Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    maison
  • Aires d'études
    Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var
  • Adresse
    • Commune : Val-de-Chalvagne

I. Contexte de l'enquête

Le repérage

Ce dossier concerne les maisons de la commune de Val-de-Chalvagne (canton d'Entrevaux, Pays Asses-Verdon-Vaïre-Var, département des Alpes-de-Haute-Provence).

Le terme "maison" comprend les édifices totalement dévolus à l'habitation, ainsi que ceux comprenant une partie habitation et une partie agricole (étable, remise, fenil…) réunies sous un même toit.

Les conditions de l'enquête

Le repérage des maisons sur la commune de Val-de-Chalvagne a été effectué au cours des mois de juillet et août 2009. Le recensement s'est fait à partir du cadastre le plus récent disponible, édition mise à jour pour 1983. Le plan cadastral dit "napoléonien", levé en 1817, a servi de point de repère et de comparaison pour les bâtiments antérieurs à cette date ; l'ensemble des états de section de ce cadastre a été consulté.

Toutes les constructions portées sur le cadastre actuel ont été vues, au moins de l'extérieur.

Le repérage a été effectué à l'aide d'une grille de description morphologique propre aux maisons et décrivant :

- la ou les fonction(s) visible(s) du bâtiment,

- la présence éventuelle et la caractérisation des espaces libres,

- la mitoyenneté,

- les matériaux principaux et secondaires et leur mise en œuvre,

- la forme du toit et la nature de la couverture et de l'avant-toit,

- le nombre d'étages visibles,

- la description des élévations et des baies,

- les décors extérieurs,

- les aménagements intérieurs (escalier, cheminée, cloisons…)

- les inscriptions historiques : dates portées, inscriptions…

Cette grille de repérage a donné lieu à l'alimentation d'une base de données destinée à faire un traitement statistique et cartographique.

Le repérage est toujours confronté à la question de l'état du bâti. Ainsi, ont été repérés les bâtiments ayant subi quelques modifications de détail n'affectant pas leur lecture architecturale. Les bâtiments ruinés mais dont le parti pris architectural d'origine restait lisible ont également été repérés. En revanche, les bâtiments ayant subi des transformations majeures rendant illisibles leurs caractères architecturaux n'ont pas été retenus. Les bâtiments non retenus sont principalement ceux qui ont été très remaniés à une période récente, selon des normes de construction, des matériaux et un vocabulaire architectural très éloignés de ceux de l'architecture locale : élévations entièrement repercées de grandes ouvertures rectangulaires masquant les baies anciennes, utilisation de matériaux récents rendant illisible le parti d'origine, restructuration intérieure totale ou profonde…

II. Caractères morphologiques

16 maisons ont été repérées, 1 maison a été sélectionnée pour étude. Le nombre d'immeubles INSEE de référence est issu du recensement de 1975.

Le territoire communal est presque exclusivement occupé par des fermes isolées, un peu plus regroupées sur Villevieille (le Village, Le Champ), ce qui explique le très faible nombre de maisons recensées. Effectivement, le village perché de Montblanc, presque totalement ruiné aujourd'hui, ne comprenait que cinq maisons en 1817, et quelques bâtiments ruraux. Sur l'ancienne commune de Villevieille, moins d'une dizaine de maisons ont été repérées au village et une demi-douzaine au hameau du Champ.

Seules une maison de la commune porte une date, 1910, datant un réaménagement. Les maisons de Montblanc ont sans doute une origine ancienne, peut-être médiévale. Ailleurs, elles datent du 15e siècle au 18e siècle : toutes figurent sur le cadastre de 1817.

Implantation et composition d'ensemble

Le Champ, parcelle 243C1 336. Vue d'ensemble d'une maison.Le Champ, parcelle 243C1 336. Vue d'ensemble d'une maison.Sur la commune, les maisons ont été repérées au village de Villevieille, au hameau du Champ et au village de Montblanc.

Le village de Montblanc et la partie haute du hameau du Champ possèdent une trame agglomérée élémentaire, avec une rue principale le long de laquelle sont organisés un ou deux îlots de bâtiments, qui suivent approximativement les courbes de niveau. Le village de Villevieille est surtout constitué de bâtiments isolés. Cette absence de phénomène urbain se traduit par le nombre de murs mitoyens sur les maisons repérées. Ainsi, 45% des maisons du corpus sont isolées et ce chiffre monte à 87,5% pour le seul village de Villevieille. Autre spécificité de cette organisation, l'importance des espaces privés autour des maisons : 55,5% des maisons possèdent une cour attenante et 22,5% possèdent un jardin mitoyen.

