Dossier d’œuvre architecture IA13001153 | Réalisé par ; ;
Gontier Claudie
Gontier Claudie

Ingénieur d'étude-chercheur au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1974 à 2015.

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  • inventaire topographique
lotissement concerté de la Reconstruction
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Grand Projet de Ville, l'Estaque-les Riaux
  • Commune Marseille 16e arrondissement
  • Lieu-dit l' Estaque, quartier de la Fontaine-des-Tuiles
  • Adresse boulevard Fenouil , chemin du Littoral , traverse du Cerisier , traverse Va-à-la-Mer , traverse de la Sacomanne
  • Cadastre 1978 Estaque I 43, 96, 103, 132 à 141, 144, 153-157, 160-162, 164, 166-167, 172, 190-192, 195-199, 201-203
  • Dénominations
    lotissement concerté
  • Précision dénomination
    lotissement concerté de la Reconstruction
  • Parties constituantes non étudiées
    rue, maison, immeuble, mur de clôture

HISTORIQUE

Situation du quartier avant-guerre

L'opération de reconstruction située à l'entrée de l'Estaque, dans le bas du quartier de la Fontaine des Tuiles concerne 55 parcelles d'avant-guerre, réparties en cinq îlots délimités par le chemin du Littoral, le bas du boulevard Fenouil, le début de la traverse de la Sacomane, la traverse du Cerisier. Le morcellement des terres par les familles de tuiliers Fenouil, Veran et Saccoman à la fin du XIXe siècle, a donné naissance à trois types de découpages parcellaires et architectures. Sur la frange littorale, des parcelles en lanières perpendiculaires au littoral, avec maisons en fond de parcelles. Construites à partir des années 1890, les maisons La Treille, La Soledad, Villa les Tilleuls, l'Accacia, villa Chante-Clairette, les Accantes, villa la Chimère, La Tuilière, se présentaient comme de petites maisons de villégiature ou d'habitation, façade principale orientée vers la mer.

En contre-haut du littoral se juxtaposaient deux situations contrastées: d'une part des maisons bourgeoises implantées sur le boulevard Fenouil (villa l'Ancre) ou à l'angle avec la traverse de la Sacomane (villa Sainte ou Rose-Claire) ; d'autre part, à l'arrière du boulevard, un habitat ouvrier composé de très petites maisons, le plus souvent d'un rez-de-chaussée sans étages, pressées les unes contre les autres sur d'étroites parcelles, de part et d'autre des traverses des Cerisiers et Sandrier. Au centre, des parcelles gelées par la servitude de voirie du projet de raccordement du boulevard Fenouil au chemin du Littoral.

Urbanisé par lotissement, comme le reste de l'Estaque, le quartier se caractérise par une voirie de statut privé ; l'infrastructure en matière d'assainissement reste sommaire, bien que conforme au règlement sanitaire de 1902 et aux lois de 1924 et 1928 sur les lotissements: « la fontaine des tuiles» est un des ruisseaux, collectant à l'arrière des maisons les eaux usées pour les conduire à la mer.

Immeuble, 730,732 chemin du Littoral (parcelles I 132). Vue générale de la façade.Immeuble, 730,732 chemin du Littoral (parcelles I 132). Vue générale de la façade.

Les destructions de la guerre, Marseille ville sinistrée

La construction par l'armée allemande du « Mur de la Méditerranée » à partir de 1943, conduit à la réquisition et la démolition d'une quarantaine de ces maisons, à l'emplacement desquelles s'élèvent cinq blockhaus. Parmi les bombardements successifs que subit la ville de Marseille, celui du 27 mai 1944 - bombardement « en tapis» par les alliés visant les installations défensives et stratégiques - touche notamment l'Estaque.

On compte au lendemain de la guerre une cinquantaine de maisons entièrement détruites, la plupart situées dans le périmètre délimité par le chemin du Littoral, le bas du boulevard Fenouil, le début de la traverse de la Sacomane et la traverse du Cerisier.

