Dossier d’œuvre architecture IA06000058 | Réalisé par
Truttmann Philippe
Truttmann Philippe

Lieutenant-colonel du génie, docteur en histoire. Chargé de cours à l'École supérieure du génie de Versailles, Yvelines.

Expert en architecture militaire auprès de l'Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France. Réalise de 1986 à 1996 l’étude de l’architecture militaire (16e-20e siècles) de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur : départements des Hautes-Alpes, des Alpes-de-Haute-Provence, partie des Alpes-Maritimes, ensemble des îles d’Hyères dans le Var.

Principales publications : La Muraille de France ou la ligne Maginot (1988)

Les derniers châteaux-forts, les prolongements de la fortification médiévale en France, 1634-1914 (1993)

La barrière de fer, l'architecture des forts du général Séré de Rivières, 1872-1914 (2000)

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  • enquête thématique régionale, architecture militaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur
ouvrage mixte dit ouvrage de la Madeleine, dit ouvrage de Rimplas, secteur fortifié des Alpes-Maritimes
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Alpes-Maritimes - Saint-Sauveur-sur-Tinée
  • Commune Rimplas
  • Lieu-dit Fort de Rimplas
  • Cadastre B 1131
  • Dénominations
    ouvrage mixte
  • Appellations
    ouvrage de la Madeleine, ouvrage de Rimplas, du secteur fortifié des Alpes-Maritimes
  • Dossier dont ce dossier est partie constituante
  • Parties constituantes non étudiées
    bloc, souterrain, édifice logistique, casemate

Intérêt stratégique

Définition: ouvrage mixte type C.O.R.F. de première importance.

Pas d'ouvrage préexistant. Site occupé antérieurement par une petite chapelle rurale dédiée à la Madeleine, d'où la dénomination, à l'origine, de « l'ouvrage de la Madeleine de Rimplas ». La chapelle a été rasée entre 1937 et 1940 pour supprimer un point de repère utile à l'artillerie italienne.

Après le rattachement du comté de Nice à la France, en 1860, et en fonction de la délimitation du tracé de la frontière franco-italienne resté en vigueur jusqu'en 1947, les différentes études d'organisation défensive de cette région avaient conclu que la Tinée, descendant nord-sud des pentes du col de Restefond, constituait un couloir de pénétration menant à Nice et permettant de couper la liaison Nice-France par la côte ou la vallée du Var.

Si aucun travail n'avait été réalisé avant 1870, c'est sur la base de ces reconnaissances exécutées à l'époque par le général Frossard, que fut réalisée, à partir de 1879, l'organisation fortifiée dirigée par le « Comité de défense », dont l'animateur fut le général du génie Seré de Rivières jusqu'en 1880.

A l'époque, on se contenta de couvrir Nice face à l'est et au nord par une chaîne de forts détachés, puis d'en protéger l'accès, par l'ouest, par une position de barrage constituée par les deux « chiuses » de Saint-Jean-la-Rivière, sur la Vésubie, et Bauma Negra sur la Tinée, cette dernière protégée par la position du Picciarvet. Ces ouvrages, dits « d'interdiction» se situant très en arrière, et fermant les gorges des deux rivières tout près de leur confluent avec le Var.

Peu après, devant la tension politique croissante avec l'Italie, on fut contraint de former une véritable armée des Alpes et d'organiser en conséquence son futur théâtre d'opérations. C'est ainsi qu'on en vint à s'assurer, plus en construisant des routes d'accès et des casernements de montagne que des ouvrages fortifiés, la possession du massif du Tournairet, place d'armes de manœuvre entre Tinée et Vésubie, et celle du massif de l'Authion (amorcée dès 1881) commandant l'espace entre Vésubie et Roya, qu'avaient mis en valeur les opérations de 1793.

Les choses se tassèrent peu à peu au fur et à mesure de la détente politique avec l'Italie, qui, restant neutre en 1914, finit par se ranger à nos côtés en 1915.

A la fin de la guerre, notre voisin, déçu par la pauvreté des résultats acquis par rapport aux promesses qui lui avaient été faites, en conçut rancœur et animosité contre ses alliés, et en particulier la France. L'ampleur des pertes et la situation économique amenèrent assez vite le basculement du pays dans le fascisme, et l'accession au pouvoir de Mussolini en 1922.

Très vite, le dictateur se livre à toutes sortes de manifestations revendicatives théâtrales, destinées à soulever l'opinion publique et émet la prétention de récupérer Nice et la Savoie.

En France, on avait dès 1918 entrepris de réfléchir à la réorganisation du système de défense des frontières, en fonction de l'évolution technique de l'armement et du nouveau tracé issu, dans le Nord-Est, du traité de Versailles. Après de longues discussions stériles entre partisans de solutions contradictoires, l'affaire avait été confiée, en 1925, à une «Commission de défense des frontières» (la C.D.F.) présidée par le général Guillaumat, qui déposait, le 6 novembre 1926, un remarquable rapport d'ensemble, véritable charte de ce qu'on appellera plus tard la ligne Maginot. Ce document laissait, volontairement, la frontière des Alpes dans le flou, compte tenu de son urgence moindre et de la poursuite des études s'y rapportant.

Mais devant l'attitude agressive de Mussolini, le gouvernement français décidait de répliquer en 1927 : on réactiva une partie des anciennes organisations d'avant 1914 et surtout on mit au point un « programme réduit de défense de Nice» destiné à mettre la métropole à l'abri d'un coup de main.

Ce programme consistait à améliorer, à l'est, les forts du Barbonnet et du mont Agel maîtrisant respectivement la trouée de la Bévéra et la route littorale, et à verrouiller, face au nord, la Tinée et la Vésubie, principales avenues menant à Nice, par des ouvrages neufs à créer à Rimplas et à Flaut.

En fait, et en toute logique, ce «programme réduit» devait constituer l'amorce d'un « programme d'ensemble », exposé dans le second rapport 25/FA de la CDF du 12 février 1929 et à la première tranche duquel la loi «Maginot» du 14 janvier 1930 consacrait 204 millions de crédits, portés peu après à 362 millions.

Versant nord-ouest vu du sud-ouest. Au premier plan, escarpement et bloc 4 (casemate "Tinée"). Plus loin, le village. Au fond, crête de l'ancienne frontière.Versant nord-ouest vu du sud-ouest. Au premier plan, escarpement et bloc 4 (casemate "Tinée"). Plus loin, le village. Au fond, crête de l'ancienne frontière.

C'est donc dans le cadre du « programme réduit » qu'est décidée, en 1927, la construction de l'ouvrage de Rimplas, en avant-première de la ligne Maginot, et parallèlement à celle de Rochonvilliers et du Hackenberg, eux-mêmes piliers des futures « régions fortifiées» du Nord-Est. A ce titre, et à celui de l'adaptation à un site très particulier, Rimplas fait figure d'échantillon, voire de prototype d'un système fortifié, dont les formes techniques sont à inventer de toutes pièces.

