Dossier collectif IA04001321 | Réalisé par
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maisons
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Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    maison
  • Aires d'études
    Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var
  • Adresse
    • Commune : Vergons

I. Contexte de l'enquête

Le repérage

Ce dossier concerne les maisons de la commune de Vergons (canton d'Annot, Pays Asses-Verdon-Vaïre-Var, département des Alpes-de-Haute-Provence).

Le terme "maison" comprend les édifices totalement dévolus à l'habitation, ainsi que ceux comprenant une partie habitation et une partie agricole (étable, remise, fenil…) réunies sous un même toit.

Les conditions de l'enquête

Le repérage des maisons sur la commune de Vergons a été effectué au cours du mois de juillet 2008. Le recensement s'est fait à partir du cadastre le plus récent disponible, édition mise à jour pour 1989. Le plan cadastral dit "napoléonien", levé en 1830, a servi de point de repère et de comparaison pour les bâtiments antérieurs à cette date ; les états de section de ce cadastre concernant le Village et l'Iscle ont été consultés.

Toutes les constructions portées sur le cadastre actuel ont été vues, au moins de l'extérieur.

Le repérage a été effectué à l'aide d'une grille de description morphologique propre aux maisons et décrivant :

- la ou les fonction(s) visible(s) du bâtiment,

- la présence éventuelle et la caractérisation des espaces libres,

- la mitoyenneté,

- les matériaux principaux et secondaires et leur mise en œuvre,

- la forme du toit et la nature de la couverture et de l'avant-toit,

- le nombre d'étages visibles,

- la description des élévations et des baies,

- les décors extérieurs,

- les aménagements intérieurs (escalier, cheminée, cloisons…)

- les inscriptions historiques : dates portées, inscriptions…

Cette grille de repérage a donné lieu à l'alimentation d'une base de données destinée à faire un traitement statistique et cartographique.

Le repérage est toujours confronté à la question de l'état du bâti. Ainsi, ont été repérés les bâtiments ayant subi quelques modifications de détail n'affectant pas leur lecture architecturale. Les bâtiments ruinés mais dont le parti pris architectural d'origine restait lisible ont également été repérés. En revanche, les bâtiments ayant subi des transformations majeures rendant illisibles leurs caractères architecturaux n'ont pas été retenus. Les bâtiments non retenus sont principalement ceux qui ont été très remaniés à une période récente, selon des normes de construction, des matériaux et un vocabulaire architectural très éloignés de ceux de l'architecture locale : élévations entièrement repercées de grandes ouvertures rectangulaires masquant les baies anciennes, utilisation de matériaux récents rendant illisible le parti d'origine, restructuration intérieure totale ou profonde…

Datations

Les plus vieilles maisons du Village ne semblent pas antérieures au 17e siècle. Celles de l'Iscle ne doivent pas remonter au-delà de la seconde moitié du 18e siècle. De nombreuses maisons ont été construites à la fin du 18e siècle et au 19e siècle. Les aménagements intérieurs anciens des maisons datent de la seconde moitié du 19e siècle et du début du 20e siècle.

Huit maisons de la commune portent une date, dont une du 18e siècle. Les autres sont du premier quart du 19e siècle au premier quart du 20e siècle.

II. Caractères morphologiques

76 maisons ont été repérées, 9 maisons ont été sélectionnées (12 % du corpus).

Implantation et composition d'ensemble

Toutes les maisons de la commune ont été repérées au Village (59,5 %) ou dans le hameau de l'Iscle (39,5 %) ; une seule maison a été repérée hors agglomération, il s'agit d'une maison forestière.

Rue au village.Rue au village.Dans le village et le hameau, les bâtiments sont regroupés en îlots, souvent adossés à la pente, étirés en longueur et desservis par des rues étroites qui suivent les courbes de niveaux. Dans les îlots, les parcelles sont fréquemment traversantes et donnent souvent sur une rue haute et une rue basse. Seulement 5 % des maisons sont isolées ; 30 % ont un côté mitoyen 51,5 % ont deux côtés mitoyens ; 10,5 % ont trois côtés mitoyens ; on relève deux maisons totalement enclavées.

Les îlots de maisons d'habitation sont plutôt concentrés dans la partie centrale des agglomérations, alors que les franges sont dévolues aux entrepôts agricoles.

Les maisons sont des blocs en hauteur, dont la façade est préférentiellement tournée vers la rue basse. 20 % des maisons possèdent une cour, 10,5 % possèdent un jardin mitoyen.

