Dossier d’œuvre architecture IA00128096 | Réalisé par
  • inventaire topographique
Château Fort, église dite chapelle de Pénitents Notre-Dame-de-Pitié
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Conseil général des Alpes-Maritimes

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Coursegoules
  • Commune Coursegoules
  • Lieu-dit la Ville
  • Adresse Ville
  • Cadastre 1841 B 664  ; 1981 B 549
  • Dénominations
    château fort, chapelle
  • Genre
    de pénitents
  • Vocables
    Notre-Dame-de-Pitié
  • Parties constituantes non étudiées
    horloge publique

I.Historique

La première mention du "castrum" de Coursegoules date de vers 12325 . Ce château succède vraisemblablement à une première forteresse dressée sur un site différent. L'emplacement actuel a dû être choisi dans le premier tiers du XIIIe siècle, entre 1224 et 1231, lors des luttes opposant la noblesse locale au Comte de Provence et à son capitaine, Romée de Villeneuve. Après les combats, en 1233, ce dernier reçoit, par échange, une partie de Coursegoules de l'évêque de Vence, sur les terres de qui il avait peut-être bâti la forteresse. Par la suite le château et le fief restent entre les mains des Villeneuve de la branche de Vence au moins jusqu'en 1620, date à laquelle Coursegoules devient une ville royale ; cependant, ils sont encore mentionnés comme seigneurs de Coursegoules en 1642. Au cours de cette longue période, vers la fin du XIVe siècle, un logis a été construit ; c'est le seul élément partiellement conservé du château. Il devait présenter un volume proche du volume actuel. Il a été légèrement modifié, vers la fin du XVe siècle, pour le rendre plus habitable : abandon des meurtrières, percement de jours rectangulaires, mise en place et probablement percement d'une nouvelle porte, peut-être à l'emplacement où est aujourd'hui accolée la tour de l'horloge. Par la suite le château, en tant que tel, n'a plus dû être retouché et l'importante portion d'enceinte, conservée dans le secteur nord et nord-est de la cour et que l'on peut attribuer aux Guerres de Religion, correspond davantage à une réfection de l'enceinte du village qu'à une modernisation de la défense du château.

Dépendant directement de la couronne aussi tard après le Moyen Age, soit dès 1620 ou un peu après 1642, le château devient inutile. Le bâtiment principal, le logis, est alors transformé en chapelle de Pénitents. Cette nouvelle destination du bâtiment survient probablement en 1677, date portée sur la chaîne d'angle ouest, au plus tard en 1683, date de la première mention de la chapelle. Une autre visite pastorale, en 1705, nous apprend que la confrérie est sous le titre de Notre-Dame de Pitié. Il est intéressant de noter que, dans cette même visite, on considère la chapelle comme étant "hors du lieu". La chapelle a été transformée en salle polyvalente dans la seconde moitié du XXe siècle. L'horloge publique est placée dans une tour, accolée dans la seconde moitié du XIXe siècle.

II. Situation

Le château de Coursegoules, devenu par la suite chapelle des Pénitents, est placé en bordure occidentale de la plate-forme qui couronne le site du village. Il s'agit d'un édifice de plan rectangulaire auquel est accolé une tour d'horloge, contre l'extrémité sud de l'élévation orientale.

III. L'élévation orientale

L'élévation orientale du bâtiment est assise sur le socle rocheux, taillé ; celui-ci est en partie visible. Elle présente, sur presque toute sa hauteur, des assises de pierres à face travaillée au marteau. A mi-hauteur de l'élévation, ces assises sont interrompues par une série d'au moins huit meurtrières, autrefois régulièrement percées. Leurs fentes sont hautes environ de 1,25 m, large de 4 à 5 cm vers le haut et de 6 à 7 centimètres vers le bas et espacées de 1,50 à 1,70 m ; la base des fentes est à environ 3 mètres au-dessus du sol actuel. Par la suite, ces meurtrières ont été perturbées par le percement de trois jours. Elles étaient alors périmées puisque chacun des jours a rendu une meurtrière inutilisable. Les jours sont petits. Au nu du mur ils forment un rectangle d'environ 1 m de haut et 0,60 m de large. Mais un petit ébrasement extérieur (presque assimilable à un large chanfrein) réduit ces dimensions à 0,70 mètre et 0,40 mètre. Les ébrasements sont taillés dans l'appui, qui est monolithe, et dans le linteau de couvrement des jours. Plus tard encore, on a percé dans le haut du mur deux fenêtres hautes et étroites, à double ébrasement et à couvrement légèrement surbaissé. La partie méridionale de l'élévation orientale est cachée par la tour de l'horloge. Cette dernière a sa base en grand appareil ; elle est couverte d'une terrasse supportant un campanile en ferronnerie.