Pour barrer la Tinée non loin de la frontière, et nettement en avant des anciennes positions de 1880, le site, reconnu le 3 septembre 1927 par les généraux Mittelhauser (qui commandera l'armée des Alpes de 1931 à 38), Becq et Saramito, apparaît comme évident : il s'agit d'un éperon pyramidal, à demi détaché de la crête de Ballour (1905 m) et dominant de 600 m le confluent de la Tinée et du Valdeblore. De la plateforme sommitale, on peut prendre d'enfilade la Tinée en amont au nord-nord-ouest et le Valdeblore à l'est. De la sorte, on maîtrise à la fois la pénétrante, et la seule rocade reliant d'ouest en est Tinée et Vésubie. Cette dernière, dominée à courte distance par la crête frontière, est inutilisable par la défense en tant que telle en cas de guerre, mais elle constitue le fossé bordant le pied des crêtes septentrionales du massif du Tournairet, qu'occuperont, plus tard, les ouvrages intermédiaires de la future position de résistance (Serena, Caire Gros et col du Fort).

Pour interdire les deux itinéraires routiers des vallées, il conviendra de compléter le futur ouvrage au nord-ouest (Tinée) 600 m plus bas par le barrage de route de Fressinéa et, à l'est (Valdeblore) 200 m plus bas, par celui de Valdeblore, dont Rimplas sera l'élément de protection et de surveillance. Cette trilogie est confirmée par décision du 29 décembre 1927.

Entre temps est créée, le 30 septembre 1927, la « Commission d'organisation des régions fortifiées » (ou C.O.R.F.) présidée par l'inspecteur général du génie, organe collégial d'exécution qui va être le maître-d'oeuvre de la fortification nouvelle. La compétence de la C.O.R.F. est étendue à la frontière du Sud-Est par décret du 28 mars 1928.

Projets et chronologie des travaux

Le premier avant-projet de l'ouvrage de Rimplas (avant-projet établi par le capitaine Ricci, sous la direction du commandant Combarnous, chef du génie), élaboré par la direction des travaux de fortification de Nice (lieutenant-colonel André) est adressé le 28 janvier 1928 à Paris sur les bases suivantes :

- 2 canons de 75/97 face à l'est

- 2 canons de 75 de montagne face au nord-ouest

- 2 groupes de mitrailleuses battant les routes et sentiers environnants

- 2 mortiers Stokes de 81 mm extérieurs pour battre, en tir vertical, les fonds de vallée

- 1 projecteur - des moyens de transmissions (radio et optique) - 2 observatoires.

Tous organes sous casemates greffées sur des galeries sous un minimum de 8 m de roc (à l'épreuve du 280 mm) avec, à l'arrière, deux entrées - dont une pour un téléphérique. L'armement requiert une garnison minimale de 68 hommes, dont 23 de sûreté, en temps de paix.

L'ouvrage sera protégé par un obstacle périphérique constitué par une escarpe taillée dans le roc.

Après examen, le projet, remanié, revient le 3 mai 1928 : l'exécution doit commencer au plus tôt. Bien que le financement du programme général n'ait été assuré que par la loi du 14 janvier 1930, la C.O.R.F. dispose déjà d'allocations anticipées (5 millions 1926 reportés à 1927, 49, 2 millions dotés en 1927 dont 34 reportés à 1928,41 MF puis 15 au titre de la loi du 19 décembre 1926). Aussi, la DTF de Nice peut-elle passer, en août 1928, un marché de percement de galeries adjugé à l'entreprise Faraut.

Par contre, du point de vue technique, on est en pleine ignorance des matériels d'armement, des massifs bétonnés, des cuirassements et équipements de toutes sortes qui doivent venir au bout de ces galeries : tous ces aspects complexes sont seulement à l'étude au niveau des sections techniques de l'artillerie et du génie. Les schémas théoriques des futurs ouvrages étudiés en 1926-27 par la C.D.F., puis la C.O.R.F., rappellent encore beaucoup les forts d'avant 1914 et ne seront guère mis au point avant 1930, fort éloignés des ébauches initiales : la silhouette originale - et unique de Rimplas doit certainement beaucoup à la précocité de sa conception.

Le 3 décembre, à l'issue de la première campagne de travaux, il est rendu compte des difficultés de terrain (moindre solidité du roc). Des modifications sont apportées, d'autres imposées (augmentation de l'armement, garnison portée à 123 hommes) aboutissant à un nouveau projet en date du 7 mars 1929, avec retour assorti d'adjonctions et de remaniements. Les travaux avancent lentement, au fur et à mesure des modifications de programme et de la levée des incertitudes concernant cuirassements et armement dont chacune provoque un nouveau projet d'ensemble ou partiel, avec navette Nice-Paris, avis de l'ITTF, examen et décision de la C.O.R.F...

On peut considérer qu'en 1931 l'ouvrage est rattrapé par les chantiers des autres « piliers » du « programme restreint » qui viennent de s'ouvrir : il semble bien que la fébrilité initiale n'ait pas duré longtemps, vite freinée par l'obligation d'attendre la mise au point des solutions techniques et tactiques définitives. Entre temps la garnison a été portée à 273 hommes et il a été décidé de réaliser en béton armé les casemates à canons « Tinée » et « Valdeblore » jusque là prévues sous roc : elles sont partiellement coulées en 1933. La fouille du hall de la recette supérieure du téléphérique a été terminée en novembre 1931, en décembre 1933 le gros-œuvre du casernement est à peu près terminé; en octobre 1934, on commence les travaux de la centrale électrique. En 1935, le président du conseil P. Laval a ordonné l'arrêt des travaux de fortification en 1936 sur les Alpes sous prétexte d'une détente politique avec l'Italie et, plus certainement, par souci d'économie. On signale, à l'époque, des difficultés administratives entre l'entreprise Cornillon et le service du génie. Si l'essentiel de l'ouvrage est à peu près opérationnel, il reste toujours des travaux complémentaires (route d'accès, alimentation extérieure en eau) et même des reprises de quelques désordres : on travaillera peu ou prou jusqu'en 1939. En 1936, un projet de route nord, entre Saint-Sauveur-sur-Tinée et Rimplas, n'aboutit pas : il ressurgit aujourd'hui (1993). En 1937, à la suite d'une inspection du chef de bataillon Truttmann (commandant le 74e BAF), on réalise les peintures de camouflage de l'escarpe, encore visibles aujourd'hui : on peut épiloguer à l'infini sur son efficacité réelle. Le 25 août 1937 - soit 9 ans après l'ouverture d'un chantier réputé de toute urgence - l'ouvrage est remis par le service du génie représenté par le capitaine Rimbaud, au capitaine Toussaint du 74e BAF - bataillon de secteur du temps de paix – premier commandant de l'ouvrage.

En 1936, la dépense totale était estimée à 31.520.000 F, dont 3.000.000 pour l'escarpement seul, ce qui fait de Rimplas le deuxième ouvrage le plus cher du Sud-Est, après le Monte Grosso.

En juin 1940, quand l'Italie entre en guerre, l'ouvrage est entièrement opérationnel, sauf pour la cloche lance-grenades du bloc 1 qui, comme les 75 engins de ce type, attend toujours le mortier de 50 mm encore à l'étude. (L'étude sera reprise, après la guerre, par la D.E.F.A., un prototype mis au point et des essais favorables seront effectués à l'ouvrage du Grand Hohekirkel, à Bitche, les 25 et 26 janvier 1956, mais l'affaire ne débouchera pas avant le « désengagement » de la fortification, en juin 1961).

A la mobilisation, l'ouvrage fait partie du secteur de la 65e division d'infanterie, sous-secteur Tournairet-Vésubie, quartier Gaudissart.

