Dossier collectif IA04000248 | Réalisé par
  • inventaire topographique
entrepôts agricoles, cabanes (cabanes d'alpage, cabanes pastorales, cabanes forestières), bergeries
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    entrepôt agricole, cabane
  • Aires d'études
    Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var
  • Adresse
    • Commune : Allos

Les sources écrites concernant ces édifices étant difficiles à exploiter, il est impossible de dater avec précision les bâtiments conservés aujourd'hui. Il est cependant probable qu'ils ne remontent guère au-delà du début du 19e siècle, en leur état actuel. On peut cependant supposer que des abris et des bâtiments agricoles existent sur le territoire d'Allos depuis plusieurs siècles, puisque les uns et les autres sont liés à l'agropastoralisme et à l'exploitation des prés de fauches, activités attestées dans la haute vallée du Verdon depuis au moins le Moyen-Age. La première source datée consultée est un cadastre antérieur à 1743 : 6 cabanes sont mentionnées (2 à la Perrière, une aux Traverses, une à la Serre de Graille, une aux Saignes et une aux Meyriès). La carte de Cassini quant à elle (milieu 18e siècle), fait apparaitre quatre des édifices repérés sur le terrain (cabanes de la Chaup, Sestrière, Valplane, les Plaines). Il est cependant probable que ce document ne mentionne pas toutes les cabanes existant à cette époque. De nos jours encore, il est très difficile d'en faire une liste exhaustive fiable. Le cadastre de 1825, quant à lui, signale quatorze cabanes ou bâtiment-cabane, cinq bergeries, bergerie-cabane ou bergerie et parc et trente-huit bâtiments ruraux. Ceux-ci, clairement distingués des maisons, sont sans doute des entrepôts agricoles situés soit dans des écarts, soit isolés dans les alpages (et dans ce cas appelés cabanes dans les textes). Les abris construits dans les zones d'altitude étaient liés à l'exploitation des prés de fauche. Ils appartenaient à des fermes implantées dans des écarts et servaient durant la saison des travaux des champs, à engranger le foin ou à soigner les bêtes malades montées à l'alpage une fois par an (au printemps). Les paysans pouvaient faire l'aller-retour de la ferme à la cabane dans la journée. C'est le cas, par exemple, pour la cabane de Valigeonne (Varijoune en 1825) qui appartenait à la famille Blanc, propriétaire au Brec-Haut. Celle de Valminette fonctionnait certainement avec une ferme du Prémin (famille Gay). Les petits bâtiments des Plans, à l'entrée du village, jouent le même rôle d'entrepôt agricole pour les fermes du village. Les cabanes pastorales sont quant à elles liées à l'agropastoralisme local. Le cadastre de 1825 signale la bergerie-cabane du Vallon (actuel Vallonet ?), les bergeries-parc du Pich, de Talon et de Valplane et une seconde bergerie à Valplane. Toutes ces bergeries, sauf celle du Vallonet, appartiennent à un certain Boyer qui, par ailleurs, possède la cabane du Laus et une cabane d'alpage au Vallonet. Il est d'ailleurs intéressant de noter que cette personne n'habite pas la commune. De même que le propriétaire de la bergerie du Vallonet n'habite pas la commune et possède des bâtiments ruraux aux Cottes et Meiriès, et à la Montagne du Tapi. Les cabanes pastorales étaient aménagées sommairement (paillasse dans un recoin, évacuation de la fumée par un trou dans la maçonnerie, mobilier minimum : chaise, table). Les cabanes forestières sont beaucoup plus récentes et correspondent à la période d'exploitation forestière du début du 20e siècle. A l'heure actuelle, certaines cabanes d'alpage sont utilisées comme cabanes pastorales (cabane de l'Herbe Blanche).

  • Période(s)
    • Principale : 18e siècle
    • Principale : 19e siècle

Ces édifices sont toujours isolés et la plupart du temps difficiles d'accès, à plusieurs heures de marche d'un lieu accessible par un véhicule motorisé. Ils sont construits dans le fond de vallée (aux Plan-Est, Plan-Ouest, Plan-Nord) ou dans les prés de fauche en altitude, à une ou deux heures de marche de l'écart le plus proche ou encore plus haut en altitude, dans les prairies pastorales. Il s'agit de petits édifices en moellons de calcaire grossièrement appareillés sans chaîne en pierre de taille. Les enduits lorsqu'ils existent sont des enduits récents au ciment. Les toits à un ou deux pans sont couverts en matériau moderne. La tôle a remplacé la plupart du temps les bardeaux traditionnels. Il est difficile de distinguer les différents usages de ces petits édifices uniquement par la forme des bâtiments. En effet, ils ont la même apparence. Il s'agit de petites constructions qui s'élèvent sur un ou deux niveaux : un rez-de-chaussée servant de grange et/ou d'abri à l'homme, surmonté d'un comble servant de fenil. Le premier niveau ouvre sur l'extérieur par une porte charretière lorsqu'il sert à engranger la récolte, ou par une porte piétonne lorsqu'il sert d'abri ou de stockage du matériel. Un jour étroit permet de ventiler le comble. Dans les alpages, un coin de l'espace intérieur peut être aménagé pour passer la nuit. Certaines cabanes pastorales étaient complétées par un enclos, peu perceptible aujourd'hui, mais visible sur le cadastre napoléonien (cabane des Plaines). Les cabanes forestières quant à elles sont d'un type un peu particulier : le matériau de construction majoritaire en est le bois. L'usage de certaines cabanes n'a pas pu être déterminé. Les enquêtes du Parc National du Mercantour, section Haut-Verdon et le dépouillement des matrices du cadastre napoléonien ont servi de base à l'établissement de la typologie des cabanes d'Allos.

  • Typologies
    remise agricole : édifice sur deux niveaux servant à engranger la récolte, situé plutôt en plaine ; remise agricole dite cabane d'alpage : édifice sur deux niveaux servant à engranger la récolte des prés de fauche, situé en altitude (appelé cabane dans les sources) ; cabane pastorale dite cabane d'estive : édifice sommairement aménagé permettant d'abriter le berger pendant la période d'estive ; cabane forestière : cabane liée à l'exploitation forestière
  • Toits
    bardeau, métal en couverture
  • Murs
    • calcaire
    • bois
    • moellon sans chaîne en pierre de taille
  • Décompte des œuvres
    • repérés 20
    • étudiés 6

Documents d'archives

  • 1826

    Liste des propriétaires d'Allos. Mention des cabanes et bâtiments ruraux.
Date d'enquête 2003 ; Date(s) de rédaction 2005
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général