Dossier d’œuvre architecture IA04001605 | Réalisé par
Mosseron Maxence (Contributeur)
Mosseron Maxence

Chercheur au Service régional de l'Inventaire de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur (2007-2022).

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  • inventaire topographique
hôtel du marquis de Requiston actuellement immeuble
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var - Entrevaux
  • Commune Entrevaux
  • Adresse place Saint-Martin
  • Cadastre 1816 G 104, 107  ; 2020 G 135
  • Dénominations
    hôtel
  • Appellations
    hôtel du marquis de Requiston
  • Destinations
    immeuble
  • Parties constituantes non étudiées
    cellier, bûcher, séchoir

L'édifice remonte au début du 18e siècle, voire à la seconde moitié du 17e siècle. La date portée sur la plate-bande de l'encadrement supérieur de la porte d'entrée ne désigne donc pas la construction de l'édifice mais une réfection de la façade et un réaménagement de la distribution intérieure. Il s'agissait d'une possession de la maison de Requiston, l'une des plus anciennes de Provence, qui avait sa seigneurie à Allons (blason : "de gueules à deux lions affrontés d'argent, supportant d'une patte un demi-vol d'or"). L'ancien hôtel a été l'objet d'une division en appartements et de modifications en conséquences de la distribution intérieure au cours du 19e siècle. Le sol en carreaux de ciment peint n'est pas d'origine : il date du premier quart du 20e siècle.

  • Période(s)
    • Principale : 2e moitié 17e siècle , (incertitude)
    • Principale : 4e quart 18e siècle
    • Secondaire : 19e siècle
    • Secondaire : 1er quart 20e siècle
  • Dates
    • 1785, porte la date

Le bâtiment, complexe, épouse la forme de la parcelle. Il présente une forme en L crantée, orientée nord-sud (façade principale, la plus étroite, à deux travées seulement, au nord sur la place Saint-Martin ; façade secondaire, plus développée, sur le Var au sud). La parcelle est profonde, ce qui explique la succession des celliers à l'étage de soubassement, côté sud, et l'emprise au sol du vestibule, au rez-de-chaussée surélevé, au nord. L'enduit de couvrement empêche d'identifier la mise en oeuvre de la maçonnerie. L'édifice se déploie sur sept niveaux : un étage de soubassement, un rez-de-chaussée surélevé, quatre étages carrés et un étage de comble, mais l'irrégularité de la parcelle et des bâtiments reliés qui la composent induit des niveaux et des toits différents. L'accès aux celliers s'effectue côté sud, sur les lices qui jouxtent le rempart. Une succession de plusieurs pièces voutées en arc en plein-cintre ou arc segmentaire, dont la première conserve son sol dallée de carreaux de terre cuite, s'étend presque sur l'intégralité de la profondeur de l'édifice. Il s'agit de petits espaces dédiés à la conservation de la nourriture (celliers), de réduits et d'un bûcher. Un escalier maçonné en forme d'équerre, mène dans le vestibule au rez-de-chaussée surélevé. Ce dernier, long et étroit, est divisé en deux parties inégales fermée par une porte vitrée, qui sert de sas entre la partie ouvrant sur la place Saint-Martin, et celle conduisant à la vaste cage d'escalier qui occupe le milieu de la parcelle. Le sol reçoit un carrelage hexagonal de ciment teint dans la masse de couleur blanc-gris-noir pour suggérer le volume d'un cube répété à l'infini, imitant un revêtement en intarsia de marbre. L'escalier est suspendu, tournant à retours avec jour central. Il présente une marche de départ en pierre et garde-corps en fer forgé courant jusqu’au troisième et dernier étage d’habitation. Il dispose également d'un départ de rampe amorti par une cassolette en laiton. Le plafond de la cage d'escalier ainsi que le dessous des volées suspendues sont traités par un discret bandeau en plâtre qui délimite des cartouches de grandes dimensions dont certains sont chantournés. Les murs de la cage d'escalier sont traités avec un décor imitant un lambris d'appui constitué de faux panneaux de marbre peint. L'immeuble étant divisé en appartements privés, il n'a pas été possible de visiter les espaces intérieurs, qui de toute façon ont été réaménagés. Une courette intérieure couverte en milieu de parcelle sert de vide sanitaire et éclaire latéralement la cage d'escalier. A partir du premier étage carré, un retrait de la façade sur le Var (partie sud-ouest) est "comblé" par une terrasse à niveaux superposés prolongeant les appartements. L'étage de comble de la partie la plus régulière (façade sud-est) dispose de petites ouvertures régulières alignées sur les fenêtres des niveaux inférieurs : elles désignent l'un des greniers de l'édifice. Cette partie dispose d'un avant-toit à double rang de génoise et d'un toit toit polygonal à trois côtés réguliers, couvert en tuile creuse. Les parties sud-est et nord de l'édifice disposent d'un fenil aujourd'hui aménagé mais qui conserve une baie allongée autrefois ouverte sur l'extérieur, côté Var. Le toit à longs pans est lui aussi couvert en tuile creuse.

