Dossier d’œuvre architecture IA04002523 | Réalisé par
Mosseron Maxence (Contributeur)
Mosseron Maxence

Chercheur au Service régional de l'Inventaire de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur (2007-2022).

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  • inventaire topographique
ferme, puis école primaire actuellement maison
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var - Allos-Colmars
  • Commune Thorame-Basse
  • Lieu-dit le Moustier
  • Cadastre 1827 B1 270 à 274  ; 2014 B1 899, 900, 905 La parcelle 904, mitoyenne de la parcelle 905 et qui constituait avec celle-ci en 1827 une parcelle unique (1827 B1 274), correspond aujourd'hui à une habitation indépendante et n'est donc pas prise en compte dans ce dossier.
  • Dénominations
    ferme
  • Destinations
    école primaire, maison
  • Parties constituantes non étudiées
    étable, fenil, entrepôt agricole, cellier

La propriété est indiquée sur le cadastre ancien levé en 1827, bâtiment principal, dépendance et terrains. L'ensemble appartenait à l'époque à Joseph Arnaud dit "Planene". Le bâtiment principal (ancienne parcelle 274) a été divisé en deux habitations mitoyennes mais indépendantes, vraisemblablement dans le dernier quart du 19e siècle ou dans le premier quart du 20e siècle. Un escalier de distribution extérieur a été ajouté à cette époque, aboutissant à une terrasse agencée devant l'actuelle parcelle 905. Une pièce de la ferme était louée au propriétaire pour accueillir l'école communale six mois par an, durant la période hivernale, de manière à éviter aux enfants de parcourir les deux kilomètres qui séparent le hameau du Moustier du chef-lieu Thorame-Basse. L'affectation scolaire perdura jusque dans les années 1960. Aujourd'hui le bâtiment principal n'est plus utilisé que ponctuellement.

  • Période(s)
    • Principale : 2e moitié 18e siècle
    • Secondaire : limite 19e siècle 20e siècle

Le bâtiment correspondant à la parcelle 2014 B1 905 comprend quatre niveaux : un étage de soubassement, un rez-de-chaussée surélevé, un étage carré et un étage de comble. Il est construit en moellons de calcaire et de grès liés au mortier de chaux et recouverts d'un enduit au ciment, avec une peinture couleur saumon lacunaire en façade sur cour, au sud. La partie basse dispose de deux pièces, avec une entrée sur le mur gouttereau sud, par une porte à deux battants. La première pièce, voûtée d'arêtes et empierrée, correspond à l'étable. Elle était certainement destinée aux vaches, dans la mesure où on observe la présence d'une estrade en pierre, élément fréquent des étables à vaches, pour protéger les bêtes de la paille souillée. Sur l'estrade, au fond de l'étable, on aperçoit une mangeoire avec un râtelier. Cette pièce se prolonge par une seconde, de taille plus modeste et voûtée en berceau plein cintre et éclairée par un jour en façade est : il s'agissait vraisemblablement d'un cellier. L'ancienne cour côté sud a été couverte par une arche voûtée en berceau segmentaire supportant une terrasse à laquelle on accède depuis l'extérieur par un escalier de distribution tournant à deux volées symétriques, en maçonnerie.

L'accès au logis s'effectue en façade sur rue, au nord. L'entrée est désaxée dans l'angle nord-ouest, car la façade étroite reçoit une autre porte dans l'angle nord-est, qui permet de gagner la partie agricole. L'entrée comprend un petit vestibule avec une trappe qui ouvre sur le cellier de l'étage de soubassement. Le vestibule dessert une pièce qui servait de cuisine, éclairée par une fenêtre à l'ouest. Cet espace est prolongé dans la profondeur par une seconde pièce à vivre, comportant une cheminée contre le mur ouest et disposant d'un carrelage en carreaux de ciment teints dans la masse avant cuisson à motifs géométriques. C'est là que la commune louait une salle pour servir d'école primaire durant la saison hivernale, affectation qui n'entraîna pas d'aménagement spécifique. La pièce est éclairée en façade sud par une fenêtre. Du même côté, une porte permet de gagner directement la terrasse bétonnée qui dispose sur son pourtour d'un garde-corps métallique. Un accès à l'escalier de distribution extérieur de forme tournante et symétrique, en maçonnerie, assure une circulation vers les parties agricoles à l'étage de soubassement, sous un passage voûté en berceau segmentaire qui soutient la terrasse.

