessus et à côté au midi ».
Il est précisé que, « pour accéder dans la partie des bâtiments qui lui a été expédiée le fils Barre pratiquera une porte d’entrée vers la partie latérale supérieure de l’appartement appelé la boutique qui est comprise dans la dite partie et un escalier pour aller dans les appartements supérieurs qu’il prendra où bon lui semblera de ceux qui comprend son lot. Il sera aidé dans cela par son père avec lequel il s’entendra s’il lui convient de boucher les portes de communication de leurs parts respectives ».
Elévation nord, partie basse.
Elévation nord, partie haute.
Sur le plan cadastral de 1839, cette parcelle possède un plan différent de l'actuel, plus grand au sud où il intègre une partie aujourd'hui rattachée à la maison mitoyenne. Par ailleurs, le dessin représente bien le décrochement réalisé par l'extension nord implantée dans la cour.
Mentionnée comme une « maison » de 109 m² d'emprise au sol, possédant 7 ouvertures et imposée dans la 3e catégorie fiscale (sur 8), elle appartient à Jean Barre, fils de Jacques. Celui-ci possède également une« écurie » occupant partiellement un bâtiment situé juste en face, de l'autre côté de la Petite Rue (parcelle 1839 F1 195), ainsi qu'un « grenier à foin » occupant la partie supérieure d'une construction située plus bas dans le bourg (1839 F1 171). Ses propriétés témoignent à la fois de la nécessité de posséder des dépendances agricoles, à même de compléter le volume de stockage de la maison, et du morcellement foncier du bâti. Jean Barre est aussi propriétaire de plusieurs terres agricoles, notamment aux quartiers de Terre de la Queu, la Longeagne, Combe Chauvine, Champ Pierou, les Rosières, Serre des Costes, Coste de Raton, etc.
Plan de masse d'après le plan cadastral de 1839, section F1. Echelle d'origine 1/1000e.
Propriétés de Jean Barre en 1839, d'après le plan cadastral de 1839, section F1. Echelle d'origine 1/1000e.
Au cours de la seconde moitié du 19e siècle, cette maison est partagée plusieurs fois. En 1856, une portion désignée à la fois comme « maison » et « chambre au 1er » est séparée au profit de Pierre Pez, demeurant à Lemps (Drôme). Il s'agit probablement de la partie sud qui n'est plus aujourd'hui comprise dans la maison. Toutefois, la mention d'une chambre témoigne sans doute du fait que ce morcellement n'est pas homogène dans les étages. Lors de ce partage, Jean Barre conserve la plus grande partie de la maison, comprenant 6 ouvertures. Dès 1857, Jean Barre récupère une part de celle de Pierre Pez (probablement la chambre).
En 1865, les possessions de Jean Barre sont manifestement partagées entre ses héritiers. Rosalie Barre, veuve Rolland, reçoit deux parts, désignées comme « maison » de 27 m² comprenant 2 ouvertures. Caroline Barre, demeurant à Trémini (Isère), reçoit également deux parts, désignées comme une « maison » de 28 m² comprenant 3 ouvertures. Léon Barre, fils de Jean, reçoit une « maison » de 54 m² avec 1 ouverture, plus la portion revenue de Pierre Pez, ainsi que le « grenier et foin » et l'« écurie » disjoints et précédemment mentionnés. En 1870, celui-ci récupère aussi la part de Rosalie Barre. Dans les années 1870, les possessions de Léon Barre passent à Jean-Jacques Barre. En 1881, ce dernier acquiert une petite portion de « sol et cour » appartenant à la parcelle mitoyenne nord (1839 F1 161P).
En 1882, la révision de la matrice cadastrale des propriétés bâties permet de mettre à jour l'état du foncier à cette date. Caroline Barre possède deux parts de la parcelle 1839 F1 162P, indiquées comme « maison » de 3e classe, dont une avec 1 ouverture et une avec 2 ouvertures ; il s'agit manifestement de la partie sud de la maison actuelle. Jean-Jacques Barre, fils de Jean, possède trois parts de la parcelle 1839 F1 162P, indiquées comme « maison » de 3e classe, dont une comprend 3 ouvertures ; il s'agit manifestement de la partie nord de la maison actuelle.
