• inventaire topographique, Inventaire du parc naturel régional des Baronnies provençales
maison
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
  • (c) Parc naturel régional des Baronnies Provençales

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Parc naturel régional des Baronnies Provençales - Serres
  • Commune Rosans
  • Lieu-dit
  • Adresse Grande Rue , Petite Rue , septième maison
  • Cadastre 1839 F1 161  ; 1984 F1 226  ; 2020 000F 226
  • Dénominations
    maison
  • Parties constituantes non étudiées
    étable, resserre, cellier, cour

Commentaire historique

Évolution architecturale

Cette maison est adossée à l'enceinte fortifiée médiévale de la fin du 14e siècle (voir dossier IA05001550) qui borde le côté est du bourg. Sa maçonnerie est ici conservée partiellement, notamment sur environ 3 mètres de hauteur du côté sud de la façade est.

Elévation est.Elévation est. Elévation est, partie basse.Elévation est, partie basse. Elévation ouest.Elévation ouest. Elévation ouest.Elévation ouest.

Le bâtiment est composé de plusieurs constructions ajoutées successivement. La partie la plus ancienne correspond à l'escalier en vis qui se développe depuis l'étage de soubassement jusqu'à l'étage carré. Il s'agit à l'origine d'un escalier hors œuvre, adossé contre le pignon de la maison mitoyenne au nord, qu'il desservait par des paliers. Cet escalier et cette maison disposaient d'un étage supplémentaire (disparu) comme en témoigne l'arrachement d'une volée de marche au-delà du palier de l'étage actuel. Cet escalier étant devenu indépendant de sa maison d'origine (probablement avant le 19e siècle), les portes des paliers ont été murées. Les moulures de leurs encadrements suggèrent une construction remontant au début du 16e siècle.

Le bâtiment dans son quartier, état hypothétique : 15e siècle.Le bâtiment dans son quartier, état hypothétique : 15e siècle. Le bâtiment dans son quartier, état hypothétique : 16e siècle.Le bâtiment dans son quartier, état hypothétique : 16e siècle.

Rez-de-chaussée surélevé, escalier. Mur nord, porte murée avec encadrement décoré d'un tore.Rez-de-chaussée surélevé, escalier. Mur nord, porte murée avec encadrement décoré d'un tore. Rez-de-chaussée surélevé, escalier. Mur nord, porte murée. Détail d'un piédroit décoré d'un tore.Rez-de-chaussée surélevé, escalier. Mur nord, porte murée. Détail d'un piédroit décoré d'un tore.

Les autres parties ont été progressivement ajoutées au cours des 16e et 17e siècles, au détriment d'un assez vaste espace libre qui a été peu à peu réduit à la cour actuelle. Il s'agissait vraisemblablement d'un petit talweg naturel qui a pu servir de collecteur pour les eaux de ruissellement. Aussi, le niveau originelle de la Petite Rue était ici plus bas qu'aujourd'hui, comme en témoigne le portail de cette cour qui est à demi-enterré – et de fait condamné.

Ce passage permettait aussi, depuis la Petite Rue, de distribuer le pied intérieur de l'enceinte fortifiée. D'ailleurs, on remarque qu'un axe de circulation a continué a exister le long de la muraille, même après la construction des bâtiments, ménageant une continuité de circulation entre les maisons par des ouvertures, aujourd'hui murées. Côté nord, au départ de la montée de l'escalier en vis, ce passage est très clairement visible, la maçonnerie de son remplissage s'appuyant sur le parement médiéval. Côté sud, la présence d'un arc de décharge – visible dans le logis oriental du rez-de-chaussée – marque également une ancienne ouverture le long de la fortification.

Le bâtiment dans son quartier, état hypothétique : fin du 16e siècle.Le bâtiment dans son quartier, état hypothétique : fin du 16e siècle. Le bâtiment dans son quartier, état hypothétique : fin du 17e siècle.Le bâtiment dans son quartier, état hypothétique : fin du 17e siècle. Etage de soubassement, escalier. Angle nord-est : collage du mur nord sur l'enceinte.Etage de soubassement, escalier. Angle nord-est : collage du mur nord sur l'enceinte. Etage de soubassement, pièce orientale. Angle nord-est : collage de la voûte sur le parement de l'enceinte.Etage de soubassement, pièce orientale. Angle nord-est : collage de la voûte sur le parement de l'enceinte.