Au rez-de-chaussée surélevé, le vestibule débouche aussi sur un escalier de distribution intérieur droit, sur un support en maçonnerie mais avec des marches et contre-marches en bois, qui dessert l'étage carré. Cet étage est constitué de trois chambres, toutes planchéiées. La première, orientée au sud, éclairée par une fenêtre de ce même côté, est-directement au-dessus de l'ancienne salle de classe. Le mobilier (lit, commode, table, chaises) est succinct. On observe toutefois quelques gravures à sujet religieux encadrées et accrochées aux murs. Les murs blancs chaulés reçoivent un décor discret : une bande et un filet bleu ciel qui soulignent la transition entre murs et plafond. La seconde chambre s'inscrit au-dessus de la cuisine du rez-de-chaussée surélevé. Outre son lit, elle présente un placard mural d'origine. Une fenêtre côté est permet d'éclairer la pièce. Celle-ci est prolongée au nord par la troisième chambre, située au-dessus du vestibule et éclairée par une fenêtre percée dans la façade sur rue. On y trouve un mobilier restreint (radassier). Les murs chaulés ont été peints en bleu très clair, et comme dans la première chambre à coucher au sud, ils sont agrémentés d'un décor, plus élaboré dans le cas présent. Pour faire transition entre murs et plafond a en effet été apposée une peinture stylisée à motif floral jouant sur les teintes vert d'eau (bandeau horizontal et feuilles) et jaune vif pour les fleurs (ou fruits), rehaussées par des traits de sienne brûlée.

L'accès à la partie agricole est indépendante et s'effectue depuis la rue au nord à partir d'une porte surélevée précédée d'un degré de six marches en maçonnerie. La porte ouvre sur un espace particulier : la pasturière. Il s'agit d'un espace destiné à stocker, depuis le fenil, la quantité de fourrage nécessaire pendant quelques jours pour les bêtes. Une trappe permet d'ailleurs de garnir directement la mangeoire à l'étage de soubassement. L'intérêt de cette petite pièce était double : éviter de remonter quotidiennement dans le fenil pour l'alimentation du bétail et rationner ainsi pour une durée limitée la consommation de ce dernier. Une échelle mène au fenil proprement dit à l'étage de comble, qui dispose de deux portes en façade sur rue (nord) pour le stockage du fourrage. La poutraison laisse supposer que la pente du toit a été adoucie, donc le volume du fenil accrue, autorisant, à côté de la porte haute, l'aménagement d'un chien assis. Si au nord la façade sur rue présente un débord de rive, la façade sud dispose d'un avant-toit à deux rangs de génoise. Le toit à longs pans en pente douce reçoit une couverture en tôle ondulée.

Le bâtiment principal s'accompagne à proximité d'une grosse dépendance sur trois niveaux dont deux de fenil, construite en maçonnerie de moellons de calcaire et grès liés au mortier de chaux, sans enduit de couvrement, avec un toit à longs pans à pente douce, couvert en tôle ondulée. Le premier niveau (rez-de-chaussée) est divisé en deux espaces, le plus petit au sud résultant d'une adjonction et qui servait de petite remise et d'atelier, le plus vaste au nord servant quant à lui de bergerie, avec des accès indépendants le long du mur gouttereau ouest. L'accès au fenil sur deux niveaux sur le mur-pignon nord s'effectue par un escalier de distribution extérieur droit en maçonnerie avec repos. L'ampleur du volume a permis de superposer deux portes hautes. Une adjonction de deux niveaux le long du mur gouttereau est - extension de la bergerie ou plus vraisemblablement remise pour le matériel agricole en rez-de-chaussée, grenier ou fenil à l'étage de comble - a perdu son toit à pan unique. Un système de porte coulissante en bois sur rail côté nord est toujours en usage.

La circulation entre le bâtiment principal et la dépendance est assurée par un espace délimité par le muret qui prolonge l'escalier de distribution extérieur de l'habitation.

  • Murs
    • calcaire moellon enduit
    • grès moellon enduit
  • Toits
    tôle ondulée
  • Étages
    étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré, étage de comble
  • Couvrements
    • voûte d'arêtes
    • voûte en berceau plein-cintre
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier droit en maçonnerie
    • escalier de distribution extérieur : escalier symétrique en maçonnerie
  • Typologies
    F3a2a : ferme à maison-bloc composite en hauteur, à bâtiments accolés et/ou disjoints
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée

L'édifice est l'un des rares exemples observés disposant encore de sa pasturière.

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Documents figurés

  • Plan cadastral de la commune de Thorame-Basse / Dessin à l'encre sur papier par Beaudun, Corriol et Ricard, 1827. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 105 Fi 218 / 001 à 022.

    Feuille 05 Fi 218 / 006
Date d'enquête 2011 ; Date(s) de rédaction 2014
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Mosseron Maxence
Mosseron Maxence

Chercheur au Service régional de l'Inventaire de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur (2007-2022).

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