Dossier d’œuvre architecture IA05000127 | Réalisé par
Truttmann Philippe
Truttmann Philippe

Lieutenant-colonel du génie, docteur en histoire. Chargé de cours à l'École supérieure du génie de Versailles, Yvelines.

Expert en architecture militaire auprès de l'Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France. Réalise de 1986 à 1996 l’étude de l’architecture militaire (16e-20e siècles) de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur : départements des Hautes-Alpes, des Alpes-de-Haute-Provence, partie des Alpes-Maritimes, ensemble des îles d’Hyères dans le Var.

Principales publications : La Muraille de France ou la ligne Maginot (1988)

Les derniers châteaux-forts, les prolongements de la fortification médiévale en France, 1634-1914 (1993)

La barrière de fer, l'architecture des forts du général Séré de Rivières, 1872-1914 (2000)

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  • enquête thématique régionale, architecture militaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur
fortification d'agglomération dite enceinte de la ville de Briançon
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Hautes-Alpes - Briançon
  • Commune Briançon
  • Adresse avenue de la Libération
  • Cadastre 1975 AO5 54, 55, 58, 59, 60
  • Dénominations
    fortification d'agglomération
  • Appellations
    enceinte de la ville de Briançon
  • Dossier dont ce dossier est partie constituante
  • Parties constituantes non étudiées
    demi-lune, fossé, batterie, ouvrage extérieur, porte de ville, enceinte, château fort, corps de garde, ouvrage fortifié

Avant Vauban

Vers 1689-90, la ville était enserrée dans une mauvaise enceinte médiévale - essentiellement constituée par les murs de fond jointifs des habitations - dépourvue de fossé, flanquée de quatre tours et percée de trois portes (de Pignerol, Médiane ou Méane et d'Embrun). Cette enceinte remontait à la fin du XIVe siècle.

De son côté le château, à plan sensiblement ovale, comportait une muraille crénelée flanquée de quatre tours, quelques bâtiments adossés à la muraille et, au centre, une chapelle et une tour carrée. L'édifice avait été modernisé après 1590 par le connétable de Lesdiguières et doté, en particulier, d'un petit front bastionné face au nord-est, front le plus abordable. A l'est, un replat en contrebas formait une sorte de basse-cour entourée d'un mur défensif, tandis qu'à l'ouest, et dominant l'agglomération, une petite avant-cour et un bastion irrégulier protégeaient la porte d'entrée.

Le tout, bien représenté sur le plan du 14 août 1691 de l'ingénieur de Langrune et les plans et élévations de 1694, par l'ingénieur de Villenost, est réputé en mauvais état et sans grande valeur défensive.

Cette situation n'a d'ailleurs pas d'importance puisque Briançon est alors très en retrait de la frontière et couverte, face aux états du duc de Savoie, par les forteresses de Pignerol, Exilles et Fenestrelle.

On est au début de la guerre de la ligue d'Augsbourg, mais Victor Amédée de Savoie est notre allié, et les seules opérations en cours dans la région sont celles menées par Catinat contre les « Barbets », sur le versant oriental des Alpes.

Craignant probablement un coup de main des Barbets contre la ville, on décida (l'origine exacte de l'ordre de construire la nouvelle enceinte reste encore à trouver, sans doute dans la correspondance de Louvois, suite, sans doute à une demande de Catinat dont Briançon constituait une des bases d'opération) d'en renforcer les défenses et d'entourer l'agglomération d'une enceinte bastionnée, presque sans fossé ni rempart terrassé, sans l'intention d'en faire une place capable de soutenir un siège régulier.

Cette enceinte, qui constitue l'essentiel du corps de place actuel, figure achevée sur le plan de Langrune, du 14 août 1691 (provenant des archives du génie et actuellement aux archives des plans reliefs sous n° 422). Elle entoure, au plus près, l'ancienne enceinte médiévale, et sa construction a entraîné la démolition de plusieurs maisons extérieures.

Dans son projet du 12 janvier 1692 l'ingénieur Delabat, pleinement conscient de la situation, propose, d'abord, la construction de cinq ouvrages avancés (probablement aux Salettes, aux Têtes et dans la région du Randouillet) pour occuper les hauteurs dangereuses, et ensuite, seulement, l'amélioration de « l'enceinte nouvellement construite » et du château. Dans son mémoire, Delabat fait allusion au projet antérieur d'un certain Robert, mais qui ne nous est pas parvenu, pas plus que les dessins de Delabat.

Mais les évènements se précipitent : le 26 janvier 1692 - deux semaines après le projet de Delabat - la ville est dévastée par un incendie. La reconstruction est en cours lorsque, changeant de camp, Victor Amédée de Savoie envahit la région (juillet-août 1692) et la ravage avant de se retirer. L'invasion n'est pas remontée jusqu'à Briançon, mais pour mettre la ville en état de défense, on a dû démolir tout ce qui était en dehors de l'enceinte, en particulier l'église paroissiale, située dans le cimetière actuel.

Les projets de Vauban

Sérieusement inquiété par ce coup subit, le roi envoie Vauban sur place : du projet qu'il arrête, à la date du 21 novembre 1692, et qui reprend d'ailleurs nombre de points de celui de Delabat, il ressort :

- que l'enceinte existe bien, mais sans contreforts ni terrassements et pourvue d'un simple parapet crénelé très mince

- que les portes ne sont que de simples passages à ciel ouvert

- que la demi-lune 19 existe déjà (construite, donc, en 1692) mais que son fossé est à approfondir et qu'il y faut une traverse de capitale

- qu'il existait trois portes.

Moyennant quoi, Vauban propose, pour l'essentiel :

la ville

- L'établissement général de contreforts et de parapets terrassés, sur tout le développement de la muraille de ville.

- L'approfondissement des fossés.

- La construction de la demi-lune (30) devant la porte de Pignerol.

- La construction d'une fausse braie au pied du front ouest.

