Dossier collectif IA04000252 | Réalisé par ;
Sauze Elisabeth
Sauze Elisabeth

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1969 à 2007.

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  • inventaire topographique
maisons
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    maison
  • Aires d'études
    Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var
  • Adresse
    • Commune : Soleilhas

L'habitat de Soleilhas, aujourd'hui concentré dans le village et dans l'écart des Bailes qui le touche à l'est, était autrefois plus dispersé. Il y avait en 1834 4 autres écarts, qui ne sont plus que des ruines (Teillette, Verraillon, les Berliés) ou en voie d'abandon (les Coulettes), et 3 fermes isolées, dont une seule subsiste. Le village s'est constitué dans la 2e moitié du 17e siècle autour du nouveau château seigneurial, bâti en grande partie entre 1659 et 1662, et de l'église paroissiale, construite en 1668, à partir d'une nébuleuse de petits écarts éparpillés au pied du coteau et le long du chemin. Ces écarts, que le cadastre de 1640 montre adaptés aux dimensions d'un groupe familial, étaient nés, pour certains, dès la 2e moitié du 16e siècle, comme le prouve le chronogramme 1583 relevé sur le linteau d'une porte. La dispersion initiale des habitations reste sensible dans le plan du village, qui mélange des alignements bâtis denses et des zones de jardins. Le processus progressif - et largement incomplet - d'urbanisation paraît responsable de la typologie des maisons.

  • Période(s)
    • Principale : Temps modernes
    • Principale : Epoque contemporaine