Bien que peu développée, contrainte par une implantation très irrégulière sur la place saint-Martin, la façade nord affecte une élévation à deux travées sur quatre niveaux. La porte d'entrée présente un encadrement en pierre de taille calcaire. Elle est excentrée sur la gauche. La façade semble se prolonger par celle du bâtiment mitoyen (actuelle parcelle 136) par la ligne d'avant-toit et son traitement à double rang de génoise, au-delà du percement régulier des travées. Pourtant, elles ne sont pas alignées et forment un angle obtus sur la place et la fausse chaîne d'angle harpée délimitant chaque parcelle signale a priori deux propriétés distinctes, même s'il s'agit d'une intervention décorative récente qui ne dit rien sans doute de la disposition d'origine. Quoiqu'il en soit, dans les faits, rien n'atteste incontestablement que les deux bâtiments aient constitué à l'origine une unité structurelle. Il faudrait y voir davantage une volonté d'homogénéiser après coup les façades sur la place. Par ailleurs, le traitement décoratif de l'élévation principale de l'ancien hôtel de Requiston singularise celle-ci. En effet, en plus de l'enduit à la tyrolienne de ciment gris, les appuis de fenêtres sont soulignés verticalement et symétriquement par des boules pendantes en plâtre de dimensions décroissantes pour les trois étages carrés, et peintes couleur chair. L'avant-toit est traité à deux rangs de génoise. La plate-bande de l'encadrement supérieur en pierre de taille de l'entrée porte une datée 1785, et l'imposte en fer forgé arbore le monogramme de la famille de Requiston. L'identité de la famille propriétaire identifie l'édifice et contribue à expliquer une qualité élevée de mise en oeuvre.

  • Murs
    • enduit
  • Toits
    tuile creuse
  • Étages
    étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, 4 étages carrés, étage de comble
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • toit polygonal
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour suspendu
  • Typologies
    A2 : maison avec partie agricole en partie haute
  • Techniques
    • sculpture
    • peinture
  • Représentations
  • Précision représentations

    Demi-boules pendantes façonnées décroissantes sous les appuis de fenêtres sur la façade place Saint-Martin. Les murs de la cage d'escalier sont traités avec un décor imitant un lambris d'appui constitué de faux panneaux de marbre peint.

  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents figurés

  • Plan cadastral de la commune d'Entrevaux, 1816 / Dessin à l'encre par Allemand, Aubert, Beaudun, Mathieu, 1816. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 105 Fi 076 / 001 à 028.

Date d'enquête 2009 ; Date(s) de rédaction 2009
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Mosseron Maxence
Mosseron Maxence

Chercheur au Service régional de l'Inventaire de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur (2007-2022).

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