Coffre d'escarpe, Insigne des troupes de forteresse au-dessus du créneau FM.Coffre d'escarpe, Insigne des troupes de forteresse au-dessus du créneau FM.Aux ordres du capitaine Philip, la garnison compte 8 officiers et 334 hommes (383 selon le livre du général Montagne) appartenant, pour l'infanterie, au 84e BAF (61e demi-brigade alpine de forteresse) unité de formation issue du détriplement du 74e BAF du temps de paix et, pour l'artillerie, du IIIe groupe du 167e RAP, auxquels s'ajoutent des sapeurs du 7e génie, des télégraphistes et radios du 28e génie etc.

L'ouvrage dispose, comme armement organique intégré de 4 canons obusiers de 75 modèle 33 (portée 12 000 m), 4 mortiers de 75 mm modèle 31 (portée 6000 m), sous casemates cuirassées d'action frontale, 2 mortiers de 81 modèle 32 sous casemate (portée 3600 m), 4 jumelages de mitrailleuses de 7, 5 mm Reibel MAC 31 F sous cloche cuirassée ou casemate, et 13 fusils mitrailleurs sous cloche ou créneau béton, dont 2 sous cloches GFM, peuvent se permuter avec des mortiers de 50 mm mle 35. Les approvisionnements en munitions (au taux réduit type sud-est), vivres, gas-oil, sont en place.

Par contre, l'homogénéité de la position de résistance dans laquelle l'ouvrage s'intègre depuis l'adoption du « programme restreint » en 1931 est loin d'être aussi satisfaisante : la casemate « Tinée » pouvait - théoriquement - recouper ses feux sur la vallée avec ceux du bloc 5 de l'ouvrage de Restefond, mais celui-ci n'était pas coulé en 1940.

A gauche, les ouvrages intermédiaires du col de Pal et de Jallorgues ont été ajournés, faute de crédits, et ceux des cols de Crous et de la Vallette sont inachevés, et limités à leurs galeries : ces lacunes devront être comblées, vaille que vaille, par les troupes de campagne et des organisations passagères.

A droite, entre Rimplas et Gordolon - le « pilier » gauche du barrage de la Vésubie les trois ouvrages intermédiaires d'infanterie de la Serena, Caire Gros et col du Fort sont, eux aussi, inachevés. Par contre les « satellites » de Rimplas, Fressinéa et Valdeblore sont opérationnels : le verrou de la Tinée est bien en place. Ce verrou est, bien entendu, complété par des dispositifs de mine permanents, destinés à couper les voies de communication, et mis en œuvre dès l'ouverture des hostilités : ce sont les n° 171, au tunnel de Laghe, à Saint-Sauveur-sur-Tinée, et 72, sur la route du col Saint-Martin, devant l'ouvrage de Valdeblore. (Il ne semble pas que le D.M.P. n° 73, prévu sur la RN 205 devant l'ouvrage de Fressinéa, ait été effectivement construit ou du moins mis en œuvre).

Malgré sa situation dans un élément de front inachevé, le groupe Rimplas-Fressinéa-Valdeblore représente un ensemble très puissant, et les Italiens le savent. En juin 1940 se déploie le IIIe corps d'armée devant, avec, en premier échelon, le groupe alpin « Gesso-Tende » formé des 1er et 6e Alpini.

Or l'offensive italienne va se développer, essentiellement sur deux axes : le col de Larche et l'Ubaye au nord, Menton et les corniches au sud. Entre les deux, la région de Rimplas n'a eu surtout affaire qu'à des tentatives d'infiltrations et des tentatives secondaires sur Isola d'une part, la Haute Vésubie d'autre part, sans soutien d'artillerie digne de ce nom. Sans subir de bombardement, l'ouvrage interviendra, dans la limite des champs de tir de ses blocs, pour soutenir nos faibles éléments extérieurs, maintenir l'intégrité de nos positions et contenir les poussées de l'infanterie italienne. Il semble que ce soit surtout les mortiers de 81 mm du bloc 1, orientés au nord-est vers la crête frontière, qui aient tiré, à partir du 22 juin, en laissant les fantassins italiens descendre les pentes de la crête frontière pour mieux les écraser ensuite.

L'armistice nous oblige à évacuer l'ouvrage après le 25 juin : le XVe corps d'armée s'efforcera d'enlever et de replier ce qui peut l'être. Pendant l'occupation, les Italiens opèreront des prélèvements, dont celui des 4 canons-obusiers de 75-33 des blocs 4 et 5, qu'on ne pourra pas récupérer ensuite.

Repris en charge après 1945 sans combats particuliers, l'ouvrage a été remis en état et entretenu jusqu'en 1972 environ, avant son déclassement, sa remise aux domaines puis son aliénation au profit de la commune de Rimplas.

Analyse architecturale

Télévue prise du nord-est. De gauche à droite, bloc 5 (casemate Valdeblore), saillant de tête de l'escarpe et flanc droit du bloc 4 (casemate Tinée). Au-dessus : bloc 3 et à droite, bloc 1.Télévue prise du nord-est. De gauche à droite, bloc 5 (casemate Valdeblore), saillant de tête de l'escarpe et flanc droit du bloc 4 (casemate Tinée). Au-dessus : bloc 3 et à droite, bloc 1.L'ouvrage s'inscrit dans une emprise de 180 x 100 m, au sommet de la butte rocheuse proche du village de Rimplas.

Comme tous les ouvrages, il est constitué par une infrastructure de galeries sous roc reliée par puits ou antennes à quatre blocs bétonnés et quelques émergences. L'ensemble est ceinturé sur les deux tiers environ du périmètre défensif, par un obstacle constitué par une escarpe attachée, en béton (en maçonnerie à la gorge) de 6 m de haut et 240 m de longueur développée dessinant, en plan, un polygone à tête saillante à deux faces évoquant la forme d'une lunette allongée de la fortification bastionnée. Cette escarpe est précédée, au pied, par une plateforme dégagée artificiellement par déroctage des pentes de la butte. Non défilée et visible, donc, de très loin, cette muraille d'apparence anachronique résulte des dispositions primitives du projet de 1928 et constitue une particularité unique dans l'architecture Maginot. (Bien que se rangeant dans la catégorie des obstacles, elle ne saurait s'assimiler aux fossés classiques prévus autour de tous les ensembles, mais partiellement réalisés, seulement, au Hochwald et au Hackenberg, ni à « l'escarpement raidi » du Hackenberg). Seul, le tiers sud du sommet rocheux, aux pentes escarpées, est resté en l'état initial du site.

1. L'infrastructure souterraine

Alors que dans la grande majorité des ouvrages Maginot, et à quelques très rares exceptions près, l'infrastructure souterraine se développe sur un seul plan, à Rimplas, au contraire, compte tenu des options retenues au niveau du projet initial, et aussi en raison du terrain, les galeries et alvéoles se situent sur trois niveaux (sans parler de ceux des massifs bétonnés des blocs). Ce sont :

- De plain-pied avec les deux entrées (hommes et téléphérique) et de l'issue de secours de la face sud-ouest, se développent les deux galeries principales et les alvéoles du casernement, de l'usine, des citernes à eau et à mazout, constituant l'essentiel du volume souterrain utile et qu'on appellera le « rez-de-chaussée » ou niveau zéro. Le sol de ce niveau se situe à 30 m environ en dessous du sommet de la butte.

- A l'extrémité nord-est de ce « niveau zéro » et 17 m en dessous, on trouve les magasins à munitions M2 (il n'y a pas de magasin M1) des casemates Tinée (B4) et Valdeblore (B5). De même, à l'extrémité sud-ouest, et 9 m en dessous, on trouve, sous le poste optique, les magasins aux grenades et artifices.

