Dossier d’aire d’étude IA04001958 | Réalisé par
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présentation de la commune de Rougon
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Dossier non géolocalisé

  • Aires d'études
    Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var
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    • Commune : Rougon

Panorama historique

Les traces visibles des plus anciennes occupations humaines datent de la protohistoire.

Oppidum de la Barre de Catalan. Vue de situation prise du nord-ouest.Oppidum de la Barre de Catalan. Vue de situation prise du nord-ouest.Le site de la Barre de Catalan, à 1330 mètres d'altitude, est un castellaras constitué de deux enceintes successives en pierre sèche (Age du Bronze ?), qui domine la dépression humide de Suech. Sur la Carte de Provence des Ingénieurs Géographes militaires (1748-1778), cette crête est nommée la « Barre de Castillon ». On note également de très nombreux pierriers sur tous les versants du plateau de Suech.

Plus bas, juste au-dessus du Pont de Tusset, en rive droite du Verdon, se trouve un mégalithe peut-être contemporain de cet oppidum. Constitué d'une dalle calée sur deux blocs rocheux, il est installé sur une échine étroite au pied d'une falaise naturelle évoquant un profil zoomorphe. Au quartier d'Encastel, quelques grottes sommairement aménagées ont été signalées.

Au sud-est d'Entreverges, des aménagements en pierre sèche sur la Cime du Biach aurait été identifiés comme un oppidum correspondant à l'ancien site de Trigance, à une altitude de 1210 mètres. Sur la Carte des frontières est de la France (1748-1778), au 1/14 000e environ, ce site est nommé « Montagne de Chastillon ».

L'ancienne voie de Castellane à Moustiers, par le plateau de Suech (mentionnée « voie romaine » sur la carte IGN), est un itinéraire très ancien qui correspond sans doute au Grand Chemin des Alpes reliant le Piémont à la Camargue, mentionné par les auteurs anciens.

Le Graou. Pierrier d'épierrage contenant de très nombreux fragments de tegulae et imbrex.Le Graou. Pierrier d'épierrage contenant de très nombreux fragments de tegulae et imbrex.Les vestiges de l'époque romaine se manifestent surtout par des sites à tegulae. Le site le plus important se trouve sur cette ancienne voie, dominant le plateau de Suech sur le versant est du collet de Peicard. Il est constitué de deux grands pierriers dans lesquels les vestiges sont abondants : tegulae, imbrex, tessons de poterie, fragments de rhyolithe ou de meules de grès... La maçonnerie de la ferme de Peicard inclut des fragments de tegulae, et même une tuile presque entière dans l'encadrement d'une porte intérieure (le propriétaire de cette ferme possédait également une maison au village, dont un plancher était doublé en tegulae entières). Sur l'axe de cette ancienne voie, d'autres fragments de tegulae et de rhyolithe ont été repérés : à proximité des ruines de Sine, à Caron. Une autre implantation agricole antique était sans doute installée plus bas, entre le village et le quartier de la Tièye. Sur l'élévation sud de la chapelle Saint-Christophe, une grande pierre de taille pourrait être une stèle antique en remploi. Un cimetière avec des tombes à tegulae été signalé sous le carrefour entre la R.D. 317 et le chemin de Saint-Roman, (quelques fragments de tegulae sont visibles dans la maçonnerie du mur de l'actuel cimetière). Au sein même du village, le quartier des Taulettes (ou Taoulettes, « morceaux de tuiles ») pourrait faire référence à un site de l'Antiquité tardive. Un autre site à tegulae a été indiqué à l'extrémité sud de la commune, à Saint-Maïmes, et l'on trouve quelques tessons dans des clapiers à Entreverges.

Sur la rive gauche du Verdon, le hameau d'Encastel correspond peut-être à un site castral de l'Antiquité tardive ou du début du Moyen-Age. Aucun vestige n'a été repéré.

En 813-814, l'abbaye Saint-Victor de Marseille possède la villa Rovagonis, qui correspond à Rougon et ses environs, laquelle est exploitée en cultures et en alpages.

Le perchement sur le site castral de Rougon remonte sans doute au début du Moyen Age. Une partie des vestiges actuellement visibles datent vraisemblablement du 12e siècle et du 13e siècle. A noter que plusieurs maisons du villages possèdent des pierres d'angle avec des bossages ronds, matériaux qui pourraient provenir du château. Voici la description qu'en fait l'abbé Féraud en 1831 : « L'ancien château seigneurial situé sur un rocher formant un cône tronqué, après avoir appartenu à la maison Brun de Castellane, qui réunissait les seigneurie de Caille et de Rougon, était passé en la possession de l'abbaye de Lérins, qui en jouit jusqu'à la révolution française. Il fut alors vendu comme bien national ».

Parement médiéval (?) d'une maison du quartier de Ville.Parement médiéval (?) d'une maison du quartier de Ville.Sans doute contemporain de l'installation du château, un village s'est créé au pied de l'éperon rocheux, regardant vers l'est. Le nom de La Ville est toujours donné à cette partie du village de Rougon (dans la région, ce toponyme correspond systématiquement à un village castral perché : Ville de Demandolx, Ville de Peyroules, etc.). La partie médiévale de ce quartier est aujourd'hui presque entièrement ruinée, mais quelques encadrements en arc plein-cintre sont encore notables. En outre, une partie d'un bâtiment médiéval, avec un parement en moyen appareil et l'arrachement d'une voûte, existe encore, intégrée à une villa récente. Sur des cartes postales du début du 20e siècle, ce bâtiment semble être utilisé comme colombier.

Au cours des siècles, ce village se développa. En 1301, il regroupe déjà 350 habitants. Sans doute au 15e ou au 16e siècle, une maison seigneuriale fut construite à l'emplacement de l'actuelle Place de la Mairie. Appelé Le Château, ce bâtiment apparaît loti sur le plan cadastral de 1835. Abandonné, pillée puis progressivement ruinée, cette maison fut rasée dans les années 1950. A noter que certaines surélévation de maisons du village, datant sans doute du 19e siècle, montrent une maçonnerie où sont remployés de nombreux gravats de mortier de gypse, qui semblent être des fragments de moulures en gypserie.

Le village de Rougon ne semble pas avoir été fermé par un rempart. Le plan cadastral de 1835 mentionne certes un bâtiment semi-circulaire à l'entrée ouest du village (actuel café-épicerie), mais des photographies anciennes montrent qu'il s'agit en fait d'une montée d'escalier hors-œuvre d'une maison.

Au 13e siècle, l'ordre des Templiers installa un établissement au quartier de Saint-Maïmes, dont le souvenir perdure à travers le toponyme « La Commanderie » (commune de Trigance, Var). Cette implantation sera reprise par les Hospitaliers au 14e siècle. Le territoire de cette ferme était rattaché à la communauté de Rougon jusqu'à la Révolution de 1789. En 1390, Louis de Glandevès, « seigneur de Faucon », reçoit la seigneurie de Rougon par donation de la reine Marie de Blois. En 1561, Girard d'Ambrois achète les droits à la famille de Glandevès. Suite au mariage de Balthazar Brun de Castellane (seigneur de Caille) avec Lucrèce d'Ambrois à la fin du 16e siècle, la seigneurie passe dans cette famille jusqu'à la fin du 17e siècle.

C'est sans doute à cette époque que remonte l'installation d'une ferme en rive gauche du Baou : la Grande Bastide. Ce bâtiment fut repris plusieurs fois, notamment à la fin du 18e siècle et au 19e siècle. En 1732, l'abbaye de Lérins acheta les droits seigneuriaux à Jean Tardivi, époux d'Elisabeth Brun de Castellane. En 1788, Achard indique que « la Seigneurie appartient depuis quelques années aux Moines de Lérins ».

Après la Révolution de 1789, la commune de Rougon appartient au canton de Moustiers. Elle en est détachée au profit de celui de Castellane.

