Dossier collectif IA04002211 | Réalisé par
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maisons
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  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    maison
  • Aires d'études
    Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var
  • Adresse
    • Commune : Méailles

I. Contexte de l'enquête

Le repérage

Ce dossier concerne les maisons de la commune de Méailles (canton d'Annot, Pays Asses-Verdon-Vaïre-Var, département des Alpes-de-Haute-Provence).Le terme "maison" comprend les édifices totalement dévolus à l'habitation, ainsi que ceux comprenant une partie habitation et une partie agricole (étable, remise, fenil…) réunies sous un même toit.

Les conditions de l'enquête

Le repérage des maisons sur la commune de Méailles a été effectué au cours des mois de mai et juin 2011. Le recensement s'est fait à partir du cadastre le plus récent disponible, édition mise à jour pour 1984. Le plan cadastral dit "napoléonien", levé en 1830, a servi de point de repère et de comparaison pour les bâtiments antérieurs à cette date ; l'ensemble des états des sections de ce cadastre a été consulté.

Toutes les constructions portées sur le cadastre actuel ont été vues, au moins de l'extérieur.

Le repérage a été effectué à l'aide d'une grille de description morphologique propre aux maisons et décrivant :

- la ou les fonction(s) visible(s) du bâtiment,

- la présence éventuelle et la caractérisation des espaces libres,

- la mitoyenneté,

- les matériaux principaux et secondaires et leur mise en œuvre,

- la forme du toit et la nature de la couverture et de l'avant-toit,

- le nombre d'étages visibles,

- la description des élévations et des baies,

- les décors extérieurs,

- les aménagements intérieurs (escalier, cheminée, cloisons…)

- les inscriptions historiques : dates portées, inscriptions.

Cette grille de repérage a donné lieu à l'alimentation d'une base de données destinée à faire un traitement statistique et cartographique.

Le repérage est toujours confronté à la question de l'état du bâti. Ainsi, ont été repérés les bâtiments ayant subi quelques modifications de détail n'affectant pas leur lecture architecturale. Les bâtiments ruinés mais dont le parti pris architectural d'origine restait lisible ont également été repérés. En revanche, les bâtiments ayant subi des transformations majeures rendant illisibles leurs caractères architecturaux n'ont pas été retenus. Les bâtiments non retenus sont principalement ceux qui ont été très remaniés à une période récente, selon des normes de construction, des matériaux et un vocabulaire architectural très éloignés de ceux de l'architecture locale : élévations entièrement repercées de grandes ouvertures rectangulaires masquant les baies anciennes, utilisation de matériaux récents rendant illisible le parti d'origine, restructuration intérieure totale ou profonde.

II. Caractères morphologiques

122 maisons ont été repérées, 16 maisons ont été sélectionnées (13 % du corpus).

Hormis une maison repérée au hameau de La Combe, toute les autres l'ont été au Village.

Sur l'ensemble de la commune, près d'une vingtaine de maisons portent un chronogramme, rarement deux. Les plus anciennes dates relevées remontent à la seconde moitié du 16e siècle (1559, 1568) et au début du 17e siècle (1605). Plusieurs chronogrammes du 18e siècle ont également été repérés (1711, 1722, 1723, 172? et 1752). Au 19e siècle, les dates relevées s'échelonnent entre les années 1820 et la fin du siècle, avec un net pic dans les années 1870 (1821, 1859, 1875, 1876, 1877, 1878, 1879, 1897). Enfin, quelques chronogrammes du 20e siècle ont également été notés (1900, 1904 (La Combe), 1910, 1925, 1938...).

Le village de Méailles ne semble pas avoir changé de place depuis au moins l'époque médiévale et son cœur ancien se trouve organisé autour de l'église.

