Dossier d’œuvre architecture IA06004221 | Réalisé par
  • inventaire topographique
Moulin à huile
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) SIVOM Pays de Vence
  • (c) Inventaire général, Région Provence-Alpes-Côte d'Azur

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays de Vence
  • Commune La Gaude
  • Lieu-dit
  • Adresse 1 Montée de la Citadelle
  • Cadastre 1834 D 537  ; 2021 BB 110-111-115

La date de construction de ce moulin n’est pas connue par les textes. Cependant, une date portée dans un cartouche, sur une pierre manifestement de remploi, à droite de l’entrée nord du moulin, indique « 1788 H.B. ». En 1834, le moulin à huile est mentionné sur le cadastre napoléonien. Il appartient à Honoré Béranger, Capitaine en retraite à Vence, dont le nom correspond aux initiales gravées.

En 1872, François Tiranty, arrière-grand-père de l’actuel propriétaire, fait l’acquisition de ce moulin à la famille Béranger. Il serait resté en activité jusqu’à la Première Guerre mondiale.

  • Période(s)
    • Principale : 2e moitié 18e siècle , (incertitude)
    • Principale : 1ère moitié 19e siècle
  • Dates
    • 1788, porte la date

Ce moulin à huile a été construit au premier étage de soubassement d’une maison se situant au quartier Citadelle dans le village. Celle-ci possède un étage de soubassement, un rez-de-chaussée surélevé et un étage carré comprenant le moulin et deux niveaux de logis. Sa toiture, à longs pans, est couverte de tuiles creuses. Un escalier dans-œuvre relie les deux niveaux de logis.

L’accès actuel pour se rendre au moulin se fait de plain-pied par un escalier parallèle à la maison au nord de celle-ci. Un passage couvert en demi-berceau, une porte et une volée de trois marches donnent accès à la salle du moulin. Celle-ci, de plan rectangulaire, est visuellement divisée en deux espaces par un demi-arc doubleau en plein-cintre qui pénètre le mur ouest. Les pressoirs et un espace dédié au stockage des jarres à huiles occupent la partie nord tandis que la partie sud de la salle, plus étroite, contient la cuve ainsi que les traces d’une banquette maçonnée pour le repos du moulinier et celles d’un foyer pour l’eau chaude dans l’angle nord-est. A l’est de celle-ci se trouve la pièce où étaient les bassins de décantation, désignée par les habitants comme « l’enfer », accessible par une porte à l’extérieur (non visitée). Celle-ci présente un encadrement hétérogène constitué d’un bloc de pierre monolithe moyennement équarri, probablement de remploi, pour son couvrement et son piédroit sud, tandis qu’au nord il s’agit de petits moellons assemblés au mortier. Une large porte à deux vantaux asymétriques permettait d’accéder au moulin à l’est de l’espace où se trouve la meule. Son encadrement, en forme d’arc segmentaire, est en pierre de taille calcaire, de remploi également. Une citerne a été aménagée au nord-est de la salle. Elle est accessible par une porte dans son mur sud. Les murs sont en maçonnerie de moellons calcaire, pourvus d’un enduit à pierres vues. L’ensemble est couvert d'une voûte en berceau plein cintre, scindée par l’arc doubleau. 

La cuve pour broyer les olives se situe au centre de la partie sud de la salle du moulin. Elle est construite en moellons calcaire, assemblés au mortier de chaux. L’intérieur est tapissé de dalles de pierres calcaires jointées au mortier. Au sein de cette vasque, le mécanisme mobile du moulin se compose de plusieurs éléments : au centre, l’arbre vertical s’insère au sol de la cuve dans un milliaire en pierre calcaire et se fixe au sommet dans une large poutre dont les extrémités s’ancrent dans la maçonnerie de la pièce. Une seconde poutre s’enracine dans le sol et rejoint, dans un axe oblique, l’extrémité de la première dans l’élévation nord dans le but de renforcer cette dernière.

Un essieu traverse l’arbre puis la meule tournante sur champ et en ressort sous l’aspect d’une perche coudée en fer forgée. Le mulet tirait cette tige autour de la cuve pour faire rouler la meule, broyant ainsi les olives. Cette dernière provient des carrières de La Sine à Vence. Sa tranche est piquetée. Une clavette en fer pour régler l’inclinaison de la meule est fixée sur l’arbre. Deux rabatteurs sont encore en place : un grand en bois pour racler la pâte contre les parois de la cuve, la rapportant ainsi sous la meule, et un petit en fer au pied de l’arbre pour décoller la pâte du milliaire.

Deux pressoirs sont situés dans la partie nord de la pièce, disposés en enfilade le long du mur ouest. Ils sont identiques : sur un socle rectangulaire en pierre de taille calcaire, deux montants en bois de mélèze, traversés par des tirants métalliques, transpercent une poutre en châtaignier, au centre de laquelle est fixée une vis en bois à soufflet permettant d’assurer le pressurage. Ils fonctionnaient par l’insertion d’une barre dans la tête de la vis, qui s’abaissait sur un plateau de bois et écrasait les scourtins disposés en-dessous. Le jus qui en était extrait se déversait par l’ouverture pratiquée dans le banc de pierre. Au niveau de la poutre, chaque pressoir est maintenu en place à l’arrière par deux crochets fixés dans le mur ouest et à l’avant par deux pièces de bois qui viennent se fixer dans la partie ouest de la voûte.

La cuve mesure 200 centimètres de diamètre, 63 centimètres de hauteur et 90 centimètres de profondeur. La meule fait 134 centimètres de diamètre et 20 centimètres d'épaisseur. La perche qui la traverse est longue de 150 centimètres depuis l'extérieur de la meule.

  • Murs
    • calcaire moellon enduit
  • Toits
    tuile creuse
  • Étages
    étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré
  • Couvrements
    • voûte en berceau plein-cintre
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre
  • Énergies
    • énergie animale produite sur place
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée
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Bibliographie

  • BRUNET, Jane. Les moulins à sang dans les Alpes-Maritimes : fonctionnement et inventaire typologique. Dans Mémoires de l'Institut de Préhistoire et d'Archéologie Alpes Méditerranée. Nice : éd. Mémoires de l'Institut de Préhistoire et d'Archéologie Alpes Méditerranée, tome 63, 2020, p. 207-272.

    p. 245-246.

Documents figurés

  • Plan cadastral de la commune de La Gaude, 1834. / Dessin à l’encre sur papier, par Me Sabatier, 1834. Échelle 1/2500e. Archives départementales des Alpes-Maritimes, Nice :  25FI 065 1 D.

    Section D, parcelle 537.
Date d'enquête 2021 ; Date(s) de rédaction 2021
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
(c) SIVOM Pays de Vence
Articulation des dossiers