Matériaux et mise en œuvre

Les bâtiments sont principalement construits en maçonnerie de moellons calcaires, parfois complétée avec des blocs de grès ou de tuf. Les blocs sont généralement peu équarris. Les murs sont montés en assises relativement régulières. Les moellons sont liés entre eux par un mortier de chaux ou de gypse et de sable. Les angles sont renforcés par des moellons plus gros, mieux équarris ; au hameau de l'Iscle, on note de nombreux chaînages d'angle faisant appel à de gros blocs de grès, ou mixtes (calcaire, grès et tuf). Les enduits anciens conservés sont à pierres vues (10,5 % du corpus), rustiques (6,5 %), à la tyrolienne (5 %) ou lisses. Il faut cependant signaler que les trois-quarts des maisons (75 %) possèdent un enduit récent.

Village. Porte de logis : encadrement en pierre de taille à linteau monolithe.Village. Porte de logis : encadrement en pierre de taille à linteau monolithe.Les encadrements des fenêtres sont le plus souvent en maçonnerie façonnée au mortier, avec un linteau en bois. Il en est de même pour les encadrements de porte. Seulement 17 % des maisons du corpus possèdent un encadrement de porte en pierre de taille, toutes au village. Ces encadrements sont en arc segmentaire (61,5 %), ou à linteau (38,5 %, linteau monolithe ou plate-bande). Sur 9 % des maisons, la porte de l'étable ou de la remise possède un encadrement en pierre de taille en arc segmentaire.

Les contrevents anciens, qui occultent les fenêtres, ont été remplacés par des équivalents récents dans 71 % des cas. Cependant, les contrevents en bois plein représentent 80 % des cas restants, 20 % pour les contrevents à persiennes.

L'étage de soubassement est parfois voûté (repéré dans 8 % du corpus : voûtes en berceau segmentaire ou voûtes d'arêtes) et il abrite une étable ou une resserre. Les pièces des étages supérieurs possèdent généralement un plancher sur solives. Les sols des pièces à usage d'habitation sont souvent couverts en carreaux de terre cuite carrés (de 15cm à 20cm de côté), en carreaux de terre cuite rectangulaires, par des tomettes hexagonales (plusieurs tailles différentes, de la petite à la grande) ou des carreaux de ciment teintés. Le sol de l'étable est en terre battue, le sol du fenil est en plancher rustique et reçoit parfois une chape au mortier de chaux ou de gypse.

Les murs des pièces d'habitation reçoivent un enduit lisse réalisé au mortier de gypse et sont souvent peints en blanc avec des plinthes de couleur foncée (brun, noir, rouge, etc.). Les cloisons intérieures sont réalisées principalement en maçonnerie légère et pans de bois. Les matériaux de cette maçonnerie légère peuvent être divers : petites pierres, lauzes sur chant, briques pleines ou creuses, blocs de béton de chaux moulés, etc. Les plafonds des pièces d'habitation reçoivent parfois un enduit lisse au plâtre.

La pièce servant de cuisine dispose d'une cheminée adossée ou a demi-engagée dans un mur. La forme des manteaux de cheminée est généralement rectangulaire, avec une corniche moulurée à la base de l'avaloir, parfois des petits corbeaux en maçonnerie ; le manteau des cheminées est construit en ossature bois avec un remplissage de carreaux de terre cuite, de lauzes ou de gravas et un enduit de finition lissé. Cette cheminée est souvent flanquée d'une niche regroupant un potager de cuisson (une ou deux grilles, souvent rectangulaires mais parfois rondes) et un cendrier. Une pile d'évier est aménagée dans un angle de la cuisine ou sous une fenêtre. Des placards muraux ou en maçonnerie légère sont installés dans la cuisine et les chambres.

Village, détail d'un escalier : marches en carreaux de terre cuite, nez-de-marches en bois, contre-marches en mortier.Village, détail d'un escalier : marches en carreaux de terre cuite, nez-de-marches en bois, contre-marches en mortier.Les éventuels escaliers intérieurs sont construit en maçonnerie légère de chaux et de plâtre sur une structure en bois. Les contre-marches sont façonnées au mortier ou sont en bois, les nez de marche sont en bois et les marches reçoivent généralement des carreaux de terre cuite.

Structure, élévation, distribution

Les maisons ont de deux à cinq niveaux d'élévation : deux niveaux (2,5 %), trois niveaux (41 %), quatre niveaux (42 %), cinq niveaux (14,5 %, toutes situées au Village).