A l'extrême fin du 19e siècle et au début du 20e siècle, plusieurs projets d'aménagements hydroélectriques dans les gorges du Verdon on vu le jour. Outre les tunnels de l'actuel Sentier Martel (commune de La Palud), des ruines datant de cette époque ont été signalées à Tusset et à Escalens.

Le toponyme Detras-les-Mourtiers, pourrait témoigner de l'existence d'un ancien cimetière au nord du village. Cependant, l'ancienne église paroissiale est la chapelle Saint-Christophe, ainsi mentionnée en 1697. Au début du 17e siècle, des testaments localisent d'ailleurs le cimetière à Saint-Roman. En 1713, des réparations sont faites à la Chapelle Saint-Sébastien (Notre-Dame du Rouchasson). En 1715, il est fait mention d'une chapelle Notre-Dame du Bon Repos, sur le chemin allant à Suech, qui doit être rebatie en un lieu « plus commode pour la prière ». Ce qui amènera sans doute à la construction de la chapelle Notre-Dame (disparue), sur le chemin d'Enc. En 1788, Achard précise que le Patron de Rougon est Saint-Christophe, et que le second titulaire est Saint-Romain ; « L'Eglise paroissiale est sous le titre de N. D. de la Roche ou du Roc ».

Carte des frontières est de la France, de Colmars à Marseille, Carte de Cassini et cadastre de 1835 (plan et état des sections 1836)

Carte des frontières est de la France, de Colmars à Marseille (1748-1778), au 1/14 000e environ.

Le village, au pied du piton du castrum.Le village, au pied du piton du castrum.Le village apparaît avec son plan actuel. Les ruines du château sont figurées, ainsi que trois chapelles : Saint-Christophe, Notre-Dame du Rouchasson et une autre située à l'entrée est du village. La plupart des bâtiments actuels sont figurés et on note la mention de quelques lieux-dits : Bastide de Saint-Maime, Bastides d'Entrevergues, Bastide de Baus (actuelle Grande Bastide), Moulin de Rougon. En revanche, les noms d'Enc, Encastel, Lioune, La Tièye... n'apparaissent pas, même si des bâtiments sont indiqués à ces endroits. Seul le pont de Carajuan est nettement dessiné, le pont de Tusset n'apparaît pas. On note également sur ce document la localisation de plusieurs croix et oratoires. Oratoire Saint-Joseph sur le chemin d'Enc, oratoire Saint-Antoine sur le chemin de Blieux, oratoire Sainte-Anne à côté de la chapelle Saint-Christophe. Croix de chemin au Collet d'Enc, croix sur le chemin de Blieux à l'arrivée sur le plateau de Suech, croix sur le chemin de Chasteuil à la limite du territoire de la communauté, croix sur le chemin de Lioune. A noter que si ces oratoires existent encore aujourd'hui, aucune des croix mentionnée n'est encore en place, même si leur souvenir existe parfois toujours (Collet d'Enc).

Carte de Cassini (années 1770-1780 pour cette région)

Elle mentionne les hameaux, fermes ou bâtiments de Saint-Maimès, Entreverges, Encastel, Baux (moulin), Faucon, Latiers (La Tièye), Vacareßes (Vacheresse), Lieune (Lioune), Enen (Enc), Carjean, La Mantegiére. La mention Château ruiné accompagne le dessin du village de Rougon et seul le pont de Carajuan est indiqué.

Plan cadastral et état des sections (1835-1836)

Sur le développé en marge du cadastre de 1835, le village apparaît avec une physionomie proche de l'actuelle, à quelques nuances près : le bâtiment du Château (aujourd'hui détruit) en face de la mairie ; quelques constructions (aujourd'hui ruinées) aux quartiers de La Ville et des Taulettes ; quelques construction du 19e siècle aux entrées est et ouest. Sur l'état des sections de 1836, 112 parcelles sont mentionnées comme « maison », 22 comme « bâtiment rural » et 4 comme « bâtiment ». On note la présence d'une mairie, du presbytère et de l'église. Un colombier est noté à l'étage d'une maison (1835 B 1371), ainsi que des « greniers à foin » et des « écuries » comme partie de maisons. Pour plus d'un tiers des parcelles, le bâtiment appartient à plusieurs propriétaires, et ce phénomène est distribué assez équitablement dans tout le village.

nature de la parcelle sur l'état de section de 1836

multipropriété

total

"maison"

35

112

"bâtiment rural"

7

22

"bâtiment"

0

4

La multipropriété du bâti en 1836

Le village est nommé en plusieurs quartiers, toponymes d'origines souvent historiques ou d'usages. Ainsi, le quartier de La Ville (1835 B 1163-1212 et 1314-1320) rappelle son origine de bourg castral médiéval. Celui des Taoulettes (ou Toulettes, 1835 B 1295-1302 et 1329-1358) indique la présence de très nombreux fragments de tuiles (teguale ?). Le Château (1835 B 1291-1294) désigne l'ancienne maison seigneuriale (détruite au 20e siècle), alors lotie en multipropriété. La Chapelle et La Ferraye, ou Ferraï de la Chapelle, est située à l'entrée est, mais il n'est pas mentionné de chapelle à proximité. Grand-Jas (1835 B 1272-1274) fait possiblement référence à une ferme seigneuriale. A l'entrée nord du village, Les Fourches (1835 B 1232-1263) rappellent probablement le lieu où était dressé le gibet seigneurial. Depuis l'ouest, l'accès se faisait par la Grande Rue, qui débouchait devant la Mairie, Sur la Place de Ville. L'îlot de l'actuelle épicerie-restaurant est alors nommé Le Cabanon. On note également un îlot nommé Le Baux, ainsi que le quartier de Riganel. Les quartiers des Jardins de la Fouent des Anes et celui de la Gorgette sont mitoyen de l'abreuvoir placé à l'arrivée du chemin du Tusset.

Les écarts d'Enc, Encastel, Entreverges et Lioune sont tous habités. Les fermes actuelles sont toutes existantes, et l'on note de nombreux bâtiments agricoles isolés et dispersés sur le territoire. Deux moulins sont figurés : Bau (1835 B 1828) et Carajuan (1835 B 637, moulin à farine) ; ils sont alimentés en eau par des canaux de dérivation.

Seul le pont de Carajuan, qui franchit le Verdon sur le chemin de Trigance, est dessiné. Le chemin d'Encastel franchit le Verdon en aval de l'actuel Pont de Tusset, qui n'est pas figuré et il semble que les autres chemins franchissaient le Bau par des gués.

L'état des sections (1836) de ce cadastre permet de préciser quelques aménagements particuliers qui existaient alors.

Les fours à pain sont en propriété collective. Au hameau d'Encastel, deux fours à pain en multi-propriété sont notés : l'un (1835 B 492) est partagé entre deux propriétaires ; l'autre (1835 B 514) est partagé entre quatre propriétaires. A la Grande Bastide, le four à pain (1835 B 2401) est partagé entre trois propriétaires. A Encastel, un four à pain (1835 C 124) est partagé entre six propriétaires. A Entreverges, le four à pain (1835 C 469) appartient à dix propriétaires. A la ferme de Saint-Maimes, il est préciser qu'un propriétaire possède une « chambre et [le]droit de cuire au four à pain ». A noter qu'aucun four à pain (collectif ou communal) n'est mentionné au village.

Des aires à battre sont notées à proximité de chaque hameau ou ferme, ils accompagnent parfois un simple bâtiment rural. Au village, elles sont majoritairement installées le long du chemin de Suech, au quartier dit Les Fourches, implantées en terrasses ; on y dénombre 23 aires. On note également l'importance du hameau de La Tièye où l'on recense 14 aires à battre. Dans l'écart d'Enc, on note que les aires à battre sont disjointes des bâtiments à cause du relief marqué. Au contraire, à Entreverges, l'espace plat compris entre les deux principaux îlots de bâtiments est occupé par 6 aires. Au quartier d'Encastel, on compte alors 13 aires à battre, mitoyennes des fermes ou des bâtiments agricoles.

