Dossier d’œuvre architecture IA05000129 | Réalisé par
Truttmann Philippe
Truttmann Philippe

Lieutenant-colonel du génie, docteur en histoire. Chargé de cours à l'École supérieure du génie de Versailles, Yvelines.

Expert en architecture militaire auprès de l'Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France. Réalise de 1986 à 1996 l’étude de l’architecture militaire (16e-20e siècles) de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur : départements des Hautes-Alpes, des Alpes-de-Haute-Provence, partie des Alpes-Maritimes, ensemble des îles d’Hyères dans le Var.

Principales publications : La Muraille de France ou la ligne Maginot (1988)

Les derniers châteaux-forts, les prolongements de la fortification médiévale en France, 1634-1914 (1993)

La barrière de fer, l'architecture des forts du général Séré de Rivières, 1872-1914 (2000)

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  • enquête thématique régionale, architecture militaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur
fort d'Anjou
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Hautes-Alpes - Briançon
  • Commune Briançon
  • Lieu-dit Fort d'Anjou
  • Cadastre 1975 C 264, 265
  • Dénominations
    fort
  • Appellations
    fort d'Anjou
  • Dossier dont ce dossier est partie constituante
  • Parties constituantes non étudiées
    ouvrage extérieur, fossé, caserne

Ouvrage construit entre 1724 et 1734 en avant du fort du Randouillet (500 m à l'est et 100 m plus haut) sur une crête secondaire dérivée du pied de la montagne de l’Infernet, et dont l'occupation commande le fort ou, au contraire, une bonne partie de la vallée de la Cerveyrette.

Complété et dominé à une centaine de mètres par la redoute à mâchicoulis, l'ouvrage n'a subi aucune transformation depuis sa construction, jusqu'à son aliénation au profit d'un propriétaire privé.

Composion d'ensemble

L'ouvrage est constitué d'un rectangle de 23 x 30 m environ à grand axe orienté sud-ouest- nord-est face à la crête du Point du Jour, Le front nord-est, organisé en ouvrage à cornes, comporte deux demi-bastions et est enveloppé d'un fossé à contrescarpe revêtue. Les demi-bastions ont leurs faces surélevées pour défiler l'aire intérieure de l'ouvrage.

L'escarpe de ce front, casematée, est percée de créneaux de fusillade en fond de fossé, d'une poterne dans le flanc gauche du demi-bastion de droite et, au-dessus, d'une embrasure d'artillerie en milieu de courtine. Le fossé en est fermé, à l'arrière, d'un bâtardeau crénelé, avec poterne, permettant de flanquer le flanc gauche de l'ouvrage.

A l'autre extrémité, le front sud-ouest, à deux petits bastions réguliers, domine la vallée de la Cerveyrette et ne comporte pas de fossé, mais un simple replat avec place d'armes rentrante.

Caserne

Au centre l'ouvrage est coupé en deux, selon la petite médiane, par un corps de caserne rectangulaire (bâtiment A) dont les pignons s'appuient sur les escarpes des flancs gauche et droit du fort.

Ce bâtiment, à l'épreuve, est constitué par un berceau en plein-cintre divisé en deux niveaux par un plancher intermédiaire. Le rez-de-chaussée est coupé par trois refends en quatre locaux: d'ouest en est, la cage d'escalier et trois chambres, avec cheminées adossées aux refends, servant de logement à la garnison. Au premier étage, on retrouve la cage d'escalier et à l'est une pièce unique également à usage de logement pour 38 hommes.

Compte tenu de la pente, le bâtiment est enterré, au nord-est, jusqu'au niveau du premier étage. li est, au sud-ouest, dégagé sur toute sa hauteur. Les longs pans, très épais (environ 3 m) sont, au nord-est, aveugles au rez-de chaussée, et, au premier étage, percés de cinq créneaux de fusillade battant la terrasse. Au sud-est face, donc, à une direction non exposée aux coups - on trouve, au rez-de-chaussée les sept baies des portes et fenêtres desservant les locaux et, au premier étage, quatre fenêtres d'éclairage. Le bâtiment est surmonté d'une toiture en bâtière, en tuiles.