20e siècle
En 1908, les biens de Jean-Jacques Barre passent à Jules Barre, dont 81 m² inscrits sur la parcelle 162P et 9 m² inscrits sur la parcelle 161P, mitoyenne au nord.
Au milieu du 20e siècle, le bâtiment est remanié de manière importante, travaux qui s'accompagnent d'une mutation partielle de la vocation des pièces de l'étage carré. Ils entraînent aussi la reconstruction intégrale de l'élévation orientale, faisant disparaître les dernières traces de la maçonnerie médiévale et créant les actuelles baies agricoles. Le deuxième et le troisième niveau sont reconstruits en retrait, dégageant ainsi une loggia sous laquelle on observe des inscriptions gravées sur deux moellons du parement : « 25/3/1955 » avec initiales « TO MT JT » et « 1959 » avec initiales « GT MT JT ». Cette reprise est bien visible sur le pignon sud où l'on observe le collage de la nouvelle maçonnerie.
Une partie des aménagements intérieurs conservés n'est pas antérieure à la seconde moitié du 19e siècle, époque de la partition de la maison entre les héritiers de Jean Barre : sols en lauzes et en carreaux de terre cuite, escaliers... D'autres sont plus récents et datent du milieu du 20e siècle : cheminée, sol en tomettes...
Le bâtiment dans son quartier, état actuel.
Vue d'ensemble prise du sud-est.
Rez-de-chaussée surélevé, loggia. Vue de volume prise du nord.
Description architecturale
Cette maison est située dans la partie est du bourg intra muros, dans le long îlot correspondant au tronçon oriental de la fortification d'agglomération. Traversante et adossée parallèlement au sens de la pente, elle est totalement mitoyenne au sud et partiellement au nord, où se développe une petite cour fermée. Elle comporte un étage de soubassement à usage agricole et domestique, un rez-de-chaussée surélevé réservé au logis et un étage carré à usage mixte d'habitation et agricole.
Sur toute la hauteur du bâtiment, un mur de refend sépare une partie sud et une partie nord, sans communication intérieure entre elles sauf à l'étage. Une extension accolée au pignon nord accueille une troisième partie, qui communique avec la partie nord.
Partie non grisée : coupe nord-sud au niveau de la cour (côté Petite Rue).
Partie non grisée : coupe nord-sud du côté de la Grande Rue (entre les points G-H des plans schématiques).
Coupe est-ouest dans l'axe du cellier nord (entre les points E-F des plans schématiques).
Fonctions et aménagements intérieurs
Etage de soubassement
Conservant la disposition des bâtiments originels, l'étage de soubassement est séparé en deux parties nord et sud qui ne communiquent pas entre elles. Il est complété par deux pièces installées côté nord, de part et d'autre d'un passage couvert communiquant avec la cour de la maison mitoyenne (voir dossier IA05001532) : la pièce ouest correspond à l’extension du 18e siècle ; la pièce sud est installée dans l'emprise de cette maison mitoyenne.
Plan schématique : étage de soubassement (partie non grisée).
Plan schématique de l'étage de soubassement (partie non grisée).
Partie sud
Accessible depuis la Grande Rue grâce à une porte piétonne qui ouvre sur une volée d'escalier droit, maçonné, cette partie est occupée par une vaste pièce unique couverte par une large voûte coffrée en berceau plein-cintre. Multi-fonctionnelle, elle accueille principalement un cellier, anciennement accompagnée par une cuve de fermentation – qui était sans doute en bois – dont l'emplacement se trouvait sous une trappe vinaire pratiquée dans la partie orientale de la voûte. Ces fonctions vinicoles sont complétées par un usage de resserre et d'étable. Cette dernière fonction est attestée par la présence d'une petite mangeoire en menuiserie adossée au mur nord. Quant à la resserre, elle comprend notamment un garde-manger réalisé en pierre de taille de grès, situé dans l'angle sud-ouest et installé dans un puissant massif en maçonnerie bâti sur toute la hauteur de la pièce, structure qui a pu remplacer un éventuel escalier menant au rez-de-chaussée. Une haute baie s'ouvre côté est, avec l'appui au niveau du sol extérieur.
Etage de soubassement, cellier sud. Escalier d'accès depuis la Grande Rue.
Etage de soubassement, cellier sud. Vue de volume prise de l'est. A noter, la trappe vinaire pratiquée dans la voûte.