La reconstruction du quartier

Malgré les difficultés rencontrées pour réaliser le remembrement du quartier (v. dossier Opération de reconstruction, référence IA13001466), la reconstruction s'engage dès 1950-51. Elle est mise en œuvre par l'Association syndicale de Reconstruction (autorisée par arrêté interministériel le 18 novembre 1949), dans le cadre de deux Unités de chantier, coordonnées par les deux architectes chefs de groupe, M.-M. Planche et Secret. Le plan-masse doit composer avec les blockhaus maintenus: «Les trois blockhaus situés dans ce quartier devront subsister, ainsi en a décidé la sous-commission de conservation des ouvrages de la côte. Le projet prévoit la rétrocession à la Ville de Marseille de ces 3 ouvrages avec les escaliers d'accès; les différentes parcelles rétrocédées aux sinistrés ne comporteront donc aucune servitude spéciale, et les architectes tireront le meilleur parti du terrain par la construction des immeubles. » (Allocution du commissaire au remembrement lors de l'AG de l'ASR du 23.11.1951).

L'espoir des sinistrés de voir rapidement leur maison reconstruite à l'identique est mis à mal par l'architecte en chef de la Reconstruction d'agréer les projets s'appuyant sur les états des lieux réalisés au moment de la réquisition. Seules deux maisons sur le littoral (l140, villa les Iris et l 141) échappent à la procédure et sont achevées en 1950 et 1951, reconstruites l'une (l 141) par J. A. Mouton, l'autre (l 140) par Jean Delbes.

Le relais de la doctrine du MRU passe par la mise en place d'une hiérarchie opérationnelle: urbaniste et architecte en chef, architectes chefs de groupe, architectes d'opération agréés. Les propriétaires, par le biais de l'ASR doivent choisir les architectes dans une liste des architectes agrées par le gouvernement. Un décret de 1946 règle l'intervention des architectes et hommes de l'art en interdisant le cumul de l'évaluation des montants des dommages et la participation aux travaux.

En réalité, les deux activités se trouvent souvent confondues. Ainsi, par recoupement des données trouvées dans les pièces comptables de l'Unité de chantier n° 1 et les dossiers individuels de Dommage de guerre, il est possible de reconstituer le rôle de chacun dans le chantier. Une fois le plan-masse établi par les architectes chefs de groupe, la réalisation de l'Unité de chantier n°1 regroupant les douze parcelles du Littoral est adjugée en 1950, sur les plans de quatre architectes d'opération: Favrault et Samat, A. Hugues de Valaurie, Ker Suzan et enfin Planche et Secret, qui réalisent presque toutes les villas jumelles du front de mer.

L'Unité de chantier n° 2 regroupe les trois îlots en contre-haut de la rampe de raccordement du boulevard Fenouil. Les difficultés s'y accumulent suite au maintien des blockhaus et à l'état défectueux des terrains. «(.. .) Lors de la prise de possession récente des immeubles par les sinistrés, les terrains formant le Lot n° 2 à l'Estaque étaient «entièrement chamboulés , certains présentaient des « irrégularités énormes , avec des trous de plusieurs mètres de profondeur, où des amoncellements de fatras, de décombres et de pierres subsistaient.

Les sinistrés de ce Lot ont dû engager (...) de lourdes dépenses pour la remise en état de ces terrains, qui étaient impropres à tout usage. (...) Ils ont dû payer de nombreux voyages à des transporteurs, pour l'enlèvement des décombres de toute sorte, qui représentaient plusieurs mètres cubes, régler des frais de main d'œuvre pour déblaiement, et faire transporter à leur compte des camions de bonne terre, afin de rendre les terrains aptes à cultiver quelques fleurs. En effet, il a été constaté par les Géomètres et Agents des services du MRL ainsi que par M. Boyer, commissaire à la Reconstruction, le très mauvais état de tous ces terrains qui, sans exception, se trouvent sillonnés de boyaux en ciment armé, reliant sous terre à des profondeurs variant entre 0,30 et 0,80 m du niveau du sol, les différents blockhaus entre eux. (...)