Ainsi l'îlot située immédiatement au sud de cette église est localement appelé « Le Château ». C'est dans cet îlot que l'on retrouve effectivement les traces architecturales les plus anciennes, remontant sans doute au moins au 13e siècle : parements en moyen appareil de pierre de taille calcaire, restes de baie geminée, grande porte en arc plein-cintre à claveaux extradossés... En outre, les îlots situés au-dessus de l'église sont nommés « Haut de Ville » à l'état des sections du cadastre de 1830, précisant ainsi indirectement qu'une partie de la « Ville » médiévale s'étendait bien en contrebas de l'église.

Une importante phase de reprise de l'agglomération a eu lieu autour du 16e siècle et du 17e siècle, comme en témoignent les quelques chronogrammes de cette époque. Ce phénomène se traduit également par un grand nombre d'éléments d'encadrements chanfreinés en pierre de taille de grès : fenêtres à meneau, fenêtres en demi-croisée, linteaux à accolades, linteaux monolithes sur coussinets, encadrements de portes en anse de panier... Ces éléments lapidaires chanfreinés, en place ou plus souvent en remplois, concernent près d'un quart des maisons du village.

Parcelle D118. Fenêtre à meneau chanfreinée.Parcelle D118. Fenêtre à meneau chanfreinée. Parcelle D204. Fenêtre à meneau, avec double linteau à accolades surmontées d'une croix.Parcelle D204. Fenêtre à meneau, avec double linteau à accolades surmontées d'une croix. Parcelle D163. Porte de logis,  porte de resserre et jour en fente.Parcelle D163. Porte de logis, porte de resserre et jour en fente.

On notera également la présence d'enduit ancien (du 17e siècle ?), repéré sur quatre maisons (1984 D 123, 179, 180, 181). Il s'agit d'un enduit rustique à pierres-vues, très couvrant, sur lequel ont été tracées à frais, à l'aide d'un bâton au bout arrondi, des lignes parallèles grossières évoquant un faux parement assisé. Un décor similaire de faux appareil gravé se retrouve à l'état de vestige sur l'élévation nord de la Tour du Murat, au Fugeret. Ces enduits gravés portent tous des traces de suie, qui sont par ailleurs visibles sur un certain nombre de façades de Méailles. La tradition orale rapporte que ces traces ont été laissées par un violent incendie qui détruisit une partie du village au cours de la seconde moitié du 18e siècle.

Enduit rustique avec faux appareil grossier gravé ; baie murée. Importantes traces de suie.Enduit rustique avec faux appareil grossier gravé ; baie murée. Importantes traces de suie.

Evidemment, la plupart des maisons ont été largement remaniées au cours du 18e siècle et surtout du 19e siècle. Et si les chronogrammes du début du 20e siècle semblent correspondre à des réaménagements minimes ou à des extensions, plusieurs maisons de la rue principale ont été profondément modifiée lors de l'alignement de cette rue dans les années 1920. Les façades concernées se remarquent par la présence dans la maçonnerie de moellons ayant des faces noircies (issus des matériaux de démolition remployés sur place), mélangés à des moellons exempts de traces de suie.

Implantation et composition d'ensemble

Dans le village, l'urbanisation est dense et les bâtiments sont regroupés en petits îlots séparés par des ruelles étroites. On note d'ailleurs la présence de plusieurs passages couverts en berceau, avec un cas de berceau à pénétrations, qui concernent 5 % des maisons du corpus. Outre la maison de La Combe, seules deux maisons du village ne possèdent pas de murs mitoyens. En revanche, 15,5 % des maisons ont un mur mitoyen et 56,5 % ont deux murs mitoyens, la mitoyenneté étant perpendiculaire dans 60 % des cas, ce qui traduit des îlots de petites dimensions comprenant un nombre restreint de bâtiments. Enfin, 25,5 % des maisons, placées en cœur d'îlot, possèdent trois murs mitoyens.

La densité du bâti se traduit par le fait que les espaces libres sont peu présents autour des maisons. Effectivement, seulement 17 % des maisons possèdent une cour attenante et 5,5 % possèdent un jardin mitoyen.

