Dossier d’œuvre architecture IA04002732 | Réalisé par
  • inventaire topographique
ferme dite jas de Barbin
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var - Moustiers-Sainte-Marie
  • Commune La Palud-sur-Verdon
  • Lieu-dit Jas de Barbin
  • Cadastre 1835 D3 402  ; 2014 D2 41
  • Dénominations
    ferme
  • Appellations
    Jas de Barbin
  • Parties constituantes non étudiées
    citerne, étable, aire à battre, bergerie, fenil

Cette ferme est située à environ 3,5 kilomètres au nord-ouest du village de La Palud, sur un plateau karstique où les dolines étaient anciennement cultivées et le reste pâturé de manière extensive.

Sa disposition est assez caractéristique des fermes seigneuriales de moyenne altitude de la région du Verdon, combinant agriculture saisonnière et élevage ovin estival. On y retrouve une partie logis et, en enfilade, une grande bergerie (voir par exemple la ferme du Grand Rayaup à Castellane).

Une ferme seigneuriale

Son origine remonte probablement au moins au 16e siècle.Elle figure sur la Carte des frontières Est de la France, de Colmar à Marseille, dressée dans les années 1780, sur laquelle elle est nommée "Jas de Berbin".

La "note de l'alivrement des biens privilégiés consistant les biens droits et facultés de monsieur Demandolx situés dans le lieu de La Palud et son terroir prise par le procès verbal du 24 juillet 1790" la décrit ainsi :

"Jas, pateg, haire, terre culte et bois appellée la Pinède de Barbin, contenant le sol du bâtiment trente six cannes à dix sols la canne, pateg trente cannes à deux sols la canne, l'haire cent septante cinq cannes à deux sols la canne, terre culte vingt neuf journaux cent nonante cannes dont quinze journaux à six livres le journal et quatorze journaux cent nonante cannes à trois livres le journal. Le bois contient quatre cent trente trois journaux à trente sol le journal. Total huit cente onze livres un sol. 811 £ 1 s". Ce montant est un peu supérieur à celui de la ferme de Queiran, alors non achevée.

Sur le plan cadastral de 1835, l'édifice est mentionné comme "maison et cour" appartenant à Anthelmy Augustin, à Moustiers, lequel possède également deux "aires" à battre (1835 D3 401 et 403), une très grande "terre labourable" (1835 D3 404) et un "bois taillis" (1835 D3 405) mitoyens. Le "bois" est alors contesté en partie par la commune de La Palud. M. Anthelmy possède aussi quelques parcelles de "terre vague" ou de "terre labourable" aux alentours (1835 D3 334, 360, 361...).

Ce plan cadastral montre qu'à cette époque, il possédait un plan de masse similaire à ce que l'on peut observer sur le site.

La lecture des élévations semble indiquer que le bâtiment originel est celui de la bergerie actuellement ruinée, au nord de l'édifice. Il était moins haut d'un demi-étage et il était couvert par un toit à un pan.

Bâtiment de la bergerie. Angle sud-est, portes avec piédroit commun en pierre de taille.Bâtiment de la bergerie. Angle sud-est, portes avec piédroit commun en pierre de taille.Ce bâtiment a été largement repris au cours de la seconde moitié du 18e siècle, comme l'indiquent les deux encadrements de porte massifs en arc segmentaire. Il a ainsi été surélevé d'un demi-niveau, alors que son angle sud-est était démonté pour accueillir les deux encadrements de porte en pierre de taille. Le logis a été accolé au sud, en alignement avec le toit surélevé de la bergerie.

Cependant, cette nouvelle construction s'est vite dégradée, surtout au niveau des deux portes qui montrent d'importants signes de glissement, qui ont été contrecarrés par l'installation d'un important contrefort taluté et par la reprise de la maçonnerie, probablement avant 1835.

La lecture des élévations montre en outre que le logis a été surélevé en deux temps. Tout d'abord, l'extrémité sud a été surélevée d'un niveau, passant d'un toit à un pan à un toit à longs pans. Ensuite, l'extrémité nord de cette partie logis a également été surélevée de la même façon. La mise en place de la pile de fond maçonnée date de cette seconde surélévation.

Au cours de la seconde moitié du 19e siècle, le bâtiment de l'étable à cochon a été accolé à l'angle nord-est, en même temps que le toit de la bergerie était prolongé vers l'est, de manière à former un hangar sur piliers maçonnés.

Composition

Vue de situation prise de l'est.Vue de situation prise de l'est.Installée au bord d'une grande dépression, qui correspond à la "terre labourable" mentionnée en 1835, la ferme est adossée perpendiculairement au sens de la pente et elle comporte un étage de soubassement et un rez-de-chaussée surélevé.

La bergerie (partie nord)

La partie nord de l'étage de soubassement était occupée par une grande bergerie, accessible par une large porte piétonne ouverte dans le mur est et éclairée par deux jours. Dans le mur sud, une porte piétonne donne accès à la partie sud, réservée au logis.

Au-dessus de la bergerie, en rez-de-chaussée surélevé, un grand fenil était accessible par une ou plusieurs baies ou portes fenières ouvertes dans le mur actuellement ruiné. Dans le mur sud, une porte piétonne communique avec l'étage du logis.

Le logis (partie sud)

La partie sud de l'étage de soubassement est séparée en trois pièces : un cellier, une cuisine et une citerne. Les cloisons de ces trois pièces prennent appui sur une pile de fond centrale, maçonnée. Le cellier est aéré par un jour en fente. La cuisine, qui occupe l'angle sud-est, est éclairée par une fenêtre munie de barreaux horizontaux ; une cheminée était adossée au mur sud ; les murs reçoivent un enduit au balais de genêts, le sol est un plancher.