Les maisons sont des blocs en hauteur, elles sont presque toujours traversantes. Les deux tiers des maisons possèdent une façade antérieure constituée de niveaux d'habitation placés au dessus d'un niveau agricole, avec une façade postérieure majoritairement constituée de niveaux d'habitation.

Matériaux et mise en œuvre

Montblanc., parcelle 125B2 200. Détail d'une maçonnerie en tuf et calcaire.Montblanc., parcelle 125B2 200. Détail d'une maçonnerie en tuf et calcaire.Les bâtiments sont principalement construits en maçonnerie de moellons calcaires, parfois complétés par des moellons de tufs. Au village de Montblanc, on note un grand emploi de petits moellons de tuf, bien équarris et souvent assisés, sans qu'il soit possible de dire dans quelle mesure ces matériaux ont été débité exprès pour ces maisons ou s'il s'agit d'un remploi des matériaux de l'ancien château. Les chaînes d'angles sont renforcés par des moellons plus gros, mieux équarris. Toutefois, 28% des maisons possèdent des chaînes d'angles en pierre de taille calcaire, en pierre de taille de tuf ou en appareil mixte. Les enduits anciens conservés sont à pierres vues (39% du corpus) ou rustiques (33%).

Les encadrements des fenêtres sont en maçonnerie, avec un linteau en bois ; l'enduit de finition est réalisé au mortier de gypse lissé portant une feuillure. Sur une maison de Montblanc, tous les encadrements sont en pierre de taille de tuf. Les encadrements de porte sont également réalisés au mortier avec un linteau en bois. Seules trois maisons (dont deux à Montblanc, possèdent un encadrement de porte en pierre de taille (tuf ou calcaire), en arc segmentaire ou en linteau.

Les contrevents anciens, qui occultent les fenêtres, ont été remplacés par des équivalents récents dans 72% des cas. Ceux qui restent sont en bois plein, en planches dressées et renforts horizontaux.

Montblanc., parcelle 125B2 200. Etable en étage de soubassement, voûte en berceau appuyée sur le rocher.Montblanc., parcelle 125B2 200. Etable en étage de soubassement, voûte en berceau appuyée sur le rocher.La présence d'une voûte a été notée pour la moitié du corpus, toujours située en (premier) étage de soubassement. Il s'agit de voûte en berceau plein-cintre ou en berceau segmentaire.

Au village de Montblanc, une voûte en pierre de taille de tuf a été repérée. Ces voûtes couvrent une étable ou une resserre qui, dans les autres cas, est couverte par un plancher sur solives. Les pièces des étages supérieurs possèdent un plancher sur solives. Les sols des pièces à usage d'habitation sont souvent couverts, en carreaux de terre cuite carrés ou rectangulaires, en tomettes hexagonales ou en carreaux de ciment teintés. Le sol de l'étable est en terre battue, le sol du fenil ou du séchoir est un plancher rustique.

Les murs des pièces d'habitation reçoivent un enduit au plâtre lisse et sont souvent peints en blanc, avec des plinthes de couleur foncée (brun, noir, rouge). Les cloisons intérieures sont réalisées principalement en maçonnerie légère et pans de bois. Les plafonds des pièces d'habitation reçoivent parfois un enduit lisse au plâtre.

La pièce servant de cuisine dispose d'une cheminée adossée ou a demi-engagée dans un mur. La forme des manteaux de cheminée est généralement rectangulaire, parfois galbée, avec une corniche moulurée. Le conduit est construit en maçonnerie de plâtras ou de carreaux de terre cuite sur chant. Cette cheminée est parfois accompagnée d'une niche regroupant un potager de cuisson et un cendrier. Une pile d'évier est aménagée dans un angle de la cuisine ou sous une fenêtre. Des placards muraux ou en maçonnerie légère sont installés dans la cuisine et dans les chambres.

Dans les quelques cas où un four à pain se trouve dans la maison, celui-ci est construit en grès (coupole, sole et bouche).