- La construction d'un ouvrage à cornes devant le bastion de la porte d'Embrun, autour du bâtiment des Ursulines, servant d'hôpital.

- Le voûtement des portes et leur équipement en pont-levis et corps de garde.

- Le voûtement des trois tours de la vieille enceinte, à aménager en magasins à poudre.

- L'approfondissement du puits de la place d'Armes, alors en cours de creusement.

le Château

- Remanier l'enceinte, faire des casemates à canon dans les bastions 8 et 9, niveler la cour centrale, faire des latrines et des citernes, construire une caserne etc. en somme plus de réparations et d'aménagements que de restructuration générale.

les ouvrages extérieurs

- Construction d'une redoute à mâchicoulis sur la « croupe basse de la montagne du Poet» (Les Salettes) avec, au pied, une coupure défensive sur la route du Montgenèvre.

Seuls seront dotés et exécutés les postes concernant l'enceinte de ville, et encore à l'exclusion de l'ouvrage à cornes « des Ursulines ». Le plan de Villenost nous montre la place en pleins travaux : la demi-lune 19 est construite, le chemin couvert du pied du château au saillant du bastion 17 et la fausse braie du front ouest (sans fossé) en cours d'exécution, La caserne 73 (future caserne de Vault), pour un bataillon, est construite, encore s'agit-il probablement du transfert sur la ville haute du projet de caserne prévu par Vauban au château, Par contre les deux magasins à poudre 60 (du château) et 19 (de la ville) n'existent pas encore : le magasin 19 n'apparaît en projet (ou en cours) que sur le plan du projet intermédiaire de Richerand de 1698, leur achèvement étant attesté dans le projet de 1700.

Avec la restitution à la Savoie de Pignerol, le traité de Turin (1696) a sensiblement modifié le rôle stratégique de Briançon : la place a pris une nouvelle importance et son système fortifié doit être adapté à cette nouvelle situation.

Vauban revient à Briançon en août 1700, Dans le projet qu'il date du 24 août il prend acte, non sans quelques critiques, de l'achèvement de la caserne 73 et des deux magasins à poudre 19 et 60, ainsi que de ce qui s'est fait de son projet de 1692, Pour la ville, il ne propose que des corrections de détail - en particulier pour la porte de Pignerol, dont la construction est commencée.

Pour le château, il propose tout d'abord une remise en état complète, puis revenant le 3 septembre sur ce sujet, il se résout purement et simplement à proposer de tout raser et à reconstruire un château neuf, qui eût été tout à fait dans le style de ce qu'il avait réalisé au fort de Bellegarde, dans les Pyrénées.

Dans les deux cas, il prescrit la construction, au pied du glacis du front nord, d'un ouvrage à cornes prolongeant le front nord de l'enceinte de ville jusqu'aux gorges de la Durance, ceci afin d'arriver à un polygone convexe à peu près régulier, et sans rentrant.

Les grands points nouveaux du mémoire sont le projet de ville basse - repris d'une idée de 1698 de Richerand - et celui de camp retranché sur le plateau des Têtes.

Seul le dernier, ainsi que celui, antérieur, de la redoute des Salettes, se sont réalisés, mais dix ans plus tard, trois ans après la mort du maréchal, et sous la pression d'une situation militaire défavorable.

En fait rien ne se fera au château, tandis que l'enceinte de ville va s'achever lentement (porte de Pignerol, vers 1705) ainsi que la construction de la collégiale.

Projets et réalisations du XVIIIe siècle

Quelques nouveaux éléments, non prévus dans les projets de Vauban, vont toutefois s'ajouter à ceux-ci entre 1707 et 1720. Ce sont :

- La contregarde générale du front ouest, ajoutée à l'initiative des ingénieurs locaux, et semble-t-il, visée par la lettre acerbe de Vauban du 8 février 1704. Cet ensemble qui double la fausse braie figure au projet de 1707. Le corps de garde de l'avant porte de Pignerol est daté, selon les grands atlas de la place, de 1721.

Il s'agit, donc, du dernier ouvrage important ajouté à la place avant le premier quart du XIXe siècle : certains projets voulaient d'ailleurs le compléter d'un fossé, avec contrescarpe, chemin couvert et glacis, ce qui ne fut pas exécuté.

Son achèvement, vers 1720, marque pour longtemps la fin des travaux de la ville et du château et le basculement de l'effort sur le fort des Têtes, désormais considéré comme le véritable « schwerpunkt » de la défense de Briançon.

- Le bâtiment 38 : Vauban avait rêvé de construire un arsenal digne de ce nom dans la ville neuve. Celle-ci n'ayant pas vu le jour, les ingénieurs locaux essayèrent de résoudre le problème.

Dès 1694, Villenost envisage de doubler la caserne 73 d'une seconde caserne implantée en balcon, parallèlement, sur le rempart du front sud, au-dessus des gorges de la Durance. L'affaire n'aboutit pas, mais dès 1697, apparaît sur les plans un projet de bâtiment parallèle à la caserne 73 (de Vault) mais cette fois, au-dessus de celle-ci, au pied du château (n°91 du plan de Milet de Montville). Destiné, ou du moins, semble-t- il, utilisé comme hangar aux voitures il sera, vers 1720, aménagé en boulangerie ou « bâtiment des fours », affectation qu'il conservera jusqu'à la construction de la nouvelle manutention, vers 1910, à Briançon-Sainte-Catherine.

La construction (1729-31) du pont d'Asfeld amènera l'ouverture de la porte 89.

Travaux du XIXe siècle

Pour ce qui est du château, les multiples projets élaborés depuis 1692 et tout au long du XVIIIe siècle, resteront lettre morte jusqu'en 1835, date à laquelle on se décidera enfin à raser les bâtiments et ouvrages pour établir à la place les étages de cavaliers actuels puis, de 1842 à 45, sur la basse-cour sud-est, la caserne de siège A et le masque B.

