Dossier d’œuvre architecture IA04001841 | Réalisé par
  • inventaire topographique
écart de Rouaine
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var - Annot
  • Commune Annot
  • Lieu-dit Rouaine
  • Cadastre 1983 D4

Le replat situé au-dessus de la Barre de Notre-Dame a sans doute été utilisé comme habitat dès l'époque préhistorique. La présence de sources pérennes importantes au pied de l'actuel hameau, associée à une exposition très favorable, ont certainement dû attirer et fixer une population humaine dès l'Antiquité. En 814, le Cartulaire de l'Abbaye Saint-Victor de Marseille mentionne l'existence de la Villa Vergonis (Vergons), comme possession de cette abbaye. Cette villa possédait des colonies à Ruanicis (Rouaine), à Baione (Bay) et à Tanagobia (Val de Chanan). Il s'agit là de la plus ancienne mention concernant le hameau de Rouaine. Cette colonie de Ruanicis pourrait avoir été installée sur le site même de l'actuel hameau, mais également sur le replat occupé par le hameau de Rouainette. Il faut également signaler que des fragments de tegulae pouvant dater de cette période, ainsi que des structures en pierre sèche, ont été retrouvés au-dessus de Rouainette, au Col du Vieil Artaud. Le rocher faisant face au hameau de Rouaine est nommé Le Chastel sur les cartes anciennes et dans la tradition orale, mais aucun vestige n'a pu y être repéré.

Il est possible qu'un habitat de l'Antiquité tardive ou du Moyen-Age ait été installé à proximité de la chapelle Notre-Dame, au pied de cet édifice ou au-dessus de la barre rocheuse. Cependant, aucun vestige n'a été repéré, hormis un fragment de tegulae en remploi dans un mur de soutènement du chemin, au passage du ravin de l'Adrech. L'implantation du hameau à son emplacement actuel paraît remonter au moins au 16e siècle, au moins une date de cette époque ayant été relevée sur une façade.

Le noyau ancien de Rouaine pourrait correspondre à l'îlot plus ou moins circulaire situé en contrebas de la RN 202, avec son centre aménagé en cour et espace commun. Cependant, aucun vestige de fortification n'a été repéré et seul l'appareillage de certaines voûtes en petit appareil de pierre de taille de tuf permet d'avancer cette hypothèse. La chapelle Notre-Dame date de 1633 et une source non vérifiée fait remonter la construction de l'église Saint-Pierre au début du 17e siècle. Plusieurs édifices du hameau, maisons et entrepôts agricoles, sont datables des 17e et 18e siècle.

Le cadastre de 1830 indique que les bâtiments agricoles et les aires à battre étaient situés aux entrées du hameau, une partie du quartier bas se nomme d'ailleurs Les Aires de Darigou sur ce document. En 1830, il n'est pas fait mention de four à pain communal, mais un four à pain privé se trouvait dans un bâtiment rural. Le four communal, installé dans le courant du 19e siècle, occupait la parcelle 1983 D 807. Un lavoir couvert était installé à côté.

L'école primaire a été aménagée après 1905 dans l'ancien presbytère et un nouveau presbytère a été installé peu après dans une maison du hameau achetée par le diocèse.

Les élargissements successifs de la RN 202 ont entrainé la destruction de plusieurs bâtiments, dont celle d'un relais de poste qui se trouvait à l'entrée est du hameau.

  • Période(s)
    • Principale : Antiquité, Moyen Age, Temps modernes, Epoque contemporaine

Le hameau de Rouaine est situé à environ 7 kilomètres au sud d'Annot, sur une poche de grès, au carrefour de deux anciens axes importants. Il est organisé en deux quartiers, haut et bas, séparé par la RN 202. Des élargissements successifs de cette route ont entrainé la destruction et le remaniement de plusieurs bâtiments. Les rues sont pavées de gros blocs de grès, et la place de l'église était anciennement caladée. Les bâtiments sont construits directement sur le rocher. Le hameau possède une chapelle et une église paroissiale, une école primaire. Une fontaine-abreuvoir avec une citerne voûtée, se trouve à la sortie ouest du hameau ; une fontaine-lavoir se trouve à la sortie est. Un moulin à eau (farine puis huile de noix) est implanté en contrebas du hameau. Le cadastre de 1830 et la mémoire orale témoignent que les terres labourables allaient presque jusqu'à la crête qui domine Rouaine au nord, où l'on cultivait lentilles, pois-chiches, blé, etc. Les arbres fruitiers étaient importants : pruniers, pommiers, poiriers, cognassiers, cerisiers, noyers, etc. Des châtaigniers étaient cultivés sur le grès et des vignes poussaient jusque au fond de la clue ; quelques tonneaux et cuves à bouillir sont encore visibles dans certains celliers. De très nombreux prés de fauche et jardins à l'arrosage étaient irrigués par le canal du moulin et des oseraies étaient exploitées au bord de la rivière. La lavande était cueillie « au sauvage » et était distillée à Saint-André-les-Alpes, les fleurs de tilleul étaient récoltées pour être vendues et des ruchers étaient installés sous le hameau. Les chèvres étaient conduites en un troupeau collectif, mené par un berger payé par les habitants.

  • Statut de la propriété
    propriété privée
    propriété de la commune

Bibliographie

  • GUERARD, Benjamin, DELISLE Léopold, De WAILLY Natalis. Cartulaire de l'abbaye de Saint-Victor de Marseille. Collection des cartulaires de France, t. VIII, éditeur B. Guérard, Paris : Typographie de Ch. Lahure, 1857, 2 volumes, CLVI-651-945 p.

Date d'enquête 2009 ; Date(s) de rédaction 2009
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général