Dossier d’œuvre architecture IA04002346 | Réalisé par
Buffa Géraud
Buffa Géraud

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 2004 à 2017.

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  • étude d'inventaire
mur de soutènement
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton voie ferrée de la ligne Nice - Digne-les-Bains
  • Commune Thorame-Haute
  • Lieu-dit Thorame-gare
  • Cadastre 1987 C4 536

L'aménagement du terre-plein sur lequel devait être construit la gare de Thorame-Haute a affaibli le flanc de la montagne qui le longeait à l'est. Des éboulements se sont produits tout au long de l'été 1908, qui ont entrainé la conception d'un projet d'assainissement et de consolidation. Mais alors que ce projet venait d'être approuvé, un énorme glissement s'est produit le 4 avril 1909. Avançant à la vitesse de 1 mètre par heure, il a déplacé une colossale masse de terre (140 m X 220 m, sur une dizaine de mètres de hauteur). Il fallut entreprendre d'importants travaux pour dégager cet éboulis et s'assurer que la montagne ne mettrait pas en danger l'exploitation de la future gare. Un long mur de soutènement, conçu pour drainer et retenir les terres, a été construit en 1910 et 1911. Il fut construit sous la direction des ingénieurs des Ponts et Chaussées, en particulier l'ingénieur Perrissoud, en régie directe et pour la somme de 213000 F.

Le mur mesure plus de 140 m de longueur et 8 m de hauteur. Il se compose d'une première section verticale, en pierres sèches, fondée sur un massif en béton de chaux hydraulique, et d'une seconde, marquant un fruit d'un tiers, en maçonnerie de moellons. Les dimensions exceptionnelles de ce mur, qui fait encore 1,5 m d'épaisseur au couronnement, s'expliquent par les fortes poussées qu'il doit contenir. Mais il ne s'agit pas uniquement d'un mur de soutènement censé contenir les terres qui le surplombent. Il s'agit aussi un ouvrage d'art conçu pour drainer les flancs de la montagne le plus efficacement possible. C'est pour cette raison que sept éperons partent au droit du mur et s'enfoncent selon une pente qui varie de 20 à 30 % à l'intérieur de la montagne. Leur espacement est compris entre 10 et 20 m et leur longueur entre 25 et 32 m. Ces éperons sont des drains massifs en pierre sèche de 8 m de profondeur moyenne et de 2,15 m de largeur. Ils sont établis sur des radiers en béton construits en escalier. De petits aqueducs courent à leur base et traversent, grâce à des dalots, le mur lui-même au pied duquel l'eau est récupérée dans un fossé. Chaque éperon délimite une section de mur. En cas de nouvel éboulement, cette disposition devait permettre que le mur entier ne soit pas emporté si une des sections venait à l'être.

  • Murs
    • calcaire
    • moellon
    • pierre sèche
  • Statut de la propriété
    propriété publique, []

Bibliographie

  • Perrissoud. Note sur les travaux de consolidation et d'assainissement exécutés sur le chemin de fer de Digne à Nice au droit de la station de Thorame-Haute. Dans : Annales des Ponts et Chaussées, 1912

    p. 339-354 et planche 30 et 31
  • OLIVIER, Joseph. L’Éboulement de la gare de Thorame-Haute. Éditions Olivier Joseph, 2011, 12 p.

  • BANAUDO, José. Le siècle du Train des Pignes. Breil-sur-Roya : Éditions du Cabri, 1991, 320 p. : ill.

Documents figurés

  • Photographie prise le 6 avril à 9 heures du matin, 36 heures après le commencement du glissement. Photographie, 1909. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains, S 1094.

Date d'enquête 2006 ; Date(s) de rédaction 2012
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Buffa Géraud
Buffa Géraud

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 2004 à 2017.

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