La présence de ces boyaux sous terre est une mauvaise garantie, et le risque d'effondrement, après tous les sondages et démolition partielles qui ont été effectuées ne demeure pas exclu. » D'importants travaux de mise en état du sol sont ainsi exécutés par l'entreprise Lafond pour 2,1 millions de francs environ, coût supporté par les sinistrés, en prélèvement des indemnités de blockhaus.

Un devis descriptif général est établi pour l'ensemble des constructions d'une unité de chantier par les architectes chefs de groupe, sous l'autorité de l'architecte en chef de la reconstruction (A. Perret à cette date-là), des devis descriptifs particuliers détaillant les spécificités de chaque villa et immeuble.

Les plans des immeubles et villas sont établis par l'architecte d'opération Félix Mouren pour les parcelles l103, 155, 156, 157, 162, 200, Alphonse Arati et Marius Boyer, Emile Didier (l172) A. Hugues de Valaurie (l201), A. Blanqui (l202), Ludovic Mistral (l198), Ito Marcuccini (l197), François Liogier (l43).

La faillite de la société La Ciotat Construction, reprise par Les Grands travaux du Midi, la découverte de soutes à munitions et la bidonvilisation des abords s'ajoutent au manque général de crédits pour retarder le chantier. Les travaux sont adjugés en septembre 1953 avec une réception des immeubles prévue pour le courant de l'année 1955. Tributaire du règlement de ces multiples questions, ils ne sont achevés qu'au début des années 1960.

Une troisième unité, mise à l'étude en 1958-59, avec la volonté de grouper toutes les petites créances de Dommages de guerre pour construire un immeuble collectif est abandonnée en 1960, les dossiers restant en instance ayant fait l'objet de règlements individuels.

Le raccordement du boulevard Fenouil: un " projet vieux de plus de 40 ans tout arrive. » (AG 1952)

Le projet de raccorder le boulevard Fenouil au littoral a été étudié dès la fin du XIXe siècle - la première pétition du dossier date de 1892 - dans l'idée d'améliorer les conditions de circulation et d'assainissement du quartier. La Ville, en prévision de son exécution, a acquis du Département en 1900, 1030 m2 sur les hors-lignes des délaissés du domaine public maritime. Barthélemy Fenouil, propriétaire des terrains, a souscrit un engagement par lequel il abandonnait à la Ville les surfaces de terrain nécessaires à l'assiette des voies de raccordement. Le projet de mise en viabilité et de création des rampes d'accès est dressé par les services municipaux en 1900 et en 1910. Le document fait état d'un projet prévoyant deux dégagements pour le boulevard Fenouil, l'un, rectiligne, en direction de Marseille, l'autre, en courbe, vers l'Estaque. Il s'agit de voies de 8 m de large, alors que le boulevard Fenouil en mesure 19. Resté sans suite jusque dans les années 1950, le projet gèle cependant une partie des terrains à l'entrée de l'Estaque en contrebas du boulevard Fenouil et infléchit la réalisation du lotissement Fenouil dans les années 1920.

La question du raccordement est reprise dans le Plan d'aménagement et de reconstruction de la ville de Marseille après la Seconde Guerre mondiale. Il sera réalisé, dans une configuration plus simple, à l'occasion de l'opération de remembrement Marseille-Estaque-Mirabeau, au cours des années 1950 ; son tracé a été à la fois contesté par les propriétaires riverains et revu pour des raisons économiques. Le premier projet coûtait en effet trop cher pour le petit nombre d'habitations à desservir, en raison de la construction de murs de soutènement ; en 1953, le service des Ponts et Chaussées élabore un projet plus simple et économique, en talus. Réalisé en 1955 et 1956, en même temps que les ouvrages d'assainissement, il est classé en 1963 dans la voirie communale.

