Dossier collectif IA04001164 | Réalisé par
Mosseron Maxence
Mosseron Maxence

Chercheur au Service régional de l'Inventaire de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur (2007-2022).

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  • inventaire topographique
maisons
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    maison
  • Aires d'études
    Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var
  • Adresse
    • Commune : Senez

I. Contexte de l’enquête

1. La problématique du repérage : la famille concernée

Ce dossier concerne les maisons sur l’ensemble du territoire communal de Senez. Ont été pris en compte dans cette famille les édifices dont les fonctions domestiques prédominent par rapport aux fonctions agricoles. Les bâtiments présentant un premier niveau (soubassement ou rez-de-chaussée) occupé en partie par une étable, une écurie, un cellier, une remise voire un commerce entrent dans la catégorie « maison ».

On notera à ce titre que les fonctions commerciales sont la plupart du temps très délicates à lire, dans la mesure où cette activité a très souvent disparu et a été remplacée par une fonction agricole de remise ou autre, qui a pu modifier la disposition des lieux. Dans ce cas précis, le recours aux matrices cadastrales mais aussi les témoignages oraux constituent un apport essentiel dans le décryptage des différentes fonctions du bâti. Une constante en effet réside dans le changement récurrent d’affectation d’un même espace. Une pièce peut ainsi servir d’épicerie, puis de remise, voire d’écurie, ou alors devenir pièce d’habitation. Tous les cas de figure existent et l’inertie fonctionnelle demeure une exception. S’ajoutent à ces difficultés inhérentes au terrain les transformations récentes témoignant des mutations dans la façon d’occuper les lieux : l’économie agricole a totalement périclité, les commerces, bien souvent, ont disparu, et l’adaptation contemporaine s’est faite dans le sens d’une modification intérieure vers les fonctions d’habitation exigeant un confort qui bien souvent entre en contradiction avec les dispositions spatiales traditionnelles. Cependant, les traces existent encore de l’architecture rurale vernaculaire, suffisamment en tout cas pour dresser une synthèse de l’habitat traditionnel.

Ont été écartés du corpus d’étude les bâtiments s’inscrivant dans la famille mais contrevenant par trop aux critères d’appréciation établis dans la grille de repérage, soit qu’ils présentent des dénaturations trop profondes (transformations ayant radicalement modifié la cohérence du parti original telle que repercement de baies, utilisation de matériaux et mise en œuvre différents de la tradition locale, vocabulaire architectural incongru, aménagements intérieurs dénaturants), soit qu’ils s’inscrivent dans un cadre temporel trop récent et présentent des caractéristiques étrangères à l’architecture vernaculaire (lotissements de pavillons standardisés ou implantations d’« hapax » exogènes à la zone d’étude).

2. Les conditions de l’enquête

Le repérage de l’habitat s’est déroulé sur une campagne entre le printemps et l’été 2008. Le recensement s’est effectué à partir du cadastre le plus récent disponible, édition mise à jour pour 1986, ainsi que du cadastre napoléonien levé en 1811 comme point de comparaison permettant d’apprécier l’évolution (inertie formelle, augmentation, diminution, apparition voire disparition) du bâti dans l’intervalle.

Le repérage, exhaustif, a par conséquent concerné l’intégralité des constructions portées sur le cadastre actuel. Le déclin général de la commune, auquel le village n’a pas échappé, a provoqué une diminution remarquable du bâti non exploité et progressivement abandonné (voir le dossier village correspondant). La majorité des bâtiments a été vue au moins depuis l’extérieur. Il a été possible d’entrer dans une dizaine de maisons. La fonction de village de villégiature de Senez par exemple, n’a pas facilité la tâche, certaines maisons, par définition, n’étant occupées qu’une période limitée de l’année, parfois de façon irrégulière. D’une manière générale des questions ont été posées aux habitants afin d’obtenir des informations plus précises sur l’organisation intérieure, y compris sur son évolution le cas échéant, même lorsque la visite a été permise.

Le repérage s’est basé sur une grille de description morphologique prenant en considération les questions :

- d’implantation du bâti (au sol et par rapport aux autres constructions)

- de répartition des fonctions par niveau

- du nombre d’étages visibles

- de matériaux principaux et secondaire employés ainsi que leur mise en œuvre

- de description des élévations et des baies

- de décor extérieur éventuel

- de mode de couvrement

- d’aménagement intérieur (escalier de distribution, organisation spatiale, cheminées, décor éventuel)

- de datation

- d’inscriptions historiques (dates portées, inscriptions éventuelles)

Cette grille de repérage a donné lieu à l’alimentation d’une base de données destinée à faire un traitement statistique et cartographique.

