Historique
Bien que l'occupation de la grotte par des convers soit signalée dès 1274 par le pouillé de Riez, rien ne permet d'affirmer que l'édifice primitif du 13e siècle ait été conservé (un enduit épais masque les murs). Les techniques de construction des remparts pourraient laisser supposer une datation postérieure, peut-être du 16e siècle qui coïncideraient avec les guerres de religion.
Peu de documents nous relate la vie de cette chapelle.
La date de 1746 était portée sur une cloison amincissant la large ouverture plein cintre de l'entrée : elle pouvait indiquer la date de construction, mais plus certainement la date de reconstruction ou d'une modification d'importance (peut-être une action de grâce de la communauté épargnée cette année-là par l'invasion austro-piémontaise). Cette cloison fut démolie par des vandales au début des années 1970 ; ils détruisirent également la paroi décorée de peintures "rustiques" entre l'autel et le rocher, laissant l'abside à nu, et creusèrent le sol qui n'a plus aucun pavé (carreaux de terre cuite). Une légende, vraisemblablement fausse, relate que cette grotte avait servi de refuge à un Templier, et serait à l'origine de ces dégradations.
Le 1er novembre 1748, ses deux portes doivent être réglées par les consuls de Châteauneuf-les-Moustiers au menuisier les ayant réalisées.
En 1840, la chapelle n'est plus fréquentée qu'une fois l'an, au moment de l'Assomption.
Le 13 juin 1860, le curé lors de la visite pastorale assure le représentant de l'évêque du "bon état" de cette chapelle non visitée.
A ce jour, la chapelle possède de nombreux graffitis fin 20e, début 21e siècle gravés sur ses murs et la grotte sert manifestement d'abri aux chèvres et aux moutons.
La large ouverture de son entrée rappelle l'avant-portail de la chapelle voisine Saint-Christophe de Rougon (IA04001843).
Description
Située sur l'ancienne commune de Châteauneuf-les-Moustiers, à un km des ruines du village, la chapelle Notre-Dame-de-la-Baume est sise à l'étage inférieur d'une baume fortifiée à deux niveaux (parfois appelée "grotte du Templier"). Cet étage inférieur fait environ 250 m². Une courtine de blocage, percée de meurtrières et d'une seule porte, protège la chapelle.
Le chevet de cette chapelle est occidenté.
Les élévations de l'édifice sont appareillées en blocage de tout-venant calcaire ; les angles de la façade principale sont chaînés de pierres de tuf dressées ainsi que la fenêtre et la voûte de la nef. Un badigeon à la chaux ponctué de graffitis recouvre la totalité de l'édifice hormis l'abside.
De plan très simple, cette chapelle admet une nef unique de forme rectangulaire voûtée en plein cintre avec un chevet en anse de panier, creusé dans la roche. L'extrados de la voûte plein cintre est en doucine renversée, c'est-à-dire en "chapeau de gendarme". Il n'y a ni charpente, ni toit.
Une petite niche, une fenêtre en plein cintre (à double ébrasement) et une baie murée (dont il reste le linteau) occupent le mur nord ; deux petites niches occupent le mur sud.
Sur la façade, un assemblage de barreaux à claire-voie fermait l'arcade plein cintre et devait reposer sur le muret haut d'un mètre environ ; la porte d'entrée, désormais absente, était ménagée en son milieu.
Chercheur Inventaire Région Sud, à partir de février 2013.