Partie nord
Cette partie est uniquement accessible depuis la cour de la maison mitoyenne au nord, grâce à une porte piétonne large abritée sous un court passage couvert.
Son tiers occidental, couvert par un plancher sur solives, est à usage de resserre ou de cellier et dispose d'une banquette de stockage maçonnée adossée au mur ouest. Ses deux-tiers est, probablement à fonction d'étable, sont couverts par une large voûte en berceau plein-cintre coffrée et le sol y est constitué d'une calade en gros galets.
Etage de soubassement, passage couvert. Mur sud, porte du cellier nord.
Etage de soubassement, cellier nord. Mur nord, porte et accès à la cour.
Etage de soubassement, cellier nord. Vue de volume prise de l'est.
Etage de soubassement, cellier nord. Vue de volume prise de l'ouest.
Etage de soubassement, cellier nord. Coupe du sol caladé.
Rez-de-chaussée surélevé
La communication entre les parties sud et nord se fait uniquement par la loggia aménagée côté est – où se trouvent des latrines – dont le sol est en béton.
Plan schématique : rez-de-chaussée surélevé (partie non grisée).
Partie sud
Elle est accessible de plain-pied depuis la Petite Rue par une porte piétonne qui ouvre dans un vestibule. Celui-ci accueille l'escalier menant à l'étage et s'ouvre sur une cuisine, dont il est séparé par une porte à menuiserie partiellement vitrée. Dans la cuisine, un réduit fermé par une porte basse est aménagé sous la montée d'escalier ; une cheminée est adossée au mur sud avec un manteau en menuiserie et une hotte droite maçonnée. Une alcôve occupe la partie nord-ouest, avec des placards dont un aménagé dans l'ancienne fenêtre cintrée murée. Le mur oriental est percé d'une fenêtre et d'une porte donnant sur une loggia. Le sol de l’alcôve est en lauzes de grès, celui du réduit est en dalles de grès taillées en rectangles et celui de la cuisine est en briques pleines posées à plat. Les murs sont enduits et peints, le plafond sur solives est peint.
L'escalier possède un départ tournant avec quatre marches d'appel en pierre de taille. Le reste est maçonné sur un solin en planches, avec marches en carreaux de terre cuite, nez-de-marches en bois et contremarches en mortier.
Rez-de-chaussée surélevé, angle sud-ouest. Vestibule et départ de la montée d'escalier.
Rez-de-chaussée surélevé, escalier. Vue de volume.
Rez-de-chaussée surélevé, cuisine. Partie sud-ouest, cheminée, placard du réduit sous l'escalier et porte du vestibule.
Rez-de-chaussée surélevé, cuisine. Mur ouest, porte du vestibule et alcôve.
Rez-de-chaussée surélevé, cuisine. Alcôve, sol en carreaux de terre cuite et en lauzes.
Partie nord
Elle est occupée par une seule grande pièce, accessible de plain-pied depuis la Petite Rue par une porte piétonne. Deux placard-niches sont aménagés dans les murs sud et nord ; une porte-fenêtre ouvre à l'est sur la loggia. Le sol est un plancher, les murs sont enduits et le plafond sur solives est peint.
Sur le mur sud, on observe un dessin représentant un bâtiment muni d'un toit à longs pans et d'une cheminée fumante ; un écriteau « REMISE » est figuré au-dessus de la porte ; le bâtiment représenté est accompagné de trois cyprès (nota : ce bâtiment pourrait être la tour médiévale dite Tour Carrée, voir dossier IA05001551). Une inscription peinte en majuscules calligraphiées est visible sous ce dessin, mais est malheureusement devenue illisible.
Dans le mur nord, une porte donne accès à une chambre installée dans l'extension nord. Là, les murs sont enduits et le plafond sur solives est laissé brut.
Rez-de-chaussée surélevé, pièce centrale. Vue de volume partielle prise de l'est.
Rez-de-chaussée surélevé, pièce centrale. Mur sud, dessin d'un bâtiment désigné comme « remise ».