Des reprises ont ensuite eu lieu, notamment un rabaissement de la partie nord, sans doute effectué à la fin du 19e siècle ou au début du 20e siècle, accompagné d'une importante reconstruction des niveaux supérieurs de la façade orientale. C'est probablement au cours de cette même période que la partie ouest a été modifiée et légèrement agrandie, avec la mise en place de la voûte en berceau segmentaire de l'étage de soubassement et la reconstruction de toute sa façade sud, donnant sur la cour.

Le bâtiment dans son quartier, état actuel.Le bâtiment dans son quartier, état actuel.

Ainsi, si cette maison conserve plusieurs éléments de l’Epoque moderne, la plupart des aménagements intérieurs sont le résultat d'une réorganisation plus récente : disposition des chambres de l'étage, condamnation des baies géminées, cheminée, placard-niche, pile d'évier et sol en lauzes de la cuisine, etc. Enfin, un essai de restauration (escalier, hourdis de couverture) a été mené pendant la seconde moitié du 20e siècle.

Archives cadastrales

D'après les cadastres de 1570 et 1699, l'actuelle Petite Rue s'appelait « rue Coynelle ». A la fin du 16e siècle, l'îlot situé en face de cette rue – et aujourd'hui rasé – est appelé « las Terrasses » (actuelle rue des Terrasses).

Dans le cadastre de 1839, la plan de la parcelle est identique à l'actuel, y compris la cour. Elle est mentionnée comme une « maison et cour » de 95 m² d'emprise au sol, possédant 6 ouvertures et imposée dans la 5e catégorie fiscale (sur 8). Cette maison fait partie de la propriété de Gaspard Meyer qui possède également une grande partie du château de Rosans (voir dossier IA05001554) et de sa dépendance agricole appelée « le Grangeon » (voir dossier IA05001553). Il détient également une partie de l'ancien domaine seigneurial, notamment un jardin situé à l'emplacement de l'actuelle mairie (1839 F1 296) et de nombreuses terres : quartiers de la Fayé, la Catalane, Champ Pierou, Luzerne, Plan de la Croix, Serre des Costes, Grand Pré, Pigranier, Champaure, etc.

La présence de cette maison dans cet ensemble foncier, dont l'origine est majoritairement seigneuriale, pose la question de sa propriété sous l'Ancien Régime. Toutefois, elle n'apparaît pas dans les biens détenus par le seigneur François d'Ize en 1699.

Propriétés de Gaspard Meyer en 1839, d'après le plan cadastral de 1839, section F1. Echelle d'origine 1/1000e.Propriétés de Gaspard Meyer en 1839, d'après le plan cadastral de 1839, section F1. Echelle d'origine 1/1000e.

En 1842, avec l'ensemble des biens de Gaspard Meyer, cette maison devient la propriété de Théodore Corréard, avocat à Grenoble. En 1851, elle passe à Jacques-Marie Rolland et ses héritiers. Puis, en 1857, à Prosper Tatin, qui possède déjà au bourg une autre maison, deux bâtiments agricoles et un jardin. En 1892, elle revient à Mathilde Tatin.

Propriétés de Prosper Tatin en 1857, d'après le plan cadastral de 1839, section F1. Echelle d'origine 1/1000e.Propriétés de Prosper Tatin en 1857, d'après le plan cadastral de 1839, section F1. Echelle d'origine 1/1000e.

Ainsi, malgré plusieurs changements de propriétaires au cours de la seconde moitié du 19e siècle, cette maison n'est pas démembrée, à l'inverse de ce qui c'est passé pour la maison mitoyenne au sud (voir dossier IA05001531). Toutefois, en 1881, le propriétaire de cette dernière acquiert une petite portion de la cour (9 m²) – dès lors, la parcelle de la maison ici étudiée ne mesure plus que 86 m² au sol.