Les maisons sont de petits blocs en hauteur. Les parcelles sont généralement traversantes sur les îlots périphériques, mais elles sont enclavées dans les îlots du centre du village. 77 % des maisons possèdent une façade antérieure constituée de niveaux d'habitation placés au dessus d'un niveau agricole ; 13 % possèdent une façade antérieure constituée de niveaux d'habitation placés entre des niveaux agricoles. Seules 60 % des maisons possèdent une façade postérieure, qui est le plus souvent également constituée de niveaux d'habitation placés au dessus d'un niveau agricole (44,5 % des cas). On note cependant que, pour 40 % des maisons ayant une façade postérieure, celle-ci est uniquement constituée de niveaux d'habitation.Il est à noter que certaines maisons possèdent des parties basses (étable, cellier...) et des logis appartenant à différents propriétaires ; quelques-unes sont même séparées horizontalement en appartements. D'après les données du cadastre de 1830, cette multipropriété des maisons concernait déjà 16 bâtiments d'habitation.

Matériaux et mise en œuvre

75,5 % des maisons sont construites en maçonnerie mixte de moellons calcaires et de grès, généralement peu équarris, montés au mortier de chaux et de sable. Cette mixité des matériaux s'explique par le fait que le village de Méailles est installé sur une barre calcaire, mais que les affleurements gréseux sont distants de quelques centaines de mètres seulement. Une petite carrière de calcaire a été notée entre le village et la chapelle Saint-Jacques. L'usage de blocs de tufs a en outre été repéré pour 4 % du corpus. Seules deux maisons, une au village et l'autre à La Combe sont entièrement construites en moellons de grès.Les chaînes d'angles sont renforcées par des moellons plus gros, mieux équarris. La présence de chaînes d'angles en pierre de taille n'a été repérée que pour 5,5 % des maisons. Ces chaînes d'angles sont en grès, plus rarement en calcaire ; un cas d'usage mixte grès-calcaire a été noté. Cinq maisons, situées en cœur d'îlot, ne possèdent pas de chaînes d'angle.

Les enduits anciens sont conservés pour 56,5 % du corpus. Ils sont à pierres vues dans 59 % des cas, rustiques dans un quart des cas. On note quelques enduits lisses ou à la tyrolienne et certaines maisons possèdent plusieurs types d'enduits selon les élévations. Une maison dont la maçonnerie ne reçoit aucun enduit a été repérée.

Les encadrements des fenêtres sont en maçonnerie, avec un linteau en bois ; l'enduit de finition est réalisé au mortier de gypse lissé portant une feuillure. Les appuis de fenêtres sont souvent traités en pierre de taille de grès (un quart des maisons sont concernées), parfois moulurés. De plus, pour 20,5 % des maisons, des encadrements faisant appel à la pierre de taille pour les piédroits où le linteau ont été notés ; il s'agit souvent de fenêtres à meneau ou à demi-croisée utilisées entières ou partiellement murées. On remarque également quelques encadrements de jours en pierre de taille, de même des piédroits de fenêtres accompagnés de linteaux en bois. Trois cas de fenêtres avec cadre en bois sur maçonnerie ont été relévés. Il faut néanmoins préciser que près d'un quart des maisons ne présentent plus d'encadrements significatifs.

Les contrevents anciens, qui occultent les fenêtres, ont été remplacés par des équivalents récents dans 77 % des cas. Les exemples encore visibles sont des contrevents en bois plein (15 % du corpus), ou des contrevents à persiennes (7 % du corpus).

Pour les encadrements de porte de logis, 43 % sont construits en pierre de taille, le plus souvent en grès.

Parcelle D169b. Porte de logis, linteau et fronton en pierres de taille de grès.Parcelle D169b. Porte de logis, linteau et fronton en pierres de taille de grès.

Les encadrements en pierre de taille calcaires semblent être les plus anciens (arc plein-cintre notamment et linteaux monolithes). Parmi l'ensemble des encadrements de porte de logis en pierre de taille, on note 38,5 % de cas avec platebande, celle-ci étant très majoritairement à clef saillante et passante. Dans 29 % des cas, il s'agit de linteaux monolithes. 17 % des encadrements en pierre de taille sont en arc segmentaire. Deux cas d'arc en anse de panier ont été relevés, un cas en arc plein-cintre.