DESCRIPTION

Situé dans la partie basse du quartier de la Fontaine des Tuiles, cet ensemble de la Reconstruction forme l'entrée de l'Estaque sur le chemin du Littoral après le rond-point Littoral-Fenouil. Le remembrement a effacé l'état du parcellaire ancien et ses subdivisions successives, en homogénéisant la taille et la disposition des parcelles. Le périmètre regroupe ainsi 42 parcelles régulièrement tracées, d'une taille moyenne de 400 m2, réparties dans cinq nouveaux îlots redessinés par la voie de raccordement du boulevard Fenouil au Littoral.

Si pour des raisons d'économie, la Reconstruction privilégie le principe d'une construction en hauteur et le regroupement en copropriétés, le lotissement se caractérise malgré tout par l'alternance de maisons individuelles et de petits immeubles. Le dessin très régulier du plan de masses du lotissement généralise les immeubles et maisons en mitoyenneté en milieu de parcelle, Dans ce schéma général, se distinguent les deux parcelles l140 et l141, qui reproduisent leur implantation d'avant-guerre en fond de parcelle, ainsi que trois autres maisons individuelles (l164, l162 et l172). Pour le reste, les agrégats en mitoyenneté alternent les maisons jumelles (8), les immeubles mitoyens (2) et les immeubles mitoyens d'une maisons en mitoyenneté et un immeuble double accolé à une maison (l157, l160 et l161) individuelle.

Il n'y a pas eu d'immeuble type imposé. La relative homogénéité qui se dégage des constructions est la conséquence du plan de masses du lotissement et d'un devis général commun, prescrivant les matériaux à employer et leur mise en œuvre. L'intervention de plusieurs architectes d'opération conduit à une certaine singularisation du plan de chaque bâtiment, des volumes et du dessin des façades.

L'intervention d'un grand nombre de ces maîtres d'œuvre, explique l'absence d'homogénéité dans le traitement des façades.

Le devis général prévoyait un système de poteaux poutres en béton armé avec des murs en maçonnerie de moellons de roche vive, hourdée au mortier de ciment. Les planchers sont exécutés en béton armé, les cloisons intérieures en briques creuses. En façade les soubassements sont en pierres apparentes, le reste de l'élévation couvert d'un enduit ciment. Pour la toiture, le devis prévoyait une charpente en bois ou béton, les pannes, faitages et chevronnages devant être conformes à la fois aux normes techniques du MRU et à la construction traditionnelle « Marseillaise» » (chap, XI, art.t). La couverture est en tuiles creuses I« de Saint-Henri ou similaire» (chap. XI, art.2).

Les caractéristiques principales du bâti sont celles des années 1950 : la forme des baies, presque carrées, les garages intégrés, la simplicité des façades quasiment dépourvues de décor porté, simplement rythmée par le jeu des ouvertures. Les balcons filants, d'angle ou en loggia y tiennent une grande importance, à la fois décorative et fonctionnelle. Les parements de pierre en bossage à large joints creux, appareillés de façon géométrique, soulignent les soubassements ou murs de clôtures et signent de façon très caractéristique une opération de la reconstruction.

A l'inverse, les toitures empruntent à la construction traditionnelle, pas de toiture terrasse, mais des toits à pans multiples couverts de tuile mécanique. Les garde-corps évoquant les bastingages et la reprise du motif de la génoise, les volets et portails, les menuiseries en bois et les portes en chêne, rappellent l'esprit du lieu, dans une architecture de compromis.

Les motifs de clôtures - lisses en béton moulé ou claustras de terre cuite - sur murs bahuts en béton banché enduit au mortier de ciment, varient d'une propriété à l'autre et s'affirment comme la marque d'un quartier à dominante pavillonnaire, malgré la relative homogénéité des modes d'implantation, des gabarits et des matériaux. La présence de quatre blockhaus, aujourd'hui intégrés dans l'aménagement des jardins des propriétés adjacentes (avec antenne de télévision, plantes grimpantes, fenêtres et portes), rappelle l'histoire spécifique du quartier.

