Typologie

Toutes les fermes comportent au minimum une maison-bloc de 2 ou 3 niveaux, dans laquelle le logis se trouve intercalé entre des niveaux à fonction agricole (remise, étable, fenil, séchoir sont les fonctions de base). Dans 3 cas, ce premier édifice a été complété de bâtiments rajoutés plus tardivement, soit accolés, soit disjoints. La juxtaposition se fait généralement en ligne, sauf le cas particulier d'une ferme (le Paraire) incluant un logis de maître où le logis du fermier et les dépendances agricoles ont été placés en retour d'équerre.

Les maisons-blocs peuvent être réparties en maisons-blocs en hauteur et maisons-blocs à terre, comportant chacun une variante. Les maisons-blocs en hauteur simples sont majoritairement (5 cas sur 7) du type où le logis est compris entre 2 niveaux occupés par une fonction agricole, en général une étable ou une remise au 1er niveau et un fenil et/ou séchoir au niveau 3.

La variante « maison-bloc composite en hauteur » présente un premier niveau uniquement dévolu à une ou plusieurs fonctions agricoles et une juxtaposition des fonctions « logis » et « agricole » au 2e niveau. Pour les 3 cas recensés, l’étable occupe le 1er niveau et le logis voisine avec le fenil au 2e niveau.

Sur la commune de Barrême, le type maison-bloc à terre simple n’existe pas et c’est uniquement sa variante « maison-bloc composite à terre » qui a été rencontrée (6 cas). Cette variante présente un 1er niveau occupé par les deux fonctions agricole et d’habitation : remise et/étable + logis. Trois combinaisons sur cette base ont été recensées, en fonction de l’affectation des 2e et 3e niveau :

- 2e niveau occupé uniquement par un logis, pas de 3e niveau : 3 cas

- 2e niveau occupé par le logis et une autre fonction agricole (fenil, séchoir), pas de 3e niveau : 2 cas

- 2e niveau occupé uniquement par le logis, présence des 2 fonctions au 3e niveau : 1 cas.

Le nombre de niveaux excède rarement 3 ; les premiers niveaux sont souvent des étages de soubassement partiellement enterrés par les pentes de terrain ; les derniers niveaux sont presque toujours des combles.

Mise en oeuvre

Les constructions antérieures à la fin du 19e siècle présentent les mêmes caractères issus de l'utilisation des mêmes matériaux : maçonnerie de blocage de moellons bruts de calcaire local liée au mortier de gypse, chaînes d'angle et encadrements de baies en moellons équarris avec linteaux en bois et encadrements façonnés au mortier, planchers et charpente en bois équarri (poutres, solives, pannes) et fendu (liteaux), revêtements de sol en mortier de plâtre, couverture en tuiles creuses à saillies de rive, le tout sans aucun décor ; les seules exceptions, bien modestes, concernent la ferme du Paraire, dont le logis de maître a reçu une porte en pierre de taille et le logis du fermier une porte à arc monolithe.

Pour les constructions et aménagements plus récents, les parpaings en béton de fabrication artisanale ont longtemps concurrencé les matériaux industriels. Les structures sont identiques à celles des maisons et des entrepôts agricoles, généralement de petites dimensions (souvent moins de 50 m², rarement plus de 100 m²), à une ou deux pièces par étage. Le système distributif privilégie les accès directs qu'autorise l'implantation sur un terrain en pente. En terrain plat, l'escalier droit peut être extérieur (abrité sous un porche à la Tuilière) ou intérieur. Les équipements conservés sont rares : cheminées à hotte pyramidale en plâtre, pigeonniers à boulins en plâtre, crèches en maçonnerie.