A partir de 1860, l'artillerie rayée amènera à reporter la défense très en avant du corps de place : ce seront les seuls travaux exécutés après 1870 (en 1896, le corps de place est encore armé de six pièces de 90 mm - dont deux au château - plus quatre autres à mettre en place à la mobilisation). D'autre part, après 1870, lors de l'implantation des réseaux de télégraphie optique de forteresse, c'est au sommet du château qu'on installe le poste central de la place (communiquant avec une partie des ouvrages détachés, et relié au réseau général par les postes extérieurs de Ratière, Penoux et la batterie du Colbas).

Près de la porte du pont d'Asfeld, on construit la recette inférieure du téléphérique du fort des Têtes (aujourd'hui disparu). Enfin, la suppression des zones de servitudes, qui avaient longtemps gelé les abords de la ville, permettra le développement de Briançon-Sainte-Catherine ou ville basse ( seront la construction, sous les escarpements ouest du château, des magasins à poudre T (1874-79) et U (1879-81) puis, en 1931, et pour des nécessités de commodité de circulation publique, l'ouverture de la nouvelle porte de Pignerol. En fait, depuis 1918, l'enceinte de la ville et le château avaient perdu toute valeur défensive : les massifs de terre des parapets du corps de place ont été supprimés, pour gagner de l'espace, ainsi que la traverse du bastion 17.

Analyse architecturale

Plan d'ensemble

La ville de Briançon est implantée sur les pentes sud et ouest d'une hauteur, bordée à l'est et au sud par les gorges de la Durance, après son confluent avec la Clarée. Le sommet de la hauteur est lui-même couronné par le château et domine une sorte de cuvette constituée par les vallées de la Guisane et de la Durance.

Le site, doté d'un grand commandement au loin sur les abords occidentaux et, à courte distance, au nord, est protégé par des à pics inabordables à l'est et au sud, mais est lui-même complètement commandé, au nord-est, par la hauteur des Salettes et, à l'est, à courte distance par le plateau des Têtes, de l'autre côté des gorges de la Durance.

La ville est située à la convergence de trois routes : celle dite d'Italie par le Montgenèvre, celle de Grenoble par la vallée de la Guisane, et celle de Provence qui descend la vallée de la Durance.

On peut, grossièrement, assimiler le plan de la place à un polygone s'inscrivant dans un cercle dont le château occuperait le quart nord-est, formant d'ailleurs un rentrant qui aurait comblé le grand ouvrage à cornes projeté par Vauban, s'il avait été construit.

En progressant dans le sens inverse des aiguilles de la montre, à partir du saillant nord-ouest du château (saillant 10), on peut distinguer :

Vue aérienne de la ville prise de l'ouest.Vue aérienne de la ville prise de l'ouest.- le front nord-est, jusqu'au saillant du bastion 17

- le front nord-ouest jusqu'au saillant du bastion 18

- le front ouest

- le front sud couronnant les escarpements de la Durance

- le front est couronnant les escarpements de la Durance.

Le front nord-est

En raison de la pente du terrain, il se subdivise lui-même en deux parties :

- la branche de jonction ville-château

- le front de la porte de Pignerol.

La ville haute vue du nord depuis la Croix de Toulouse. A gauche, partie ouest du château, branche de jonction, porte de Pignerol et front nord-ouest.La ville haute vue du nord depuis la Croix de Toulouse. A gauche, partie ouest du château, branche de jonction, porte de Pignerol et front nord-ouest.

La branche de jonction

Constituée essentiellement d'une longue courtine rectiligne très en pente, fondée sur un escarpement rocheux et précédée d'un fossé, orientée sud-sud- est-nord-nord-ouest selon la capitale du saillant 10. Cette branche ferme, à gauche, le grand glacis du château et se termine en bas, au nord-nord-ouest, en retour d'équerre à gauche, par les flancs 57, flanquant la face droite de la demi-lune 30, et 16, flanquant la porte de Pignerol.

La courtine est exhaussée à son origine, au pied du château, afin d'éviter l'escalade. Son alignement droit est en outre percé de quatre embrasures à canon couvertes, desservies, en arrière, par des batteries étagées, dont une sous casemate voûtée, et tirant sur le départ de la route du Montgenèvre et celle de Fontenil, par dessus le glacis du château.

Le flanc 57 comporte deux étages de feux : une batterie barbette supérieure surmontant un coffre casematé, à deux embrasures, flanquant la face droite de la demi-lune 30 .

Le flanc 16 est également à deux étages: une batterie à ciel ouvert, à deux embrasures couvertes et, en dessous, un coffre casematé à deux embrasures, le tout flanquant la porte de Pignerol. Accès aux coffres par portails donnant, à l'arrière, dans la rue du Rempart.

Ces dispositions remontent aux années 1690-92 et n'ont subi que quelques aménagements (batterie casematée 32) complémentaires au XIXe siècle.

Le front de la porte de Pignerol

A partir du pied du flanc 16, le terrain devenant à peu près plan, on revient à une fortification régulière, constituée par la face droite du bastion 17, couverte par la demi-lune 30, son avant-porte et son corps de garde M, le tout entouré d'un fossé à contrescarpe revêtue et chemin couvert. Ce flanquement est, on l'a vu, assuré, en crémaillère, à droite, par les flancs casematés 16 et 57.

Porte de Pignerol, vue extérieure.Porte de Pignerol, vue extérieure.La porte de Pignerol, construite de 1700 à 1705, s'ouvre à peu près au milieu de la face droite du bastion 17 (longue de 56 m environ). Sur le plan de Langrune (août 1691) elle apparaît comme un simple passage à ciel ouvert à travers le rempart, couvert par un simple tambour défensif, sans doute en palissades.

L'ouvrage actuel reprend les dispositions habituelles des portes des places de guerre de l'époque, à cette différence près que le peu d'espace disponible, à l'origine, entre l'ancienne et la nouvelle enceinte a conduit à réduire l'épaisseur du rempart et à adosser directement le bâtiment G à l'escarpe et par conséquent à réduire la longueur du passage d'entrée.