II. Caractères morphologiques

42 maisons ont été repérées, selon le tableau de répartition ci-dessous :

Typologie (répartition des fonctions)

1. En village (Senez)

2. En écart (la Maurelière, Boades)

TOTAL

32

10

A1

7

0

A2

0

0

A3

20

10

B

5

1. Implantation et composition d’ensemble

Toutes les maisons à l’exception d’une seule se situent en habitat groupé, mais pas seulement dans le chef-lieu Senez (32 maisons), puisque deux hameaux sont aussi concernés, dans une moindre mesure : la Maurelière (9 maisons) et Boades (1 maison). Eu égard à l’histoire de l’occupation du territoire communal, composé d’un chef-lieu ainsi que de nombreux hameaux qui pouvaient autrefois être d’anciens villages (par exemple le Poil), cela n’est pas surprenant. La Maurelière, dans le cas présent, présente une organisation en village-rue dont une partie est conservée (voir le dossier présentation de la commune). A contrario, l’importance des ruines (le Poil, Lioux, le Gipas) explique qu’on ne trouve pas plus de maisons dans le cas 2 (maisons en écart). Le village présente déjà un aspect très altéré par rapport à son développement au sol en 1811 (voir le dossier village, REF IA04001163).

Il est donc nécessaire de dissocier les cas 1 et 2 car ils illustrent chacun une configuration propre. La date précoce de levée du cadastre napoléonien (1811) permet d’avancer pour les édifices portés sur ledit cadastre et toujours en place une datation au plus tard dans la deuxième moitié du 18e siècle, parfois avant, notamment à Senez, où certaines maisons sont documentées au 17e siècle.

a) Senez [section E]

Il apparaît difficile de dégager des caractéristiques fédératrices, car l’implantation diffère sensiblement d’une maison à l’autre. En outre, la faible masse critique (32 unités) diminue la portée générale d’un classement par essence limité.

On notera quelques remarques en préambule : 2 parcelles repérées seulement n’existaient pas en 1811 (146 et 112). Le terrain présente un profil plat, à l’exception de sa partie sud-est : l’ancien presbytère ainsi que l’ancienne prévôté s’appuient sur la pente légère. D’où un étage de soubassement pour chacun d’entre eux. La mitoyenneté de rang trois n’intervient qu’à trois reprises (parcelles 8, 9 et 102 du cadastre actuel). Autrement dit, les îlots sont très peu denses et les parcelles traversantes de ce fait nombreuses (26 sur 32, soit plus de 80 % du total, et sur ces 26 maisons, 6 sont isolées). Les parcelles traversantes disposent souvent d’une porte en façade postérieure, mais pas toujours.

L’emprise au sol a fait l’objet de remarques générales (voir dossier présentation du village). En ce qui concerne les maisons repérées, la comparaison des deux cadastres ne permet pas de faire ressortir de tendance globale. Quatre phénomènes sont en effet observables de façon conjointe dans le bourg de Senez :

- la stabilité en termes de bâti (anciennes parcelles 54 et 99, respectivement parcelles actuelles 96 et 124)

- La modification par englobement intégral d’anciennes parcelles (par exemple les anciennes parcelles 16 et 17 donnant l’actuelle parcelle 11)

- La modification par division d’anciennes parcelles : ainsi l’ancienne parcelle 10 a-t-elle donné lieu à une division en deux maisons indépendantes (parcelles 6 et 7) disposant d’une façade commune, tout comme l’ancienne parcelle 52 (parcelles 95, agrandie d’une véranda, et 94, agrandie d’un entrepôt attenant) sans réelle modification au sol.

- Le plus fréquemment, la modification est complexe : L’actuelle parcelle 102 résulte de la réunion des anciennes parcelles 65, 66 et 70, auxquelles se sont greffées une partie des anciennes parcelles 68 et 69. La parcelle mitoyenne 144 est quant à elle issue de la fusion de l’ancienne parcelle 71 dans son intégralité, ainsi que de l’autre partie des parcelles 68 et 69. L’ancienne parcelle 67 a pour sa part disparu (l’espace est libre aujourd’hui).

Il convient aussi de considérer l’évolution propre du bâtiment. L’ancien presbytère par exemple avait deux entrées, l’une donnant sur le jardin en rez-de-chaussée surélevé, l’autre sur la rue du Chapitre en soubassement (entrée des caves, d’où partait un escalier pour desservir les différents niveaux, voir dossier individuel, REF IA04001198). La modification du bâti (la disparition de parcelles construites derrière cette maison, sur la place du Coulet, a permis de percer des ouvertures et une porte à la fin des années 1980. Rien ne permet de discerner cette porte très récente avec une modification d’ouverture préexistante qui serait intervenue entre 1811 (cadastre napoléonien) et la période contemporaine mais à une date suffisamment ancienne pour en tenir compte, et qui aurait été retouchée.

En outre, les constats établis doivent intégrer les informations apportées par la confrontation des cadastres napoléonien et actuel. La morphochronologie est à bien des égards très utile pour mieux comprendre l’évolution architecturale et fonctionnelle, mais il n’est pas possible d’y recourir toujours. La parcelle 83 en fournit un exemple éloquent en termes de modification du bâti. Elle résulte de la fusion de l’ancienne parcelle 29 avec une partie de l’ancienne parcelle 28, actuelle parcelle 82, qui a été relotie. L’entrée du logis pour l’ancienne parcelle 29, enserrée entre les parcelles 28 et 30, s’effectuait selon toute vraisemblance par la porte de l’écurie (il reste la banquette maçonnée ainsi que la mangeoire) ; un escalier devait permettre de monter au niveau de logis. La transformation du bâti ayant fait disparaître les anciennes parcelles 30 et 31, on accède au logis situé à l’étage carré par un escalier maçonné récent. L’ancienne portion de parcelle 28 aujourd’hui composante de la parcelle 83 a servi d’épicerie avec son entrée indépendante côté Grand’Rue. La pièce de commerce en rez-de-chaussée sur rue et le logis à l’étage carré (ancienne parcelle 29) communiquent par un escalier droit.