Les éventuels escalier extérieurs sont construit en maçonnerie, de la même façon que les murs ; les marches sont souvent en pierre de taille. Les escaliers intérieurs sont bâtis en maçonnerie légère de chaux et de plâtre sur une structure en bois. Les contre-marches sont façonnées au mortier ou sont en bois, les nez de marche sont en bois et les marches reçoivent généralement des carreaux de terre cuite.

Structure, élévation, distribution

Les maisons possèdent de deux à quatre niveaux d'élévation : deux niveaux (5,5% du corpus), trois niveaux (66,5%), quatre niveaux (28%).

68% des maisons de la commune ne possèdent pas d'élévation ordonnancée en travées.

Du fait du relief marqué sur la commune, 94% des maisons du corpus possèdent un ou plusieurs étages de soubassement. 72% des maisons possèdent un étage de soubassement, 22% possèdent deux étages de soubassement. Au niveau de la répartition des étages, le cas le plus fréquent (55,5% du corpus) correspond aux maisons organisées ainsi : un étage de soubassement, un rez-de-chaussée surélevé, un étage carré ou un étage de comble.

Pour accéder au logis, seules quelques maison du village de Villevieille ou du Champ possèdent un escalier extérieur, construits en maçonnerie et placés parallèlement à la façade. Ces escaliers sont parfois construits sur une logette voûtée qui aménage une petite terrasse ou un repos. Ailleurs, l'accès au logis se fait de plain-pied ou par des escaliers intérieurs.

Villevieille., parcelle 243C3 1090. Bouche d'un four à pain d'accès extérieur.Villevieille., parcelle 243C3 1090. Bouche d'un four à pain d'accès extérieur.Si toutes les maisons possèdent une étable, seulement 28% possèdent également un fenil. Deux fours à pain, installés dans une maison ou à proximité immédiate, ont été repérés, ainsi qu'une citerne et un séchoir.

Couverture

Sur le territoire communal, les toits sont majoritairement à un pan (55,5% du corpus). Cependant, au village de Villevieille, la tendance est inverse puisque les trois-quarts des maisons y possèdent un toit à longs pans.

Les charpentes sont généralement à pannes panne faîtière et pannes intermédiaires, pas de panne sablière. Ces pannes sont parfois confortées par des chevrons.

Les avants-toits anciens conservés (61% du corpus) sont traités en génoises : un rang (22%) ou deux rangs (33,5%). Lorsqu'elle existe, la saillie de rive des pignons est réalisée avec un rang de génoise, exceptionnellement deux rangs. Une maison a été repérée avec un avant-toit constitué du simple débord des tuiles de couverture.

La couverture traditionnelle est la tuile creuse mais elle a été largement remplacée par des matériaux modernes (plaques de fibro-ciment notamment), lesquels concernent 50% des maisons de la commune. Une maisons est couverte en tuile plate mécanique.

Décor

Les décors de façades ne concernent qu'une maison, il s'agit de faux encadrements et de faux appareil peint (village de Villevieille).

Typologie

A1 : Maison avec partie agricole, commerciale ou artisanale en partie basse (56% du corpus) (9 repérées ; 1 sélectionnée) Logis au-dessus ou à côté d'une partie agricole ou commerciale

A2 : Maison avec partie agricole en partie haute (0 repérée) Logis en dessous ou à côté d'un fenil

A3 : Maison avec parties agricoles en parties basses et hautes (44% du corpus) (7 repérées ; 0 sélectionnée) Logis entre les parties agricoles

B : Maison sans partie agricole, commerciale ou artisanale (0 repérée). Absence de partie agricole

Interprétation de la classification

Villevieille., parcelle 243C3 741, 1286. Porte d'étable, avec linteau en bois.Villevieille., parcelle 243C3 741, 1286. Porte d'étable, avec linteau en bois.Les données statistiques montrent que sur la commune de Val-de-Chalvagne, les modes de vie et les modes d'habiter impliquaient une grande mixité des hommes et des bêtes.

Ce phénomène se traduit par le fait 56% du corpus correspond à des maisons dont le logis est installé au-dessus d'une partie agricole : étable, remise, etc.

La seconde catégorie (44% du corpus) est celle des maisons où le logis est compris entre une partie basse agricole (étable, porcherie, resserre...) et une partie haute à vocation également agricole (fenil, séchoir).