Ces deux groupes de locaux situés à des cotes différentes et à 100 m de distance ne communiquent pas entre eux. On les regroupera sous le vocable « sous-sol » ou « niveau 1 ».

- Enfin, et desservi par un puits avec escalier et monte-charges de 15 m de haut situé à une vingtaine de mètres de l'entrée des hommes, un tronçon de galerie à trois branches, avec locaux annexes, dessert la « plateforme B » (pour les mortiers Stokes prévus au projet de 1928), le bloc 1 (81 mm et casemate d'infanterie) et le bloc 3 (cloche observatoire auxiliaire et cloche JM). Ce niveau - réduit - peut être désigné comme « entresol » ou « niveau + 1 ».

Le « rez-de-chaussée »

Galerie principale près du bloc 5. Sous la voûte, gaine de ventilation.Galerie principale près du bloc 5. Sous la voûte, gaine de ventilation.Partant de l'entrée des hommes, la galerie principale, en plein-cintre (l. : 2 m, h. 2, 85 m sous clef) traverse le massif selon le grand axe et, après deux coudes (un à droite, un à gauche) munis de blockhaus de FM de défense intérieure, aboutit, derrière le saillant de tête, à la transversale reliant B4 à B5, devant le puits d'accès aux magasins M2.

Cette galerie est doublée, 10,60 m à gauche, par une seconde galerie rectiligne (l. 1, 50 m) parallèle au tronçon central de la précédente, qui part de l'issue de secours et revient sur la galerie principale au bout de 60 m en effectuant un retour d'équerre à droite.

Ces deux galeries coupent une série de transversales de 3, 30 m de large, voûtées en anse de panier (h. sous clef 3, 75 m) et de longueurs variables qui, coupées ou non par des cloisons ou des refends selon les besoins, abritent la salle de neutralisation, les chambres de troupe et de cadres, les bureaux, magasins, citernes à mazout et à eau, PC, PC d'artillerie et PC d'ouvrage (vers l'avant), latrines etc... Ces transversales sont séparées par des merlons de roc naturel généralement plus épais que leur propre largeur (sauf exception) selon la règle dite « du tant plein que vide» héritée des abris-cavernes d'après 1885.

A signaler :

- Près de l'issue de secours, un tronçon de galerie d' 1 m de large s'élargit à 2, 20 m pour abriter une série de 12 latrines à fosse chimique Asepta destinées à la troupe avant de conduire au poste optique et au puits du monte-charge et de l'escalier descendant aux magasins à grenades et artifices.

- Dans l'angle sud du massif, protégée à partir de l'escarpe par une épaisseur horizontale de roc variant de 15 à 18 m et s'embranchant, au fond et à droite, sur le hall de la recette du téléphérique, la centrale électrique occupe un alvéole de 28, 8 m de long, 4, 30 m de large et 3, 75 m sous clé de la voûte en anse de panier. Elle abritait 3 groupes diesel 6 cylindres SMIM de 150 cv avec alternateurs triphasés S.W., les tableaux de couplage et de distribution, réservoirs journaliers et services auxiliaires. Refroidissement par aérorefroidisseur – 3 réservoirs d'eau totalisant 90 m3. Tout le matériel a été démonté et enlevé après la prise de possession par la municipalité : perte irréparable. Dans la paroi sud-ouest s'embranche une galerie tracée en baïonnette d' 1 m de large x 2, 20 m de hauteur débouchant dans l'escarpe de gorge et servant d'exutoire aux conduites d'échappement des groupes. Les réservoirs d'eau de refroidissement et ceux de combustible, en tôle rivetée, sont situés dans les « transversales» évoquées plus haut, mais isolés par des refends des parties consacrées au casernement. 4 réservoirs à gas-oil en tôle rivetée totalisaient 60 m3, réservoirs journaliers non compris.

Le « sous-sol»

Comprend deux groupes de locaux indépendants desservis chacun par puits avec escalier et monte-charge de capacité adaptée, à partir du rez-de-chaussée.

Ce sont :

a) Les M2 des B4 et B5, à 17 m en contrebas, sous le saillant de tête, et constitués de 8 alvéoles de 4, 30 m de large et de longueur variant de 6, 20 à 12 m de long desservis par une transversale rectiligne de 2 m de large et 54 m de long s'étendant de part et d'autre du pied du puits d'accès principal. Ces alvéoles abritaient, rangés par catégories, les cartouches des C.O modèle 33, les obus et fusées d'une part et les douilles et charges d'appoint d'autre part, des mortiers de 75 M 31 (munitions semi-encartouchées).

b) A l'ouest, et à 9 m sous le niveau du casernement, un tronçon de galerie rectiligne de 20 m de long et 1, 30 m de large dessert, de part et d'autre du pied du puits d'accès, quelques petits locaux destinés au stockage séparé des artifices éclairants (fusées), des grenades à main, et de leurs bouchons allumeurs.

L'entresol, à 15 m au-dessus du casernement, est constitué par une galerie coudée d'1, 50 m de large débouchant à l'extérieur par le bloc 2 (plateforme B) et conduisant au pied du bloc 3, avec coude occupé par un blockhaus de FM de défense intérieure (en cas de forcement de la porte du bloc 2). Un embranchement conduit d'autre part au pied du bloc 1.

Toutes ces galeries ont leurs voûtes et parois construites en maçonnerie de moellons enduites au mortier de ciment avec bourrage de rocaille entre parois et fouille conformément à la note du 23 juillet 1929. Une partie de la galerie principale, à l'avant de l'ouvrage, est construite en pierres apparentes, de belle apparence.

Radiers en béton, munis pour les galeries principales d'une voie ferrée de 0, 60 encastrée pour la circulation des wagonnets à munitions poussés à bras (il n'y a pas de traction électrique dans le Sud-Est). Les radiers renferment, en outre, les égouts en grès vernissé évacuant eaux usées et de ruissellement vers l'arrière par évacuation gravitaire résultant de la pente générale donnée au plan général des locaux du rez-de-chaussée. Le mode de drainage des locaux du sous-sol serait à vérifier (relevage ou puits perdu ?). Trop profondes, les fosses des puits des monte-charges ne sont pas reliées aux égoûts et se vident à la pompe.

L'alvéole des citernes d'eau de consommation (L. : 23, 8 x l.: 3, 30 m, h. sous clé du berceau: 4, 77 m) contient 7 réservoirs en tôle d'acier rivetée de 3 m de haut avec enduit intérieur au ciment. Il est surélevé de 3, 70 m par rapport au plan des galeries du rez-de-chaussée de façon à être en charge par rapport aux postes de distribution. Réserves, hors service courant, estimées à 125 m3 d'eau. Les cuves sont posées sur des plots en maçonnerie au-dessus d'un cuvelage de rétention relié à l'égoût pour parer à un risque de rupture.

Salle de neutralisation de l'ouvrage. Les batteries de filtre.Salle de neutralisation de l'ouvrage. Les batteries de filtre.La salle de neutralisation ou « ventilation générale », placée à côté de l'alvéole des réservoirs d'eau, abrite deux batteries indépendantes de six filtres standards et alimentait en air pur ou filtré les locaux souterrains de l'ouvrage. Les équipements sont encore en place, mais le réseau de distribution a été en partie saccagé dans le reste de l'ouvrage.