Enfin, à partir de 1912, la maison est détenue par André Andru. Celui-ci est déjà propriétaire de deux petites maisons situées juste en face, de l'autre côté de la Petite Rue (parcelles 1839 F1 196, 197), et d'un bâtiment agricole tout proche (1839 F1 194).

Propriétés de André Andru en 1912, d'après le plan cadastral de 1839, section F1. Echelle d'origine 1/1000e.Propriétés de André Andru en 1912, d'après le plan cadastral de 1839, section F1. Echelle d'origine 1/1000e.

Description architecturale

Cette maison est située dans la partie est du bourg intra muros, dans le long îlot correspondant au tronçon oriental de la fortification d'agglomération. Adossée parallèlement au sens de la pente, elle possède un plan en L totalement mitoyen au nord mais seulement partiellement au sud, où se développe une petite cour fermée. Elle comporte un étage de soubassement, à usage agricole et domestique, et un rez-de-chaussée surélevé et un étage carré réservés au logis.

Le bâtiment est partagé sur toute sa hauteur entre une partie ouest, orientée est-ouest, et une partie sud-est, orientée nord-sud, avec un décalage d'un demi-niveau entre elles. Quant à l'angle nord-est, il est occupé par un escalier en vis qui dessert tous les niveaux.

Coupe schématique du bâtiment (partie non grisée), au niveau de la cour : nord-sud.Coupe schématique du bâtiment (partie non grisée), au niveau de la cour : nord-sud. Coupe schématique du bâtiment (partie non grisée), au niveau de la cour : est-ouest.Coupe schématique du bâtiment (partie non grisée), au niveau de la cour : est-ouest.

Coupe schématique du bâtiment (partie non grisée), au niveau de l'escalier : nord-sud.Coupe schématique du bâtiment (partie non grisée), au niveau de l'escalier : nord-sud. Coupe schématique du bâtiment (partie non grisée), au niveau de l'escalier : est-ouest.Coupe schématique du bâtiment (partie non grisée), au niveau de l'escalier : est-ouest.

Fonctions et aménagements intérieurs

Partie nord-est : escalier en vis

En très mauvais état et en partie démonté, l'escalier en vis dessert l'étage de soubassement, le rez-de-chaussée surélevé et l'étage. Les marches monolithes en pierre de taille de grès incluent le noyau. Outre les niveaux et demi-niveaux de cette maison, il desservait également la maison mitoyenne au nord par des portes (murées).

A son départ à l'étage de soubassement, la porte d'accès côté ouest possède un encadrement en pierre de taille de grès, en arc surbaissé et à arêtes vives ; l'arrière linteau, également surbaissé, est en moellons clavés. Au rez-de-chaussée surélevé, l'encadrement de la porte murée donnant dans la maison mitoyenne au nord, également en pierre de taille mais à linteau droit, présente une moulure en tore avec congé en bec. A mi-hauteur entre le rez-de-chaussée surélevé et l'étage, une porte-fenêtre ouvre coté est sur un balcon (voir chapitre sur les matériaux et la mise en œuvre).

Etage de soubassement, escalier. Mur ouest, porte.Etage de soubassement, escalier. Mur ouest, porte. Rez-de-chaussée surélevé, escalier. Palier.Rez-de-chaussée surélevé, escalier. Palier. Etage, escalier. Vue de volume prise du sud-est.Etage, escalier. Vue de volume prise du sud-est. Etage, escalier. Marches.Etage, escalier. Marches.

Etage de soubassement

Plan schématique du bâtiment (partie non grisée) : étage de soubassement.Plan schématique du bâtiment (partie non grisée) : étage de soubassement.