On constate donc que l’étude de l’implantation du bâti, même pour une agglomération très restreinte, peut offrir une grande complexité dans ses manifestations au cours de l’histoire récente.

Ceci étant posé, on remarque que toutes les maisons repérées sont des blocs en hauteur, avec des façades tournées vers la rue ou, si le bâti donne à la fois sur rue et sur place, de façon prioritaire sur la place en ce qui concerne l’entrée du logis, l’entrée sur rue étant réservée à l’étable d’une manière générale (parcelles 98, 99, 100, 102 sur la place du Coulet [REF IA04001196]). Les maisons disposant d’un jardin font exception, l’entrée principale s’effectuant de ce côté et non sur la rue (parcelles 82 [REF IA04001195], 96, 124 [REF IA04001215] ou encore 128 [REF IA04001198]), ce qui n’empêche pas de disposer le cas échéant d’une entrée secondaire également mise en valeur (ancienne prévôté, parcelle 128, dont l’entrée principale prend place au fond du jardin, en rez-de-chaussée surélevé, quand l’entrée secondaire se situe en soubassement côté rue de la Prévôté). Le séminaire (parcelle 76, REF IA04001194) reste la seule exception à cette règle : son entrée principale s’effectue Grand’Rue (elle dispose également d’entrées secondaires sur le côté et façade postérieure, côté jardin). Sur les 32 maisons repérées, 11 possèdent une cour ou un jardin (parcelles 11, 76, 82, 89, 93, 102, 104, 107, 124, 128 et 146).

b) La Maurelière et Boades [section D2 et B1]

Le cas du hameau de la Maurelière est moins délicat car il présente une remarquable stabilité entre le cadastre napoléonien et sa dernière édition mise à jour. On dénombrait 27 parcelles bâties en 1811 ; en 1986, il en reste 9, mais chacune occupe le même emplacement qu’au début du siècle précédent. Il s’agit de maisons alignées de façon irrégulière le long de la voie unique qui dessert le hameau. L’emprise au sol détermine des parcelles mitoyennes en lanières. Les anciennes parcelles 429 et 414 (respectivement 263 [REF IA04001189] et 277 actuelles) ont une surface proche du carré et, dans la mesure où elles sont dissociées du relief, les maisons correspondantes ne comportent pas d’étage de soubassement. Toutes les maisons forment des blocs en hauteur, adossées parallèlement à la pente à l’exception des deux parcelles mentionnées ci-dessus. Les façades donnent toutes sur la rue, en gouttereau. Les maisons prenant appui sur l’épaulement de la butte disposent d’une porte en façade postérieure, au niveau du rez-de-chaussée surélevé ou du comble.

Boades représente un cas particulier dans la mesure où la maison apparaît presque isolée : il est vrai que le hameau présentait déjà sur le cadastre napoléonien une configuration éclatée avec une très faible densité de bâti. Sur une parcelle étroite, la maison longe le chemin vicinal et l’entrée donne sur une cour (fig. 12). Le bâtiment – un bloc en hauteur comme pour les autres maisons repérées sur la commune – est implanté perpendiculairement à la pente.

2. Matériaux et mise en œuvre

L’immense majorité des maisons est traditionnellement construite avec de petits moellons de calcaire non équarris ; les compléments ponctuels que l’on peut rencontrer, grès (surtout au village), galet de l’Asse voire tuf interviennent de façon aléatoire et non structurelle dans la maçonnerie : ils restent secondaires par rapport au matériau principal mis en œuvre. Toutefois, le tuf a des qualités essentielles qui le rendent appréciable dans l’élaboration des chaînages d’angle des constructions, très fréquents : sa résistance au temps alliée surtout à sa faible densité et sa facilité à être découpé en font un matériau relativement léger en comparaison du calcaire qu’il est par conséquent plus aisé de monter dans les parties hautes. Le parpaing artisanal, moderne parfois existe dans les parties ayant fait l’objet de modifications modernes, telles que les extensions au sol ou les surélévations. Les murs sont montés en assises peu régulières (à moins d’avoir été remontés à une période récente, comme c’est par exemple le cas, au village, de la façade latérale de la parcelle 83). Le principe de la construction locale repose sur l’emploi des matériaux disponibles sur place pour des raisons évidentes d’économie d’argent et de temps, à moins que les ressources présentes sur place présentent des tares trop marquées. Ainsi la Roche, qui a vraisemblablement abrité l’ancien site castral du village, composée de grès friable, n’a-t-elle pas été mise à contribution dans l’édification des bâtiments sénéziens.