Mobilier en partie en place, par endroits. La literie, constituée par économie dans le Sud-Est par les anciens lits de casemate à 2 et 4 places modèle 1876 a été retirée des casemates logements lors de l'installation d'une champignonnière: des éléments gisent encore dans la galerie principale.

La cuisine, avec ses magasins (paneterie, légumes, boucherie, soûte à charbon) occupait le premier alvéole, à gauche, en pénétrant par l'entrée des hommes, entre galerie principale et galerie d'issue de secours. Elle a été vidée de ses équipements (cuisinière à charbon, machine à éplucher les pommes de terre etc.) après la cession à la commune.

2. Les émergences

Ensemble des deux entrées. A droite, le pont franchissant la tranchée du téléphérique et entrée du téléphérique. A gauche, entrée des hommes. Au-dessus, les supports de l'antenne radio.Ensemble des deux entrées. A droite, le pont franchissant la tranchée du téléphérique et entrée du téléphérique. A gauche, entrée des hommes. Au-dessus, les supports de l'antenne radio.Entrées : curieusement, elles ne sont pas numérotées. Elles consistent en :

- une entrée de téléphérique ;

- une entrée dite des hommes,

s'ouvrant côte à côte directement dans l'escarpe du front de gorge, face au sud-ouest, protégées par un tronçon de fossé de 3 m de large, flanquées par un coffre de F.M. logé dans un retour de l'escarpe, à l'ouest.

L'entrée du téléphérique consiste en une baie de 4,40 m de large, dans l'axe de la tranchée extérieure de passage des câbles porteurs et donne directement accès au hall intérieur de la recette supérieure, vaste salle voûtée de 5, 8 m de large et 16, 40m de long.

Cette baie est fermée par une grille défensive comportant des panneaux mobiles pouvant s'ouvrir lors du fonctionnement de la machinerie. Elle est surmontée d'un linteau à l'épreuve, en béton armé, et le sol est incliné et disposé en gradins pour suivre la pente générale du dispositif.

Dans le hall, on trouvait les deux moteurs d'entraînement de la machinerie et le pylône d'extrémité avec la grande poulie motrice. Un créneau FM percé dans le mur de fond et desservi par une chambre de tir reliée à la centrale tient sous son feu l'ensemble du hall et la baie.

En fond de hall, dans la paroi ouest, est ménagé un passage fermé par une porte blindée étanche roulante, à deux vantaux, type C.H. (pour baie de 2 x 2, 20 m) et assurant la communication avec la galerie principale toute proche, et les mouvements de matériel entre l'intérieur de l'ouvrage et le téléphérique. En face, dans la paroi est du hall, un autre passage, fermé par une porte blindée pivotante étanche type 4 bis A (pour baie d'1,50 x 1,95 m) constituant l'accès principal (matériel, carburant) de la centrale électrique. Celle-ci ne dispose comme autre communication directe avec le reste de l'ouvrage que le passage pour piétons traversant la salle des réservoirs d'eau de refroidissement.

Front de gorge. Entrée des hommes. A gauche, créneau FM de défense rapprochée.Front de gorge. Entrée des hommes. A gauche, créneau FM de défense rapprochée.L'entrée des hommes : baie rectangulaire s'ouvrant dans l'escarpe, en bout de la galerie principale et à 10 m d'axe en axe à l'ouest de l'entrée du téléphérique, elle était précédée à l'origine d'une passerelle métallique amovible franchissant le fossé, et remplacée aujourd'hui par un ponceau fixe en béton armé. La baie est fermée par une porte blindée roulante étanche à deux vantaux, type CH (baie de 2 x 2, 20 m) s'effaçant, à l'ouverture, dans des logements ménagés dans les piédroits du passage.

Conformément aux dispositions règlementaires de protection contre les gaz, cette porte est doublée, 17 m plus loin, par une porte étanche non blindée constituant un sas, mais qui ne protège pas le coffre de flanquement ni l'alvéole de la cuisine, premiers locaux rencontrés, à gauche, quand on pénètre dans l'ouvrage. Ces locaux sont isolés par leurs propres portes.

Coffre d'escarpe : logé dans les deux faces du rentrant de l'escarpe du front de gorge, juste à côté de l'entrée des hommes, il est constitué par un alvéole de 11 x 3, 30 m situé derrière l'escarpe (épaisse, en ce point, de 3 m). L'alvéole, divisé par des cloisons en local TSF et corps de garde, comporte une niche pour le créneau FM type RB, à sol très incliné pour battre le tronçon de fossé adjacent. Une petite pièce en retour constitue la chambre de tir de deux autres créneaux FM flanquant l'ensemble des deux entrées et du front de gorge. Le créneau de gauche est également à sol très incliné. Celui de droite comporte un ressaut avec forte inclinaison à gauche (pour battre le fond du fossé) et faible, à droite, pour battre la plateforme d'entrée.

Vue rapprochée des créneaux FM du coffre d'escarpe de gorge (remarquer le décrochement du plancher de l'ébrasement).Vue rapprochée des créneaux FM du coffre d'escarpe de gorge (remarquer le décrochement du plancher de l'ébrasement).

Tous les créneaux ont, comme il se doit, l'ébrasement extérieur taillé en gradins, mais on notera que le champ de tir en direction est réduit au minimum, sans doute pour limiter les risques de coup d'embrasure. Entre les deux créneaux, on note la présence d'une goulotte dite « lance grenades de fossé ».

Au-dessus des entrées, on note, scellés dans le mur d'escarpe, les 8 potelets métalliques supports de l'antenne radio de l'ouvrage, avec les restes des isolateurs. La barre de cuivre de l'antenne, encore en place en 1972, a été arrachée depuis.

L'issue de secours (dit, sur certains documents, bloc 6) : située à une trentaine de mètres de l'entrée des hommes, et au-delà d'une protubérance du massif rocheux, elle se situe en bout de la deuxième galerie du casernement, directement dans l'axe et de plain-pied avec elle. Ménagée dans un simple masque de béton armé (ép. : 1, 30 m) plaqué au rocher, la baie (1. : 1,00 x h. 1, 95 m) est fermée, en façade, par une porte-grille type 9 ter A et, en retrait, par une porte blindée étanche type 4 ter. Dans l'intervalle monte, dans l'épaisseur du masque, la conduite d'évacuation des fumées de la cuisine tandis qu'en dessous, un carneau sous radier débouchant à l'extérieur, regroupe une sortie d'égout et une prise d'air extérieur sous grille fixe horizontale. Cette issue ne comporte ni fossé, ni caponnière : sa seule défense rapprochée est constituée par le créneau FM du vantail de la porte.

On notera que cette issue de secours n'est pas comparable à « l'issue de secours secrète » en puits des gros ensembles du Nord-Est. Elle est visible en permanence, non camouflée, et située à proximité immédiate des deux entrées normales, elle aurait été bloquée en même temps que celles-ci au cas où l'ennemi aurait couronné l'ouvrage. De plus, elle fait en quelque sorte double emploi avec le bloc 2 (sortie vers les ex-plateformes à mortiers Stokes).

Mis ces prétentions ne sont pas inutiles lorsque l'on sait qu'aucun des 4 blocs de combat - dont 3 en casemate (B1-B4-B5) - ne comporte d'issue de secours, contrairement à la règle en usage dans le Nord-Est.