Quand l'encadrement de la porte du logis n'est pas en pierre de taille, il est façonné au mortier de gypse, avec linteau en bois. Par ailleurs, on notera que 28,5 % des maisons ne possèdent plus de porte de logis significative.

La présence de voûte a été repérée pour un quart des maisons du corpus, mais les données ne sont pas renseignées pour plus de la moitié du corpus, où l'observation n'a pas été possible. Dans le cas où une voûte est présente, il s'agit d'une voûte en berceau plein-cintre dans 43,5 % des cas, d'une voûte en berceau segmentaire dans 36,5 % des cas, ou d'une voûte d'arêtes dans 20 % des cas. Quelques cas de voûte d'arêtes à plusieurs travées ont été relevés, de même, quelques maisons associent deux ou trois types de voûtes. Dans certaines maisons qui dominent la gare et la Vaïre, la présence exceptionnelle de deux étages de voûtes superposées a été repérée. Enfin, lorsque des trappes d'abat-foin existent au-dessus des mangeoires de l'étable, on remarque qu'elles sont aménagées en pénétrations dans la voûte.L'absence de voûte a été notée pour 21 % du corpus.

En l'absence de voûte, les pièces des étages supérieurs possèdent un plancher sur solives, le plus souvent en châtaignier. Les sols des pièces à usage d'habitation sont souvent couverts en carreaux de terre cuite carrés ou rectangulaires, en tomettes hexagonales ou en carreaux de ciment teintés. Les murs sont enduits avec un décor de plinthes peintes. Les cloisons intérieures sont réalisées principalement en maçonnerie légère et pans de bois. Les plafonds sont souvent enduits au plâtre.

Le sol de l'étable ou des resserres est en terre battue, parfois dallé en lauzes. Le sol des fenils ou des séchoirs est un plancher rustique, quelques fois recouvert d'une chape de mortier.

La pièce servant de cuisine dispose d'une cheminée adossée ou à demi-engagée dans un mur. Parcelle D100. Logis, cheminée et placard-niche.Parcelle D100. Logis, cheminée et placard-niche.La forme des manteaux de cheminée est généralement rectangulaire, parfois galbée, avec une corniche moulurée. Cette cheminée est souvent flanquée d'une niche regroupant un potager de cuisson et un cendrier. Une petite tablette (lauze ou morceau de fer) est généralement scellée au-dessus du foyer, elle servait à accueillir la torche de « pin gras » utilisée autrefois pour l'éclairage. Une pile d'évier est parfois aménagée dans un angle de la cuisine ou sous une fenêtre ; l'évacuation se fait par une sortie en pierre, saillant de la façade. Les quelques sorties de pile d'évier repérées sont en pierre de taille de grès, plus rarement en tuile creuse.Des placards muraux ou en maçonnerie légère sont installés dans la cuisine et dans les chambres. Un coffre à grain en menuiserie à été repéré au Village.

La présence d'un balcon extérieur ancien n'a été noté que sur 6 % des maisons. On note cependant qu'un tiers des maisons possèdent un balcon moderne. Ce fait masque sans doute un plus grand nombre de balcons anciens, qui ont été refaits. En outre, deux maisons possèdent des terrasses anciennes, installées sur des porches maçonnés.

Les escaliers de distributions extérieurs sont construits en maçonnerie, avec des marches généralement en pierre de taille de grès. 20 % d'entre eux sont construits sur une logette voûtée.

Parcelle D197b. Escalier de distribution extérieur, avec terrasse sur logette voûtée.Parcelle D197b. Escalier de distribution extérieur, avec terrasse sur logette voûtée. Parcelle D100. Montée d'escalier, vue de volume.Parcelle D100. Montée d'escalier, vue de volume.