Jardins en contrebas à l'est du village.Jardins en contrebas à l'est du village.Des jardins sont aménagés à proximité des sources, ou le long des canaux d'irrigation. Constitués de toutes petites parcelles, on les trouve isolés (Bau, Borel, Issences...) ou regroupés autour du village (sur les versants est et ouest) ou d'une ferme.

Deux « réservoirs » sont mentionnés : l'un Aux Sences (1835 D 1693), partagé entre quatre propriétaires ; l'autre à La Vigne (1835 B 1764), partagé entre trois propriétaires.

On note également la présence d'un grand pâturage communal au Deffend, ainsi que l'existence de deux bois communaux, l'un en face du Tusset et l'autre à Irouelle et Rouvière. En outre, la commune possède de nombreuses parcelles, parfois cultivables, dispersées sur l'ensemble du territoire.

Un dépouillement systématique de l'état des sections (1836) du cadastre à révélé plusieurs toponymes intéressants pour comprendre l'utilisation du territoire communal.

Certains toponymes renvoient à une réalité historique, économique ou artisanale. Bien entendu, l'Encien Château désigne le site castral. Le quartier du village nommé La Ville (1835 B 1163-1212 et 1314-1320) rappelle son origine médiévale ; celui des Taoulettes (1835 B 1295-1302 et 1329-1358) précise la présence d'importants fragments de tuiles (teguale ?). Le Château (1835 B 1291-1294) désigne l'ancienne maison seigneuriale détruite au 20e siècle. A proximité du village, Les Fourches (1835 B 1232-1263) rappellent sans doute le lieu où était dressé le gibet seigneurial. De même, à l'entrée est du village, La Chapelle (1835 B 1213-1231) et La Ferraye de la Chapelle (1835 B 1141-1162) témoignent de l'ancien édifice qui y était dressé. Le quartier de Saint-Joseph apparaît mentionné le long du chemin d'Enc, entre le ravin éponyme et l'oratoire (1835 B 225-233, 753, 796-801, 908-911). Les Faysses de Saint-Antoine et Saint-Antoine (1835 B 2432-2474) correspondent à un quartier situé à l'ouest de Faucon, en rive droite du Bau, découpé en toutes petites parcelles de terre labourable ; Saint-Antoine (1835 D 282-283) se trouve le long du chemin de Suech, au niveau de l'oratoire éponyme. Saint-Roman (1835 D 324-338) correspond au quartier situé au-dessus de la chapelle Saint-Christophe. Les Cazals (1835 D 495) renvoi à la présence d'un bâtiment ruiné, L'Eissard (1835 C 422-423) rappelle un défrichement, etc.

De nombreux toponymes mentionnent la présence d'une fontaine, ils sont souvent très précis et concernent une ou quelques parcelles : Font de Quinson (1835 A 362-365), Terre des Sept Fonts (1835 A 280-282 et 293-307), fontaines de l'Avelan et de Passerin (1835 A), Les Jardins des Fouents (1835 B 953-1011), Pré de la Fouent (1835 B 1264-1265), Les Jardins de la Fouent des Anes (1835 B 1415-1423), Fouent des Anes (1835 B 1424-1432), Le Jardin de la Fouent (1835 B 1643), Fouent Denjuanes (1835 B 2033-2037), La Fouent du Tuy (1835 C 151-152), Le Puits (1835 C 507-508), Sous la Fouent (1835 C 513), Les Jardins de la Fontaine (1835 C 514-522), La Fouent (1835 C 523), Font Sainte (1835 D 518-528), etc.

L'importance de l'aménagement des versants en nombreuses terrasses de culture transparait avec les nombreuses occurrences du terme Faïsses ou Faysses, souvent associé à un locatif précis. Celle des aires à battre est également significative : Aires Bataillères (1835 B 1654-1677), Sous les Aires (1835 b 1678-1682), L'Aire Benoite (1835 C 133-150), L'Aire (1835 C 153-155), Aire de Lambert (1835 C 448-455). D'autres toponymes font allusion à des usages agricoles spécifiques : Le Colombier (1835 B 1652-1653), La Vigne (1835 B 1716-1719 et 1763-1766), La Dentille (lentille) (1835 B 1927-1940 et 1944-1945), Le Pré (1835 C 129, 156, 432-433)... Ils indiquent la qualité des terres agricoles : La Ferraï, La Ferraye, La Ferrage... lorsqu'il s'agit de terres riches ; Les Urris, terres brûlées ou desséchées...

D'autres lieux-dits signalent la présence d'arbres spécifiques : La Mèle (mélèze), Le Perier (poirier), Figuière (figuier), La Sourbière (sorbier), Le Verger, La Bouissounaïre (buis), Les Noyers, L'Amandier, Les Arbres, Les Hormeaux (orme), Aux Marines (saules), Roure du Pape, Rouvière (chêne), Les Clots de Fraï, Les Fraïsses (frêne), L'Avelan (noisetier), etc.

Signalons enfin l'existence de toponymes qui renvoient à des particularités topographiques ; à des édicules isolés : Crouès de la Graou (1835 A 250-251) ; ou à des activités artisanales : Canal du Moulin (1835 B 634), Le Moulin (1835 B 637) à Carajuan, Le Moulin (1835 B 1821-1833) en rive gauche du Bau, Plâtrière (1835 D 668) à Vacheresse.

Pour une vision plus globale et complète de la toponymie sur la commune de Vergons, on consultera utilement le travail très poussé d'Irène Magnaudeix, Des Noms et des Lieux, commune de Rougon (1996), en cinq volumes conservés à la Mairie de Rougon.

Population : historique et évolution

D'après E. Baratier, voici l'évolution de la population depuis le 13e siècle.

En 1263, seize feux d'albergue sont recensés, soit une population d'environ 86 personnes. En 1315, on dénombre 24 feux de queste, soit une population estimée à 130 habitants. Après les intempéries de 1337, ce nombre à diminué à 19 feux de queste en 1344, soit une population d'environ 102 habitants.

Le recensement de 1471 indique 34 foyers imposables. En 1540, 80 maisons sont habitées et en 1698, 128 maisons sont habitées par 80 familles. La population paraît brusquement chuter au début du 18e siècle, avec seulement 38 maisons habitées par 50 habitants en 1728. En 1765, 60 maisons sont habitées par 285 personnes.

En 1788, Achard indique une population d'environ 500 habitants. En 1831, l'abbé Féraud indique le même chiffre.

Au 19e siècle, les recensements de la population indiquent une population stable dans les cinq premières décennies, comprise entre 350 et 400 habitants. Le maximum démographique est atteint en 1851, avec 427 habitants. Ensuite, la population baisse progressivement, pour ne plus atteindre que 241 habitants en 1911.

Au 20e siècle, le déclin démographique se confirme et le minimum démographique est atteint en 1982, avec 41 habitants. Depuis cette date, la population remonte très légèrement, avec 55 habitants en 2006.

La population légale pour 2007 est de 126 habitants.

Géographie

Localisation

Vue sur le Grand Canyon du Verdon.Vue sur le Grand Canyon du Verdon.La commune de Rougon est située à l'entrée nord des gorges du Verdon. Elle appartient au canton et à l'arrondissement de Castellane. Elle est limitrophe au nord avec la commune de Bieux ; à l'est avec les communes de Castellane et Trigance (Var) ; au sud avec la commune d'Aiguine (Var) ; à l'ouest avec la commune de La Palud.

L'altitude minimale est de 570 mètres (au bord du Verdon, à la confluence avec l'Artuby), l'altitude maximale est de 1930 mètres (au Mourre de Chanier). Le village de Rougon et le hameau de la Tièye sont à une altitude moyenne de 960 mètres, les ruines du château sont à 1006 mètres. Les écarts d'Enc et de Lioune sot à environ 900 mètres d'altitude, les ruines d'Encastel sont à 990 mètres et Entreverges est à 1120 mètres. Le plateau de Suech est à une altitude moyenne de 1200 mètres.