- Bloc 1

Bloc 1. Face gauche (nord-ouest).Bloc 1. Face gauche (nord-ouest).Ex-bloc A, bloc-mortiers de 81 et casemate de mitrailleuses : situé à l'extrémité ouest du sommet de la butte rocheuse, on y a regroupé, comme c'est souvent le cas dans le Sud-Est, deux créneaux de JM à orientations divergentes, au-dessus de 2 mortiers de 81 mm, ceci pour éviter d'avoir à créer 2 blocs distincts et d'autre part en raison du manque de surface. La présence à l'étage supérieur des JM à tir tendu a empêché d'essayer de défiler le bloc derrière le sommet, ce qui eut été la règle s'il n'avait comporté que des engins à tir vertical.

Traité en protection n° 3, le bloc, monolithe de béton armé, dessine un plan s'inscrivant dans un plan dessinant grossièrement un losange, à deux côtés (sud et est) adossés au rocher, dont le grand côté nord, tracé en échelons refusés, est orienté au nord-est, face à la crête frontière, tandis que l'autre fait face au nord-ouest – la façade nord-est est protégée, à droite, par un mur en aile de 7 m de long.

Le bloc comporte trois niveaux à plans identiques pour des raisons d'homogénéité de structure. Ces niveaux se développent sur une hauteur de 13 m entre le radier inférieur et le dessus de la dalle. Extérieurement, le bloc comporte un fossé diamant fractionné en trois tronçons couvrant respectivement les faces nord-ouest et les deux éléments de la face nord-est. La dalle du bloc forme visière et surplombe pratiquement les éléments de fossé diamant, ne laissant disponible que l'espace nécessaire au passage des projectiles de 81, en raison de l'orientation du bloc face à des directions dangereuses. En outre, la contrescarpe du fossé diamant, monolithique avec le massif du bloc, atteint 2,80 m d'épaisseur pour les mêmes raisons.

L'étage inférieur, aveugle et de plain-pied avec la galerie d'accès venant du puits du monte-charge, abrite dans la galerie la salle de neutralisation du groupement des blocs 1, 2 et 3, et les magasins M2 du bloc lui-même (dotation type Sud-Est: 1500 coups/pièce de 81 mm) et le local de préparation des munitions.

L'étage intermédiaire, relié au précédent par un escalier à volée droite et un monte-charge à munitions, est constitué par les chambres de tir des deux pièces, orientées au nord-est - donc frontales.

L'étage supérieur est, lui, constitué par une casemate d'infanterie regroupant:

- un jumelage de mitrailleuses, superposé au mortier de 81 de droite et lui superposant ses feux, face au nord-est, flanquant, au passage, la façade et les dessus du bloc 4

- un jumelage, dans la face nord-ouest, orienté vers Saint-Sauveur-sur-Tinée et battant la vallée

- une cloche lance-grenades (non armée en 1940 : mortier non livré) de défense des dessus. La colonne intérieure de la cloche est déposée et gît dans un couloir du groupe de blocs.

Les créneaux de JM sont dotés de trémies 2 et installés en niches blindées (cas d'action frontale) et l'étage est relié au précédent par une trappe rectangulaire ménagée dans le plancher. A côté de chaque créneau JM on trouve un lance-grenades de fossé et une gaine pour périscope de fossé (non équipée en 1940). On trouve les mêmes orifices dans la paroi de gauche de la chambre de tir de droite. Enfin, on remarque que la visière de cette même chambre de tir de droite à son arête inférieure échancrée pour dégager le champ de tir du JM.

- Bloc 2 (anciennement plateforme B)

Bloc 2 (plateforme B). Au-dessus du créneau FM, prise d'air de la ventilation des blocs 1-2-3.Bloc 2 (plateforme B). Au-dessus du créneau FM, prise d'air de la ventilation des blocs 1-2-3.Ce bloc est constitué par une simple sortie, destinée, à l'origine, à desservir des emplacements extérieurs pour mortiers « Stokes» de 81 mm, rendus sans objet par la construction du bloc 1. L'ensemble est constitué par un monolithe de béton armé à plan en redan ouvert à 120° encastré dans le rocher. Dans la face gauche, en tête de galerie, s'ouvre la baie rectangulaire, fermée simplement par une porte blindée pivotante type 4 bis (baie d'1 x 1, 95 m) doublée, en arrière, par une porte étanche non blindée, formant sas.

La face droite de la façade est constituée par une caponnière avec créneau FM type RB, sans visière ni fossé diamant, mais une simple fosse d'évacuation des étuis. Dans le radier court un conduit d'égout drainant les eaux du groupe de blocs 1-2-3. Au-dessus du créneau FM, prise d'air de la salle de neutralisation des trois blocs précités. Protection au-dessus de la porte: 2, 20 m de béton armé.

- Bloc 3

Bloc 3. La cloche JM.Bloc 3. La cloche JM.Au sommet du rocher, le bloc 3 (ex « C ») est constitué par un massif de béton dont seule émerge la dalle. Il comporte :

- une cloche G.F .M. « A » type P.M.A. à 5 créneaux, sur cuvelage de 52 cm appropriée au service d'observatoire auxiliaire, et de défense des dessus

- une cloche JM, type G.M., dont le créneau est orienté vers le Valdeblore et ajoute son feu à celui des pièces d'artillerie du bloc 5. L'engin, comme il se doit, est adossé à un ressaut de la dalle - pour ne pas se profiler sur l'horizon - et son champ de tir dégagé par délardement. La dalle elle-même est tapissée d'éclats de rocaille aux fins de camouflage.

Traité en protection n° 3, le bloc comporte une seule pièce intérieure de 2, 35 x 5, 70 m reliée à la galerie d'accès par un puits d'l, 40 m de côté et 8,57 m de haut, muni d'une échelle métallique, et dont le pied est lui-même desservi par une volée d'escalier droite de 12 marches montant de la galerie.

- Bloc 4, dit « casemate Tinée ».

Bloc 4 (casemate Tinée).Bloc 4 (casemate Tinée).C'est, avec son homologue le B5, un des deux organes constituant la raison d'être de l'ouvrage. Initialement (1928) conçu comme une simple casemate sous roc pour un canon de 75 modèle 1897 de campagne, il a fini, au fil des remaniements successifs des projets, par être réalisé sous forme d'un monolithe de béton armé inscrit dans un rectangle de 30 x 12 m adossé au front nord-ouest de l'escarpe (face gauche) pour laquelle il joue, en outre, le rôle de caponnière double.

Traité en protection n° 3, l'édifice d'une hauteur de 9,50 m à peu près, émerge du sol d'environ 5 m. Mais son massif se prolonge, à l'avant, dans le sol, par un mur-écran d'1,20 m d'épaisseur sur 3 m de haut destiné à s'opposer à la pénétration et à l'effet de fourneau de mine des projectiles sous le bloc, compte tenu de la proximité du bord de la pente du versant.

Le bloc renferme 3 pièces de 75 sous casemate cuirassée d'action frontale, à savoir 2 canons-obusiers mle 33 et 1 mortier modèle 31, prenant d'enfilade la vallée de la Tinée en amont. Les capitales de tir, parallèles, étant légèrement obliques par rapport au plan de la façade, celle-ci est décrochée de droite à gauche en échelons refusés, la casemate de droite (M 75-31) étant elle-même protégée, à droite, par un gros orillon abritant, au centre, une cloche JM, à gauche, le créneau FM de défense de façade et à droite, un autre créneau FM flanquant la face gauche du saillant de l'escarpe.

A l'autre extrémité du bloc, le flanc gauche abrite :

- une cloche observatoire VDP, assurant (en liaison avec d'autres observatoires) la direction du tir des pièces du bloc

- un créneau FM sous béton flanquant l'escarpement vers la gauche.

