La ferme s'inscrit dans une zone plane en contrebas de la route départementale 58, au sein de son territoire utile d'exploitation qui s'étend jusqu'au bord du lit du Verdon. Un massif forestier au sud l'en "protège" toutefois. L'exploitation comprend des terres cultivées, des prés de fauche, un verger de fruitiers plantés en ligne ainsi qu'un jardin potager au sud-ouest de la ferme.
L'édifice se compose d'un bâtiment principal et d'adjonctions accolées formant un plan général en L sous un toit à longs pans couvert en bac acier. Le bâtiment principal est lui-même constitué d'une première construction à laquelle est venue s'accoler une extension en ligne. La mise en oeuvre recourt comme de coutume sur la commune à la maçonnerie de moellons calcaire et grès liés au mortier de chaux et de sable, ici recouverte d'un enduit couleur ocre brun légèrement orangé avec de fausses chaînes d'angle harpées couleur terre d'ombre ainsi que des encadrements feint pour toutes les ouvertures, à tous les niveaux. On observe sur la façade principale orientée au sud un alignement des quatre travées. Le bâtiment comprend quatre niveaux : un rez-de-chaussée, deux étages carrés et un étage de comble. Le premier niveau est partagé entre les fonctions de logis, prépondérante, et agricoles, sous la forme d'un atelier. Le premier étage carré est entièrement dédié à lé fonction de logis. Le deuxième étage carré, comme au rez-de-chaussée mais de façon inversée, combine les fonctions logis et agricoles : celles-ci occupent cependant l'essentiel de la place, sous la forme d'un séchoir notamment. L'étage de comble correspond à un fenil : son accès n'est plus directement visible depuis l'extérieur sur le pignon est à la suite de l'adjonction d'une dépendance dans l'alignement. L'accès au rez-de-chaussée s'effectue par l'intermédiaire de deux portes desservant des espaces différents. Une porte sur le mur pignon ouest, une autre, la principale, qui ouvre sur une cage avec escalier de distribution tournant en maçonnerie. Devant la façade principale sud a été coulée une dalle de béton filante d'environ 1,50 m. de profondeur qui sert de transition entre le bâtiment et la "cour" proprement dite, où l'on a installé un banc et des pots de fleurs.
L'adjonction dans l'alignement consent cependant un léger retrait en façade sud : l'avant-toit traité à double rang de génoise s'interrompt à ce niveau. Côté sud toujours, le rez-de-chaussée est entièrement ouvert et empierré. Une porte charretière permet un accès côté opposé, ce qui dénote une organisation rationnelle en facilitant la circulation ainsi que les opérations de remisage Cet espace a pu servir d'aire à battre couverte. Au-dessus prend place un fenil. Une seconde adjonction, perpendiculaire celle-ci, prend place et crée une articulation en L côté sud, sous un toit à pan unique. Sur le mur gouttereau ouest, sur le retour, une porte permet d'accéder à une remise pour le petit matériel agricole ou à un petit atelier. Un escalier maçonné parallèle au mur-pignon prolongé par une terrasse protégée par un auvent mène à l'étage carré, où se trouve un logement éclairé par deux fenêtres en façade ouest. L'étage de comble tient lieu de fenil avec une porte haute en guise de fenière. Les façades ouest, sud et nord de cette deuxième adjonction, de même que les deux façades de la première adjonction reçoivent un enduit coloré identique à celui du bâtiment principal. En outre, les deux fenêtres de la deuxième adjonction sont de mêmes dimensions que celles du bâtiment principal et disposent de volets pleins peints en vert. L'harmonisation de l'ensemble est donc patente.
Une troisième et dernière adjonction vient s'ajouter derrière la seconde et, quoiqu'en retrait par rapport à la celle-ci, ne respectant pas l'alignement, elle vient accroître l'emprise au sol et renforce le plan en L. Cette adjonction sur deux niveaux correspond à une bergerie orientée nord/sud, disposant de deux portes charretières ; l'une en façade ouest, l'autre en façade nord précédée par une sorte de remise ouverte mais protégée par la pente du toit unique qui vient couvrir les deux dépendances perpendiculaires au bâtiment principal : cet espace sert aussi de lieu abrité de déchargement du fourrage pour alimenter le second niveau du bâtiment attenant grâce à une porte haute. La bergerie est construite selon deux modes de mise en oeuvre différents : une maçonnerie de moellons calcaire liés au ciment, rehaussé de quelques parpaings, au sud, et d'une maçonnerie de parpaing de béton au nord. Des trous d'aération régulièrement percés dans le toit assurent la ventilation du volume intérieur. Enfin, suivant la pente du même toit unique, une dernière remise sous appentis et étayée par cinq poteaux monoxyles sur une base en ciment vient prendre place à l'extrémité nord-ouest de l'édifice.
Outre l'enduit avec décor de fausses chaînes d'angle harpées et les encadrements peints des ouvertures, on trouve à l'angle sud-ouest et à hauteur d'oeil un cadran solaire peint en ocre rouge.
Chercheur au Service régional de l'Inventaire de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur (2007-2022).