Bâtiment du logis. Etage de soubassement, citerne. Vue de volume.Bâtiment du logis. Etage de soubassement, citerne. Vue de volume.La citerne occupe l'angle sud-ouest, elle est couverte par une voûte en berceau segmentaire ; les parois et le fond sont recouverts de carreaux de terre cuite glaçurés ; elle est alimentée par les eaux de toiture. Côté cuisine, on remarque une canalisation de sortie métallique, munie d'un robinet.

Au rez-de-chaussée surélevé, deux pièces qui communiquent entre elles, sont chacune éclairée par une fenêtre et sont également accessibles depuis l'extérieur par deux portes ouvertes côté sud et ouest.. Les sols sont en plancher, les murs sont enduits. Au centre se trouve la pile de fond maçonnée.

Une étable à cochon est adossée à l'angle nord-est de la bergerie, elle est accessible par une porte piétonne et possède un jour.

Une aire à battre est aménagée devant l'élévation sud, et une autre aire à battre se trouve face à la ferme, de l'autre côté de la dépression.

Mise en oeuvre

L'ensemble du bâtiment est construit en maçonnerie de moellons calcaires et de brèche calcaire, les chaînes d'angles sont en gros moellons équarris. Les élévations reçoivent un enduit à pierres vues ; dans la maçonnerie de l'élévation sud de la bergerie, on remarque un joli fragment de concrétion de calcite, mise en vue de façon manifeste dans le parement. Un important contrefort taluté, en maçonnerie, vient conforter une partie de l'élévation sud.

Au premier niveau de l'élévation sud, la porte possède un encadrement en arc segmentaire, en grand appareil de pierre de taille calcaire, portant une profonde feuillure extérieure et un arrière-tableau bien marqué ; le linteau est en deux parties, avec un joint central. Cet encadrement partage un piédroit massif avec la porte placée entre la bergerie et le logis, qui fait office de chaînage entre le mur gouttereau et le mur de refend. La porte intérieure possède également un encadrement en arc segmentaire, de facture similaire, avec linteau à joint central ; cependant, il ne porte pas de feuillure, mais uniquement un arrière tableau en retrait. Les encadrements des autres ouvertures sont façonnés au mortier, avec un linteau en bois.

La charpente est à panne, dans la partie sud elle est soutenue par une pile de fond maçonnée qui traverse les deux étages. Le toit de la partie nord est à un pan, celui de la partie sud est à longs pans, ils sont couverts en tuile creuse. L'avant-toit est constitué d'un rang de génoise pour la partie sud, et du débord des chevrons de couverture pour la partie nord.

Ferme seigneuriale pouvant remonter au 16e siècle. Les bâtiments actuels datent de la seconde moitié du 18e siècle et ont été agrandis par surélévation au 19e siècle.

  • Période(s)
    • Principale : 16e siècle , (incertitude)
    • Principale : 2e moitié 18e siècle
    • Secondaire : 19e siècle

Ferme en maison bloc à terre, adossée perpendiculairement au sens de la pente, élevée sur deux niveaux : soubassement et rez-de-chaussée surélevé. Elle est composée d'une bergerie surmontée d'un fenil avec logis accolé en enfilade. Une étable à cochon est adossée à l'angle nord-est de la bergerie. Une aire à battre est aménagée devant l'élévation sud, et une autre aire à battre se trouve face à la ferme. L'ensemble du bâtiment est construit en maçonnerie de moellons calcaires et de brèche calcaire, les chaînes d'angles sont en gros moellons équarris. Le toit de la bergerie est à un pan, celui du logis est à longs pans, ils sont couverts en tuile creuse.

  • Murs
    • calcaire moellon sans chaîne en pierre de taille enduit
  • Toits
    tuile creuse
  • Étages
    étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé
  • Couvertures
    • toit à un pan
    • toit à longs pans
  • Typologies
    F3a : ferme à maison-bloc à bâtiments accolés et/ou disjoints
  • État de conservation
    vestiges
  • Statut de la propriété
    propriété privée

La disposition de cette ferme est assez caractéristique des fermes seigneuriales de moyenne altitude de la région du Verdon, combinant agriculture saisonnière et élevage ovin estival. On y retrouve une partie logis et, en enfilade, une grande bergerie (ferme du Grand Rayaup à Castellane par exemple).

Documents d'archives

  • État de section du cadastre de la commune de La Palud, 1836. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains, 3 P 259.

    Section D, dite de Bourbon.
  • Note de l'alivrement des biens privilégiés consistant les biens droits et facultés de monsieur Demandolx situés dans le lieu de La Palud et son terroir prise par le procès verbal du 24 juillet 1790. 24 juillet 1790. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 1 Q 063.

    P. 5.

Documents figurés

  • Cartes des frontières Est de la France, de Colmars à Marseille. / Dessin à l'encre sur papier, par Jean Bourcet de La Saigne et Jean-Claude Eléonore Le Michaud d'Arçon, 1764-1778. Echelle 1/14000e. Cartothèque de l’Institut Géographique National, Saint-Mandé : CH 194 à 197.

    Feuille 195-33.
  • Plan cadastral de la commune de La Palud, 1835. / Dessin à l'encre sur papier par Gelinsky, géomètre du cadastre, 1835. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 105 Fi 144 / 001 à 014.

    Section D, feuille 3, parcelle 402, échelle d'origine 1/5000e.
Date d'enquête 2014 ; Date(s) de rédaction 2015
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général