IV. L'élévation méridionale

L'élévation méridionale est plus hétérogène. Une zone (le tiers central de la moitié orientale) montre des assises de pierres à face éclatée au marteau, mêlées de quelques remplois de pierres à face sommairement dressée à l'aiguille. Le tout est chaîné de pierres dressées à l'aiguille avec réserve au ciseau. Le reste du parement extérieur de l'élévation est en blocage.Dans l'axe de cette façade sont superposées une porte, une niche et une fenêtre. La porte, qui est percée en bordure mais à l'extérieur de la zone en assises, présente un encadrement chanfreiné dont le couvrement a été remplacé récemment. Les piédroits ont un aspect très proche des autres encadrements de portes chanfreinés que l'on peut voir dans l'agglomération, à ceci près que le congé, au bas du chanfrein, est décoré. Le fait que le linteau primitif de cette porte - qui était certainement décoré en accolade - n'ait pas été conservé indique probablement que les piédroits chanfreinés sont ici en remploi.L'angle ouest de cette élévation comporte une pierre portant l'inscription : D[?]OI - 1677 / H.S.P

Cet angle est assis sur le rocher visible, taillé presque à la verticale.

Château fort fondé au 13e siècle, reconstruit au 14e siècle et restauré au 15e siècle ; la date 1677 portée sur la chaîne d'angle ouest correspond peut-être à la transformation en chapelle de pénitents ; horloge publique placée dans une tour accolée dans la 2e moitié du 19e siècle ; la chapelle a été transformée en salle polyvalente dans la 2e moitié du 20e siècle.

La tour de l'horloge à sa base en grand appareil, elle est couverte d'une terrasse supportant un campanile en ferronnerie.

  • Murs
    • calcaire
    • moellon
    • grand appareil
  • Toits
    tuile creuse
  • Plans
    plan allongé
  • Étages
    1 vaisseau
  • Couvrements
    • voûte en berceau
  • Couvertures
    • terrasse
    • toit à longs pans
    • pignon couvert
  • État de conservation
    restauré
  • Statut de la propriété
    propriété publique

Documents d'archives

  • Procès-verbal de visite pastorale de la paroisse de Coursegoules, 1683. Archives départementales des Alpes-Maritimes, Nice : G 1248.

    Première mention de la chapelle des Pénitents.
  • Procès-verbal de visite pastorale de la paroisse de Coursegoules, 1705. Archives départementales des Alpes-Maritimes, Nice : G 1253.

    "Chapelle des Pénitents, hors du lieu, au nord, porte au sud". Confrérie sous le titre de Notre-Dame de Pitié.

Bibliographie

  • BENOIT, Fernand. Recueil des actes des comtes de Provence appartenant à la maison de Barcelone, Alphonse II et Raimond Bérenger V (1196-1245). Collection de textes pour servir à l'histoire de Provence. Monaco : Imprimerie de Monace ; Paris : A. Picard, 1925, 2 tomes, CCLXIX, 496 p.

    Mention du « castrum de Corsigolis » dans les statuts du baillage de Fréjus le 12 octobre 1235.
  • BOUCHE, Honoré. La chorographie ou description de Provence et l'histoire chronologique du mesme pays. Aix : Charles David imprimeur du Roy, 1664, 2 tomes et 2 fasc. de suppl. reliés en 2 vol.

    Mention d’un « castrum » en 1232, p. 286.
  • POTEUR, Jean-Claude. Archéologie et sociologie des châteaux de Provence Orientale au Moyen Age, diplôme de l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, 1981, 3 vol. dactylographiés.

  • JUIGNE DE LASSIGNY, E. de. Histoire de la maison de Villeneuve en Provence. 3 vol., Lyon, 1900-1909.

    Le « castrum » est mentionné en 1250 dans le testament de Romée de Villeneuve, en 1322, en 1339, en 1386, en 1434, en 1484, en 1519. P. 11, 43, 48, 96, 137, 143 et 177.

Documents figurés

  • Plan cadastral de la commune de Coursegoules, 1841. / Dessin à l’encre sur papier, par Me Justinien Vidal, 1834. Échelle 1/1000e. Archives départementales des Alpes-Maritimes, Nice :  25FI 050/1/B4.

    Section B, Site de la Faye et de la Ville, 4ème feuille, parcelle 664.
  • [Vue d’ensemble de la façade principale de la chapelle des Pénitents, autrefois le château]. / Carte postale en couleur, Editions CIM (Combier Imprimeur à Mâcon), entre 1920 et 1984. Collection particulière.

Date d'enquête 1993 ; Date(s) de rédaction 1995
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
(c) Conseil général des Alpes-Maritimes
Articulation des dossiers