Curieusement, ce schéma général connaît quelques exceptions. On trouve en effet ponctuellement des variations dans la mise en œuvre, en fonction des lieux-dits. Le hameau de Lioux par exemple se distingue par des constructions employant de gros voire très gros blocs calcaire en partie basse, la plupart du temps équarris, même grossièrement. En outre, le recours au tuf s’avère plus fréquent. Sans doute faut-il y voir la présence sur place ou à proximité immédiate d’un gisement de roches tuviennes, ce qui n’a pu être déterminé. Le village du Poil, enclave de Senez bien que non limitrophe, présente lui aussi une mise en œuvre plus soignée qu’au chef-lieu, avec des moellons calcaire plus importants et une assise plus régulière. Ainsi, bien que ruinés, ces deux anciens villages montrent une belle résistance au temps.

Et pourtant, il ressort de la visite de deux experts pour l’affouagement en 1776 que : « Au Poil, les maisons ne sont qu’en assez bon état » ; un avis réitéré quelques années plus tard lorsque les employés du cadastre chargés des évaluations entre 1808 et 1812 déclarent qu’ « au Poil, les maisons, si l’on excepte un très petit nombre, sont en mauvais état et mal bâties ; elles suffisent à peine pour le logement des propriétaires ».

Dès lors que dire de la situation à Senez même, où plusieurs constructions menacent ruine. La maçonnerie y est de piètre qualité. Au village d’ailleurs, on constate un pourcentage important de maisons ayant perdu au moins un étage. On constate également la fréquence des interventions sur le bâti, entraînant des modifications remarquables de lecture (ouvertures bouchées, modifications de dimensions, parfois même changement d’emplacement ; la façade postérieure de la maison occupant la parcelle 99, sur la rue du Séminaire au village en fournit une sorte de catalogue).

La maçonnerie recevait la plupart du temps un enduit à pierres vues fait d’un mortier de gypse caractéristique de la zone et provenant du gisement proche du Gipas : il présente une belle couleur ocre orangé parfois très vive qui accroche le soleil (voir par exemple la maison de la parcelle 115 au village). Mais les questions de rénovation, dans le village et à la Maurelière, ont entraîné une sous-représentation de ce type d’enduit aujourd’hui dans les maisons repérées au profit des enduits plus récents (voire actuels) à la chaux ou au ciment (20 cas sur la totalité). L’enduit au ciment peut être ancien (premier quart du 20e siècle). Dans ce cas il propose des teintes la plupart du temps grises, plus rarement pastel (rosé pour les parcelles 6, 7 et 104 [REF IA04001197]). La tendance s’équilibre au village pour les interventions récentes mais elle penche fortement en faveur des teintes pastels à la Maurelière (5 cas). Dans un cas l’enduit tranche véritablement avec la tradition locale (le jaune de Naples de la parcelle 100 au village [fig. 10]). On remarquera que la répartition est parfois délicate à établir : il arrive en effet qu’une façade montre un type d’enduit différent de celui employé sur les autres élévations, selon que le ravalement concerne tout ou partie de la maison, ou que le propriétaire ait souhaité différencier ses façades. Ainsi au village la maison de la parcelle 83 offre sur la Grand’Rue une élévation récente au ciment, de couleur grise, quand ce qui constitue aujourd’hui sa façade principale présente un enduit à pierres vues, de même que la façade latérale.

Tableau de répartition des types d’enduit en fonction des lieux-dits sur la commune :

Lieux-dits/

Type d’enduit

Le Village

La Maurelière

Boades

à pierres vues

7

3

0

lisse

6

0

0

rustique

1

2

0

récent

15

5

0

combiné

3

0

1

Dans les élévations ayant conservé une mise en œuvre traditionnelle les encadrements des fenêtres sont le plus souvent en maçonnerie façonnée au mortier, avec un linteau en bois apparent, à l’exception des baies en arc segmentaire. En ce qui concerne les interventions postérieures au 19e siècle, le linteau monoxyle disparaît de façon quasi systématique sous le façonnage, lorsque l’opération ne modifie pas la dimension des ouvertures. Il en va de même pour les encadrements de porte. Parmi ces derniers on relève 9 cas en pierre de taille, définissant soit un arc en plein-cintre soit une plate-bande, tous situés dans le chef-lieu.

Tableau de répartition des encadrements de porte au village de Senez :

Parcelle/

Forme

82

83

92

94

100

102

124

128

143

Plein-cintre

X

X

X

Segmentaire

X

X

X

Plate-bande

X

X

Linteau

X

X

Il est difficile d’utiliser ces encadrements comme critères de datation, car plusieurs d’entre eux pourraient être des remplois (ainsi pour la parcelle 82 [REF IA04001195]), à moins bien sur qu’ils ne désignent une opération postérieure à l’édification du bâtiment original au 19e siècle, comme il apparaît clairement par exemple pour les parcelles 104, 124 et 128. On notera que la parcelle 124 dispose de deux encadrements distincts, l’un sur rue (pouvant remonter au 16e siècle), l’autre sur jardin (manifestement 19e).