Ensemble, ces deux catégories représentent 100% du corpus et traduisent la forte imbrication des fonctions agricoles dans l'habitat, notamment la présence des étables en dessous de l'habitation.

Le territoire communal est presque exclusivement occupé par des fermes isolées, un peu plus regroupées sur Villevieille (le Village, Le Champ), ce qui explique le très faible nombre de maisons recensées. Effectivement, le village perché de Montblanc, presque totalement ruiné aujourd'hui, ne comprenait que cinq maisons en 1817, et quelques bâtiments ruraux. Sur l'ancienne commune de Villevieille, moins d'une dizaine de maisons a été repérée au village et une demi-douzaine au hameau du Champ. Seule une maison de la commune porte une date, 1910, datant un réaménagement. Les maisons de Montblanc ont sans doute une origine ancienne, peut-être médiévale. Ailleurs, elles datent du 15e siècle au 18e siècle : toutes figurent sur le cadastre de 1817.

  • Période(s)
    • Principale : Temps modernes

Les maisons ont été repérées au village de Villevieille, au hameau du Champ et au village de Montblanc. La moitié possèdent une cour attenante et un quart possèdent un jardin mitoyen. Ce sont des blocs en hauteur, presque toujours traversants. Elles sont principalement construites en maçonnerie de moellons calcaires, parfois complétés par des moellons de tufs. Au village de Montblanc, on note un grand emploi de petits moellons de tuf, bien équarris et souvent assisés, sans qu'il soit possible de dire dans quelle mesure se sont des remplois des matériaux de l'ancien château. Les chaînes d'angles sont en moellons plus gros, mieux équarris. Toutefois, un quart des maisons possède des chaînes d'angles en pierre de taille calcaire, en pierre de taille de tuf ou en appareil mixte. Les enduits anciens conservés sont à pierres vues ou rustiques. La présence d'une voûte a été notée pour la moitié du corpus, toujours située en étage de soubassement : voûtes en berceau plein-cintre ou en berceau segmentaire. Ces voûtes couvrent une étable ou une resserre qui, dans les autres cas, est couverte par un plancher sur solives. Les éventuels escalier extérieurs sont construit en maçonnerie et les marches sont souvent en pierre de taille. Les escaliers intérieurs sont bâtis en maçonnerie légère de chaux et de plâtre sur une structure en bois. Les maisons possèdent de deux à quatre niveaux d'élévation. Plus de la moitié des maisons ne possèdent pas d'élévation ordonnancée en travées. Du fait du relief marqué sur la commune, presque toutes les maisons du corpus possèdent un ou deux étages de soubassement. Seules quelques maison possèdent un escalier extérieur, placé parallèlement à la façade, parfois sur une logette voûtée qui supporte une petite terrasse ou un repos. Ailleurs, l'accès au logis se fait de plain-pied ou par des escaliers intérieurs. Si toutes les maisons possèdent une étable, seulement un quart possède également un fenil. Les toits sont majoritairement à un pan, sauf au village de Villevieille où les trois-quarts des maisons possèdent un toit à longs pans. La couverture traditionnelle est la tuile creuse, une maison est couverte en tuile plate mécanique. Les données statistiques montrent que sur la commune de Val-de-Chalvagne, les modes de vie et les modes d'habiter impliquaient une grande mixité des hommes et des bêtes. Ce phénomène se traduit par le fait 56% du corpus correspond à des maisons dont le logis est installé au-dessus d'une partie agricole : étable, remise, etc (type A1). La seconde catégorie (44% du corpus) est celle des maisons où le logis est compris entre une partie basse agricole (étable, porcherie, resserre...) et une partie haute à vocation également agricole (fenil, séchoir) (type A3). Ensemble, ces deux catégories représentent 100% du corpus et traduisent la forte imbrication des fonctions agricoles dans l'habitat, notamment la présence des étables en dessous de l'habitation.

  • Typologies
    A1 : maison avec partie agricole, artisanale ou commerciale en partie basse ; A3 : maison avec parties agricoles en parties basses et hautes
  • Toits
    tuile creuse, tuile plate mécanique
  • Murs
    • calcaire
    • tuf
  • Décompte des œuvres
    • repérées 16
    • étudiées 1
    • bâti INSEE 60
Date d'enquête 2009 ; Date(s) de rédaction 2009
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général