Dossier d’aire d’étude IA04000564 | Réalisé par ;
Bonan Aurélie (Rédacteur)
Bonan Aurélie

Chercheur Inventaire Région Sud, à partir de février 2013.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
  • inventaire topographique
présentation de la commune d'Angles
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

  • Aires d'études
    Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var
  • Adresse
    • Commune : Angles

Éléments historiques

Le territoire d'Angles faisait partie du diocèse de Senez et de la viguerie de Castellane.

Pour l'abbé Féraud, "Angles, en latin Anguli tire son nom de sa position au bout d'une vallée qui forme un angle" (Histoire, géographie et statistique du département des Basses-Alpes, Digne, 1861).

Les seigneurs des lieux les plus notables sont les seigneurs laïcs des Baux durant soixante dix ans (de 1308 à 1378) et la maison d'Agout de 1441 à 1724. Aucun document ne permet d'établir la seigneurie ecclésiastique de l'évêque de Senez, ni de l'abbé de Lérins. Toutefois, l'existence d'un prieuré, pourvu d'une église Sainte-Marie et dépendant de l'abbaye de Lérins, est attesté dès 1259 et a la charge des âmes du village d'Angles. Ce prieuré s'unit à celui de Vergons en 1454. Le toponyme de "Moustiers" (quartier de l'église paroissiale) témoigne encore de l'emprise médiévale de l'abbaye de Lérins mais sans droits seigneuriaux afférents.

Un document du Syndicat d'Initiative de Saint-André-les-Alpes, rédigé en 1974, citant un ouvrage de H. Baudrillart (Les populations agricoles de la France), relate qu'"au XVIIe siècle, ses consuls s'étaient inquiétés de pourvoir le village d'une école. Grâce à un ingénieux expédient, en 1776 l'enseignement devint permanent, le maître d'école d'alors s'était engagé, moyennant une redevance annuelle de 200 livres, de tenir classe ouverte toute l'année et de se transformer en barbier communal les jours de vacances".

Le plus vieux recensement date de 1278 et indique deux maisons nobles, 25 maisons roturières pour un total de 25 hommes aptes à porter les armes. En 1315, on compte 10 feux de queste, soit une population totale que l'on peut estimer à environ 55 habitants. En 1471, il y a 10 foyers imposables. En 1698, on compte 40 maisons habitées par 40 familles. Le 18e siècle est une période d'essor pour le village puisqu'en 1728, se sont 60 maisons qui sont habitées par 60 familles. En 1765, 73 maisons abritent une population totale de 312 habitants (d'après E. Baratier, la démographie provençale du 13e au 16e siècle, avec chiffre de comparaison pour le 18e siècle, Paris, SEVPEN, 1961).

Au 19e siècle, le maximum démographique est atteint en 1831 avec une population de 347 habitants. Depuis, la commune n'a cessé de perdre des habitants (180 habitants en 1881, 60 en 1931, 55 en 1962). Il faut cependant noter que depuis les années 1980, la population tend à se stabiliser, le recensement de 1982 faisant état de 65 habitants, celui de 1999 de 67 habitants (Archives Départementales 04, 6 M 192 ; recensement 1820-1936 ; données INSEE).

Les habitants trouvent régulièrement des fragments de tegulae vers les Bastides, au lieu-dit Les Perruches, dans la parcelle 1983 A3 262.

Géographie

Localisation

Paysage de la commune depuis le Moustier.Paysage de la commune depuis le Moustier.Situé dans le canton de Saint-André-les-Alpes, le territoire communal correspond à la vallée du Torrent d'Angles, affluent du Verdon, et à son bassin versant. Il est limitrophe au nord de la commune de Saint-André-les-Alpes, à l'est, il est limité par la Crête des Serres (1778 mètres) (limite avec la commune d'Allons), au sud par le Ravin de la Combe Garantière et le Ravin de Serresc (limite avec la commune de Vergons) et à l'ouest par la Barre de Pidanoux (1237 mètres) (limite avec la commune de Saint-Julien-du-Verdon).

L'altitude minimale est de 884 mètres au pont sur la Baie d'Angles. L'altitude maximale est de 1778 mètres au sommet de la Crête des Serres.

Le sous-sol est calcaire et quelques versants marneux sont fortement indentés par des ravins. Le Torrent d'Angles draine de nombreux ravins avec des ruisseaux à écoulement temporaire (orages et fonte des neiges) et quelques ruisseaux permanents : Ravin des Bastides, Ravin de Seresc…

Le fond de la vallée et la partie basses des versants à l'adret sont exploités (champs et prés). Le paysage agricole est bocager avec une présence notable de haies vives de haute futaie. Les versants sont couverts d'une pinède.

La construction du barrage hydroélectrique de Castillon-Demandolx a ennoyé une partie du territoire communal créant l'actuelle Baie d'Angles.

Carte de Cassini et cadastres

La Carte de Cassini localise une chapelle Saint-Jean (aujourd'hui disparue) sur une colline sur laquelle se trouve maintenant un oratoire (actuel lieu-dit Combe Lambert). Ce site pourrait correspondre à un castrum. Ce document signale également un groupe de bâtiments, nommé "granges", au lieu-dit les Bastides. Enfin, un moulin est localisé immédiatement en aval de la confluence du Ravin des Bastides et du Torrent d'Angles.

Le plan cadastral dit "napoléonien" date de 1838. Il a été comparé au cadastre actuel, révisé pour 1965 et mis à jour pour 1982. A noter : la présence sur le cadastre de 1838 du toponyme Les Aires, disparu aujourd'hui, et situé en contre-haut du chemin d'Angles aux Bastides ; la modification du toponyme La Bourgade, notée La Bourgea en 1838.