3. Structure, élévation, distribution

Il n’y a pas de distinction pertinente à opérer entre les maisons de la commune en fonction de leur lieu d’implantation, en agglomération ou isolées, sur le plan du nombre de niveaux. La répartition s’effectue comme suit :

Niveaux/

Maisons

1

2

3

4

5

6

nombre

1

2

25

12

1*

1**

% age

2,4

4,7

59,5

28,6

2,4

2,4

* parcelle 95 (5 niveaux avec la cave en sous-sol et l'étage de comble)

** parcelle 94 (6 niveaux avec la cave en sous-sol et l'étage de comble)

Si l’on ne tient pas compte des maisons ayant perdu un niveau (qu’elles ont du reste pu regagner par adjonction postérieure) ni de celles qui ont été surélevées, on constate une écrasante majorité d’édifices comportant trois niveaux. Suivent loin derrière les édifices de quatre niveaux. Les autres catégories ne rassemblent pas 12 %. Mieux : plus des 9/10e des maisons disposent d’au moins trois niveaux.

Le quart environ des maisons a pu être visité. Sur les 42 maisons repérées, 18 conservent leur mystère : la présence d’un escalier n’a pu être attestée ou réfutée par l’observation extérieure, mais le nombre des maisons concernées ainsi que les niveaux à desservir imposent son existence ; une seule n’en possède pas (il s’agit d’une ancienne maison devenue entrepôt agricole (parcelle E 49) ; dans l’une d’entre elles l’escalier récent témoigne d’une transformation du bâti et n’a de ce fait pas été pris en compte (parcelle E 76 – le séminaire –). Restent 22 cas avérés d’escaliers de distribution, dont dix extérieurs (9 droits, un tournant). Pour certains (notamment parcelles E 8, 9, 97 et 107 par exemple) il s’agit d’un ajout moderne (particulièrement pour les parcelles E 97 et 107), mais qui peut arguer d’un aménagement sinon relativement ancien, du moins déterminant des fonctions traditionnelles, car ces cages d’escalier, encloses, donnent accès à des porcheries ou à des resserres, récurrents sur la zone d’étude, ou bien respectant la disposition et la forme du précédent escalier (E 97).

Sur les 11 cas d’escaliers intérieurs, la répartition s’effectue comme suit : 6 escaliers en façade et latéraux, un escalier en façade et central ; 2 escaliers en fond de parcelle et latéraux, 2 escaliers en milieu de parcelle, l’un latéral, l’autre central. Il y a donc large prééminence des escaliers latéraux. Deux sont tournants, un offre une forme rampe sur rampe à deux noyaux (parcelle 93), deux sont droits, un est en équerre, un autre en vis. Les pièces sont toutes couvertes par un plancher sur solives. Aucun exemple de voûtement n’a été repéré dans la commune.

D’une manière générale les parcelles n’étaient pas larges sur le plan cadastral de 1811, et devaient conditionner des façades à travée unique comme il en reste encore par exemple pour la parcelle 99 (ancienne parcelle 59). Le regroupement parcellaire a entraîné des modifications qui ne gomment pas complètement l’état de 1811. Ainsi la parcelle 98 (résultant de la fusion des anciennes parcelles 75 et 76) a-t-elle conservé une façade double à travée unique (les ouvertures diffèrent nettement sur la rue du Séminaire. On a rehaussé l’ancienne parcelle 75 pour établir un séchoir reconnaissable à ses baies hautes et étroites). On trouve également des maisons à deux travées, comme il apparaît aux parcelles 7, 8, 9, ou encore 100. La parcelle 94 (l’ancienne gendarmerie, REF IA04001199), bien que relativement large, ne dispose que de deux travées, de part et d’autre de la porte d’entrée centrale. Les quelques maisons de trois travées sont les bâtiments emblématiques du village : ainsi la prévôté (REF IA04001215) et le séminaire (REF IA04001194), lequel présente une façade ordonnancée, cas rarissime sinon unique à Senez.

La répartition des fonctions fait nettement ressortir la très large prédominance des maisons de type A3 (maison avec parties agricoles en parties basse et haute), comme le montre le tableau ci-dessous :

Type

A1

A2

A3

B

Nombre

6

0

31

5

% age

14,3

0

73,8

11,9

La forme remise et/ou étable et/ou écurie (éventuellement agrémentée d’un poulailler ou d’une étable à cochons) au premier niveau, surmontée du logis, lui-même surmonté d’un fenil ou d’un séchoir est un classique de l’architecture en milieu rural et s’impose comme le modèle dominant sur le territoire communal.

Dans le type A1 (maison avec partie agricole, commerciale ou artisanale en partie basse) il est complexe de déterminer la présence d’un commerce quand les enseignes ont disparu (souvent même dans les petits villages n’existaient-elles pas). À ce titre le bar-restaurant « Sommer » (parcelle E 104, REF IA04001197) constitue une exception remarquable. Par exemple la parcelle E 83 abritait une épicerie, la parcelle E 96 un café, la E 7 la poste. Rien ne permet de les distinguer aujourd’hui, sinon les témoignages oraux.

L’absence de maison de type A2 (maison avec partie agricole en partie haute) s’explique par l’importance des fonctions agricoles en milieu rural. La possession d’un animal voire de plusieurs (chèvre, cochon, poule, âne et plus rarement cheval), en plus des resserres et autres celliers, était très répandue. La partie haute de la maison servait de fenil et à Senez, où la prune était un facteur central de la vie économique, très souvent de séchoir. Il n’en reste presque plus trace aujourd’hui, suite aux aménagements des habitations, dans la mesure où la prune, ayant disparu, tout comme l’activité agricole dans son ensemble, ne constitue plus une ressource. Le séchoir n’avait dès lors plus d’utilité fonctionnelle.