Partie ouest

Cette pièce, occupée par une resserre, est aujourd'hui uniquement accessible côté est, par une porte qui donne sur l'escalier en vis. Toutefois, elle disposait anciennement d'un accès côté sud, depuis la cour fermée, avec une porte murée et transformée en jour. En outre, on observe dans le mur nord une large ouverture, également murée, qui communiquait avec la maison mitoyenne. Le couvrement est réalisé par une voûte en berceau segmentaire, collée sur le parement des murs est et ouest : côté est, cette voûte masque en partie l'encadrement en pierre de taille de la porte de l'escalier.

Etage de soubassement, pièce occidentale. Mur sud.Etage de soubassement, pièce occidentale. Mur sud. Etage de soubassement, pièce occidentale. Mur nord, porte murée.Etage de soubassement, pièce occidentale. Mur nord, porte murée. Etage de soubassement, pièce occidentale. Mur est.Etage de soubassement, pièce occidentale. Mur est.

Partie sud-est

Cette pièce est uniquement accessible côté nord par une porte qui donne sur l'escalier en vis. Elle abrite une resserre, ou peut-être un cellier-cuvage comme le laisse supposer l'existence d'une petite trappe (vinaire ?) percée dans la voûte. Elle est couverte par une voûte en berceau plein-cintre dont la retombée, côté est, s'appuie sur le parement de la muraille médiévale. On note qu'un jour est percé du côté est et que, du côté ouest, un autre jour est enterré et muré (sa partie supérieure demeure visible à l'extérieur, depuis la cour).

Etage de soubassement, pièce orientale. Vue de volume prise du nord.Etage de soubassement, pièce orientale. Vue de volume prise du nord. Etage de soubassement, pièce orientale. Vue de volume prise du sud.Etage de soubassement, pièce orientale. Vue de volume prise du sud.

Rez-de-chaussée surélevé

Plan schématique du bâtiment (partie non grisée) : rez-de-chaussée surélevé.Plan schématique du bâtiment (partie non grisée) : rez-de-chaussée surélevé.

Partie ouest

Cette pièce, qui accueille la cuisine, est accessible de plain-pied depuis la Petite Rue (côté ouest) par une porte piétonne – repercée dans une baie plus large – et communique aussi avec la cage de l'escalier (côté est). Elle est éclairée par une fenêtre ouverte côté sud.

Une cheminée est adossée au mur sud, avec un manteau maçonné intégrant des corbeaux et une hotte droite. Elle est complétée par un placard-niche avec cendrier, aménagé dans l'angle sud-est. Dans l'angle sud-ouest, une niche accueille une pile d'évier constituée de deux pierres de taille de grès superposées et décalées. Le sol est en lauzes de grès, les murs sont enduits et peints avec un décor de plinthe, le plafond sur poutres est peint.

Rez-de-chaussée surélevé, cuisine. Vue de volume prise de l'ouest.Rez-de-chaussée surélevé, cuisine. Vue de volume prise de l'ouest. Rez-de-chaussée surélevé, cuisine. Mur est, cheminée.Rez-de-chaussée surélevé, cuisine. Mur est, cheminée. Rez-de-chaussée surélevé, cuisine. Sol en dalles de grès.Rez-de-chaussée surélevé, cuisine. Sol en dalles de grès.

Rez-de-chaussée surélevé, cuisine. Mur ouest, porte et niche de la pile d'évier.Rez-de-chaussée surélevé, cuisine. Mur ouest, porte et niche de la pile d'évier. Rez-de-chaussée surélevé, cuisine. Angle sud-ouest, pile d'évier.Rez-de-chaussée surélevé, cuisine. Angle sud-ouest, pile d'évier.

Partie sud-est

Cette pièce, à destination de logis, est éclairée par une fenêtre percée côté est. Accessible depuis l'escalier, sa porte actuelle en remplace une autre, plus basse et murée, avec un encadrement en pierre de taille.

Sur le mur ouest, on observe l'arrachement d'une cheminée adossée, flanquée côté nord d'une ouverture murée qui correspond à la baie géminée chanfreinée que l'on observe depuis la cour au deuxième niveau de cette élévation. Les murs sont enduits et le plafond sur solives est laissé brut.