Réseau viaire

Pont d'Angles et entrée du tunnel.Pont d'Angles et entrée du tunnel.La Carte de Cassini montre que l'ancien chemin de Saint-André à Annot, via Vergons, passait par Angles. Ce tracé existe toujours, il correspond aux voies communales 01 (du village à Vergons) et 02 (du village aux Bastides et Méouilles).

La Départementale 33 relie le village d'Allons à la Nationale 202.

La Nationale 202 (de Digne à Nice) traverse le territoire communal sur un kilomètre, en rive gauche du Verdon. Sur cette courte distance, elle franchit deux ponts et deux tunnels.

Organisation du bâti

L'habitat est regroupé dans les deux quartiers du village : la Bourgade et le Moustier, ainsi que dans les quelques fermes isolées des Bastides. On trouve quelques cabanon et entrepôts agricoles dispersés.

L'école mixte est située au lieu-dit Les Jardins, elle a été achevée en 1905.

Un colombier isolé est situé à quelques centaines de mètres en contre-haut du Moustier.

Une chapelle dédiée à Notre-Dame se trouve à la sortie du village, sur le voie communale 02, menant du Moustier vers les Bastides.

Entre le Moustier et la Bourgade, on trouve quelques constructions pavillonnaires, ainsi qu'à la sortie du village en direction du lac de Castillon.

Economie rurale

Anciennement voué à une économie agricole de polyculture vivrière et de petit élevage (l'abbé Féraud ne signale qu'"un sol peu productif"), le territoire d’Angles est, en 2006, mis en valeur par une unique exploitation agricole. Il s'agit d'un élevage ovin avec pâtures, prés de fauche et champs cultivés en céréales. Les bâtiments d'élevage, de type hangar, sont situés sur le chemin d'Angles à Vergons.

En 1259, le village d'Angles est mentionné pour la première fois dans une bulle pontificale énumérant les possessions de l'abbaye de Lérins : un prieuré-cure dont l'église a pour vocable Sainte-Marie y est situé.

Angles faisait partie du diocèse de Senez et de la viguerie de Castellane. Une seigneurie laïque est confirmée en 1308 : les seigneurs de Roquevaire et de Baux, vassaux des comtes de Provence, se partagent les droits seigneuriaux. A partir de 1441, la seigneurie appartient en partie puis en totalité à la maison des Agout jusqu'en 1724.

Le plus vieux recensement date de 1278 et indique un total de 25 hommes aptes à porter les armes.

Le maximum démographique est atteint en 1831 avec une population de 347 habitants ; depuis, la commune n'a cessé de perdre des habitants (180 habitants en 1881, 60 en 1931, 55 en 1962). Il faut cependant noter que depuis les années 1980, la population tend à se stabiliser, le recensement de 1982 faisant état de 65 habitants, celui de 1999 de 67 habitants.

Situé dans le canton de Saint-André-les-Alpes, le territoire communal correspond à la vallée du Torrent d'Angles, affluent du Verdon, et à son bassin versant. L'altitude minimale est de 884 mètres au pont sur la Baie d'Angles ; l'altitude maximale est de 1778 mètres au sommet de la Crête des Serres. Le fond de la vallée et la partie basse des versants à l'adret sont exploités (champs et prés) ; le paysage agricole est bocager avec une présence notable de haies vives de haute futaie ; aux Bastides, quelques terrasses en pierre sèche sont aménagées et parfois datées ; les versants sont couverts d'une pinède. La construction du barrage hydroélectrique de Castillon-Demandolx a ennoyé une partie du territoire communal créant l'actuelle Baie d'Angles. L'habitat est regroupé dans les deux quartiers du village, la Bourgade et le Moustier, ainsi que dans les quelques fermes isolées des Bastides. On trouve quelques cabanons et entrepôts agricoles dispersés. Anciennement voué à une économie agricole de polyculture vivrière et de petit élevage, le territoire d'Angles est, en 2006, mis en valeur par une unique exploitation agricole ; il s'agit d'un élevage ovin avec pâtures, prés de fauche et champs cultivés en céréales ; les bâtiments d'élevage, de type hangar, sont situés sur le chemin d'Angles à Vergons.

Bibliographie

  • ACHARD, Claude-François. Description historique, géographique et topographique des villes, bourgs, villages et hameaux de la Provence ancienne et moderne, du Comté-Venaissin, de la principauté d'Orange, du comté de Nice etc. Aix-en-Provence : Pierre-Joseph Calmen, 1788, 2 vol.

    I, 213-214
  • BARTHELEMY, L. Inventaire chronologique et analytique des chartes de la maison des Baux. - Marseille : typographie et lithographie Barthélémy-Feissat père et fils, 1882.

    Charte n°910
  • BARATIER, Edouard. La démographie provençale du XIIIe au XVIe siècle. Paris : S.E.V.P.E.N. , 1961, 255 p.

    p.156-157
  • FERAUD, Jean-Joseph-Maxime. Histoire, géographie et statistique du département des Basses-Alpes. Digne : Vial, 1861, 744 p.

    p.483-484
  • ISNARD, Marie Zéphirin. Etat documentaire et féodal de la Haute-Provence. Digne : imprimerie Vial, 1913, 496 p.

    p.14-15
  • MORIS, Henri, BLANC, Edmond. Cartulaire de l'abbaye de Lérins. Paris : H. Champion, 1883, 2 vol.

    p.4, p.164
Date d'enquête 2006 ; Date(s) de rédaction 2006
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Bonan Aurélie
Bonan Aurélie

Chercheur Inventaire Région Sud, à partir de février 2013.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.