Le type B (maisons sans partie agricole, commerciale ou artisanale) intervient à cinq reprises. Il est minoritaire dans un espace où l’économie traditionnelle reposait essentiellement sur les ressources agricoles et représente près de 90 % des cas de figures. Il concerne surtout les maisons de notables (parcelles E 93 et 94) ou abritant des fonctions officielles (le presbytère par exemple, parcelle E 128).

Le tableau typologique en fin de document montre qu’une majorité d’élévations sont irrégulières (famille A – portes et baies non alignées – : 31 occurrences, soit près des trois-quarts du total repéré). Dans cet ensemble, les maisons présentant une façade tellement irrégulière qu’il est impossible de préciser le champ typologique s’élèvent au tiers (10 cas) : les dénaturations expliquent en grande partie ce phénomène. On recense au sein des 31 façades mentionnées 10 cas à travée unique et 5 à deux travées, chacune de part et d’autre de la porte centrale, ce qui procure un équilibre d’ensemble. Une fois encore il convient d’insister sur le fait que les modifications architecturales rendent la lecture malaisée, notamment lorsqu’une façade résultant d’une fusion ou d’une scission parcellaire transforme irrémédiablement la donne initiale : c’est par exemple le cas, parmi d’autres, de la parcelle E 83. L’élévation côté Grand’Rue découle d’une division ancienne avec l’actuelle parcelle mitoyenne 82 (auparavant parcelle 28). La façade latérale a été remontée. Enfin, la façade principale n’existait pas en 1811, puisqu’un bâtiment était accolé à cette élévation. Pourtant, la configuration de l’ensemble permet son repérage parce qu’elle propose un état général remontant notamment à la première moitié du 20e siècle (pour l’épicerie), reflet des mutations du village.

4. Couverture

La forme à longs pans domine nettement, comme il apparaît sur le tableau ci-dessous :

Couverture

Longs pans

1 pan

1 pan + 1 pan

Croupe

Forme complexe

Occurrences

28

8

1

2

3*

% age

66,7

19

2,4

4,8

7,1

* parcelle 96 : un toit à trois versants

* parcelle 102 : réunion de différentes parcelles aux couvertures variées

Les couvertures modernes se rencontrent le plus fréquemment (30 cas, soit près des trois-quarts du total repéré), sous la forme de tuiles creuses posées sur du ciment-amiante. Ce dernier est directement utilisé à dix reprises. Cela témoigne des transformations apportées au bâti en termes de modifications d’élévation dans la seconde moitié du 20e siècle le plus souvent, voire très récemment. Restent 12 couvertures en tuiles creuses.

Le traitement des avant-toits fait intervenir la génoise dans 24 cas, mais il arrive que celle-ci ait été refaite récemment sans plus de fonction protectrice visant à éloigner les eaux de ruissellement de la façade (ainsi au village, parcelle 6 : la légère surélévation de la façade a dissocié la nouvelle couverture de celle de la parcelle 7, quand l’ancienne parcelle 10 a été scindée en deux. Ainsi encore à la Maurelière, parcelles D2 281, 283 et 284). On dénombre 4 maisons avec des chevrons saillants portant la couverture en guise d’avant-toit (B1 665, E 107, la même parcelle comportant deux maisons différentes avec deux couvertures dissociées ainsi que E 146). La génoise se répartit de la façon suivante : 7 cas de génoise à un rang, 15 à deux rangs, 2 à trois rangs. Le nombre de rangs de génoises servait autrefois à marquer l’importance et la richesse du propriétaire de la demeure ainsi décorée. L’ancien presbytère en compte ainsi trois. Mais cette « règle » soucieuse d’arborer un certain rang social n’a plus cours depuis longtemps et ne conserve qu’un aspect décoratif : l’ancien café et restaurant Sommer (parcelle 104, place du Coulet), par exemple, en possède également trois.

5. Décor

Il demeure quasi inexistant en dehors du chef-lieu. À Senez même il reste discret. Il est vrai que les nombreuses restaurations ont altéré cet aspect superficiel du bâti, au moins à l’extérieur. Les décors de façades sont rares : en dehors d’un enduit coloré traditionnellement pastel, les encadrements feints de couleur blanche interviennent à plusieurs reprises (parcelles mitoyennes 7, 8 et 9 au village qui renforcent l’idée d’une cohérence décorative sur un îlot, qui devait par conséquent être beaucoup plus étendue) si bien que ceux observables sur les façades rénovées, loin d’être fantaisistes, se rattachent effectivement à une caractéristique locale (qui d’ailleurs se retrouve souvent à Castellane et ailleurs, dans la zone basse-alpine). On remarque cependant qu’ils sont absents à la Maurelière tant sur les maisons restaurées que celles préservées.