L'aménagement des espaces libres s'organise différemment d'une parcelle à l'autre, sur le pourtour des parcelles; tous se partagent cependant entre un espace minéral, souvent revêtu d'un dallage en opus incertum ou de gravillons et des parties plantées et fleuries. L'accès depuis la rue est double par un portillon piéton et un portail charretier. Le jardin du 106, boulevard Fenouil se distingue par un aménagement en terrasse avec pergola et jardinières en ciment.

Les appartements sont dotés du confort moderne : chauffage central, tout-à-l’égout, cuisines équipées : un évier en grès avec égouttoir, une étagère en pierre, une paillasse avec placards revêtus de carreaux de faïence, une hotte en maçonnerie, un placard sous l'évier et un placard à vaisselle avec imposte, un placage de faïence sur tout le pourtour de l'évier et du potager.

Le lotissement de la Reconstruction de l'Estaque concerne cinquante-cinq parcelles d'avant-guerre. Dans le cadre du remembrement, le parcellaire est redessiné pour former quarante-deux parcelles régulières, sur lesquelles est tracé le plan-masse du quartier. La reconstruction est mise en oeuvre dans le cadre de deux unités de chantier, dont la coordination est assurée par les deux architectes en chef, Planche et Secret. L'espoir des sinistrés de voir rapidement leur maison reconstruite à l'identique est mis à mal par le refus de l'architecte en chef de la Reconstruction d'agréer les projets s'appuyant sur les états des lieux réalisés au moment de la réquisition. Seules deux maisons sur le chemin du Littoral échappent à la procédure et sont achevées en 1950 et 1951, reconstruites par J.-A. Mouton et Jean Delbes, architectes marseillais (parcelle I140, Villa Les Iris, et parcelle I141). Une fois le plan-masse établi, la réalisation de l'Unité de chantier n° 1 regroupant les douze parcelles du Littoral est adjugée en 1950, sur les plans de quatre architectes d'opération : Favrault et Samat, A. Hugues de Valaurie, Ker Suzan et enfin Planche et Secret. L'Unité de chantier n° 2 regroupe les trois îlots en contre-haut de la rampe de raccordement du boulevard Fenouil. Les difficultés s'y accumulent suite au maintien des blockhaus (Référence IA13001467) et à l'état défectueux des terrains. La nécessité de renforcer les talus par la construction de murs de soutènement, les faillites successives des entreprises de travaux publics, la découverte de soutes à munitions et la bidonvilisation des abords s'ajoutent au manque général de crédits. Tributaire du règlement de ces multiples questions, elle n'est achevée qu'au début des années 1960. Une troisième unité, mise à l'étude en 1958-1959, avec la volonté de grouper toutes les petites créances de Dommages de guerre pour construire un immeuble collectif, est abandonnée en 1960, les dossiers restant en instance ayant fait l'objet de règlements individuels.

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 20e siècle
  • Dates
    • 1949, daté par source