Le climat est de type moyenne montagne méditerranéenne, avec des étés chauds et secs, des hivers froids et secs et des inter-saisons plus humides. Le régime hydrique est de type orageux et torrentiel. La neige n'est pas rare en hiver.

Le sous-sol est de nature calcaire dans la partie haute de la commune, avec parfois de grandes étendues de marnes stériles (roubines) et quelques affleurements de gypse (Enc, Vacheresse). Autour du village (chemins de Suech et d'Enc), on trouve des affleurements de brèche calcaire (cailloutis anguleux et ciment argileux ocre rouge) à proximité du village ; une fois débité en moellons, c'est un matériaux que l'on retrouve fréquemment dans les maçonneries du village. On trouve des affleurements de gypse à Enc et à Vacheresse. Achard, en 1788, écrit que l'on trouve autour du village des « pétrifications curieuses » ; l'abbé Féraud, en 1831, précise que l'on trouve « un tout petit lac dans le hameau d'Enc ».

Le territoire communal est marqué par un relief raide, voir très raide. Dans les gorges du Verdon, la verticalité est la norme et certaines falaises mesurent près de 500 mètres de haut. Les pentes sont drainées par de nombreux ruisseaux à hydrologie saisonnière, qui alimentent le Verdon et le torrent du Bau, lui-même affluent du premier.

La végétation naturelle est composée d'un maquis arbustif à chênes pubescents, buis et genêts sur les adrets ; pins sylvestres et quelques hêtres sur les ubacs. Les pentes raides et les sommets les plus hauts offrent une végétation de pelouse sèche à lavande et thym. Sur les pentes raides bien exposées, des terrasses de culture sont installées grâce à des murs de soutènement en pierre sèche. Un maquis arbustif à chênes pubescents, buis et genêts recouvre les parcelles agricoles aujourd'hui abandonnées. Les fonds de ravin et les bords des cours d'eau sont occupés par une végétation de type ripisylve avec saules, peupliers, noisetiers, aulnes, etc.

En 2010, les zones agricoles en terrasses sont presque partout abandonnées et embroussaillées ou boisées. Seuls les secteurs de Lioune, Vacheresse, de la Grande Bastide et de Saint-Maïmes sont encore cultivés. Les versants du Mourre de Chanier et du Devens, ainsi que les alentours d'Entreverges, sont pâturés par des troupeau de moutons.

Réseau viaire

Un très ancien axe de communication (Préhistoire et Antiquité) reliait Castellane à Moustiers, par Chasteuil et le plateau de Suech. Cet itinéraire, actuel GR 4, est mentionné Voie Romaine sur la carte IGN au 1/25 000e. Seul cet itinéraire est d'ailleurs représenté sur la Carte de Cassini.

Coste Marine. Ancien chemin de Rougon à Chateauneuf.Coste Marine. Ancien chemin de Rougon à Chateauneuf.Sur la Carte des frontières est de la France (1748-1778), au 1/14 000e environ, on note d'autre chemins principaux : chemin de Rougon à Trigance par le Pont de Carjuan, chemin de Rougon à Chasteuil et Blieux par le plateau de Suech, chemin de Rougon à Châteauneuf, chemin de Rougon à La Palud par la Grande Bastide et le Moulin de Rougon, chemin de Trigance aux Bastides d'Entreverges. Quelques autres itinéraires secondaires sont également indiqués, notamment le chemin de Rougon aux Chauvets par Lioune, que reprend à peu près le tracé de l'actuelle R.D. 17.

Sur le plan cadastral de 1835, ces mêmes chemins apparaissent, ainsi que de nombreux sentiers muletiers menant aux différents quartiers agricoles.

Ces anciens chemin sont des chemins muletiers, d'environ 2 mètres de largeur, soutenus par endroit par des murs en pierre sèche. Ils sont parfois caladés ou empierrés.

Le pont de Carajuan a été reconstruit dans les années 1910. Le pont de Tusset porte un chronogramme de 1830, accompagné de l'inscription AUDIBER MAIRE. A une centaine de mètres en amont de ce pont, en rive gauche, on remarque les restes d'une ancienne culée ainsi que la trace de l'ancien chemin. Le tracé de l'actuelle route des gorges (R.D. 952) remonte au milieu des années 1860.

Aujourd'hui, le territoire communal est traversé par plusieurs routes départementales. La principale est la R.D. 952, qui relie Castellane à Moustiers. Au niveau du Point Sublime, s'embranche la R.D. 17 qui rejoint les Chauvets où elle devient une piste, avant de rejoindre Majastre, puis Digne et Sisteron. La route qui mène au village depuis l'embranchement avec la R.D. 17 est la R.D. 317. La route qui mène à la confluence du Bau et du Verdon (point de départ des randonnées dans les gorges du Verdon) est numérotée R.D. 23a. Enfin, il faut noter le passage de la R.D. 71 à l'extrême sud de la commune, entre Saint-Maïmes et le Relais de la Mescla.

Organisation du bâti

Le village

Vue du village depuis l'extrémité nord du castrum.Vue du village depuis l'extrémité nord du castrum.Le village est installé de part et d'autre d'un petit col, situé au pied nord de l'éperon rocheux sur lequel se trouve le site castral. Il est organisé en îlots de bâtiments mitoyens, distribués par des ruelles étroites, plus ou moins parallèles aux courbes de niveaux, et reliées entre elles par des passages étroits éventuellement en escalier. Deux axes de communication principaux structurent l'implantation de ces îlots : la Grande Rue et la rue de La Ville. Les bâtiments sont généralement traversants et possèdent souvent un étage de soubassement, parfois plus. On note également un passage couvert, appelé androne, aménagé sous une maison.

La grande majorité des parcelles bâties sont des maisons, même si l'on note également quelques bâtiments agricoles installés dans en périphérie. Ces maisons possèdent souvent une étable et un fenil, quelques une un pigeonnier. Les jardins, situés en contrebas des entrées est et ouest en 1835, sont en partie abandonnés, surtout côté est.

Le quartier de La Ville, exposé à l'est, constitue le noyau d'origine du village. La présence d'un éventuel mur d'enceinte n'a pas été repérée. Un glissement vers l'ouest a peu à peu étendu la bourgade, alors que le côté est était progressivement abandonné. A la fin du 18e siècle et au 19e siècle, quelques bâtiments ont été construits aux entrées est et ouest ; de nombreuses maisons on été surélevées dans les années 1870. Une comparaison entre l'implantation des parcelles bâties en 1835 et en 2010 permet de constater la disparition d'une quarantaine de bâtiments. Ceux-ci sont répartis dans presque tous les îlots, avec cependant une plus forte fréquence dans les quartiers les plus anciens de La Ville et des Taulettes. Les bâtiments détruits ont parfois été remplacés par une construction plus récente. Vers la fin des années 1930, l'ancienne maison seigneuriale (appelé le Château) située en face de la Mairie s'effondre ; elle est rasée dans les années 1950 et son emplacement est aménagé en place. A la fin des années 1990, l'entrée ouest du village est réaménagée, avec la destruction d'un bâtiment qui comprenait un escalier hors-œuvre et son remplacement par l'actuelle épicerie-restaurant-bar.

Le sommet de l'éperon rocheux est occupé par les ruines de l'ancien château médiéval, qui s'organise sur deux plate-formes séparées par une faille naturelle. La plate-forme nord accueillait vraisemblablement le donjon ; la plate-forme sud était occupée par trois bâtiments aménagés à l'emplacement de l'ancienne carrière.

Le cadastre de 1835 ne fait aucune mention d'un four à pain communal. En 1904, une délibération du Conseil Municipal fait mention d'un four privé qui était loué par la Commune. L'actuel four à pain situé à la Mairie a été construit en 1908-1909, quelques mois après la installation d'un four similaire chez un particulier.