Annexes

Sous le bâtiment A se trouve, en cave, une citerne alimentée par une source extérieure débitant 20 litres/minute. La porte principale de l'ouvrage est ménagée dans le flanc gauche du fort, dans le pignon nord-ouest de la caserne. On y accède par un tronçon de route s'embranchant sur la route militaire principale et aboutissant à un pont de bois franchissant le fossé. La baie - très simple - s'ouvre directement sur le palier inférieur de la cage d'escalier de la caserne.

On notera que le bâtiment de la caserne forme parados pour la moitié sud-ouest du fort, par rapport aux coups dangereux des hauteurs dominantes du nord-est. De plus, les bastions du front sud-ouest ont leurs terre-pleins paradossés par des murs prolongeant les flancs faisant face au nord-est.

On remarque, en outre, dans le flanc droit du fort, deux embrasures à canon battant les pentes sud de l'Infernet. Sur la courtine du front sud-ouest se trouve le

bâtiment B, à usage de latrines .

Matériaux : maçonneries courantes en moellons hourdés au mortier de chaux. Encadrements de baies, chaînes d'angle harpées, tablettes de couronnement et bandeaux en pierres de taille.

Conclusion

Petit ouvrage compact, curieux et bien compris, qui, en l'absence d'ornementation tire son intérêt de sa position, de sa géométrie rigoureuse, et des dispositions particulières (traverses de parados) liées à son implantation. Bien adapté à sa mission d'avant poste et de point d'appui avancé.

Appelé à l'origine redoute de Serre la Latte, son nom a été donné en l'honneur de Philippe, duc d'Anjou. Il fut construit entre 1724 et 1734.

  • Période(s)
    • Principale : 2e quart 18e siècle

L'ouvrage est de plan rectangulaire. Le front nord-est est organisé en ouvrage à cornes comportant deux demi-bastions et enveloppé d'un fossé. Le front sud-ouest comporte deux petits bastions. Le fort est occupé en son centre par une caserne voûtée en plein-cintre et couverte d'un toit en bâtière, en tuiles.

  • Murs
    • pierre moellon
  • Toits
    tuile plate
  • Plans
    système bastionné
  • Couvrements
    • voûte en berceau plein-cintre
  • Couvertures
    • toit en bâtière
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Protections
    inscrit MH, 1989/10/21
  • Référence MH

Documents figurés

  • Plan de la redoute ou fort d'Anjou. / Dessin, 1747. Service historique de la Défense, Vincennes : article 8, section 1, carton 3, n° 6, feuille 11.

  • Profil de la redoute ou fort d'Anjou. / Dessin, 1747. Service historique de la Défense, Vincennes : article 8, section 1, carton 3, n° 6 (13), feuille 12.

  • Redoute des Salettes, fort d'Anjou, Redoute à Mâchicoulis. / Dessin, 1827. Service historique de la Défense, Vincennes, Fonds du Génie, grand atlas T 336, folio 19.

  • Plan terrier. Fort Dauphin. Fort des Salettes. Fort d'Anjou et Redoute à Machicoulis. / Dessin, sd (19e siècle). Service historique de la Défense, Vincennes, Fonds du Génie, atlas des bâtiments militaires, feuille 4.

Date d'enquête 1987 ; Date(s) de rédaction 1996
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Truttmann Philippe
Truttmann Philippe

Lieutenant-colonel du génie, docteur en histoire. Chargé de cours à l'École supérieure du génie de Versailles, Yvelines.

Expert en architecture militaire auprès de l'Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France. Réalise de 1986 à 1996 l’étude de l’architecture militaire (16e-20e siècles) de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur : départements des Hautes-Alpes, des Alpes-de-Haute-Provence, partie des Alpes-Maritimes, ensemble des îles d’Hyères dans le Var.

Principales publications : La Muraille de France ou la ligne Maginot (1988)

Les derniers châteaux-forts, les prolongements de la fortification médiévale en France, 1634-1914 (1993)

La barrière de fer, l'architecture des forts du général Séré de Rivières, 1872-1914 (2000)

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