Situé dans la partie basse du quartier de la Fontaine-des-Tuiles, cet ensemble de la Reconstruction forme l'entrée de l'Estaque sur le chemin du Littoral après le rond-point Littoral-Fenouil. Le remembrement a effacé l'état du parcellaire ancien et ses subdivisions successives, en homogénéisant la taille et la disposition des parcelles. Le périmètre regroupe ainsi quarante-deux parcelles régulièrement tracées, d'une taille moyenne de quatre cents mètres carrés, réparties dans cinq nouveaux îlots, délimités par le chemin du Littoral, le bas du boulevard Fenouil, le début de la traverse de la Sacomane et la traverse du Cerisier. Si pour des raisons d'économie, la Reconstruction privilégie le principe d'une construction en hauteur et le regroupement en copropriétés, le quartier se caractérise malgré tout par l'alternance de maisons individuelles et de petits immeubles en copropriété. Dans le dessin très régulier du plan-masse, qui généralise les implantations mitoyennes en milieu de parcelle, se distinguent les deux parcelles I140 et I141, qui reproduisent leur implantation d'avant-guerre en fond de parcelle. Il ne semble pas y avoir eu d'immeuble-type imposé, la relative homogénéité qui se dégage des constructions est la conséquence du plan-masse et d'un devis général commun, prescrivant les matériaux à employer et leur mise en oeuvre. La structure porteuse des bâtiments est en poteaux poutres de béton et les murs en moellons hourdés au mortier de ciment. Les planchers sont exécutés en béton armé, les cloisons intérieures en briques creuses. En façade, les soubassements sont habillés d'un parement de pierre avec un appareillage géométrique propre aux années 1950-1960. Le reste de l'élévation est couvert d'un enduit ciment. Les toitures à longs pans sont couvertes de tuiles creuses mécaniques. Le dessin des baies, presque carrées, les balcons d'angle, les garages intégrés sont caractéristiques des années 1950. Les garde-corps, la reprise du motif de la génoise à deux rangs ou les volets en bois relèvent davantage d'une architecture traditionnelle.

  • Murs
    • enduit
    • moellon
    • béton armé
  • Toits
    tuile creuse mécanique
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • pignon couvert
    • croupe
  • Typologies
    lotissement pavillonnaire ; portion d'îlot ; voirie complexe ; homogénéité stylistique ; domiciliation des propriétaires
  • Statut de la propriété
    propriété privée

La relative homogénéité des modes d'implantation, des gabarits et des matériaux ne fait pas échec à l'affirmation de la distinction individuelle caractéristique des quartiers pavillonnaires comme en témoigne la variété des motifs de clôture sur mur-bahut en béton armé d'une propriété à l'autre. La présence de quatre blockhaus (Référence IA13001467), aujourd'hui intégrés dans l'aménagement des jardins, rappelle l'histoire spécifique du quartier.

Documents d'archives

  • Ville de Marseille, Etudes et travaux neufs - Lotissement Fenouil, raccordement du boulevard Fenouil au littoral, 1926-1928. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille : 845 W 23

  • Raccordement du boulevard Fenouil au chemin du Littoral et voies adjacentes : quartier de l'Estaque : enquête sur le classement de la voirie urbaine, 1952-1963. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille : 474 W 127

  • Fonds du groupement des associations syndicales de remembrement du sud-est, 1945-1967. Dossiers de clôture des opérations de remembrement partiel par quartier et par îlot : Marseille l’Estaque-Mirabeau - Réunions du bureau de l'association, 1955-1956. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille : 52 W 113

  • Fonds du groupement des associations syndicales de remembrement du sud-est, 1945-1967. Dossiers de clôture des opérations de remembrement partiel par quartier et par îlot : Marseille l’Estaque-Mirabeau - Assemblées générales de l'association, 1955-1963. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille : 52 W 112

  • Fonds du groupement des associations syndicales de remembrement du sud-est, 1945-1967. Dossiers de clôture des opérations de remembrement partiel par quartier et par îlot : Marseille l’Estaque-Mirabeau - Constitution de l'Association syndicale de remembrement de Marseille l'Estaque-Mirabeau, 1948-1949. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille : 52 W 108

  • Fonds du groupement des associations syndicales de remembrement du sud-est, 1945-1967. Dossiers de clôture des opérations de remembrement partiel par quartier et par îlot : Marseille l’Estaque-Mirabeau - Dossiers individuels, 1949-1967. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille : 52 W 114-117

    Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille : 52 W 114-117
  • Fonds du groupement des associations syndicales de remembrement du sud-est, 1945-1967. Dossiers de clôture des opérations de remembrement partiel par quartier et par îlot : Marseille l’Estaque-Mirabeau - Prix des terrains, 1952. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille : 52 W 110

  • Fonds du groupement des associations syndicales de remembrement du sud-est, 1945-1967. Dossiers de clôture des opérations de remembrement partiel par quartier et par îlot : Marseille l’Estaque-Mirabeau - Indemnités compensatrices, 1952. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille : 52 W 111