Les escaliers intérieurs sont construits en maçonnerie légère de chaux sur une structure en bois (planches ou lattis). Les contre-marches sont généralement façonnées au mortier ; les nez de marches sont en bois, faisant parfois corps avec la marche ; les marches sont en bois, en mortier ou en carreaux de terre cuite.

Dans quelques rares cas, l'escalier intérieur dessert également l'étage le plus bas, éventuellement à travers la voûte.

Structure, élévation, distribution

Les maisons ont de deux à cinq niveaux d'élévation : deux niveaux (2,5 %), trois niveaux (52,5 %), quatre niveaux (42,5 %), cinq niveaux (2,5 %).

Seulement 8 % des maisons de la commune possèdent des élévations ordonnancées, en deux à quatre travées.

Pour les maisons sans ordonnancement de façade, on note 65 % de façades à une travée, 35 % de façades à deux travées et 3 % à trois travées.

Pour 6,5 % des maisons repérées, les modifications apportées au bâtiment ne permettre pas une lecture significative des élévations.

Du fait d'une pente assez peu marquée, sauf en périphérie du village, seulement un quart des maisons possèdent un étage de soubassement et exceptionnellement deux étages de soubassement. En revanche, 74,5 % des maisons sont directement installées en rez-de-chaussée.

Au niveau de la répartition des étages, le cas le plus fréquent (43,5 % du corpus) correspond aux maisons avec : un rez-de-chaussée + un étage carré + un second étage carré OU un étage de comble. La deuxième occurrence (28,5 %) s'organise ainsi : un rez-de-chaussée + deux étages carrés + un étage de comble OU un troisième étage carré. La troisième occurrence (13 %) correspond à des maisons avec un étage de soubassement + un rez-de-chaussée surélevé + un étage carré + un étage de comble OU un second étage carré.

Les escaliers de distribution extérieurs sont très présents, puisque 70,5 % des maisons repérées en possèdent. Ils sont adossés parallèlement à la façade (46,5 % des cas) ou perpendiculairement (44 % des cas) ; le reste est constitué d'escaliers adossés en équerre. Dans un quart des cas, ils se prolongent par un repos, voire par une petite terrasse, devant la porte du logis. 20 % des escaliers extérieurs repérés sont construits sur une petite logette voûtée (étable à cochon, bûcher...).Parcelle D257. Façade d'une maison avec escalier de distribution extérieur et petite terrasse sur logette.Parcelle D257. Façade d'une maison avec escalier de distribution extérieur et petite terrasse sur logette.

La présence ou l'absence d'un escalier intérieur n'a pu être vérifiée que pour 28 % du corpus.Sur ce total, 11 % des maisons ne possèdent pas du tout d'escalier intérieur, alors qu'il est présent pour les 88 % restants. Plus de la moitié des escaliers intérieurs repérés sont installés en angle de parcelle, côté rue, et sont directement accessibles depuis la porte du logis. Ils sont le plus souvent droits, plus rarement tournants. Quelques cas d'escaliers installés en milieu ou en fond de parcelle ont également été notés.

92,5 % des maisons possèdent une étable, 34,5 % possèdent une resserre, 13 % possèdent un fenil, 15,5 % possèdent un séchoir et 10 % possèdent une remise. L'association étable + resserre a été observée pour 65 % du corpus. En revanche, l'association étable + fenil n'a été notée que dans 12 % des cas, ce qui s'explique par l'étroitesse de la plupart des ruelles, limitant les possibilités de circulation des chars à foin. En revanche, on remarque des quartiers de granges à foin en périphérie du village.

Au Village, cinq boutiques, cafés ou ateliers ont été repérés, ainsi qu'un four à pain intérieur. Trois citernes ont également été repérées.

Couverture

Les toits sont majoritairement à un pan (55,5 % du corpus) ou à longs pans (37,5 %). Dans le cas des toits à un pan, il s'agit souvent de maisons possédant trois murs mitoyens (38 % des cas) ou deux murs mitoyens perpendiculaires (42 % des cas). Quelques cas de toitures associant toit à un pan et toit à longs pans ont été notés, ainsi qu'un toit à longs pans et croupe.