A l'entrée ouest du village, l'aménagement de la source captée de la Fontaine est déjà mentionnée au 17e siècle, son origine remonte probablement à l'époque médiévale voir antique. L'aménagement de l'abreuvoir de la Gourgette semble lui aussi très ancien, même si son bassin paraît dater du 19e siècle. Le lavoir et son réservoir couvert datent de 1886 ; jusqu'à cette date, les lessives étaient faites au lavoir des Sences. Une chapelet d'oratoires et de chapelles entoure le village. A l'est, l'oratoire Saint-Joseph sur le chemin d'Enc ainsi qu'une chapelle Notre-Dame (disparue) à l'entrée du village. Au nord, l'oratoire Saint-Antoine. A l'ouest, la chapelle Notre-Dame du Rouchasson, la chapelle Saint-Christophe et les oratoires Saint-Lucien, Sainte-Anne, Sainte-Hélène et Sainte-Rose.

Les écarts

L'écart de Enc, situé à environ 2,5 km à l'est du village, était constitué de quelques fermes installées sur un versant exposé au levant, au pied de la barre rocheuse des Réglés qui offre au site un micro-climat plus favorable. En 1835, on y trouvait deux fours à pain privés, dont un collectif. Sur le cadastre de cet époque, on remarque que les aires à battre sont généralement disjointes des bâtiments. Un colombier se trouvait dans la partie nord. Dans les années 1850, le petit lac qui se trouvait dans l'affleurement de gypse à disparu suite à un effondrement. Enc a été abandonné à partir de 1947, puis de nouveau habité au début des années 1980.

Entreverges. Vue de situation prise du sud-ouest.Entreverges. Vue de situation prise du sud-ouest.L'écart d'Entreverges est situé sur un plateau sec et pierreux, à environ 4 kilomètres au sud du village. Il est constitué de quelques fermes regroupées autour de plusieurs aires à battre et d'un four à pain collectif. Le plan cadastral de 1835 montre que des jardins étaient cultivés à quelques centaines de mètres au nord d'Entreverge, à proximité d'un puits.

Le quartier d'Encastel est situé à environ 3 kilomètres au sud du village. Il était constitué de fermes et de bâtiments agricoles, dispersés autour d'une cuvette plus humide et fertile désignée La Ferraye. Son emplacement sur un ancien axe de transhumance important est matérialisé sur le plan cadastral de 1835 par la présence d'une large carraire destinées aux troupeaux. A cette même époque, le four à pain collectif du hameau était partagé entre six propriétaires. Enclavé et éloigné des nouvelles routes, ce secteur a été progressivement déserté, jusqu'à son abandon définitif dans les années 1920.

Le hameau de la Tièye, situé à environ 500 mètres à l'ouest du village, est constitué de deux fermes et de plusieurs bâtiments agricoles agglomérés en îlots. Sur le plan cadastral de 1835, le développé en marge qui représente ce hameau compte 14 aires à battre.Le bâti isolé Les fermes isolées sont relativement peu nombreuses au vu de la superficie de la commune, mais cela s'explique par un relief très marqué qui limite les possibilités de cultures : Caron, Lioune, Vacheresse, La Grande Bastide, Faucon, Gloige, La Mantegière, Carajuan, Saint-Maïmes... Elles possèdent généralement un jardin et une aire à battre mitoyenne, parfois un pigeonnier ou un colombier, rarement un four à pain. Une source aménagée ou une citerne assure l'alimentation en eau. Une partie des terres agricoles est réunie autour de la ferme, le reste étant disséminé sur le territoire afin de multiplier les possibilités de cultures.

On trouve également des bâtiments agricoles dispersés dans toutes les zones cultivées, ainsi que sur les zones de pâtures d'altitude. Ces bâtiments étaient nombreux en 1835, notamment sur le plateau de Suech (parfois en pierre sèche), ainsi que dans les quartiers des Sences, de Pierre Grosse et de Sarau. Ils servaient entre autre au stockage du fourrage et souvent disposaient d'une étable qui servait le temps du stock ; les bêtes étaient ensuite déplacées dans un autre bâtiment au fonctionnement similaire. Au quartier de Coste Marine, on remarque trois grands arbres plantés devant un cabanon, dont un cyprès et un châtaignier. On note également quelques abris de cultivateurs aménagés dans des murs de soutènement de restanque, et des « grottes fermées » (abris de berger) notamment dans les secteurs d'Encastel, Serre Méjean ou La Baume.

  • Évolution de l'organisation du bâti en 2010 :

La partie sud de l'écart d'Enc est en grande partie ruiné ; le four à pain collectif subsiste. Les bâtiments d'Encastel est tous ruinés, il ne reste que des vestiges de construction : voûtes, escalier de distribution extérieur... A Entreverges, la plupart des bâtiments existent toujours, mais le four à pain a été détruit. A La Tièye, quelques bâtiments agricoles sont ruinés.

De nombreux bâtiments agricoles isolés sont abandonnés et ruinés. Quelques fermes sont également abandonnées et ruinées : Avelan, Caron, Gloige, La Mantegière, Carajuan... Seules les fermes de Saint-Maïmes et de Lioune sont encore en activité agricole. Quelques maisons pavillonnaires récentes se trouvent aux entrées est et ouest du village, ainsi qu'autour de La Tièye. Au quartier de Faucon, plusieurs bâtiments ont été construits dans les années 1970-80 pour installer un centre d'accueil catholique pour adolescents, avec des parcs à animaux en partie paysagés.

Economie rurale

En 1788, Achard écrit que le territoire de Rougon « est vaste et bien cultivé. Il est fertile en blé et en fruit. On y nourrit beaucoup de bêtes à laine ».

Maraîchage à l'arrosage au quartier des Sences.Maraîchage à l'arrosage au quartier des Sences.L'ancienne économie agricole était basée sur la polyculture vivrière, avec des zones de cultures sèches et des secteurs "à l'arrosage". Des canaux d'irrigation existaient au Bau, à Sarau, aux Sences, à Borel... et amenaient l'eau à des jardins où l'amendement était fait avec du fumier apporté à dos d'homme ou d'âne. Aux jardins de Borel, la situation, bien exposée au levant et en position d'abri, permettait la culture précoce des primeurs (tomates, salades..). Le canal des jardins du Bau fut utilisé jusqu'au milieu des années 1940.

Les arbres fruitiers étaient nombreux : pruniers, poiriers, pommiers, noyers, amandiers, cognassiers... Ces fruitiers étaient parfois plantés en verger. Les amandiers étaient surtout concentrés autour du village de Rougon, les cognassiers au quartier de Sarau. La mémoire orale rappelle qu'une maladie à contraint à l'arrachage de nombreux noyers dans les années 1860-1870 (le chiffre de 250 arbres abattus, uniquement pour le quartier de Lioune, a été indiqué). Les noix étaient broyées sur des sortes de tables coniques en pierre de taille, avec une rigole creusée pour récupérer l'huile. Les noix vertes servaient à l'élaboration de la confiture de noix. Les prunes étaient séchées, sur des fils ou coupées en deux, pour être conservées ; elles étaient parfois aussi distillées. Les amandes, les noix, les pommes, les poires et les fleurs de tilleul étaient vendues.

Détras-les-Mourtiers. Anciennes terrasses de cultures et vestiges des vergers d'amandiers.Détras-les-Mourtiers. Anciennes terrasses de cultures et vestiges des vergers d'amandiers.On cultivait du blé, des pommes de terre, des choux, des pois-chiches, des lentilles. On trouvait aussi quelques vignes pour le vin. La mémoire orale rapporte qu'à Encastel, on trouvait des vignes de treille palissées sur des chênes. Du blé et du sainfoin étaient cultivés sur le plateau de Suech. Le foin était ramassé jusque sur les versants de Prau. A Enc, où la sériciculture a été pratiquée, on trouvait aussi des mûriers.