La façade extérieure, rectangle vertical en pierre de taille à joints en anglet est en légère saillie sur le fruit de l'escarpe et repose, par l'intermédiaire de tores semi circulaires sur deux soubassements talutés. Elle comporte un portique à deux pilastres toscans surmontés d'un entablement portant un fronton triangulaire.

Au centre, dans une feuillure rectangulaire surmontée d'une plate-bande servant de logement au tablier du pont-levis relevé, s'ouvre la baie de passage, en plein-cintre, surmontée d'un tableau rectangulaire encadré d'une moulure et où est gravée l'inscription « Porte de Pignerol ». Le tableau de la baie et le tympan du fronton sont manifestement en attente de sculptures dont l'exécution a dû être différée faute de crédits, comme c'est le cas le plus fréquent dans les places mises en chantier après 1690 (Montdauphin, Toul etc.). Les deux pilastres portent chacun, à mi-hauteur, une potence en fer forgé en spirale à laquelle est suspendue une lanterne pyramidale, adjonction moderne bien adaptée au style de l'édifice.

La porte précède un grand bâtiment rectangulaire, adossé à l'escarpe par l'intermédiaire de corridors casematés, et que traverse le passage proprement dit.

Porte de Pignerol. Pavillon G. Vue intérieure du passage d'entrée pris depuis l'intérieur de la ville. Au fond, façade du corps de garde M.Porte de Pignerol. Pavillon G. Vue intérieure du passage d'entrée pris depuis l'intérieur de la ville. Au fond, façade du corps de garde M.

Ce bâtiment, dit pavillon G dans la nomenclature du génie (également bâtiment 92) est à deux niveaux principaux: rez-de-chaussée, premier étage, plus combles mansardés.

Le rez-de-chaussée, voûté à l'épreuve, comprend essentiellement :

- Au centre, le passage proprement dit, doublé, côté ville, à droite et à gauche de travées latérales formant déambulatoire pour le personnel de garde. Le passage est divisé lui-même, à mi-parcours, par deux arcs doubleaux séparés par la glissière de passage de la herse.

Le tronçon extérieur contient :

- la porte elle-même, à deux vantaux à cadre, traverses et panneaux cloutés; dans le mur est, départ de l'escalier hélicoïdal menant à la chambre de herse, au premier étage

- la partie arrière du pont-levis, probablement à bascule en dessous.

Le tronçon intérieur (côté ville) était fermé, derrière les arcs doubleaux, par une seconde porte dont les gonds sont visibles, avant de déboucher dans le vestibule arrière.

- De part et d'autre du passage, les locaux liés au service de la porte : corps de garde, prison et logement du portier-consigne etc. (voûtes d'arêtes).

Le premier étage, non à l'épreuve (un projet de construction de batterie casemate à la Haxo1 a été étudié après 1815 mais a été abandonné), d'un seul tenant, est éclairé par huit fenêtres ménagées dans la façade sud (fig. 27). Ce local a longtemps servi de magasin du génie. On y trouve, au nord, la chambre de la herse, au-dessus du passage d'entrée. Accès principal dans le pignon est.

Les combles mansardés, utilisés avant 1914 comme colombier militaire, magasin du génie etc.

L'ensemble est couvert d'une toiture à quatre pans brisés.

Porte de Pignerol. Pavillon G. Vue oblique de l'arrière du bâtiment.Porte de Pignerol. Pavillon G. Vue oblique de l'arrière du bâtiment. A l'extérieur, accolé au pignon ouest, un escalier tournant à deux volées droites et palier intermédiaire conduit au premier étage. La volée supérieure est portée par un arc rampant, sous lequel débouche une porte desservant, en pignon, les locaux du rez-de-chaussée.

Matériaux : moellons équarris hourdés au mortier de chaux. Façade extérieure de la porte, encadrement du passage, côté ville, et chaînes d'angle en pierres de taille dressées (gros appareil) à joints en anglet.

Précédée par la coupure franchie par le pont-levis, la porte est reliée à la demi-lune 30 par un pont donnant en pierre à une seule arche en plein-cintre. Ce pont a son tympan droit (est) rectiligne tandis que le gauche est tracé en quart de cercle, avec parapet percé de créneaux de fusillade tirant dans le fossé du corps de place.

La demi-lune 30, placée devant la face droite du bastion 17, pourrait être désignée également sous le terme de « terraillon », compte tenu de sa position. C'est un petit ouvrage asymétrique à deux faces et un seul flanc (à droite) dont la face gauche est dans l'alignement de celle du bastion 17. Elle est à escarpe attachée et revêtue.

Sa face gauche est percée de l'avant-porte de Pignerol, reconstruite en 1855. Cet édifice est constitué par un court tronçon de passage voûté en arc segmentaire traversant le terre-plein du rempart. Façade extérieure rectangulaire, en pierres de taille (gros appareil) dressées, surmontée d'un entablement toscan, et comportant deux feuillures successives: la première sert de logement au pont-levis relevé, la seconde encadrant la baie en plein-cintre, extradossée en escalier.

Au-dessus de la première feuillure, au milieu de la plate-bande, est fixée une plaque portant l'inscription gravée « 1815. Les Briançonnais sans garnison soutiennent un blocus de trois mois et conservent la place. Le passé répond de l'avenir» puis, au-dessus, gravée dans la frise, la date: 1855.

Façade intérieure simplement percée d'une baie en plein-cintre extradossée en escalier et encadrée des deux murs en aile, à tablette, soutenant latéralement le rempart.

Pont-levis à bascule en dessous, retombant sur un pont dormant en maçonnerie à une seule arche en plein-cintre, et parapets pleins à tablette hémicylindrique.

Dans le mur en aile de droite porte donnant accès à la galerie descendant à la fosse du tapecul et de là à une poterne donnant dans le fossé, sous la porte elle-même.