Rez-de-chaussée surélevé, pièce orientale. Vue de volume prise du nord-ouest.Rez-de-chaussée surélevé, pièce orientale. Vue de volume prise du nord-ouest. Rez-de-chaussée surélevé, pièce orientale. Mur ouest : arrachement de la cheminée et baie muréeRez-de-chaussée surélevé, pièce orientale. Mur ouest : arrachement de la cheminée et baie murée

Etage

Plan schématique du bâtiment (partie non grisée) : étage carré.Plan schématique du bâtiment (partie non grisée) : étage carré.

Partie ouest

Elle est occupée par une chambre, éclairée par une fenêtre ouverte côté ouest. Dans le mur nord, l'embrasure d'une ancienne porte murée accueille des étagères.

Etage, escalier. Mur ouest, porte de la pièce occidentale.Etage, escalier. Mur ouest, porte de la pièce occidentale. Etage, pièce occidentale. Mur ouest.Etage, pièce occidentale. Mur ouest. Etage, pièce occidentale. Mur sud.Etage, pièce occidentale. Mur sud.

Partie sud-est

Distribuée depuis l'escalier, elle est occupée par deux chambres séparées par une cloison et disposant chacune d'une fenêtre côté est. Sur le mur ouest, on ne relève aucune trace pouvant correspondre à la baie géminée chanfreinée que l'on observe pourtant depuis la cour au troisième niveau de cette élévation. Occultée par deux volets intérieurs à panneaux moulurés, ceux-ci ont manifestement été laissés en place lors de la condamnation de cette baie.

Etage, cage d'escalier. Mur sud, porte donnant dans la partie orientale.Etage, cage d'escalier. Mur sud, porte donnant dans la partie orientale. Etage, partie orientale. Chambre sud, vue de volume prise du nord.Etage, partie orientale. Chambre sud, vue de volume prise du nord. Etage, partie orientale. Couvrement en plancher sur solives.Etage, partie orientale. Couvrement en plancher sur solives.

Dans ces chambres, le sol est un plancher et les murs sont enduits avec un décor peint de plinthes noires. Côté est, le couvrement est réalisé par un plancher sur solives, badigeonné à la chaux, au-dessus duquel est installé un séchoir sous le rampant de la toiture.

Matériaux et mise en œuvre

L'ensemble du bâtiment est construit en maçonnerie de moellons calcaires et de grès, complétés par quelques rares blocs de tuf. Les chaînes d'angles sont en moellons équarris et harpés. Quelques vestiges d'un enduit rustique subsistent sur la façade est, alors que le parement reste brut de maçonnerie sur la façade ouest.

Encadrements et éléments lapidaires

La plupart des encadrements sont en pierre de taille de grès layée, avec linteau droit monolithe – certains en place et d'autres remployés.

Au premier niveau de de l'élévation occidentale donnant sur la Petite Rue, la porte du logis – installée dans une ouverture plus large et partiellement murée – dispose de piédroits à arêtes vives et d'un linteau droit en bois. Au second niveau de cette même façade, celui de la fenêtre possède des arêtes chanfreinées avec congé en biais ; l'appui saillant est mouluré. Cette fenêtre est accostée de part et d'autre par deux corbeaux en pierre de taille de grès, avec amortissement en quart de rond surmonté d'une petite moulure décorative à réglet. Leur fonction à cet emplacement n'est pas claire, mais il est probable qu'ils servaient de support pour un élément (encorbellement ?) qui appartenait au niveau supérieur aujourd'hui disparu.

Elévation ouest, premier niveau. Porte du logis.Elévation ouest, premier niveau. Porte du logis. Elévation ouest, second niveau. Baie chanfreinée, flanquée de corbeaux en pierre de taille.Elévation ouest, second niveau. Baie chanfreinée, flanquée de corbeaux en pierre de taille.

Elévation ouest, second niveau. Baie chanfreinée, détail de l'appui saillant.Elévation ouest, second niveau. Baie chanfreinée, détail de l'appui saillant. Elévation ouest, second niveau. Corbeau en pierre de taille de grès.Elévation ouest, second niveau. Corbeau en pierre de taille de grès.