Chaque famille possédait généralement un mulet ou un âne, plusieurs brebis et quelques chèvres, ainsi que des poules. Un cochon était élevé chaque année ; il était nourri avec du maïs importé, complété avec des orties. Le premier tracteur est arrivé au début des années 1950, à Vacheresse. La laine était filée et tricotée ; le lait de chèvre servait à fabriquer une brousse (catcheï), qui était conservée tout l'hiver dans une jarre en grès, et qui était ensuite rôtie au four.

Chaque famille possédait aussi quelques ruches, destinée à la consommation familiale. Les ruches (brusc) étaient construites en planches de pin assemblées, ou en plaques de liège. Elles étaient posées en bord de champs sur des lauzes (lèques).

Mur d'abeilles.Mur d'abeilles.Deux ruchers ont été repérés aux entrées du village : un « abri à abeilles » avec un mur maçonné en L ; un « mur d'abeilles », constitué d'une quinzaine de niches aménagées dans un mur de soutènement et destinées à recevoir chacune une ruche. Les essaims sauvages étaient également recherchés, notamment dans les gorges du Verdon et dans celles du Bau, sous Coste Marine. Souvent accrochés dans les falaises, on y accédait avec des cordes de chanvre et des échelles constituées de troncs de pins verts.

Les bois en taillis servaient pour le chauffage, les bois en futaie étaient en principe réservés soit à la vente soit à la construction. On faisait également des ramées, afin de compléter le fourrage en hiver. Cela était surtout pratiqué sur les chênes, les érables ou les peupliers ; le gui était ramassé pour les chèvres. Les buis des falaises des gorges étaient réputés pour fournir la matière première aux boules de pétanques cloutées, ainsi qu'aux boutons. Les versants du quartier de Coste Marine ont été concernés par les plantations du programme de Restauration des Terrains de Montagne des eaux et Forêts. Pendant la Seconde Guerre Mondiale, les forêts d'Irouelle ont été utilisées pour la production de charbon de bois. Les charbonnières était installées en tas et cuisaient de deux à trois semaines. Notamment autours d'Entreverges, les bois de chênes étaient utilisés comme truffières.

La lavande était ramassée au sauvage, sur les hauteurs : Traversières, Moure de Chanier, Prau, Devens, Entreverges et Arme Vieille, etc. Une distillerie était installée à Caron, sur le plateau de Suech. En 1909, la commune met aux enchères l'adjudication de la cueillette des « fleurs de lavande communales ». pour trente-deux francs l'an. La lavande d'Entreverges était amenée à Comps (Var) pour être distillée. La cueillette des narcisses était pratiquée à Encastel et à Saint-Maïmes.

Les hauteurs étaient également utilisées comme pâturages d'estive. En septembre 1866, la « Montagne pastorale de Praoux » est mise en adjudication pour accueillir des troupeaux étrangers. Cependant, le cahier des charges précise que « la commune se réserve pour tous ses habitants la faculté d'aller en tout temps prendre des buis et des genêts pour leur usage dans tous le terrain affermé [et qu'elle] se réserve aussi pour la faculté de ses habitants la partie appelée la Gorge de Gastrès pour libre pacage aux troupeaux de la commune et pour aller abreuver les mêmes à l'abreuvoir ordinaire [ainsi que] le passage ordinaire pour aller abreuver les troupeaux à l'abreuvoir du Content en cas de nécessité ». Une délibération de février 1913 indique l'existence de bergeries communales à Praoux et Traversière.

En outre, le pâturage dans les forêts communales est également pratiqué et, en avril 1920, la commune demande à l'Administration « le libre parcours pour les troupeaux dans la forêt communale, soumise au régime forestier, du canton dit Combe Sénèque et dans les forêts de l'Etat du quartier d'Iroule et les Rouvières. Ces forêts sont très anciennes, les plantations les plus récentes datent de trente-six ans et aucun dommage n'est à redouter du fait du libre parcours ».

La chasse (et le braconnage) assurait un complément de nourriture. Des pièges (lèques) étaient posés pour capturer les grives, rouge-gorge, perdrix et merles qui étaient consommés en brochettes.

La Coueste du Nas. Pain de tuiles soudées entre elles à la cuisson.La Coueste du Nas. Pain de tuiles soudées entre elles à la cuisson.La mémoire orale ne se souvient pas de la présence d'une tuilerie sur la commune, et il n'en est fait aucune mention dans le cadastre de 1835. Cependant, des fragments de pains de tuiles, ratés de cuisson, ont été repérés au pied des ravines marneuses qui dominent les ruines du moulin du Bau. Par ailleurs, le toponyme A la Théaulière au quartier de Bau a été relevé par I. Magnaudeix dans un livre cadastral du 17e siècle.

La mémoire orale précise la présence de fours à chaux au bord du chemin de Tusset à Encastel, ainsi qu'au quartier de Detras-les-Mourtiers. Le 26 janvier 1864, un arrêté préfectoral autorise la commune de Rougon a construire un four à chaux temporaire au bas du quartier de Combe-Sénèque. Celui-ci, construit à 50 mètres d'une forêt communale (distance normalement prohibée) est autorisé après enquête, dont il ressort notamment que la commune possède suffisamment de bois pour alimenter le four. Le four « se compose d'une simple fosse avec parements en pierre sèche ». En 1899, on trouve une liste des 52 personnes ayant travaillées au « four à chaux intermittent du Tusset, construit par la Commune après autorisation préfectorale ». Cette liste est appelée « Rôle de la chaux ». Le prix d'une journée de travail d'un ouvrier est alors fixé à 2,5 francs, celui d'un kilogramme de chaux à 0,016 francs (1,65 francs les 100 kilos). Cette liste sert à déterminer qui doit être payé et qui doit payer.

Un affleurement de gypse se trouve en contrebas d'Enc, et l'on peut voir les vestiges d'un four à plâtre dans ce hameau. Un autre affleurement de gypse se trouve à l'ouest de Vacheresse. Après cuisson, le gypse était écrasé à la masse, puis moulu. Le gypse le plus fin (souvent de couleur rosée) était vendu, le plus grossier (gris) était utilisé dans la maçonnerie des constructions locales. Le 12 mai 1866, Antoine Blanc, « expert à l'amiable choisi par la Commune », et Pierre Bondil, « expert à l'amiable choisi par le sieur Abert Jean-Baptiste », accompagnés du Maire, d'un Adjoint et d'un Conseiller, se rendent au « quartier de Gayraoul où se trouve la plâtrière communale ». Il est alors proposé un échange de terrains entre la Commune et Abert Jean-Baptiste. Dans une autre délibération du Conseil Municipal, il est fait mention d'une « carrière de plâtre au quartier de Gueiraou et que cette dite carrière donnant beaucoup de querelles avec la commune de La Palud et que pour établir la paix des deux communes » il est nécessaire de l'affermer. Il est également précisé qu'il faut réaliser un chemin d'accès, avec indemnisation pour le propriétaire du terrain. Ce chemin fera un mètre et demi de largeur.

On trouvait deux moulins à eau sur le territoire de la commune. Un était situé en rive gauche du Bau, il a cessé de fonctionner à la fin du 19e siècle. L'autre était situé en rive droite du Verdon, à Carajuan. Ancien moulin à farine, il a ensuite servi de moulin à plâtre jusqu'au années 1910. Le blé a ensuite été amené à moudre au moulin de La Palud ou à celui de Soleils.