A l'intérieur de la demi-lune, corps de garde M, du type usuel à la Vauban avec en façade, le long de la route, un portique couvert à trois travées sur montants en bois et contrefiches. Toiture en bâtière asymétrique abritant deux pièces séparées par un refend transversal portant les cheminées. Le bâtiment a la particularité, compte tenu du peu d'espace disponible d'être en partie engagé dans le rempart et d'être traversé, à l'arrière, par le chemin de ronde.

Le front nord-ouest

Vue aérienne prise du nord-nord-ouest. Fronts nord-est et nord-ouest du corps de place.Vue aérienne prise du nord-nord-ouest. Fronts nord-est et nord-ouest du corps de place. Front régulier de 130 m environ entre saillants de bastion, 8 à 10 m de longueur de flancs, escarpe attachée et revêtue avec, comme précédemment, un cordon de magistrale en demi-tore. Conforme au premier système de Vauban, bastions à flancs droits sans orillon.

Devant la courtine, demi-lune 19, à laquelle Vauban a fait ajouter, en 1692, une traverse de capitale en maçonnerie. Accès par poterne en fond de fossé, au milieu de la courtine, double caponnière et deux pas de souris à la gorge de la demi-lune.

Chemin couvert et glacis transformés en « jardin d'été ».

Les points particuliers de ce front consistent en :

Enceinte de ville. Echauguette du bastion 18.Enceinte de ville. Echauguette du bastion 18.- Trois échauguettes, dont deux complètes aux angles d'épaule des bastions 17 et 18,une, réduite à sa souche, au saillant du bastion 17. Petits édifices pentagonaux en pierre de taille, à angle soulignés par bandeaux verticaux, et bandeau horizontal se raccordant à la tablette du parapet. Corniche à doucine. Toiture en pierre, convexe, à voussoirs courbes, surmontée d'une boule. Le tout porté par un boudin, assurant la continuité du cordon de magistrale, et reposant sur un cul-de-lampe mouluré en doucine droite sur cavet.

- La nouvelle porte de Pignerol, ouverte en 1931 dans la face gauche du bastion 17 à deux piliers, pastiche de la porte dite de la Communication et menant au pont d'Asfeld. La porte est précédée d'une travée sur poutres imitant le pont-levis et d'un pont dormant, en maçonnerie, à une arche en plein-cintre.

- L'implantation, à l'intérieur du bastion 18, du chœur de la collégiale, anomalie due, une fois encore, au manque d'espace.

Matériaux : maçonnerie courante en moellons de calcaire et mortier de chaux ; cordons, tablettes, chaînes d'angle harpées en pierres de taille appareillées et dressées.

Le front ouest

Vue aérienne du front ouest et de la fausse braie.Vue aérienne du front ouest et de la fausse braie. Dominant directement la grande pente descendant vers Sainte-Catherine, ce front est, en fait, constitué de deux fronts (18-20 et 20-23) en alignement droit, s'appuyant à gauche aux gorges de la Durance.

Le pied de ce front est enveloppé par la fausse braie, elle-même précédée de l'enveloppe ou contre-garde générale, étudiées plus loin.

La partie nord (front 18-20) est sensiblement horizontale, puis à partir du flanc gauche du bastion 20 la courtine s'incline jusqu'au demi-bastion 23 pour suivre la pente intérieure de la ville.

Fronts réguliers, du premier système de Vauban, réduits à des longueurs respectives, entre saillants, de 110 et 130 m et des longueurs de flanc allant de 6 à 10 m.

Les particularités de ce front sont :

- Les trois échauguettes (deux souches au saillant et à l'angle d'épaule gauche du bastion 20 plus une échauguette complète au-dessus de la porte d'Embrun).

- La porte d'Embrun, percée dans le flanc droit du bastion 23. Il s'agit d'un passage voûté, à baie extérieure en anse de panier extradossée en escalier, s'ouvrant dans une feuillure couverte en arc segmentaire, en retrait d'une façade encadrée de deux pilastres toscans portant un entablement de même. Au-dessus, plaque scellée avec inscription gravée « Porte d'Embrun ». Pont-levis à bascule en dessous. Porte à deux vantaux en bois clouté, à portillon ménagé dans le vantail de droite.

Dans le côté gauche du passage, départ d'une galerie voûtée en plein-cintre descendant vers le bastion 45 de la fausse braie, avec cuvette d'évacuation des eaux dans le fossé de la fausse braie.

Dans le côté droit, corps de garde casematé P.

Les fronts sud et est

Enceinte de ville. Front sud vu par dessus les gorges de la Durance. De gauche à droite, pavillon F, K.K, hôpital militaire H (Cordeliers) et extrémité ouest du magasin à poudre D.Enceinte de ville. Front sud vu par dessus les gorges de la Durance. De gauche à droite, pavillon F, K.K, hôpital militaire H (Cordeliers) et extrémité ouest du magasin à poudre D.

Entre le saillant du demi-bastion 23 et celui du bastion 14, où elle vient se raccorder au dispositif défensif du château, l'enceinte se limite à une simple escarpe couronnant les escarpements des gorges de la Durance, et constituée, en plan, par une alternance irrégulière de saillants et de rentrants, dont l'un enveloppant le magasin à poudre D (19).

Les particularités de ces fronts sont :

- La présence d'une embrasure à canon couverte dans la face sud du saillant bordant la place Médecin Général Blanchard à côté d'un petit bâtiment qui fait saillie sur l'enceinte.

- L'élément de fausse braie situé en contrebas de cette même partie.

- La présence de créneaux de fusillade dans l'escarpe du front sud-est, entre la porte du pont d'Asfeld et le pied du château.

- Enfin, la porte elle-même (porte 89 ou porte de la Communication) construite vers 1729-31 pour laisser passer la nouvelle route menant au fort des Têtes par le pont d'Asfeld. Cet édifice consiste en un passage encadré de deux piliers en appareil réglé et dressé, décoré, sur la face extérieure, de deux pilastres toscans faisant saillie sur des pilastres dosserets identiques. Chaque pilier porte un acrotère à base carrée et faces profilées en cavet renversé, couronné d'une corniche et surmonté d'une boule. Une réplique en a été exécutée en 1931 pour la nouvelle porte de Pignerol.