Contrairement à la plupart des casemates d'artillerie, le bloc 4 ne comporte pas de fossé diamant général à cause de la proximité de la pente. Seuls, trois courts tronçons protègent les trois créneaux FM du bloc, eux-mêmes associés chacun avec une goulotte lance-grenades, une gaine de périscope de fossé et, en dessous, la gaine d'évacuation des douilles au fossé. Le créneau FM de droite, faisant face aux directions dangereuses, est installé en niche blindée et muni d'une visière arrivant à ras du plafond de l'ébrasement du créneau.

Le créneau de défense de façade, orienté au sud-ouest, est également placé sous niche blindée, mais sans visière. Largement dégagées, les plaques d'embrasure des casemates cuirassées sont surmontées de visières à sous-faces chanfreinées à 40° (c.a. 75-33) et 35° (M 75-31) correspondant à l'angle de tir maximum du matériel.

L'intérieur du bloc comporte deux niveaux de locaux, à plan identique pour des raisons structurelles évidentes et séparés par un plancher d' 1 m de béton armé.

A l'étage inférieur, en dessous du niveau de la plateforme extérieure arrive, au milieu et de plain-pied, la galerie transversale de tête de l'ouvrage qui relie le bloc à l'infrastructure souterraine. Cette galerie de 3,16 m sous berceau et 2 m de large est fermée, avant le bloc, par une porte étanche non blindée isolant la ventilation du bloc du reste de l'ouvrage. Près de cette porte, on trouve à gauche la niche du ventilateur « air pur » et, à droite, le PC du bloc 5, en alvéoles latéraux. La galerie traverse ensuite le mur de fond du bloc (ép. : 1, 50 m) plaqué au rocher et débouche dans le grand couloir longitudinal intérieur. A gauche, on trouve l'escalier d'accès à l'étage supérieur puis, en surlargeur, le long du mur, la ventilation « air gazé » et les filtres, dont la prise d'air se situe dans le flanc gauche, au-dessus du créneau FM de l'étage supérieur. En face, le couloir dessert les 3 chambres à douilles étanches (situées directement sous les chambres de tir) et, à droite, on trouve le monte-charge électrique venant des magasins M2 du sous-sol de l'ouvrage, puis, au-delà, dans l'orillon, des lits de repos et une latrine.

A l'étage supérieur, on trouve un couloir identique, desservant à gauche en partant de la cage d'escalier les casiers à munitions formant le magasin M3 du bloc et, plus loin, la chambre de tir du FM de gauche et le pied de la cloche observatoire VDP. A droite, le poste haut du monte-charge à munitions, puis, dans l'orillon la chambre de tir des 2 créneaux FM de défense de façade et de flanquement de droite ainsi que le pied du puits de la cloche JM. Celle-ci, encastrée au sommet dans la dalle, avec délardement d'embrasure, est orientée au nord, avec une partie de son champ de tir se recoupant avec le JM de casemate de droite du bloc 1. Enfin, le couloir dessert par l'arrière les chambres de tir cuirassées des 3 pièces d'artillerie, chambres vidées de leur contenu par les Italiens, pendant l'occupation, pour les 2 c.a. de 75-33, et par le musée de l'école d'artillerie de Draguignan, plus récemment, pour le mortier de 75-31, lors de l'aliénation.

Les chambres de tir (comme déjà dit légèrement obliques par rapport au couloir) sont séparées par des piédroits de 2, 50 m dont l'épaisseur s'explique par le fait qu'ils servent d'appui, par l'intermédiaire de deux profilés verticaux de 1000 et 500 placés en file aile contre aile et scellés dans le plancher et la dalle, à l'ensemble cuirassé de la casemate. La tranche arrière de ces piédroits, le long du couloir, comporte des alvéoles-magasins.

- Bloc 5 (Valdeblore)

Bloc 5 (casemate Valdeblore). Ensemble de la façade vu du nord. A gauche, casemate cuirassée du mortier de 75-31 avec, au-dessus, cloche observatoire VDP. A droite, les deux casemates cuirassées des canons obusiers de 75-33 et cloche GFM.Bloc 5 (casemate Valdeblore). Ensemble de la façade vu du nord. A gauche, casemate cuirassée du mortier de 75-31 avec, au-dessus, cloche observatoire VDP. A droite, les deux casemates cuirassées des canons obusiers de 75-33 et cloche GFM.Situé sur la droite de l'ouvrage, il est implanté sur l'angle d'épaule de l'escarpement entre la face droite du saillant de tête et le flanc droit. Il est orienté dans l'axe du Valdeblore dont il assure l'interdiction. Il est absolument identique, par symétrie, au bloc 4 évoqué ci-dessus et n'en diffère que par quelques détails qu'il suffira de noter ci-après :

- Il comporte, à gauche, une cloche GFM type A P.M. allongée, à 5 créneaux, organisée en cloche observatoire conjuguée de la cloche observatoire voisine, située à l'autre extrémité du bloc.

- Le monte-charge à munitions ne descend pas jusqu'aux magasins M2, mais relie seulement les deux niveaux du bloc. Il est desservi à l'étage inférieur par un tronçon de galerie particulier, parallèle à la galerie principale.

- Les deux locaux de droite de l'étage inférieur, sous les chambres de tir, ne sont pas organisés en chambres à douilles, mais abritent la ventilation gazée du bloc. Il n'existe qu'une chambre à douilles (local de gauche) pour les 75.33, et celle du 75.31 est logée, vaille que vaille, dans le local situé sous la cloche observatoire.

- Le local d'extrémité droite de l'étage supérieur, outre la chambre de tir du FM de caponnière et le pied de la cloche observatoire, abrite un poste optique à 4 gaines orientées vers la Serena, le Caire Gros, la Colmiane et l'ouvrage de Valdeblore : les gaines sont visibles, mais obturées.

Faux créneau peint sur la face droite du saillant de tête de l'escarpe.Faux créneau peint sur la face droite du saillant de tête de l'escarpe.On notera que derrière les deux blocs 4 et 5, la paroi rocheuse est renforcée par des perrés en béton cyclopéen et en béton maigre séparés par une berme sur laquelle est posée une cloche GFM factice, en tôle, faisant partie du dispositif d'ensemble de camouflage de l'ouvrage, tout comme la troisième cloche factice implantée sur le saillant de tête, les faux créneaux peints sur les faces de l'escarpement et encore visibles et qui constituent une singularité de l'ouvrage.

- Bloc 6 (poste optique)

Petite casemate sous roc située derrière la salle de neutralisation de l'ouvrage, au bout de la galerie partant de la seconde pénétrante antérieure à côté de l'issue de secours.

Elle est fermée, à l'avant, par un masque en béton armé d'1 m d'épaisseur prolongé à gauche par un mur en aile, et percé de trois orifices :

- un créneau FM sous béton, type RB à forte inclinaison, battant la pente vers la Tinée

- une goulotte à grenades (défense rapprochée) et un périscope horizontal

- une gaine optique assurant une possibilité de liaison à vue avec son homologue de l'ouvrage de Fressinéa.

La casemate est coupée en deux par une cloison transversale séparant la chambre de tir en façade du local de fond, réservé à un poste radio. Le tout est isolé de la galerie par porte étanche non blindée.

Le bloc est situé à côté du puits d'accès au magasin aux grenades et artifices.