Le chef-lieu, naturellement, offre des exemples plus soignées qu’ailleurs sur la commune, mais cela reste limité et modeste. Les bâtiments historiquement représentatifs du village (on laisse de côté le palais épiscopal qui fait l’objet d’une étude individuelle) sont les plus soignés, mais leur rénovation a bien souvent dénaturé leur aspect originel. Pour ne citer qu’une référence, certaines baies cintrées de l’ancien séminaire ont ainsi été bouchées et des repercements effectués (parcelle 76, REF IA04001194). On trouve toutefois deux exemples de chaînage d’angle harpés feints aux parcelles 96 et 104, sur la façade principale, reliés par un bandeau courant sous la corniche, de la même couleur blanche. L’appareillage factice est rehaussé par un liseré gris foncé dans le premier cas, par un liseré sang-de-bœuf dans le second, en harmonie avec l’enduit de couvrement rose ocré. En outre quelques encadrements de portes en pierre de taille témoignent d’un travail soigné (voir celui de l’ancienne gendarmerie, parcelle 94, sommé d’un entablement, REF IA04001199), et certaines huisseries, peu nombreuses, font état d’un travail soigné (par exemple pour la parcelle 82).

Les intérieurs restent peu décorés. Font exception, dans les demeures qui ont pu être visitées, les parcelles 93 et 94, qui présentent dans la cage d’escalier quelques consoles en plâtre, godronnées, destinées à recevoir une source de lumière. L’escalier rampe sur rampe et double noyau de la parcelle 93 est surtout remarquable. Datable du 17e siècle, avec une marche de départ en pierre, ses balustres en bois rampants composé chacun de deux balustres affrontés avec panse galbée en forme de poire reçoivent une main courante alternativement convexe et concave. Le badigeon de plâtre qui recouvre l’ensemble altère quelque peu la pureté de l’ensemble. À chaque palier, la main courante présente une surface plane et reçoit une boule en bois elle aussi recouverte de badigeon. Celle du rez-de-chaussée est en pierre de couleur rosée.

III. Typologie

A1 : Maison avec partie agricole, commerciale ou artisanale en partie basse (7 repérées, 3 sélectionnées)

A2 : Maison avec partie agricole en partie haute (0 repérée ; 0 sélectionnée)

A3 : Maison avec parties agricoles en parties basse et haute (30 repérées ; 5 sélectionnées)

B : Maison sans partie agricole, commerciale ou artisanale (5 repérées ; 2 sélectionnées)

10 maisons ont été sélectionnées sur la commune (dont 8 dans le village), soit 23,8 % du total repéré.

TABLEAU DES MAISONS REPÉRÉES :

(en gras et sur fond bleu, les 10 maisons faisant l’objet d’un dossier Mérimée)

Lieux-dits

Références cadastrales

Parties constituantes

Niveaux

Type de façade

Typologie

Village (le)

1811 E 10/1986 E 6

resserre

4

B2

B

Village (le)

1811 E 10/1986 E 7

étable, resserre,

fenil, pigeonnier

4

A2a

A3

Village (le)

1811 E 10,12 /1986 E 8

étable, remise, fenil

4

B2

A3

Village (le)

1811 E 10,11/1986 E 9

étable, remise

4

B3a

A1

Village (le)

1811 E 15/1986 E 10

étable, resserre,

poulailler, fenil

4

B2

A3

Village (le)

1811 E 16-18/1986 E 11

étable, resserre, fenil

4

A

A3

Village (le)

1811 E 148/1986 E 49

remise, porcherie, séchoir

1

A1

A3

Village (le)

1811 E 193/1986 E 76

classes

4

B3b

B

Village (le)

1811 E 28/1986 E 82

boulangerie, remise, fenil

3

A2b

A1

Village (le)

1811 E 28-29/1986 E 83

épicerie, resserre, fenil

3

A

A3

Village (le)

1811 E 45-47/1986 E 89

remise ?

3

A

A1

Village (le)

1811 E 48-51/1986 E 92

étable

3

A

A1

Village (le)

1811 E 46-48/1986 E 93

sans objet

4

A2b

B

Village (le)

1811 E 52/1986 E 94

sans objet

6

A2b

B

Village (le)

1811 E 52/1986 E 95

resserre, café, fenil

5

A1a

A3

Village (le)

1811 E 54/1986 E 96

café, étable, pigeonnier, fenil

3

A3a

A3

Village (le)

1811 E 55/1986 E 97

remise, fenil, séchoir ?

3

A2a ?2

A3

Village (le)

1811 E 56/1986 E 98

porcherie, resserre, fenil

4

B1

A3

Village (le)

1811 E 57/1986 E 98

étable, séchoir

3

A

A3

Village (le)

1811 E 59/1986 E 99

remise, fenil

3

A1a

A3

Village (le)

1811 E 60/1986 E 100

étable, remise, fenil,

séchoir à loggia

4

A2b

A3

Village (le)

1811 E 65-66,68,70/1986 E 102

boulangerie, fenil

3

A2a

A3

Village (le)

1811 E 73-75/1986 E 104,197

cave, bûcher, étable,

poulailler, fenil

3

B1

A1

Village (le)

1811 E 85/1986 E 107

étable, poulailler, fenil

3

A1a

A3

Village (le)

1811 E 80-83/1986 E 107

remise, porcherie, fenil

3

A3

A3

Village (le)

1986 E 112

autres

2

A4

B

Village (le)