Le passage, lors de la période active de la place, était fermé par une porte à deux vantaux précédée d'un pont-levis, l'une et l'autre ont disparu et le tronçon de fossé correspondant a été comblé.

Au sortir de la porte, la route débouche sur une plateforme aménagée en batterie disposée pour enfiler la gorge de la Durance vers le nord, puis elle tourne à angle droit pour descendre vers le pont d'Asfeld, en profil mixte.

Dans la paroi rocheuse du pied du château, on remarque les traces des pistolets de mine utilisés pour le déroctage de l'emprise de la rampe.

La fausse braie

Ce terme désigne l'enceinte basse continue doublant le pied du front ouest du corps de place entre la contrescarpe du saillant du bastion 18, au nord, et les escarpements des gorges de la Durance.

Contrairement au corps de place, cet ouvrage a été construit suite aux propositions du premier projet de Vauban (1692) et exécuté entre 1692 et 1700. Il tire sa raison d'être de la nécessité d'une crête de feu basse, relativement rasante, pour combler l'angle mort régnant devant le corps de place en raison de la grande hauteur de la muraille et de l'impossibilité d'en battre les abords immédiats en site négatif trop prononcé.

On trouve une disposition analogue - et pour les mêmes raisons - à la citadelle de Bitche (1740 environ).

Tout en présentant un front continu cette fausse braie se divise, quant au tracé en plan, en deux parties : système tenaillé au nord, devant le front 18-20, bastionné au sud devant le front 20-23. Un fossé général la sépare de la contre-garde générale. En partant du nord, on constate que le fond du fossé du front 18-20 devient terre-plein de fausse braie, dominant donc de plusieurs mètres le fossé de la fausse braie : véritable renversement de profil.

La moitié nord a son terre-plein interrompu, au milieu, devant la courtine 18-20 par le redan 80, jouant le rôle de demi-lune, et coupé en deux par une traverse de capitale. La continuité de la circulation est assurée - ou interrompue à la demande - par les poternes voûtées ménagées dans les deux faces de cet ouvrage.

Pour la moitié sud, un grand bastion enveloppe le bastion du corps de place avec traverse de capitale et une autre aux deux-tiers de la face gauche, ceci pour se garantir des tirs d'enfilade venant du nord.

Pour suivre la déclivité du terrain, le flanc gauche de ce bastion vient se refermer contre le corps de place et se décroche, en niveau, de la courtine consécutive, plus basse, la circulation étant assurée par un long escalier rectiligne plaqué à la courtine 20-23.

Enceinte de ville. Front ouest. Extrémité sud. Front 20-23, porte et avant porte d'Embrun. Fausse braie. A l'arrière plan, fort de la Croix de Bretagne et grande Maye.Enceinte de ville. Front ouest. Extrémité sud. Front 20-23, porte et avant porte d'Embrun. Fausse braie. A l'arrière plan, fort de la Croix de Bretagne et grande Maye.

Dans la courtine de cet élément de front, s'ouvre, au milieu, la première avant-porte d'Embrun, constituée par un simple portail à baie en plein-cintre ouverte en fond d'une feuillure couverte en arc segmentaire, en retrait d'une façade à deux pilastres toscans portant un fronton triangulaire à corniche moulurée, le tout reposant, par boudin semi-torique interposé, sur une embase saillante talutée.

L'avant porte était précédée d'un pont-levis (sans doute à bascule en dessous) lui-même précédé d'un pont dormant en pierre à trois arches et parapet plein.

Enfin la fausse braie se termine au sud par un demi-bastion couvrant le bastion 23 et dans lequel se trouvait un magasin aux palissades aujourd'hui disparu. Ce demi-bastion est coupé en deux, perpendiculairement à la face, par une traverse en maçonnerie percée de deux passages voûtés. Y aboutit, en outre, une petite galerie en pente venant du tunnel de la porte d'Embrun, et évacuant les eaux au fossé au moyen d'une cuvette.

On notera au nord, en capitale du bastion 18, dans la contrescarpe, une poterne desservant une galerie de fusillade logée dans l'escarpe de la fausse braie et, par un escalier voûté, conduisant en fond de fossé pour permettre la communication avec la contre-garde générale.

La contre-garde générale

Cet ensemble constitue une troisième ligne de défense, en avant de la fausse braie et du corps de place, construite entre 1700 et 1720, contre l'avis de Vauban et à l'initiative des ingénieurs locaux.

Certains projets, à l'époque, proposaient de la doter d'un fossé, avec contrescarpe, chemin couvert et glacis (qu'il eût fallu constituer entièrement de remblais). Mais ces propositions n'eurent pas de suite, et l'escarpe de l'ouvrage, surtout son développement est entièrement visible sur toute sa hauteur et sa base s'appuie sur le terrain naturel.

Il s'agit en fait d'un ouvrage très simple, à escarpe attachée et revêtue, tracée en système tenaillé et s'inscrivant dans un plan incliné du nord au sud et séparé de la fausse braie, qui le domine en arrière, par un fossé revêtu.

Les accès se font :

- au sud par le pont de l'avant porte d'Embrun

- dans la contrescarpe, par des pas de souris et une rampe de liaison avec le fossé.

Il n'existe pas de traverse dans l'ouvrage, simplement fermé, au sud, par un mur crénelé fermant également le fossé de la fausse braie, et implanté sur les escarpements des gorges de la Durance.

Les particularités de cet ensemble consistent en :

Enceinte de ville. Front ouest. Contregarde. Avant porte d'Embrun (bastion 85).Enceinte de ville. Front ouest. Contregarde. Avant porte d'Embrun (bastion 85).- La deuxième avant porte d'Embrun, ouverte dans la face droite du bastion 85 (seul saillant de la contre-garde a avoir deux faces et deux flancs). Cet édifice, du XIXe siècle, est à peu près analogue à l'avant porte de Pignerol, sauf que sa façade est un carré au lieu d'un rectangle en élévation et qu'elle est encadrée de deux pilastres toscans. Pont-levis également à bascule en dessous, porte en plein-cintre à deux vantaux à panneaux. Pont dormant à une arche en plein-cintre.

