La maison est le premier bâtiment édifié d'un îlot figuré sur la Carte des frontières Est de la France, dressée dans les années 1780. Les maçonneries mitoyennes viennent se coller à ses chaînes d'angles. Son origine pourrait donc remonter au moins au milieu du 18e siècle, comme semblent aussi le suggérer les encadrements en arc segmentaire des portes murées de l'élévation ouest. L'absence de collage de maçonnerie sur toute la longueur de cette élévation donne à penser qu'il s'agit, à l'origine, d'un grand bâtiment de plan rectangulaire.
La maison a été par la suite lotie, probablement au début du 19e siècle.
Le cadastre de 1835 montre effectivement qu'à cette époque le bâtiment est déjà séparé en deux parcelles. L'une est mentionnée comme maison (C1 311), appartenant à Philip Antoine, père dit Gayé, qui possède également un jardin à proximité (C1 316). L'autre est mentionnée comme "maison et cour" (C1 312), appartenant à Philip Jean-Baptiste, fils dit Gayé.
L'aspect actuel de la façade, et notamment les modifications des ouvertures associées à l'enduit lisse des élévations, semblent donc remonter à la première moitié du 19e siècle. Il en va de même pour les aménagements intérieurs, en particulier la pile d'évier.
Le premier niveau de l'élévation nord a été conforté en parpaings de béton, dans le dernier quart du 20e siècle.