Dossier d’œuvre architecture IA04001544 | Réalisé par
  • inventaire topographique
château dit Château Neuf, actuellement maisons
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var - Saint-André-les-Alpes
  • Commune Moriez
  • Adresse route de Hyèges
  • Cadastre 1838 B4 68 à 72  ; 1983 B5 798 à 801
  • Dénominations
    château
  • Appellations
    Château Neuf
  • Destinations
    maison

Evolutions historiques

L'ensemble, qui est aujourd'hui composé de quatre maisons dont une partie en décroché, est à l'origine une seule demeure appelée Château Neuf. Il s'agit de la "maison où habitait l'émigré Pierre Chailan" comme le précise un document de 1793, Pierre de Chailan est en effet le dernier membre de cette famille de seigneurs à Moriez. Il est nommé Château Neuf afin de le distinguer du vieux Château, "l'ancienne maison", de l'autre côté de la rue, possession de la même famille mais qui lui est bien antérieur, sans doute de la 2ème moitié du 16e siècle (Référence IA04001545).

Le Château Neuf Détail de la carte postale IVR93_20060402143NUCAB.Détail de la carte postale IVR93_20060402143NUCAB. date sans doute du 4e quart du 18e siècle, la clé de la porte de la maison de la parcelle B5 798 porte en effet la date de 1790. Cette période de construction est confirmée par le fait que le Château Neuf n'apparaît pas sur la carte militaire établie par Jean Bourcet de la Saigne entre 1764 et 1769. Le château est, à l'origine, constitué de deux corps de bâtiment : un premier édifice à façade ordonnancée à 8 travées et 4 niveaux, rez-de-chaussée (partiellement enterré aujourd'hui sur la façade nord) et 3 étages carrés, aligné sur la rue et un second édifice, en retrait, appelé "tour quarrée", précédée d'une "basse cour" et constitué d'une façade ordonnancée à 3 travées et 6 niveaux, soit 5 étages carrés (cf. procès-verbal d'estimation des biens nationaux). On peut avoir une idée de ce qu'état ce bâtiment jusqu'au début du 20e siècle par la vue, très éloignée, proposée par une carte postale.

L'entrée principale se situe alors au niveau de la porte avec encadrement en pierre de taille mouluré de la parcelle centrale (B5 800), derrière laquelle se trouve le grand escalier.

La parcellisation du Château Neuf est réalisée au moment de la nationalisation des biens des émigrés, soit en 1794 pour cette commune. Sur le cadastre napoléonien de 1838, six parcelles sont dénombrées pour le Château Neuf qui présente cependant toujours la même emprise au sol.

L'aspect du Château Neuf a cependant largement été remanié et l'on a parfois du mal à saisir la notion d'ensemble sur les façades de ces maisons aujourd'hui indépendantes. Plan de masse et de situation d'après le cadastre moderne de 2016, section B5.Plan de masse et de situation d'après le cadastre moderne de 2016, section B5. La maison parcelle B5 801 a été particulièrement modifiée par l'ajout d'un niveau sans exhausser le bâtiment. Cette maison, à l'extrémité ouest du Château Neuf abrite en 1794 (avant la parcellisation), la cuisine et une partie du vestibule.

Concernant la maison de la parcelle B5 800, les ouvertures ont été remaniées : l'accès principal semble aujourd'hui se faire par la façade nord alors que l'on observe une porte avec encadrement en pierre de taille moulurée, aujourd'hui murée, sur la façade sud ; des baies ont également été percées (notamment un garage en rez-de-chaussée). En 1872, cette maison est léguée à la commune pour servir d'école de filles à la condition que celle-ci soit dirigée par une sœur institutrice, c'est le cas jusqu'en 1898 où elle est restituée aux héritiers car la commune estime ne plus pouvoir remplir les obligations du legs.

Concernant la maison de la parcelle B5 799, maison dite Lou Casteu, la façade semble avoir été à peu près conservée. Elle abritait le salon principal du Château Neuf.

La maison Vue générale depuis le sud.Vue générale depuis le sud. de la parcelle B5 798 est l'ancienne tour du bâtiment, en retrait par rapport corps principal, elle est toujours précédée aujourd'hui d'un espace nommé "basse cour" dans les documents du 18e siècle. Elle a été arasée de 2 niveaux postérieurement à 1913, date à laquelle on peut encore observer la tour dans sa hauteur intégrale sur la carte postale ci-dessus. De nombreux travaux de rénovation y ont été entrepris récemment : la façade a été désenduite, une loggia créée au dernier étage, l'intérieur réaménagé.