Le corpus repéré compte 156 maisons, toutes regroupées dans le village et les écarts des Bailes et des Coulettes. Le milieu bâti des agglomérations est peu dense et laisse place à des séries de jardins intercalaires. On ne compte pourtant que 4 maisons sans mitoyenneté, 81 sont mitoyennes sur deux côtés, 26 sur trois côtés. On en trouve même deux, fait exceptionnel dans ce contexte, traversées par un passage couvert, l'un resté public, l'autre privatisé depuis peu. En règle générale, les maisons sont composées d'un seul corps de bâtiment. Les 12 qui comptent deux bâtiments le doivent pour la plupart à un agrandissement (4 cas) ou à l'annexion d'une parcelle bâtie voisine (7 cas), le tout effectué après 1834. Les dimensions sont modestes : 57% des maisons ont moins de 50 m², 37,5% entre 50 et 100 m², les plus grandes ayant fusionné visiblement des éléments auparavant distincts. Les espaces libres, nombreux mais rarement clôturés, se distinguent mal de la voie publique. Les annexes, remises ou bûchers, sont peu fréquentes (moins de 10). Le nombre de niveaux varie de deux (29) à trois (74), quatre (51) ou cinq (3). L'étage inférieur est plus souvent en soubassement (92) qu'en rez-de-chaussée (65), l'étage supérieur peut être encore en soubassement (2), en rez-de-chaussée surélevé (23), en étage carré (65) ou en comble en surcroît (66). Quand elle est restée lisible, la distribution des fonctions réserve l'étage inférieur à l'étable, à la remise et/ou au cellier, les étages médians à l'habitation, le supérieur au stockage du foin et au séchage des fruits, des légumes et du linge, schéma souvent perturbé par les remaniements récents qui affectent à l'habitation la totalité de la surface utile. Comme à Demandolx, la multiplicité des accès répond à la volonté d'économiser l'espace intérieur et de donner à chaque étage son autonomie. Mais ici, la densification du bâti, en multipliant les étages et les mitoyens, a obligé à intégrer dans le volume une partie des organes de distribution. Les escaliers extérieurs sont donc moins nombreux (39), mais ils présentent les mêmes caractéristiques que dans la commune voisine : volée droite, rarement en équerre, et perron en blocage dallés de pierre de taille, parallèles (25) ou perpendiculaires (14) à la façade. Au total, 8 maisons seulement ont tous leurs étages accessibles par l'extérieur. Plus de la moitié (87) ont au moins deux étages autonomes et, parmi ceux qui n'ont d'accès qu'à leur niveau inférieur, la moitié ont au moins deux portes. Les intérieurs n'ont, à de très rares exceptions près, pas été vus. Les voûtes paraissent peu nombreuses (3 berceaux en plein cintre à l'étage inférieur). La construction traditionnelle fait appel aux ressources locales : moellons bruts de calcaire marneux extraits du sous-sol et liés au mortier de chaux, avec des chaînes d'angle plus souvent en moellons équarris qu'en pierre de taille (40% des exemples visibles). Quand elle n'est pas masquée par un crépi récent au ciment, la maçonnerie est revêtue d'un enduit à la chaux continu (rustique) ou discontinu (à pierres vues), exceptionnellement d'un enduit décoratif lisse (2 cas) ou à la tyrolienne (1 cas). Les baies ont presque toujours des linteaux en bois et des piédroits en moellons, revêtus ou non de mortier, la pierre de taille, calcaire marneux ou, plus rarement, tuf (on en trouve quelques gisements sur le territoire communal), a néanmoins servi à habiller quelques portes plus soignées. Les deux tiers des toits n'ont qu'un pan, les autres des longs pans, invariablement soutenus par des pannes. La tuile creuse constitue le seul mode de couverture ancien attesté, souvent remplacé depuis le milieu du 20e siècle par la tôle ondulée ou le fibro-ciment. La génoise à un ou deux rangs constitue donc la plupart des avant-toits, sauf quelques cas sur chevrons débordants. L'une des particularités locales à souligner ici est l'emploi très fréquent des saillies de rive, soutenues comme les avant-toits par une génoise et destinées à limiter le ruissellement des eaux pluviales et de la neige fondue sur les murs pignons. Dans ce milieu un peu urbanisé mais pauvre, les élévations sont peu typées : 47 seulement ont un dispositif à une travée, 12 à deux travées, 4 à trois travées, un seul à 5 travées (non homogènes). Les balcons, peu nombreux et de facture récente, n'appartiennent pas à la tradition locale. Le décor est preque absent et limité à des détails : 5 décors peints très modestes (faux appareil et faux encadrements en bandeau uni), de rares moulures et motifs sculptés, quelques vantaux de porte et contrevents, dont plusieurs ornés du soleil, motif emblématique du village, ajouré ou en applique. On rencontre à Soleilhas quelques cas de type IIA, à circulation extérieure. Mais les autres maisons, privées par la mitoyenneté de certains de leurs accès, sont dotées d'un système de distribution mixte, mi-intérieur, mi-extérieur (type IIC, 57,5%), ou d'une circulation intérieure (types I1, à porte unique, et I2, à portes multiples, 36,5%). La plupart des 156 édifices repérés existaient en 1834, mais les transformations, liées ou non à un changement de fonction, ont été nombreuses. Parmi les maisons repérées : 67 maisons avec parties agricoles en parties basse et haute (43%) ; 52 maisons avec partie agricole, commerciale ou artisanale en partie basse (33%) ; 4 maisons avec partie agricole en partie haute (2,5%) ; 11 maisons sans partie agricole, commerciale ou artisanale (7%) ; 22 maisons de type indéterminé (transformées).

  • Typologies
    A3 : maison avec parties agricoles en parties basses et hautes ; A1 : maison avec partie agricole, artisanale ou commerciale en partie basse ; A2 : maison avec partie agricole en partie haute ; B : maison sans partie agricole, artisanale ou commerciale
  • Toits
    tuile creuse, tôle ondulée, ciment amiante en couverture
  • Murs
    • enduit
    • moellon sans chaîne en pierre de taille
    • moellon
  • Décompte des œuvres
    • bâti INSEE 107
    • repérées 156
    • étudiées 9
Date d'enquête 2004 ; Date(s) de rédaction 2006
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Sauze Elisabeth
Sauze Elisabeth

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1969 à 2007.

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