Les charpentes sont généralement à pannes : panne faîtière et pannes intermédiaires, pas de panne sablière. Ces pannes sont parfois confortées par des chevrons.

Les avants-toits anciens conservés (83 % du corpus) sont traités en génoise : un rang (15 %) , deux rangs (63 %) ou trois rangs (1 %) de génoises maçonnées. 23,5 % des maisons reçoivent une saillie de rive des pignons réalisée avec un rang de génoise, beaucoup plus rarement deux. Dans quelques cas, on remarque un rang de carreaux de terre cuite. On note également quelques maisons dont l'avant-toit est constitué du simple débord des chevrons de couverture, ou d'un débord de lauzes.

La présence de rares avant-toits en lauzes constitue la dernière trace de couvertures en lauzes originelles, progressivement remplacées par des tuiles creuses ou des tuiles plates mécaniques. Les matériaux modernes (plaques de fibro-ciment notamment) concernent 65,5 % des maisons de la commune. Les maisons couvertes en tuile creuse ne représentent plus que 27 % du total. 6 % des maisons sont couvertes en tuile plate mécanique. Enfin, au hameau de La Combe, une maison est couverte en bac acier, en remplacement d'une ancienne couverture en planches de mélèze. Lors de l'enquête réalisée en 1922 sur les modes de couverture des maisons de l'arrondissement de Castellane, ce hameau comptait encore 4 maisons couvertes en bardeau de bois.

Décor

Les décors de façades ne concernent qu'un petit nombre de maisons (18 % du corpus). Ils se présentent principalement sous forme de décors peints : faux encadrements, fausses chaînes d'angles harpées, cadres de façade, de bandeaux de niveaux ou bandeau de génoise. On retiendra également la présence d'enduits à pierres-vues avec fausses assises gravées, déjà présentés dans la partie historique.Parcelle D369. Vestiges d'un décor peint soigné.Parcelle D369. Vestiges d'un décor peint soigné.

15,5 % des maisons possèdent des portes de logis avec des menuiseries sculptées ou décorées. Quelques-unes possèdent un tympan vitré. Enfin, la présence d'une agrafe décorée sur l'encadrement de la porte du logis a été notée pour 10 % du corpus.

Typologie

A1 : Maison avec partie agricole, commerciale ou artisanale en partie basse (74 % du corpus) (90 repérées ; 6 sélectionnées (7 %)) Logis au-dessus ou à côté d'une partie agricole ou commerciale

A2 : Maison avec partie agricole en partie haute (0 % du corpus) (0 repérée ; 0 sélectionnée (0 %)) Logis en dessous ou à côté d'un fenil

A3 : Maison avec parties agricoles en parties basses et hautes (23,5 % du corpus)(29 repérées ; 8 sélectionnées (27,5 %)) Logis entre les parties agricoles

B : Maison sans partie agricole, commerciale ou artisanale (2,5 % du corpus)(3 repérées ; 2 sélectionnées (66,5 %)) Absence de partie agricole

Interprétation de la classification

Les données statistiques montrent très clairement que, sur la commune de Mailles, les modes de vie et les modes d'habiter impliquaient une grande mixité des hommes et des bêtes. Ce phénomène se traduit par le fait que 74 % du corpus correspond à des maisons dont le logis est installé au-dessus d'une partie agricole : étable, resserre, remise…La seconde catégorie (23,5 % du corpus) est celle des maisons où le logis est compris entre une partie basse agricole (étable, remise...) et une partie haute à vocation également agricole (fenil, séchoir).

Ensemble, ces deux catégories représentent 97,5 % du corpus et traduisent la forte imbrication des fonctions agricoles dans l'habitat, notamment la présence des étables en dessous de l'habitation. La plus faible présence des fenils ou séchoir s'explique par la densité de l'urbanisation et l'étroitesse des ruelles, et est palliée par la présence de quartiers agricoles aux entrées du village.