1811 E 94/1986 E 115

étable, fenil

3

A1a

A3

Village (le)

1811 E 99/1986 E 124

cave, cellier, bûcher, fenil

4

A3b

A3

Village (le)

1811 E 105/1986 E 128

cave, écurie

3

B3b

A1

Village (le)

1811 E 61/1986 E 143

remise, fenil, séchoir à loggia

4

A5

A3

Village (le)

1811 E 69,71/1986 E 144

remise, fenil

3

A1a

A3

Village (le)

1986 E 146

étable, remise, fenil

3

A2b

A3

Boades

1811 B1 517,520 ?/1986 B1 665

étable, remise, fenil

3

A

A3

Maurelière (la)

1811 D2 249/1986 D2 263

étable, fenil

3

A1a

A3

Maurelière (la)

1811 D2 414/1986 D2 277

étable, fenil

3

A1a

A3

Maurelière (la)

1811 D2 412/1986 D2 279

étable, fenil

3

A1A

A3

Maurelière (la)

1811 D2 411/1986 D2 280

étable, fenil

3

A1A

A3

Maurelière (la)

1811 D2 410/1986 D2 281

étable, fenil

3

B1

A3

Maurelière (la)

1811 D2 409/1986 D2 282

étable

2

A1a

A1*

Maurelière (la)

1811 D2 408/1986 D2 283

étable, fenil

3

B1

A3

Maurelière (la)

1811 D2 407/1986 D2 284

étable, remise (?), fenil

3

B1

A3

Maurelière (la)

1811 D2 406/1986 D2 285

étable, remise, resserre, fenil

3

A

A3

1 très modifié : maison devenue entrepôt agricole

2 façade très remaniée

3 façade très remaniée (réunion de trois parcelles : l’entrée du logis ne se faisait pas de ce côté)

4 entrée sur une façade aveugle

5 façade complètement remaniée

* L’ancienne parcelle D2 409 désignait certainement un entrepôt agricole à l’origine. Il n’est d’ailleurs pas répertorié dans les tableaux d’expertise de la commune de Senez, mais c’est également le cas de l’ancienne parcelle 263 qui pourtant dispose d’un étage de logis avec cheminée et se rattache à la famille des maisons.

Les maisons repérées les plus anciennes datent du 17e siècle, mais elles ont été modifiées, parfois profondément. Le village a perdu une grande partie de sa surface bâtie ; pour autant la comparaison des cadastre napoléonien de 1811 et actuel montre très peu d'évolution entre le début du 19e siècle et aujourd'hui dans le bourg ancien. Le village s'est toutefois agrandi en périphérie, sur la colline des Clots, qui présente un lotissement pavillonnaire construit dans les années 1960 sur un modèle unique.

  • Période(s)
    • Principale : 17e siècle
    • Principale : 18e siècle
    • Principale : 19e siècle
    • Principale : 20e siècle

Les maisons sont des édifices mitoyens construits sur des parcelles relativement étroites. Il s'agit de blocs en hauteur sur trois ou quatre niveaux (près de 90 % des cas) où le type logis entre parties agricoles domine (près des trois quarts du corpus repéré). La majorité des maisons est traditionnellement construite avec de petits moellons de calcaire non équarris ; les compléments ponctuels que l’on peut rencontrer, grès (surtout au village), galet de l'’Asse voire tuf interviennent de façon aléatoire et non structurelle dans la maçonnerie : ils restent secondaires par rapport au matériau principal mis en œuvre. La maçonnerie reste fragile et reçoit la plupart du temps un enduit à pierres vues fait d’un mortier de gypse caractéristique de la zone et provenant du gisement proche du Gipas. Toutes les maisons repérées présentent des façades tournées vers la rue ou, si le bâti donne à la fois sur rue et sur place, de façon prioritaire sur la place en ce qui concerne l’entrée du logis, l’entrée sur rue étant réservée à l’étable d’une manière générale. Le décor est quasi inexistant en dehors du chef-lieu. À Senez même il s'avère discret. Il est vrai que les nombreuses restaurations ont altéré cet aspect superficiel du bâti, au moins à l’extérieur. Les décors de façades sont rares : en dehors d’un enduit coloré traditionnellement pastel, les encadrements feints de couleur blanche interviennent à plusieurs reprises. A quelques rares exceptions près les intérieurs restent également peu décorés.

  • Typologies
    A1 : maison avec partie agricole, artisanale ou commerciale en partie basse ; A2 : maison avec partie agricole en partie haute ; A3 : maison avec parties agricoles en parties basses et hautes ; B : maison sans partie agricole, artisanale ou commerciale
  • Toits
    tuile creuse, ciment amiante en couverture
  • Murs
    • calcaire
    • grès
    • enduit
  • Décompte des œuvres
    • bâti INSEE 109
    • repérées 42
    • étudiées 10

Documents d'archives

  • Arrondissement de Castellane. Enquête sur le nombre de maisons de l'arrondissement couvertes en chaume ou en bois, 6 avril 1922. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 2 Z 39.

Date d'enquête 2008 ; Date(s) de rédaction 2008
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Mosseron Maxence
Mosseron Maxence

Chercheur au Service régional de l'Inventaire de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur (2007-2022).

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