Description

Situé au centre du bourg de Moriez, entre les deux places principales, à savoir la place de la fontaine et la place de l'église, en bordure de la route reliant Moriez à Saint-André, cet ensemble architectural est composé de quatre maisons construites perpendiculairement à la pente. L'appareil irrégulier est composé de moellons de calcaire ensuite couverts d'un enduit lisse. L'avant-toit est constitué d'une génoise à deux rangs, courant également sur le pignon et qui précède un toit à longs pans couvert de tuiles creuses. Les baies sont en arc segmentaire pour l'ensemble, parfois avec encadrement en pierre de taille.

La maison de la parcelle 800 présente un double accès par la façade sud et la façade nord, le niveau inférieur est en soubassement. La façade ordonnancée a 2 travées et 4 niveaux, un étage de soubassement, un rez-de-chaussée surélevé et 2 étages carrés dont le dernier est nettement moins haut. Au rez-de-chaussée, la façade sud possède une porte d'entrée avec encadrement en pierre de taille travaillé. La maison de la parcelle 799 présente également un double accès par la façade sud et la façade nord, le niveau inférieur est partiellement enterré au nord. La façade ordonnancée à 3 travées présente 4 niveaux, un rez-de-chaussée et 3 étages carrés dont le dernier est nettement moins haut. L'entrée sud permet l'accès, au fond d'un couloir, à un escalier tournant desservant les étages. Les baies du rez-de-chaussée ont été réalisées avec des encadrements en pierre de taille tandis que celles des niveaux supérieurs ont un encadrement peint, les trois premiers niveaux ont un linteau en arc segmentaire, le dernier niveau un linteau droit.

La maison de la parcelle 798 est placée très en retrait par rapport aux autres façades par ailleurs alignées. Ce bâtiment possède un triple accès, par les façades nord, sud et ouest. Le rez-de-chaussée, partiellement enterré, est ouvert côté sud par 2 portes et une fenêtre et est surmonté de 4 étages carrés de hauteurs inégales. Un escalier intérieur tournant, accessible directement par la porte ouest de la façade sud, permet la circulation entre les niveaux. La façade est ordonnancée à 3 travées, les portes du rez-de-chaussée présentent un encadrement en pierre de taille, toutes les baies sont construites en arc segmentaire.

L'ensemble, qui est aujourd'hui composé de quatre maisons dont une partie en décroché, est à l'origine une seule demeure appelée Château Neuf, construit sans doute dans le 4e quart du 18e siècle, il porte la date de 1790, par la famille de Chailan.

A la Révolution, le Château Neuf a été loti et revendu en 6 lots. Les différentes maisons ainsi constituées ont subi de nombreux remaniements, notamment de façades, depuis.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 18e siècle
  • Dates
    • 1790, porte la date

Situé au centre du bourg de Moriez, entre les deux places principales, à savoir la place de la fontaine et la place de l'église, en bordure de la route reliant Moriez à Saint-André, cet ensemble architectural est composé de 4 maisons construites perpendiculairement à la pente, la quatrième est en retrait par rapport aux trois autres en alignement sur la voie.

  • Murs
    • calcaire (incertitude)
    • enduit
  • Toits
    tuile creuse, tôle ondulée
  • Étages
    rez-de-chaussée, 3 étages carrés
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Typologies
    B : maison sans partie agricole, artisanale ou commerciale
  • Statut de la propriété
    propriété privée, []

Documents d'archives

  • Adjudication à titre de ferme des biens et droits nationaux [biens des émigrés]. 1793/02/01. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne : 1 Q 060.

    "Adjudication à titre de ferme, des biens et droits [...] appartenans à Pierre Chailan français émigré et mis en séquestre par la loy du 8 avril 1792 ". cf. Annexe.
  • AUDIBERT, ANTOINE et COLLOMP. Procès verbal des consistances et d'estimation des biens susceptibles de division d'après les beaux de ferme [Procès verbal d'estimation des biens nationaux]. 1794. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains, 1 Q 76.

    Inventaire des biens nationaux issus des possessions de l'émigré Pierre Chailan. cf. Annexe.

Bibliographie

  • GRAS-BOURGUET. Antiquités de l'arrondissement de Castellane (Basses-Alpes). Digne : Repos, 1842, 314 p. : ill. ; 21 cm.

    p. 212-216 : Biographie et surtout carrière du dernier seigneur de Moriez, Pierre Chaillan, chef d'escadre.

Documents figurés

  • Plan cadastral de la commune de Moriez, 1838. / Dessin à l'encre par Bonnet, Duc, Frison, Nicolas, Rougier, 1838. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 105 Fi 133 / 001 à 028.

    Section B4, parcelles 68 à 72.

Annexes

  • Dépouillement de la Série Q (saisies révolutionnaires) des archives départementales concernant les biens de l'émigré Pierre Chailan de Moriez
Date d'enquête 2007 ; Date(s) de rédaction 2010
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général