Il faut par ailleurs souligner que seulement 2,5 % des maisons du corpus sont entièrement dévolues à l'habitation, proportion très faible pour un village comme Méailles où résidaient plusieurs notables.

Les parties les plus anciennes des maisons datent sans doute du 13e siècle (îlot du Château). Les plus anciennes dates relevées remontent à la seconde moitié du 16e siècle et au début du 17e siècle. D'une manière générale, les maisons ont connu de nombreuses reprises au cours des 18e, 19e et 20e siècle.

Le repérage des maisons sur la commune de Méailles a été effectué au mois de mai et juin 2011. 122 maisons ont été repérées, presque toutes au village, et 16 sélectionnées. Elles présentent très majoritairement trois ou quatre niveaux d'élévation, avec la présence d'un ou deux étages de soubassement dans un quart des cas, souvent associés à une voûte. Presque toutes les maisons (92,5%) possèdent une étable, souvent associée à une resserre. En revanche, seules 13% possèdent un fenil, 15% un séchoir, ce qui s'explique par l'étroitesse des ruelles du village. Les trois-quart des maisons sont construites en maçonnerie mixte de moellons de calcaire et de grès, avec l'usage très ponctuel du tuf. La présence de chaînes d'angles en pierre de taille ne concerne que 5,5% du corpus. Les enduits des élévations sont majoritairement rustiques, à pierres vues ou lissés. 70,5% des maisons possèdent un escalier de distribution extérieur en maçonnerie, adossé parallèlement ou perpendiculairement à la façade, construit sur une logette dans 20% des cas. Les toits sont à un pan dans plus de la moitié des cas, et sont originellement couverts en tuile creuse. Les décors de façade (peints et/ou gravés) ne concernent que 18% de l'ensemble : faux encadrements, fausses chaînes d'angle, cadres de façade et bandeaux de niveau. Les maisons de type A.1 représentent 74% du corpus ; celles du type A.2, 0% ; celles du type A.3, 23,5% ; celles du type B, 2,5%.

  • Typologies
    A1 : maison avec partie agricole, artisanale ou commerciale en partie basse ; A2 : maison avec partie agricole en partie haute ; A3 : maison avec parties agricoles en parties basses et hautes ; B : maison sans partie agricole, artisanale ou commerciale
  • Toits
    tuile creuse
  • Murs
    • calcaire
    • grès
    • moellon sans chaîne en pierre de taille
  • Décompte des œuvres
    • repérées 122
    • étudiées 16
    • bâti INSEE 137

Documents d'archives

  • Arrondissement de Castellane. Enquête sur le nombre de maisons de l'arrondissement couvertes en chaume ou en bois, 6 avril 1922. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 2 Z 39.

    A Méailles, le hameau de la Combe compte 4 maisons couvertes en bois.

Documents figurés

  • Croquis de nos maisons. Rue de Haut-de-Ville. Maison 1 Jean Fortoul ; Maison 2 Charles Pascal. / Dessin, janvier 1922. Dans : La Voix du Bon Pasteur, bulletin paroissial de Méailles, Peyresq et La Colle, mensuel ; année III, n° 1, décembre1922.

  • [Croquis de nos maisons] Maison 3 André, 4 Ancienne maison Coste. / Dessin, février 1922. Dans : La Voix du Bon Pasteur, bulletin paroissial de Méailles, Peyresq et La Colle, mensuel ; année III, n° 2, février 1922.

  • Croquis de nos maisons n°3. Rue de Haut-de-Ville. Maison 5 Honnoré Bonnelty ; Maison 6 Baptistin Coste. / Dessin, mars 1922. Dans : La Voix du Bon Pasteur, bulletin paroissial de Méailles, Peyresq et La Colle, mensuel ; année III, n° 26, mars 1922.

  • Croquis de nos maisons n°4. Maison 7 Elie Sauvan (Rue de Haut de Ville). / Dessin, avril 1922. Dans : La Voix du Bon Pasteur, bulletin paroissial de Méailles, Peyresq et La Colle, mensuel ; année III, n° 27, avril 1922.