- Le corps de garde (23 ou Q) daté de 1723 dans les documents du génie : petit bâtiment à simple rez-de-chaussée, du type usuel, à portique en charpente à montants et cintres en bois. Toiture à quatre pans.

- L'échauguette du saillant 86, identique à celles déjà décrites plus haut.

1Modèle de batterie conçue par le général François Haxo, inspecteur général des fortifications sous la Restauration. Batterie casematée dont les maçonneries recouvertes de terre absorbent le choc des impacts, formant une coquille protectrice qui empêche l'ouvrage de se disloquer.

Une enceinte datant de la fin du 14e siècle enserrait la ville. A la fin du 17e siècle, elle est jugée en mauvais état et sans grande valeur défensive et on décide alors d'entourer l'agglomération d'une enceinte bastionnée. Un plan de Langrune de 1691 montre les travaux terminés. En 1692, le roi Louis XIV dépêche Vauban sur place. Des contreforts et des parapets terrassés sont établis, les fossés sont approfondis, une demi-lune est construite devant la porte de Pignerol, une fausse-braie est construite au pied du front ouest ainsi qu'un ouvrage à cornes servant d'hôpital, les portes sont voûtées et équipées en pont-levis et corps de garde. Vauban revient en 1700 et propose d'autres projets qui ne sont pas réalisés. L'enceinte est achevée au début du 18e siècle (porte de Pignerol vers 1705, la contregarde générale vers 1720). Une porte menant au pont d'Asfeld (construit en 1729-1731) est ouverte. Des poudrières sont construites à la fin du 19e siècle. En 1931, une seconde porte de Pignerol est ouverte.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 17e siècle
    • Principale : 1ère moitié 18e siècle
    • Principale : 2e moitié 19e siècle
    • Principale : 1ère moitié 20e siècle
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Le Prestre de Vauban Sébastien
      Le Prestre de Vauban Sébastien

      Ingénieur, architecte militaire, urbaniste, ingénieur hydraulicien et essayiste français. Nommé maréchal de France par Louis XIV. Expert en poliorcétique (c'est-à-dire en l'art d'organiser l'attaque ou la défense lors du siège d'une ville, d'un lieu ou d'une place forte), il a conçu ou amélioré une centaine de places fortes.

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      ingénieur militaire attribution par source

L'enceinte, polygonale, est occupée par le château dans le quart nord-est. Elle est formée de courtines précédées de fossé, flanquées parfois d'échauguettes et de bastions. Elle est percée en quatre endroits : les deux portes de Pignerol au nord, la porte d'Embrun à l'ouest et une porte au sud menant au pont d'Asfeld. La porte de Pignerol de 1705 est précédée d'une avant-porte construite sur une demi-lune ; elle précède un bâtiment, divisé en travées, à un étage carré et à comble mansardée, dont la distribution s'effectue par un escalier extérieur tournant à deux volées porté par un arc rampant, et couvert d'un toit à quatre pans brisés. Sur la demi-lune se trouve un bâtiment servant de corps de garde à étage carré, accessible de l'extérieur par un escalier droit, et couvert d'en toit à deux pans et pignon couvert. La porte d'Embrun est constituée d'un passage voûté et précédé de deux avant-portes. Egalement à l'ouest, se trouvent une fausse-braie et une contregarde générale.

  • Murs
    • pierre
    • moellon
  • Plans
    système bastionné
  • Étages
    1 étage carré, étage de comble, 1 étage carré
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans brisés
    • croupe
    • pignon couvert
  • Escaliers
    • escalier de distribution extérieur : escalier tournant à retours sans jour en maçonnerie, sur voûte
    • escalier de distribution extérieur : escalier droit en maçonnerie
  • Typologies
    fausse-braie ; contregarde
  • Statut de la propriété
    propriété publique
  • Éléments remarquables
    échauguette, bastion, courtine

Documents figurés

  • Développement et profils de Briançon veu du costé du septentrion. / Dessin, 1695. Service historique de la Défense, Vincennes : Atlas ms f° 48.

  • Développement et profils de Briançon veu du costé du Midi. / Dessin, 1695. Service historique de la Défense, Vincennes : Atlas ms f° 48.

  • Développement et profils de Briançon veu du costé d'Occident. / Dessin, 1695. Service historique de la Défense, Vincennes : Fonds du Génie, atlas MS, folio 48.

  • Développement et profils de Briançon veu du costé d'Orient. / Dessin, 1695. Service historique de la Défense, Vincennes : Atlas ms f° 48.

  • Plan de Briançon. [Nouveau projet de fortification de la ville basse]. / Dessin, plume et aquarelle, 795 x 765 cm, par Richerand, 1700. Service historique de la Défense, Vincennes : article 8, section 1, Briançon, carton 1, n° 8.

  • Plan de Briançon. / Dessin, 1707. Service historique de la Défense, Vincennes : article 8, section 1, carton 1, n° 14.

  • Plan de la ville et château de Briançon. / Dessin, 1723. Service historique de la Défense, Vincennes : article 8, section 1, carton 2, n° 9, feuille (4).

  • Carte de Briançon [pour 1740, de la Navere 1739]. / Dessin, 1739-1740. Service historique de la Défense, Vincennes : article 8, section 1, carton 2, n° 36 (2)

  • Elévation géométrique des Testes sur les hauteurs de Briançon. Profil de l'ouvrage à corne proposé en avant de la porte d'Embrun. / Dessin, 1727-1747. service historique de la Défense, Vincennes : article 8, section 1, carton 2, n° 17 (6), feuille 1 ; article 8, section 1, carton 3, n° 6 (5), feuille 4.