Plus de 88 % des maisons de la commune ne possèdent pas d'élévation ordonnancée en travées. Pour les maisons possédant une élévation organisée en travées, la répartition se fait ainsi : 23 % à une travée, 46 % à deux travées, 31 % à trois travées.

Plus des trois-quarts (77,5 %) des maisons du corpus possèdent de un à trois étages de soubassement. Pour ces maisons, la répartition se fait ainsi : 54 % possèdent un unique étage de soubassement ; 35,5 % possèdent deux étages de soubassement ; 10 % possèdent trois étages de soubassement. Au niveau de la répartition des étages, les cas les plus fréquents (37 % du corpus total) correspondent aux maisons organisées ainsi : un étage de soubassement, un rez-de-chaussée surélevé, un étage carré et/ou un étage de comble.

Façade nord d'une maison : escalier extérieur et baie fenière (Vergons).Façade nord d'une maison : escalier extérieur et baie fenière (Vergons).Dans le cas de maisons bloc élémentaires, chaque niveau est accessible indépendamment depuis l'extérieur en utilisant le dénivelé ou en faisant appel à un escalier de distribution extérieur, en maçonnerie (présent sur 20 % des maisons). Cet escalier extérieur peut être construit perpendiculairement (33,5 % des cas) ou parallèlement (66,5 % des cas) à la façade. Dans cette dernière configuration, un repos est souvent aménagé devant la porte du logis.

Dans les cas où un escalier intérieur a pu être observé (22,5 % du corpus), cet escalier se trouve en façade dans 68,5 % des cas, en fond de parcelles dans 21 % des cas et en milieu de parcelle dans 10,5 % des cas. Il est tournant dans 58 % des cas, sinon il est droit. Dans cette configuration, il reste néanmoins courant qu'il n'y ait pas de communication intérieure entre la partie habitation et l'étable située en soubassement.

79 % des maisons possèdent une étable, 62 % possède un fenil, 20 % possèdent une resserre, 20 % possèdent une remise. Quatre anciennes boutiques, un four à pain et trois pigeonniers ont été repérés.

Couverture

Les toits sont à longs pans (70 % du corpus) ou à un pan (29 %) ; on note un toit en demi-pavillon au Village.

Dans la plupart des bâtiments visités, et quelque soit la forme du toit, les charpentes sont à pannes (panne faîtière et pannes intermédiaires, pas de panne sablière). Quelques grands bâtiments couverts d'un toit à longs pans possèdent une charpente à fermes avec entraits et poinçons.

Le traitement des avants-toits et de la saillie de rive des pignons est traité avec différentes techniques. Cependant, il faut rappeler que 29 % des maisons du corpus possèdent un avant-toit non significatif du fait d'une modernisation de la toiture. Le traitement en génoise est le plus courant : un rang (29 %), deux rangs (38 %) ou trois rangs (4 %, toutes situées au Village) de génoises maçonnées. Près des trois-quarts des maisons du Village possèdent deux rangs de génoises. Pour 16 % des maisons de la commune, la saillie de rive des pignons est réalisée avec un ou deux rangs de génoise.

La couverture traditionnelle est la tuile creuse mais elle a été très largement remplacée par des matériaux modernes (ciment-amiante notamment), lesquels concernent 97 % des maisons de la commune.

Décor

Les décors de façades ne concernent qu'un petit nombre de maisons (14,5 % du corpus). Ils se présentent sous forme de faux encadrements peints, de faux appareil peint ou d'enduit moulé ; les différentes techniques étant parfois associées.

Quelques huisseries décorées et sculptées ont également été repérées (18,5 % des maisons de la commune). Porte de logis : menuiserie, détail du décor d'un panneau (Vergons).Porte de logis : menuiserie, détail du décor d'un panneau (Vergons).

Typologie

A1 : Maison avec partie agricole, commerciale ou artisanale en partie basse (25 % du corpus) (19 repérées ; 3 sélectionnées (16 %))

Logis au-dessus ou à côté d'une partie agricole ou commerciale

A2 : Maison avec partie agricole en partie haute (2,5 % du corpus) (2 repérées ; 1 sélectionnée (50 %))

Logis en dessous ou à côté d'un fenil

A3 : Maison avec parties agricoles en parties basses et hautes (60,5 % du corpus) (46 repérées ; 3 sélectionnées (6,5 %))

Logis entre les parties agricoles

B : Maison sans partie agricole, commerciale ou artisanale (12 % du corpus) (9 repérées ; 2 sélectionnées (22 %))

Absence de partie agricole

Interprétation de la classification

Les données statistiques montrent que, sur la commune de Vergons, les modes de vie et les modes d'habiter impliquaient une grande mixité des hommes et des bêtes.