  • Croquis de nos maisons n°5. Maison de Marius Bonnet. / Dessin, mai-juin 1922. Dans : La Voix du Bon Pasteur, bulletin paroissial de Méailles, Peyresq et La Colle, mensuel ; année III, n° 28, mai-juin 1922.

  • Croquis de nos maisons n°5 [bis]. Maison 10 Térence Guirand. / Dessin, août-septembre 1922. Dans : La Voix du Bon Pasteur, bulletin paroissial de Méailles, Peyresq et La Colle, mensuel ; année III, n° 30, août-septembre1922.

  • Croquis de nos maisons n°6. Maison 11 Baptiste Rougier ; Maison 12 André Pascal. / Dessin, octobre 1922. Dans : La Voix du Bon Pasteur, bulletin paroissial de Méailles, Peyresq et La Colle, mensuel ; année III, n° 31, octobre 1922..

  • Croquis de nos maisons n°7. Maison 13 Emile Sauvan. / Dessin, novembre 1922. Dans : La Voix du Bon Pasteur, bulletin paroissial de Méailles, Peyresq et La Colle, mensuel ; année III, n° 32, novembre 1922.

  • Croquis de nos maisons n°8. Maison 14 Philippe Fernel ; Maison 15 Jacques Sauvan. / Dessin, décembre 1922. Dans : La Voix du Bon Pasteur, bulletin paroissial de Méailles, Peyresq et La Colle, mensuel ; année III, n° 34, décembre1922.

  • Croquis de nos maisons n°9. Maison 16 Calixte Aubert, Maison 17 Frères Coste. / Dessin, janvier 1923. Dans : La Voix du Bon Pasteur, bulletin paroissial de Méailles, Peyresq et La Colle, mensuel ; année IV, n° 1, janvier 1923.

  • Croquis de nos maisons n°10. 18-19 Maisons de Victorin Sauvan et Térèse Cusiat. / Dessin, février1923. Dans : La Voix du Bon Pasteur, bulletin paroissial de Méailles, Peyresq et La Colle, mensuel ; année IV, n° 2, février 1923.

  • Croquis de nos maisons n°11. Maison 25 Jean Barberis. / Dessin, décembre 1923. Dans : La Voix du Bon Pasteur, bulletin paroissial de Méailles, Peyresq et La Colle, mensuel ; année IV, n° 5, décembre 1923.

  • Croquis de nos maisons n°12. Maison Gustave Balp. / Dessin, janvier 1924. Dans : La Voix du Bon Pasteur, bulletin paroissial de Méailles, Peyresq et La Colle, mensuel ; année IV, n° 1, janvier 1924.

  • Croquis de nos maisons n°15. Maison 31 Joseph Balp (HOTEL). / Dessin, avril 1924. Dans : La Voix du Bon Pasteur, bulletin paroissial de Méailles, Peyresq et La Colle, mensuel ; année IV, n° 4, avril 1924.

  • Croquis de nos maisons n°16. Maison 32 Gustave Fortoul, Maison 33 Gaston Guirand. / Dessin, décembre 1924. Dans : La Voix du Bon Pasteur, bulletin paroissial de Méailles, Peyresq et La Colle, mensuel ; année IV, n° 6, décembre 1924.

  • Croquis de nos maisons n°18. Maison Lautard Postes Auxiliaires. / Dessin, février 1925. Dans : La Voix du Bon Pasteur, bulletin paroissial de Méailles, Peyresq et La Colle, mensuel ; année V, n° 2, février 1925.

  • Croquis de nos maisons n°19. Maison 36 François Sauvan (maire), Maison 37 Trombi ancienne maison Fortoul. / Dessin, mars-avril 1925. Dans : La Voix du Bon Pasteur, bulletin paroissial de Méailles, Peyresq et La Colle, mensuel ; année V, n° 3, mars-avril 1925.

Date d'enquête 2011 ; Date(s) de rédaction 2012
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