En 1831, l'abbé Féraud indique qu'une école primaire existe au village. Dans un rapport du 21 août 1896, suite à la visite du local que la Commune a projeté d'acquérir pour l'installation de l'école, il est question d'un bâtiment « situé à l'une des extrémités du village sur un terrain en pente », et des aménagements à y apporter. Le 11 janvier 1911 « M. le Maire expose au Conseil qu'il y a lieu de payer à M. Gastinel Léopold, propriétaire du local de la classe enfantine, le montant échu pour trois années de ferme du dit local ». Il est demandé au Préfet de bien vouloir autoriser le mandatement de la somme de 186 francs pour le 31 janvier, « jour de foire à Castellane ». Le 1er août 1912, un état des frais et dépenses des réparations à la maison d'école est établi pour la somme de 1890 francs. Un traité de gré à gré est passé entre la commune et M. Longeret pour effectuer les réparations à la maison d'école : construction de deux pièces en deuxième étage, cloison, réparations à la toiture, portes, fenêtres, rampes et façade. Somme totale : 775 francs. Le 14 avril 1913, l'Inspecteur d'Académie déclare que les travaux effectués au logement de l'Instituteur l'ont été dans d'excellentes conditions. La salle de classe devra être réparée au cours des grandes vacances. Un devis des réparations à la maison d'école (salle de classe) est établi le 18 avril 1913 pour la somme de 250 francs.

Dans les années 1850, on trouvait deux cercles pour les hommes du village, un « rouge » et un « blanc ». A la fin du 19e siècle, il y avait un bistrot à l'entrée ouest du village. Jusqu'aux années 1950, on trouvait au village de Rougon deux forges, l'une à l'entrée ouest du village, l'autre dans le Château sur la place de la Mairie. Cette dernière a servi à la construction du premier escalier métallique installé dans la Brèche Imbert du Sentier Martel. La présence d'un menuisier-ébéniste, d'un boulanger, de deux épicerie, de deux tisserands et d'une agence postale à également été signalée pour le début du 20e siècle.

Dès 1896, des projets d'aménagements hydrauliques des gorges du Verdon (barrages, canaux, etc) en vue de la production d'électricité sont envisagés. La Commune passe des bails à fermes pour plusieurs parcelles, d'une durée de 75 ans, avec Athanase Evellin. Celui-ci, d'abord agent de banque à Lyon, est ensuite mentionné en 1904-1907 comme Président du Conseil d'Administration de la Société d'Energie Electrique du Littoral Méditerranéen. Ces terrains sont destinés à être ennoyés par plusieurs retenues successives.

Au village, les premiers lampadaires ont été à acétylène et à pétrole, avec des potence en fonte moulée. L'électrification du village eu lieu au début des années 1950, l'adduction d'un réseau d'eau potable dans les années 1960.

En 2010

L'économie agricole est encore pratiquée autours des fermes de Vacheresse, Lioune, la Grande Bastide et Saint-Maïmes. Les pentes de Prau et du Devens sont pâturées par des troupeaux transhumants. Ailleurs, les terrains sont abandonnés et embrousaillés.

L'économie touristique fournit le reste des emplois : une épicerie-bar-restaurant et une crêperie au village, un hôtel-restaurant au Point-Sublime, un restaurant à la Mescla... De nombreuses maisons et fermes servent de résidences secondaires, ou sont des maisons familiales utilisées en été ; certaines sont louées en gîtes.

Les traces visibles les plus anciennes d'une occupation humaine remontent à la Protohistoire : oppidum de Castillon à Suech, oppidum de Biach, mégalithe. Par ailleurs, un oppidum ligure est situé au-dessus de Rougon, sur la Barre de Catalan, et des grottes aménagées ont été recensées dans les Gorges du Verdon. On note aussi de nombreux fragments de tegulae sur plusieurs sites : Suech, Saint-Christophe, Saint-Roman, les Taulettes, Saint-Maïmes... En 813-814, l'abbaye Saint-Victor de Marseille possède la villa Rovagonis. Le perchement sur le site castral remonte au début du Moyen-Age, ainsi que le noyau médiéval du village (la Ville). Au 13e siècle, les Templiers installent un établissement à Saint-Maïmes, repris par les Hospitaliers jusqu'à la Révolution. Possession des Glandevès du 14e siècle au 16e siècle, la seigneurie passe ensuite à la famille des Brun de Castellane (seigneurs de Caille). En 1732, les droits sont rachetés par l'abbaye de Lérins. Au début du 19e siècle, Rougon est détaché du canton de Moustiers au profit de celui de Castellane. A la fin du 19e siècle, des projets hydroélectriques sont tentés dans les gorges du Verdon. Les infrastructures abandonnées seront reprises à des fins d'excursions pédestres lors du développement du tourisme dans les années 1910-1920, par Isidore Blanc et Edouard-Alfred Martel.

La commune de Rougon appartient au canton et à l'arrondissement de Castellane. Son altitude s'étage entre 570 mètres à la confluence du Verdon et de l'Artuby, et 1 930 mètres au Moure de Chanier. Le sous-sol est de nature calcaire, avec des affleurements de marnes, de brèche calcaire et de gypse. Le relief est raide ; dans les gorges du Verdon, les falaises atteignent 500 mètres de hauteur. Le territoire est occupé par le village et quatre écarts : La Tièye, Enc, Encastel et Entreverges. Enc et Encastel sont en partie ruinés et abandonnés. En outre, on note quelques fermes isolées et de nombreux bâtiments agricoles dispersés dans les anciennes zones de culture. L'ancienne économie agricole était basée sur la culture du blé et des légumineuses sèches, complétée par du maraîchage dans les jardins irrigués. On trouvait également de nombreux fruitiers, surtout pruniers, noyers et amandiers. Les pentes du Moure de Chanier et autour de Suech, ainsi qu'à Entreverges, étaient pâturées par des troupeaux de moutons. Il y avait également deux moulins (Bau et Carajuan), ainsi que deux forges. Aujourd'hui, l'activité agricole est limitée aux fermes de Saint-Maïmes, Lioune, Faucon et Vacheresse. L'économie touristique (hôtel, gîtes, restaurants) fournis quelques emplois locaux.

Documents d'archives

  • Procès-verbaux d'estimation des biens nationaux du district de Castellane de l'an IV à l'an V. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 1 Q 76

    1796/08/16 : Estimation de la chapelle Saint-Sébastien (aujourd'hui disparue) : "confrontant du levant et midi la propriété de Joseph Rouier, et du couchant et septentrion, le chemin public, contient en tout douze cannes de sol et deux de hauteur, y ayant un patèque du cotté du couchant contenant quatre cannes, lequel batiment est en très mauvais état y ayant des fentes aux murailles, le couvert menaçant ruine, ni ayant ni porte ni balustrade au devant duquel batiment nous en avons tout de suite fait l'estimation en revenu annuel sur le pied de 1790".
  • Délibérations du Conseil municipal de la commune de Rougon. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 1 O 389

    10 avril 1820 : libre parcours des troupeaux dans les forêts publiques.
  • Cahier des charges de la Montagne pastorale de Praoux à Rougon. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 1 O 389

    23 septembre 1866.
  • Délibérations du Conseil municipal de la commune de Rougon. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 1 O 389

    5 juin 1896 : projet d'adjudication des fleurs de lavande.
  • Vente de terrains communaux de la commune de Rougon situés dans le lit du Verdon. 1904, 1907. 1904 : Expédition du notaire Broussard, Castellane, concernant la vente du lit du Verdon à la Société d'Energie Electrique du Littoral Méditerranéen. Sont détaillés les pièces et actes constitutifs de la vente des terrains communaux situés en rives droite et gauche du Verdon, de la confluence du Bau au pont de Trigance. Cette vente, réalisée en avril 1904, est faite par la Commune au bénéfice de M. Evellin, Président du Conseil d'Administration de la Société d'Energie Electrique du Littoral Méditerranéen. Les terrains concernés consistent en une bande de 80 mètres de haut (sauf au niveau de la route n° 2), destinée à être en partie noyée dans des retenues artificielles successives. Somme : 5 500 francs.