Effectivement, une catégorie prédomine (60,5% du corpus), c'est celle des maisons dont le logis est compris entre deux parties agricoles : une en partie basse (étable, porcherie, resserre, remise…) l'autre en partie haute (fenil ou séchoir).

La seconde catégorie (25% du corpus) est celle des maisons qui possèdent un logis situé au-dessus d'un premier niveau d'élévation à vocation agricole (étable, resserre ou remise), artisanale (atelier) ou commerciale (boutique).

La dernière catégorie (2,5% du corpus) concerne les maisons où le logis se trouve en-dessous d'un niveau d'élévation à vocation agricole (fenil, séchoir, etc.).

Ensemble, ces trois catégories représentent 88% du corpus et traduisent la forte imbrication des fonctions agricoles dans l'habitat.

A contrario, 12 % des maisons du corpus sont entièrement dévolues à l'habitation. Ce qui traduit un certain caractère urbain, consécutif de la situation de Vergons et de l'Iscle sur la route de Digne à Nice.

Les plus vieilles maisons du village ne semblent pas antérieures au 17e siècle. Celles de l'Iscle ne doivent pas remonter au-delà de la seconde moitié du 18e siècle. De nombreuses maisons ont été construites à la fin du 18e siècle et au 19e siècle. Les aménagements intérieurs anciens des maisons datent de la seconde moitié du 19e siècle et du début du 20e siècle. Huit maisons de la commune, dont sept situées dans le chef-lieu, portent un chronogramme. Le plus ancien, de 1783, concerne une maison étudiée au village (IA04001301). Les autres dates vont du premier quart du 19e siècle au premier quart du 20e siècle (1810, 1820, 1852, 1881, 1908, 1910, 1912).

  • Période(s)
    • Principale : 17e siècle
    • Principale : 18e siècle
    • Principale : 19e siècle
    • Principale : 20e siècle

Le repérage des maisons sur la commune de Vergons a été effectué en 2008, à partir des cadastres de 1830 et de 1989. 76 maisons ont été repérées, 9 maisons ont été sélectionnées (12 % du corpus). Toutes les maisons de la commune ont été repérées au village ou dans le hameau de l'Iscle, une seule maison a été repérée hors agglomération, il s'agit d'une maison forestière. Seulement quelques maisons sont isolées ; les autres ont de un à trois murs mitoyens. Les maisons sont des blocs en hauteur, dont la façade est préférentiellement tournée vers au sud ou à l'ouest. Elles sont principalement construites en maçonnerie de moellons calcaires, parfois complétée avec des blocs de grès ou de tuf. L'étage de soubassement est souvent voûté (voûtes en berceau segmentaire ou plein-cintre, souvent bâtardes, quelque fois voûtes d'arêtes) et il abrite une étable ou une resserre. Les maisons ont de deux à cinq niveaux d'élévation. Plus des trois-quarts du corpus possède de un à trois étages de soubassement. Pour un quart des maisons, l'accès aux étages se fait par un escalier de distribution extérieur maçonné ; les autres maisons disposent d'un escalier intérieur droit ou tournant. Les toits sont à longs pans (70 % du corpus) ou à un pan (29 %) ; on note un toit en demi-pavillon au village. La couverture traditionnelle est la tuile creuse mais elle a été très largement remplacée par des matériaux modernes. Les décors de façades ne concernent qu'un petit nombre de maisons et se présentent sous forme de faux encadrements peints, de faux appareil peint ou d'enduit moulé. Quelques huisseries décorées et sculptées ont également été repérées.

  • Typologies
    A1 : maison avec partie agricole, commerciale ou artisanale en partie basse ; A2 : maison avec partie agricole en partie haute ; A3 : maison avec parties agricoles en parties basses et hautes ; B : maison sans partie agricole, commerciale ou artisanale
  • Toits
    tuile creuse
  • Murs
    • calcaire
    • grès
    • tuf
    • moellon sans chaîne en pierre de taille
  • Décompte des œuvres
    • bâti INSEE 103
    • repérées 76
    • étudiées 9
Date d'enquête 2008 ; Date(s) de rédaction 2008
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général