Sur la façade occidentale donnant dans la cour, on relève la présence, au deuxième et au troisième niveaux, de deux baies géminées. Sur celle du bas, incomplète et murée, un jambage et un linteau sont chanfreinés, le reste étant à arêtes vives. Sur celle du haut, les piédroits et les linteaux sont feuillurés, ces derniers portant en outre une double accolade. C'est cette baie qui est équipée de volets intérieurs moulurés.

Elévation ouest (donnant dans la cour), partie haute.Elévation ouest (donnant dans la cour), partie haute. Elévation ouest (donnant dans la cour), troisième niveau. Baie géminée chanfreinée avec linteaux à double accolade, équipée de volets moulurés.Elévation ouest (donnant dans la cour), troisième niveau. Baie géminée chanfreinée avec linteaux à double accolade, équipée de volets moulurés.

Sur la façade orientale, la porte-fenêtre et les deux fenêtres du troisième niveau remploient des éléments en quart-de-rond, chanfreinés avec congés en biais, ou à arêtes vives.

Elévation est, deuxième et troisième niveaux.Elévation est, deuxième et troisième niveaux. Elévation est, troisième niveau. Fenêtre sud, avec encadrement remployant des éléments chanfreinés.Elévation est, troisième niveau. Fenêtre sud, avec encadrement remployant des éléments chanfreinés.

Les encadrements des autres ouvertures possèdent des piédroits en moellons et un linteau droit en bois.

A l'extrémité nord du troisième niveau de la façade orientale, un balcon s'appuyait en partie sur une retraite de la maçonnerie et était manifestement prolongé par des poutrelles métalliques. A côté de la base de sa porte-fenêtre, on note qu'un élément lapidaire cylindrique en pierre de taille calcaire est remployé : il s’agit peut-être d'un ancien tambour de colonne maçonné sur chant.

Elévation est, troisième niveau. Porte-fenêtre : encadrement remployant des éléments chanfreinés et en quart-de-rond.Elévation est, troisième niveau. Porte-fenêtre : encadrement remployant des éléments chanfreinés et en quart-de-rond. Elévation est, troisième niveau. Elément en pierre de taille calcaire, remployé.Elévation est, troisième niveau. Elément en pierre de taille calcaire, remployé.

Toit

Plan schématique du bâtiment (partie non grisée) : toit.Plan schématique du bâtiment (partie non grisée) : toit.

Sur la partie nord de la maison, le toit est à longs pans asymétriques ; sur la partie sud, il est à un seul pan. La charpente à pannes supporte un hourdis de briques creuses sur lequel est posée la couverture en tuiles creuses. Sur l'élévation est, l'avant-toit est constitué de deux rangs de génoise ; sur l'élévation ouest il est simplement réalisé par le débord des tuiles de couverture. Sur le pignon sud, au-dessus de la cour, la saillie de rive est également constitué du débord des tuiles. La souche de la cheminée, en maçonnerie enduite (brique pleine ?), n'est pas couverte.

Vue d'ensemble prise de l'ouest.Vue d'ensemble prise de l'ouest. Vue de situation prise du sud-est.Vue de situation prise du sud-est. Couverture en tuile creuse.Couverture en tuile creuse.

Cour

Une cour fermée occupe l'angle sud-ouest de la parcelle. Peut-être empierrée à l'origine, elle suit une pente prononcée. Mais son sol actuel accuse un sur-remplissage, notamment du côté est où seule la partie haute d'un jour muré dépasse de la terre.

Du côté ouest, cette cour est séparée de la Petite Rue par un haut mur maçonné, percé d'un portail. Celui-ci est aujourd'hui à moitié enterré sous le niveau de la chaussée. L'arc segmentaire de son encadrement en pierre de taille de grès est à claveau extradossés, avec une clef portant un écusson anépigraphe sculpté en relief ; l'arrière-linteau, également en arc segmentaire, est réalisé en moellons clavés. Le faîte de ce mur est couvert par un larmier en lauzes de grès.