- Téléphérique

Prévu dès l'origine, il constituait, avec la route d'accès, un des modes normaux d'alimentation de l'ouvrage, tant pour le ravitaillement que les évacuations.

La recette supérieure et la station motrice, disposées en souterrain dans l'ouvrage, ont été évoquées plus haut avec les entrées.

La recette inférieure est constituée par un bâtiment très simple à toit en bâtière, rectangulaire, avec grand axe orienté vers l'ouvrage, situé au bord de la route D 2205 (ex RN 205 Nice-Barcelonnette) non loin de l'embranchement de la D 2565. En pignon, une vaste baie permettait le passage du câble et des bennes. Déséquipé après aliénation, le bâtiment a été reconverti en atelier d'artisan ferronnier.

Entre les deux, sur 875 m de distance et 600 m de dénivelée (pente 77 %) se développait le système monocâble porté par une dizaine de pylônes en charpente métallique, avec portique de protection au-dessus de la route 2565.

L'ensemble était encore en excellent état en 1972. Depuis le câble au moins, un pylone et les mécanismes d'extrémité ont été déposés et détruits. L'appareil avait été construit par la firme Biren-Anzin.

3. Edifices annexes (autres que l'ouvrage)

- Casernement de sûreté et cité cadres (1935-1939)

Situation : dans le village. On trouve, au-dessus de la D 66, à l'entrée nord-est du village, un groupe de 3 bâtiments collectifs disposés le long de la courbe de niveau. Le long de la même route une villa d'officiers a été reconvertie en mairie.

Ces bâtiments à deux et trois niveaux, plus caves et combles, sont très soigneusement construits, munis de balcons à balustrades en bois sur les façades orientées au sud. Toitures à deux pentes et demi-croupes sur pignons coupés.

En face de la mairie, dans le mur de soutènement de la terrasse bordant le casernement on remarque une fontaine et, à côté, une chambre de coupure du réseau téléphonique de forteresse. Le casernement proprement dit, en très bon état, est actuellement utilisé comme centre de vacances de l'IGESA.

Casemate d'instruction. Façade. A droite trémie JM n° 1. A gauche, créneaux FM.Casemate d'instruction. Façade. A droite trémie JM n° 1. A gauche, créneaux FM.- Casemate d'instruction (reconnue - non visitée)

Petit bâtiment situé le long et légèrement en contrebas de la D 2565, à environ 1200 m à l'est de l'ouvrage et en contrebas. Construction en maçonnerie enduite au mortier tyrolien très soigné et couverte d'une dalle en béton armé. Il s'agit d'un bâtiment auxiliaire, destiné à l'instruction du tir réel aux armes d'infanterie de forteresse, utilisant comme champ de tir le vallon du Bramafan en direction des pentes nord-ouest de la butte de la Serena.

La façade principale est percée de trois créneaux, dont deux créneaux FM (reproduisant les créneaux de cloche GFM et de FM de casemate) et d'une trémie JM type n° 1 normalement destinée aux casemates de berge du Rhin, mais dont de nombreux exemplaires furent mis en place dans les champs de tir d'instruction annexés aux casernements de sûreté, leur champ de tir réduit (34° au lieu de 45° horizontalement, + 5 à – 11° en hauteur) étant plus approprié aux conditions de sécurité.

Conclusion

Compte tenu de sa situation, son aspect extérieur unique dans la fortification Maginot, la proximité immédiate d'un village, les facilités d'accès, son contexte paysager grandiose, l'ouvrage de Rimplas constituait, a priori, un ensemble absolument prioritaire, à vocation touristique évidente. Malheureusement, les prélèvements opérés par le musée de l'école d'artillerie avant l'aliénation, puis les destructions inconsidérées opérées par la municipalité ensuite ont sensiblement réduit l'intérêt intérieur d'un ouvrage alors en excellent état, sans toutefois le faire disparaître.

Dans la situation actuelle, surtout avec ses annexes de Fressinéa et de Valdeblore, il constitue encore un ensemble très intéressant dont la protection et la mise en valeur s'imposent à l'évidence.

La construction de l'ouvrage de Rimplas est décidée, en 1927, dans le cadre du programme d'organisation défensive de Nice, en avant-première de la Ligne Maginot. Sa mission principale est celle de barrer la Tinée. Les avant-projets sont dressés en 1928 par la Direction des Travaux de Fortification de Nice. Les travaux débutent peu après avec le creusement des galeries. Il convient de préciser qu'à l'époque, on est en pleine ignorance des matériels d'équipements, des massifs bétonnés, des cuirassements et équipements de toutes sortes qui doivent venir au bout des galeries. Les travaux avancent lentement au fur et à mesure des modifications. En 1935, l'essentiel est terminé. L'ouvrage intervient lors du conflit de 1940. Il est déclassé en 1972 et vendu à la commune de Rimplas.

  • Période(s)
    • Principale : 2e quart 20e siècle

L'ouvrage est constitué par une infrastructure de galeries sous roc reliée à quatre blocs bétonnés et quelques émergences. L'ensemble est ceinturé sur les deux tiers du périmètre défensif par un obstacle constitué par une escarpe attachée, en béton ou en maçonnerie de moellons, dessinant, en plan, un polygone. Les galeries, voûtées en plein-cintre, et les alvéoles de l'infrastructure souterraine se situent sur trois niveaux. Les locaux renferment des moyens logistiques. On entre dans l'ouvrage par une baie dans l'escarpe. Six blocs en béton armé constituent les émergences principales. L'un est élevé sur trois niveaux. Un autre est doté de deux cloches cuirassées. Deux blocs sont identiques. Ces derniers sont des monolithes de taille importante, adossés à l'escarpe, élevés sur deux niveaux. L'un est doté, en plus, d'une cloche observatoire. Le poste optique consiste en une casemate sous roc fermée par un masque de béton. L'ensemble est complété par les recettes inférieure et supérieure du téléphérique. A l'extérieur de l'ouvrage se trouvent des bâtiments de casernement, et une casemate en maçonnerie et couverte d'une dalle en béton armé.

  • Murs
    • pierre moellon
    • béton béton armé
  • Toits
    béton en couverture
  • Étages
    sous-sol, 2 étages carrés
  • Couvrements
    • voûte en berceau plein-cintre
  • Typologies
    cloche cuirassée
  • Techniques
    • peinture
  • Représentations
    • représentation dont le sujet principal n'est pas l'homme
  • Précision représentations

    Peinture murale au-dessus d'un créneau FM : insigne des troupes de forteresse représentant une cloche cuirassée au-dessus d'un créneau FM avec la devise "on ne passe pas".

  • Statut de la propriété
    propriété publique
Date d'enquête 1994 ; Date(s) de rédaction 1997
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Truttmann Philippe
Truttmann Philippe

Lieutenant-colonel du génie, docteur en histoire. Chargé de cours à l'École supérieure du génie de Versailles, Yvelines.

Expert en architecture militaire auprès de l'Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France. Réalise de 1986 à 1996 l’étude de l’architecture militaire (16e-20e siècles) de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur : départements des Hautes-Alpes, des Alpes-de-Haute-Provence, partie des Alpes-Maritimes, ensemble des îles d’Hyères dans le Var.

Principales publications : La Muraille de France ou la ligne Maginot (1988)

Les derniers châteaux-forts, les prolongements de la fortification médiévale en France, 1634-1914 (1993)

La barrière de fer, l'architecture des forts du général Séré de Rivières, 1872-1914 (2000)

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