    1907 : Arrêté préfectoral approuvant la vente du lit du Verdon à M. Evellin Athanase.Le 18 mai 1907, la Commune vends à M. Evellin Athanase, ingénieur civil à Marseille, les terrains compris entre le pont de Trigance et la Commune de Chasteuil, sur une altitude de cent mètres à partir du lit du Verdon. Somme : 20 000 francs. Cette vente procurera en outre à la population l'installation gratuite du télégraphe et l'installation gratuite de quinze lampes de seize bougies, à défaut des indemnités compensatoires. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 1 O 389

  • Cahier des charges et adjudication pour trois années consécutives à partir du 1er juillet 1909 des fleurs de lavande des terres communales de Rougon : année 1909 - 1910 - 1911. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 1 O 389

    Adjudication le 26 juillet 1909 à César Audibert.
  • Réparations à la maison d'école de Rougon. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 1 O 389

    1911-1912
  • Délibérations du Conseil municipal de la commune de Rougon. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 1 O 389

    16 février 1913 : réparations aux bergeries communales.
  • Magnaudeix Irène. Des Lieux et des Noms, commune de Rougon. Etude d'ethno-toponymie portant sur la période du 16e siècle au 20e siècle. Réalisée à la demande de la commune à partir des documents cadastraux (1597, 17e siècle, 1791, 1835, 1900, 1954), des cartes (18e siècle, 20e siècle) et des enquêtes orales (années 1990). 1996. 5 volumes. 1. Abeillers-Cavalier, 154 p. 2 cartes. 2. Les Cazals - Fustauge, 145 p. 3. La Gagne - Montaigne, 139 p. 4. La Morier - La Voie, 211 p. 6. Rapport de synthèse, 153 p. Archives communales, Rougon

Bibliographie

  • ACHARD, Claude-François. Description historique, géographique et topographique des villes, bourgs, villages et hameaux de la Provence ancienne et moderne, du Comté-Venaissin, de la principauté d'Orange, du comté de Nice etc. Aix-en-Provence : Pierre-Joseph Calmen, 1788, 2 vol.

    II, 316
  • BERARD, Géraldine. Carte archéologique de la Gaule. Les Alpes de Haute-Provence 04, dir. Michel Provost, Paris : Académie des Inscriptions et Belles Lettres, Ministère de la Culture, Ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, avec l'Association pour les Fouilles Archéologiques Nationales, 1997.

    p. 397 : Au pied de la Barre de Catalan, lors d'une prospection aérienne en 1981, L. Monguilan a observé de longs murs en pierres sèches, selon lui des murs de cabanes, peut-être protohistoriques. p. 397 : Vers le sommet des Réglés, lors d'une prospection aérienne de 1981, L. Monguilan a observé un micro-relief de forme circulaire dans une dépression de terrain. Cette anomalie pourrait selon lui correspondre à des murs en pierres sèches ou à une levée de terre, peut-être un "point d'eau pastoral protohistorique".
  • Collomp, Alain. La découverte des gorges du Verdon. Histoire du tourisme et des travaux hydrauliques. - Aix-en-Provence : Edisud, 2002, 127 p. : ill.

    p. 68 : En 1906, Rougon comptait à peine 300 habitants. "Une quarantaine de ménages vivait dans les maisons blotties sous le rocher du château féodal. Les autres, une trentaine, occupaient les fermes groupées des petits hameaux comme Léone et Entreverges, ou isolées, sur le vaste territoire de la commune.
  • CRU, Jacques. Les gorges du Verdon dans l'histoire de la Provence. Paris : Éditions B.P.I., 1974.

  • CRU, Jacques. Histoire des Gorges du Verdon jusqu'à la Révolution. - Aix-en-Provence : Edisud : Parc naturel régional du Verdon, 2001. 386 pages.

  • FERAUD, Jean-Joseph-Maxime. Histoire et géographie des Basses-Alpes. Digne : F. Giraud ; 3e éd. revue, corrigée et augmentée, 1890, 529 p. : ill. ; 21 cm.

    p. 258-259 : La commune comprend les hameaux d'Entrevergues, d'Encastel, de Enc et de Lyonne. Son nom vient peut-être du latin "rogus", bûcher, "à cause de son ancienne position sur un cône tronqué et entouré de bois".
  • GEAN, Jacky, GIORDANENGO, Jean. A l'ombre du clocher. Histoire d'un pays entre Var et Verdon. Breil-sur-Roya : Les Editions du Cabri, 1997. 207 p. : ill.

    p.129-130 : L'auteur rappelle de façon brève l'histoire de Rougon.
  • GRAS-BOURGUET. Antiquités de l'arrondissement de Castellane (Basses-Alpes). Digne : Repos, 1842, 314 p. : ill. ; 21 cm.

    p. 79 : L'ancien château de Rougon appartenait aux moines de Lérins. Il avait deux ponts-levis. il était très vaste. Plusieurs des appartements du rez-de-chaussée avaient été pratiqués dans le roc. Il était crénelé".
  • ISNARD, Marie Zéphirin. Etat documentaire et féodal de la Haute-Provence. Digne : imprimerie Vial, 1913, 496 p.

    p. 320-321 : Rouagonus, Rovago, Rugua ou Rogonus (1419) appartenait à la viguerie de Moustiers et au diocèse de Riez. Ses principaux seigneurs furent les Castellane (XIVè s.), les Glandevez (XVè s.), les Brun-Castellane (XVIè-XVIIè s.) et l'abbaye de Lérins (XVIIIè s.). Les archives communales antérieures à 1790 contiennent des délibérations de conseils municipaux, un livre cadastral, des comptes avec pièces à l'appui, des dettes et emprunts, un cahier de propriétés communales, une liasse concernant l'entretien des routes, une pour la milice, vingt-quatre traitant de procès, et des documents d'état civil. L'auteur indique les possesseurs des terres de Rougon depuis le comte de Provence en 1188 jusqu'à l'abbé de Lérins en 1746. Les armoiries de la commune sont : de gueules à un château donjonné de trois tours d'or maçonnées de sable, sur une terrasse du même.
  • Varcin-Audibert. La communauté de Rougon aux 17e et 18e siècles. Dans : Bulletin de la Société scientifique et littéraire des Alpes-de-Haute-Provence, n° 341-342, 2000

    p. 118-120

Documents figurés

  • Cartes des frontières Est de la France, de Colmars à Marseille. / Dessin à l'encre sur papier, par Jean Bourcet de La Saigne et Jean-Claude Eléonore Le Michaud d'Arçon, 1764-1778. Echelle 1/14000e. Cartothèque de l’Institut Géographique National, Saint-Mandé : CH 194 à 197.

    Feuille 194-28, 1767.
  • [Vue sur le Point Sublime et le Canyon du Verdon, prise du nord.] / Carte postale, années 1920. Collection particulière

  • [Vue sur le Point Sublime et le Canyon du Verdon, prise du nord.] / Carte postale, Editions Yvon, années 1920 (?). Collection particulière

  • Les Gorges du Verdon. Entrée du 1er canon sur la Route de Castellane vers Cara-Juan (Alt. 634m). [La route de Castellane à Moustiers (actuelle R.D. 952) au niveau du pont de Carajuan.] / Carte postale, par Isidore Blanc, photographe, années 1910. Collection particulière

  • Les Gorges du Verdon à 2 kil. en amont de Grand Canon et Vue sur le Village de Rougon. [La route de Castellane à Moustiers (actuelle R.D. 952) sous la Barre de l'Aigle.] / Carte postale, années 1920. Collection particulière

  • Gorges du Verdon. Les virages et les falaises au-dessus du Verdon. [La route de Castellane à Moustiers (actuelle R.D. 952) sous la Barre de l'Aigle.] / Carte postale, années 1930. Collection particulière

  • Les gorges du Verdon. Le Pont de Soleils. Route de Draguignan et de Manosque (Alt. 644 m). / Carte postale, Isidore Blanc (?) photographe, années 1910. Collection particulière

  • Rougon. Les Gorges du Verdon. Le Pont de Soleils. (altit. 644m). [Passage d'un convoi d'attelage de mules.] / Carte postale, par Isidore Blanc photographe, années 1910. Collection particulière

Annexes

  • Les adjudications de fleurs de lavande à Rougon, 1896 et 1909
Date(s) d'enquête : 2010; Date(s) de rédaction : 2011
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