Elévation ouest, premier niveau. Portail de la cour.Elévation ouest, premier niveau. Portail de la cour.

Elévation ouest, premier niveau. Portail de la cour, écusson sculpté en relief.Elévation ouest, premier niveau. Portail de la cour, écusson sculpté en relief. Cour. Vue de volume prise de l'est : mur ouest et portail.Cour. Vue de volume prise de l'est : mur ouest et portail.

Cette maison est adossée à l'est sur l'enceinte fortifiée médiévale de la fin du 14e siècle. Sa partie la plus ancienne correspond à un escalier en vis hors-œuvre qui date du 16e siècle. Les autres parties ont été ajoutées autour de cet escalier, entre cette période et le 18e siècle, puis remaniées – parfois profondément – jusqu'au début du 20e siècle.

  • Période(s)
    • Principale : 14e siècle
    • Principale : 16e siècle, 17e siècle, 18e siècle
    • Principale : 19e siècle
    • Principale : 1ère moitié 20e siècle

Cette maison dispose d'un plan en L, traversant est-ouest, complété par une cour occupant un angle de la parcelle. Mitoyenne sur ses pignons nord et sud, elle comporte un étage de soubassement à usage agricole et domestique – où les pièces sont couvertes par des voûtes en berceau –, un rez-de-chaussée surélevé et un étage carré à usage d'habitation. Un escalier en vis en pierre de taille permet la circulation verticale sur toute la hauteur de la construction.

Le bâtiment est construit en maçonnerie de moellons calcaires et de grès, très ponctuellement complétés par des blocs de tuf. Les élévations conservent un vestige d'enduit d'enduit rustique ou restent brutes de maçonnerie.

La charpente est à pannes et le toit, à longs pans asymétriques, est couvert en tuiles creuses.

  • Murs
    • grès moellon sans chaîne en pierre de taille enduit
    • calcaire moellon
    • tuf moellon
  • Toits
    tuile creuse
  • Étages
    étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré
  • Couvrements
    • voûte en berceau plein-cintre
    • voûte en berceau segmentaire
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • toit à un pan
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier en vis en maçonnerie
  • Typologies
    A1 : maison avec partie agricole, artisanale ou commerciale en partie basse
  • État de conservation
    menacé
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • [Cadastre par confronts de la communauté de Rosans.] / 1570 [registre relié, incomplet : f° 138 à 319, nom du notaire inconnu]. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 3 E 6468.

    1570
  • Cadastre general des batimens fondz et proprietes de tous les habitans et possedans biens au lieu et terrain de presant lieu de Rosans. / 1698-1755 [registre relié, Antoine Perrin, châtelain de Sahune ; Jean-André Bonnet, de Bellegarde, experts jurés en 1698-1699 ; procédure de révision en 1702 experts jurés : Antoine Bérenger et Guillen Armand ; révision de la valeur cadastrale des biens en avril-mai 1755 (apparaît en marge, anonyme), 243 f° (supplément de 1702, 10 f°)]. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 3 E 6470.

    1699
  • Matrices cadastrales de la commune de Rosans. / 1839-1911 [registre papier]. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 3 P 1241 à 3 P 1243.

    F° 282, 1839. F° 131-141 et f° 230, 1842. F° 374, 1851. F° 418, 1857, 1881. F° 542, 1881. F° 919, 1893. F° 72, 1912.
  • Etat des sections cadastrales de la commune de Rosans. / Par Truchy, géomètre, 1840 [registre papier]. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 3 P 1240.

    Section F1, 1840
  • Matrices cadastrales des propriétés bâties de la commune de Rosans. / 1882-1911 [registre papier]. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 3 P 1244.

    F° 203, 1882, 1892.

Documents figurés

  • Plan cadastral de la commune de Rosans. / Dessin, encre et lavis par Truchy, géomètre, 1839. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 3 P 1239.

    Section F1, 1839
Date(s) d'enquête : 2019; Date(s) de rédaction : 2020
(c) Parc naturel régional des Baronnies Provençales
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général