Etage
L'escalier, unique accès menant à l'étage depuis depuis le rez-de-chaussée, débouche dans la chambre sud. Celle-ci est éclairée par une fenêtre ouverte à l'ouest, alors que côté est se trouve un jour étroit et haut. Dans l'angle sud-ouest, un escalier à départ tournant entièrement construit en menuiserie donne accès à un séchoir bas aménagé sous le rampant du toit. Une porte ouverte dans le mur nord, munie d'une menuiserie à quatre panneaux moulurés en creux, donne accès à la pièce nord. Il s'agit d'une ancienne chambre, éclairée par une fenêtre côté ouest, dont la reconversion en séchoir a entraîné la non-reconstruction de son mur oriental, laissant ainsi cette pièce largement ouverte sur l'extérieur. Dans le mur nord, une porte donne accès à une autre chambre, installée dans l'extension nord.
Dans la pièce sud, le sol est en carreaux de terre cuite carrés et rectangulaires, alors que côté nord il est en tomettes. Les murs sont enduits et peints avec un décor de plinthe, le plafond sur solives est brut.
Plan schématique : étage (partie non grisée).
Etage, chambre sud. Vue de volume prise du nord-est.
Etage, chambre sud. Sol en carreaux de terre cuite rectangulaires.
Etage, chambre sud. Angle sud-ouest, départ de l'escalier menant au comble.
Matériaux et mise en œuvre
L'ensemble du bâtiment est construit en maçonnerie de moellons calcaires et de grès. Sur l'élévation ouest, on observe une continuité du parement avec celui de la maison mitoyenne au sud. La chaîne d'angle nord-ouest est en gros moellons équarris et harpés, complétés par quelques pierres de taille. Sur l'élévation orientale, la reconstruction de la façade au milieu du 20e siècle n'a pas entraîné la création d'un nouveau chaînage. L'élévation occidentale conserve un enduit à pierres vues couvrant, alors que l'on remarque quelques vestiges d'un enduit rustique sur l'élévation orientale.
Vue d'ensemble prise du sud-ouest.
Elévation ouest.
Elévation est.
Sur la façade ouest, les encadrements des ouvertures sont tous en pierre de taille de grès, layée et à arêtes vives. Les linteaux des portes sont droits et monolithe, celui de la porte sud est gravé de la date « 1683 » accompagnée des initiales « I I A G ». La fenêtre murée est en arc plein-cintre, avec un appui saillant mouluré ; les claveaux portent les trous de scellement d'une grille en ferronnerie, disparue. Les fenêtres de l'étage sont en arc segmentaire. Sur la façade ouest, la porte sud conserve une menuiserie à planches croisées et cloutées, avec poignée en ferronnerie intégrant la clenche. La porte nord est équipée d'une menuiserie à panneaux moulurés. Sur cette même façade, les fenêtres disposent de vantaux à petits carreaux vitrés et barre de fermeture verticale ; elles sont occultées par des contrevents à cadre. Sur la façade orientale, les encadrements des ouvertures sont façonnés au mortier, avec un linteau droit en bois.
Elévation ouest, premier niveau. Porte du logis, détail de la menuiserie.
Elévation ouest, second niveau. Fenêtre en arc segmentaire, détail d'un contrevent.
Le toit est à longs pans asymétriques sur la partie principale, mais à un seul pan sur l'extension nord. Les charpentes sont à pannes et la couverture est en tuiles creuses posées sur des chevrons taillés en quartons. La loggia est protégée par un toit en appentis, soutenu par un pilier maçonné, couvert en plaques ondulées de fibro-ciment. La souche de la cheminée de la cuisine, en briques pleines, est surmontée par un entonnoir en tôle. Sur l'élévation ouest, l'avant-toit est constitué de deux rangs de génoise. Côté est, il est simplement réalisée par le débord des tuiles de couverture, dispositif également employé pour la saillie de rive du pignon sud.
Plan schématique : toit (partie non grisée).
Toit en appentis de la partie nord donnant dans la cour mitoyenne.
Couverture en tuile creuse du toit à longs pans.
Charpente à pannes et couverture en tuiles creuses posées sur chevrons taillés en quartons.
Souche de la cheminée.
On note la rare présence d'une descente de gouttière en terre cuite, encastrée dans une saignée à l'angle ouest de la façade nord, contre le mur de la cour. Il s'agit de sections creuses légèrement tronconiques – pouvant ailleurs servir pour des canalisations (voir dossier IM05004557) – ici installées verticalement et emboîtées les unes dans les autres.