  • Fonds du groupement des associations syndicales de remembrement du sud-est, 1945-1967. Dossiers de clôture des Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille : 52 W 118-119

  • Fonds du groupement des associations syndicales de remembrement du sud-est, 1945-1967. Dossiers de clôture des opérations de remembrement partiel par quartier et par îlot : Marseille l’Estaque-Mirabeau - Voirie, 1955-1957. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille : 52 W 120

    Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille : 52 W 120
  • Fonds du groupement des associations syndicales de remembrement du sud-est, 1945-1967. Dossiers de clôture des opérations de remembrement partiel par quartier et par îlot : Marseille l’Estaque-Mirabeau - Enquête publique du Littoral, 1960-1961. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille : 52 W 124-125

  • Fonds du groupement des associations syndicales de remembrement du sud-est, 1945-1967. Dossiers de clôture des opérations de remembrement partiel par quartier et par îlot : Marseille l’Estaque-Mirabeau - Hypothèques, 1967. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille : 52 W 121

  • Fonds du groupement dArchives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseillees associations syndicales de remembrement du sud-est, 1945-1967. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille : 52 W 129

  • MRU-délégation des Bouches-du-Rhône. Dommages de guerre : Association syndicale de Marseille l’Estaque-Mirabeau, Unité de chantier n° 1, pièces comptables, 1950-1954. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille : 1576 W 143

Documents figurés

  • Ville de Marseille, Etudes et travaux neufs - Raccordement du boulevard Fenouil au chemin du Littoral. Chemin de Grande communication n° 30 de Marseille au Rove - Plan d'alignement et de nivellement, 1927. Archives communales, Marseille : 845 W 23

  • Dossier de constitution de l'Association syndicale de remembrement Marseille-Estaque-Mirabeau /tirage de plan. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille : 52 W 108

  • Vue du blockhaus situé à l'arrière des maisons reconstruites 91 et 93, boulevard Fenouil (Estaque, Marseille). Cliché de 1960. /photographie ancienne. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille : 52 W 124

  • Projet de remembrement du Littoral (Estaque, Marseille): dossier d'étude sur la valeur des terrains - Photographies montrant l'état des lieux de la reconstruction en 1960. /tirage de plan et photographies anciennes. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille : 52 W 124

  • Vue des jardins, du blockhaus et des façades postérieures des maisons reconstruites 91-93, boulevard Fenouil, depuis la traverse des Cerisiers (Estaque, Marseille). Cliché de 1960./photographie ancienne. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille : 52 W 124

  • Etat du parcellaire après remembrement avec plan de masses du quartier reconstruit.(Estaque, Marseille) Document de travail faisant état de l'avancement du règlement des litiges devant la Commission spéciale vers 1965. /tirage de plan. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille : 52 W 125

    Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille : 52 W 125
  • Vue du blockhaus entre deux maisons reconstruites 2, traverse des Cerisiers et 85, boulevard Fenouil, prise en 1960 depuis le boulevard Fenouil (Estaque, Marseille), 1960./photographie ancienne. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille : 52 W 124

  • Enquête publique sur le projet de remembrement des îlots 1 à 5, quartier du Littoral (Estaque, Marseille), 1961 - Plan de l'état ancien du parcellaire avec périmètre de remembrement. En rose les parcelles transférées à l'Association syndicale, en bleu, les parcelles non transférées. /tirage de plan. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille : 52 W 125

  • Vue des jardins, des blockhaus et des façades postérieures des maisons reconstruites 85-87, boulevard Fenouil (Estaque, Marseille). Cliché de 1960 depuis la traverse des Cerisiers./photographie ancienne. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille : 52 W 124

    Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille : 52 W 124
Date d'enquête 1999 ; Date(s) de rédaction 2008
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Gontier Claudie
Gontier Claudie

Ingénieur d'étude-chercheur au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1974 à 2015.

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