  • Plan de l'ouvrage à corne proposé en avant de la porte d'Embrun. [Plans des sous-sols et du rez-de-chaussée] / Dessin avec rabat, signé Milet de Monville, 1747. Service historique de la Défense, Vincennes : article 8, section 1, carton 3, n° 6, feuille 4.

  • Plan de l'ouvrage à corne proposé en avant de la porte d'Embrun. [Plan au niveau de la plateforme, plan des dessus.] / Dessin avec rabat, signé Milet de Monville, 1747. Service historique de la Défense, Vincennes : article 8, section 1, carton 3, n° 6 (4), feuille 3.

  • Profil de l'ouvrage à corne proposé en avant de la porte d'Embrun pris sur la ligne F,G du Plan de la Ville de Briançon feuille 2 et du Plan particulier de cet ouvrage Feuille 3. [Coupe longitudinale] / Dessin, signé Milet de Monville, 1747. Service historique de la Défense, Vincennes, Fonds du Génie, article 8, section 1, carton 3, n° 6 (6), feuille 3.

  • Profil de l'ouvrage à corne proposé en avant de la porte d'Embrun pris sur la ligne A, B, C, D du Plan de la Ville de Briançon feuille 2 et sur la ligne C, D du Plan particulier de cet ouvrage Feuille 3. [Coupe transversale] / Dessin, signé Milet de Monville , 1747. Service historique de la Défense, Vincennes : article 8, section 1, carton 3, n° 6 (5), feuille 4.

  • Plan général de la ville et des forts de Briançon. / Dessin, plume et lavis, 1747. Service historique de la Défense, Vincennes, Fonds du Génie, article 8, Section 1, Carton 3, n° 6 (2), feuille 1.

  • Vue géométrale de la ville et des forts de Briançon : de la montagne de Toulouse et de celle de l'Infernet. / Dessin, 1747. Service historique de la Défense, Vincennes : article 8, section 1, carton 3, n° 6 (17), feuille 16.

  • Plan général de la ville et des forts de Briançon. / Dessin, 1747. Service historique de la Défense, Vincennes : article 8, section 1, carton 3, n° 6 (2), feuille 1.

  • Briançon 1751. Pour servir au projet général. [Etat des lieux et projet d'extension de l'enceinte au sud-ouest.] / Dessin avec rabat, 1751, signé Bourcet. Service historique de la Défense, Vincennes : article 8, section 1, carton 3, n° 10 (6), feuille 4.

  • Plan et profil de la face du bastion 17. / Dessin, 1780. Service historique de la Défense, Vincennes : article 8, section 1, carton 3, n° 44 (2).

  • [fortification d'agglomération de Briançon, porte d'Embrun]. Briançon. Plan du fossé et du chemin couvert projetés sur l'ouvrage à contregarde du front de l'ouest. / Dessin aquarellé, 15 brumaire an VIII [6 novembre 1799]. Service Historique de la Défense, Vincennes : art. 8, section 1, carton 4, n°49 (2)

    Service Historique de la Défense, Vincennes : art. 8, section 1, carton 4, n°49 (2)
  • Plan de l'enceinte à l'ouest de la ville de Briançon. / Dessin, An 12 [1804], signé J. Bourcet. Service historique de la Défense, Vincennes : article 8, section 1, carton 5, n° 9 (1).

  • Plan d'une partie de la ville et des forts sur Briançon pour servir aux moyens de défense sur la route nouvellement tracée au Rochers des Murs, an 13., Dessin, An 13 [1805]. Service historique de la Défense, Vincennes : article 8, section 1, carton 5, n° 10 (1).

  • Plan pour un logement de portier projeté au-dessus de la première porte d'Embrun. / Dessin, 1819. Service historique de la Défense, Vincennes : article 8, section 1, carton 5, n° 48, feuille (26).

  • Porte de Pignerol. / Dessin, 1825. Service historique de la Défense, Vincennes : Grand atlas, T 335/1, feuille 41.

  • Atlas des bâtiments militaires. Place de Briançon. Corps de garde. / Dessin, 1828. Service historique de la Défense, Vincennes : Grand atlas, T, 335/1.

  • Magasin à poudre du château, du fort Randouillet, de la ville et du fort des Têtes. / Dessin, 1836. Service historique de la Défense, Vincennes, Grand atlas, T 335/2, feuille 32.

  • Atlas des bâtiments militaires. Place de Briançon. Briançon. Magasin à poudre de la ville. Magasin à poudre du château. / Dessin, signé Gallice, 1836. Service historique de la Défense, Vincennes, Grand atlas, T 335/2, feuille 30.

  • Fragment du plan de la place de Briançon pour accompagner le rapport du Chef du génie sur les moyens de loger le Commandant de la place et d'établir ses bureaux. / Dessin, lavis, 1843. Service historique de la Défense, Vincennes : article 8, section 1, Briançon, carton 12, folio 1.

  • Plan de Briançon. / Dessin, [19e siècle]. Service historique de la Défense, Vincennes, Grand atlas, T 335/1.

  • Briançon. La porte d'Embrun. / Carte postale, début XXe siècle.

Date d'enquête 1987 ; Date(s) de rédaction 1996
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Truttmann Philippe
Truttmann Philippe

Lieutenant-colonel du génie, docteur en histoire. Chargé de cours à l'École supérieure du génie de Versailles, Yvelines.

Expert en architecture militaire auprès de l'Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France. Réalise de 1986 à 1996 l’étude de l’architecture militaire (16e-20e siècles) de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur : départements des Hautes-Alpes, des Alpes-de-Haute-Provence, partie des Alpes-Maritimes, ensemble des îles d’Hyères dans le Var.

Principales publications : La Muraille de France ou la ligne Maginot (1988)

Les derniers châteaux-forts, les prolongements de la fortification médiévale en France, 1634-1914 (1993)

La barrière de fer, l'architecture des forts du général Séré de Rivières, 1872-1914 (2000)

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