Dossier d’œuvre architecture IA84000616 | Réalisé par ;
  • inventaire topographique
ermitage Saint-Jacques
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Cavaillon - Cavaillon
  • Commune Cavaillon
  • Lieu-dit Saint-Jacques
  • Cadastre 1982 AZ 29
  • Dénominations
    ermitage
  • Vocables
    Saint-Jacques
  • Parties constituantes non étudiées
    chapelle

HISTORIQUE

La chapelle Saint-Jacques remplacerait selon la tradition un temple dédié à Jupiter et dont la citerne située dans l'angle nord-ouest de la quatrième travée serait la piscine 1. Sa construction a connu plusieurs étapes. L'édifice primitif, de la fin du XIIe siècle est constitué par les deux dernières travées et l'abside. En 1300, le chapitre de Cavaillon installe un ermite à Saint-Jacques 2. Le clocher est rajouté en 1377 3. En 1527 et 1528, le conseil délibère sur l'avis du père Augustin, ermite, sur les réparations à effectuer à la chapelle et à l'ermitage 4. Nous ne savons pas en quoi consistait alors la maison de l'ermite car c'est en faveur de César de Bus, futur fondateur de la congrégation des Pères de la Doctrine chrétienne qu'auraient été réalisés en 1580 la cellule orientale, puis en 1585 les deux travées occidentales et le porche pour accueillir les pèlerins venus écouter les prêches les dimanches de Carême. César de Bus se retira comme ermite à Saint­ Jacques de 1586 à 1592 5. L'abside, le clocher et l'ermitage sont parfaitement visibles sur une vue de Cavaillon de 1597 6. Il y eut un ermite à Saint-Jacques jusqu'en 1804 7. L'ensemble a été restauré par la famille Jouve au début du siècle. La menuiserie de la porte d'accès à l'ermitage, au sud, porte la date 1903. L'état actuel est le fruit d'une restauration toute récente (1992).

DESCRIPTION

Situation

A l'extrémité orientale d'un plateau au sommet de la montagne Saint-Jacques qui domine la ville à l'ouest sous la forme d'une falaise de 100 m de haut en calcaire blanc déchiqueté où pousse la garrigue. L'accès se fait par une route carrossable, la route de Saint-Jacques, qui finit en cul-de-sac à la chapelle, ou à pied par un sentier aménagé à la fin du XVIe siècle à l'image du Calvaire et jalonné d'oratoires à la fin du siècle suivant.

Le chevet de la chapelle.Le chevet de la chapelle.

Composition d'ensemble

L'ermitage se situe dans un jardin clos d'un mur et planté de pins, amandiers, fusains et buis. On y accède par un portail en fer forgé ouvrant sur une allée irrégulièrement pavée, bordée d'une haie de cyprès et aboutissant au porche. L'ensemble construit se compose de la chapelle précédée du porche et des bâtiments de l'ermitage au sud.

Matériaux

Élévations de l'abside des deux travées orientales en moyen appareil régulier de calcaire. Voûtes en petit appareil régulier de calcaire blanc.

Les piles assurant le lien entre la partie ancienne et la partie récente de la chapelle laissent apparaître un blocage de la même pierre, parementé de pierres de taille.

Élévations des travées occidentales en appareil régulier plus petit. A l'intérieur, les murs et les voûtes sont enduits au ciment. Seuls restent visibles les éléments de structure, doubleaux, piles, arcs, en calcaire blanc rejointoyé au ciment. La partie supérieure du mur nord est en blocage.

Seules, les arcades du porche sont appareillées en calcaire coquillier jaune, plus tendre. Le pignon est en blocage au mortier de sable.

Les bâtiments de l'ermitage sont en blocage, aux chaînes d'angles en pierre de taille.

Les sols présentent une mise en œuvre des matériaux intéressante. Si dans l'abside, ils sont simplement recouverts de carreaux de terre cuite, dans la quatrième travée, les dalles de pierre forment un motif de croix de Malte inscrite dans un cercle. Une grande croix latine en pierre occupe les deuxième et troisième travées et détermine quatre quartiers dont trois couverts de carreaux de terre cuite octogonaux reliés par des carrés. Seul, le quartier sud-ouest est pavé. Dans la première travée, la partie centrale correspondant à la largeur de la porte est dallée de pierres rectangulaires. De part et d'autre, les pierres sont taillées irrégulièrement.

Chapelle, dallage du choeur.Chapelle, dallage du choeur. Porte d'entrée de la chapelle.Porte d'entrée de la chapelle.

Mis à part celui de la quatrième travée, les différents dallages ont été remaniés lors des travaux effectués au cours des siècles dans la chapelle. Cette attention portée au sol se retrouve sous le porche. Le devant de la porte est dallé de pierre. Un motif en croix en terre cuite des dimensions du porche délimite ensuite quatre carrés couverts d'une calade de petites pierres taillées.

Structure

Chapelle de plan rectangulaire à quatre travées, à abside semi-circulaire (pentagonale à l'extérieur) et plan carré. Les deux travées occidentales sont légèrement plus larges que les autres.

Élévations intérieures rythmées par huit arcades aveugles couvertes en plein-cintre à un seul rouleau non mouluré retombant sur de petites impostes.

Abside en cul-de-four. Voûte en plein-cintre sur les deux premières travées et en berceau brisé sur les deux autres, fractionnées dans les deux cas par des doubleaux portés par des consoles moulurées et parfois décorées. Un cordon souligne la retombée des voûtes.

Citerne située dans le mur nord creusée dans la roche et vraisemblablement voûtée. Porche structuré par cinq arcades (trois à l'ouest, l'arc central étant plus haut, et deux au sud) en plein-cintre, à deux rouleaux moulurés sur impostes et clef se retrouvant recto-verso.

Clocher à une arcade en plein-cintre. Traces de reprises entre les deux travées orientales et les deux autres sous la forme d'un pan coupé, vraisemblablement dans une pile de l'édifice primitif, présentant un arrachement dont le blocage a été laissé apparent.

Élévations

Le parti de composition des élévations intérieures est lié aux divisions structurelles analysées dans le paragraphe précédent : rythme régulier des arcades aveugles.

Le décor architectural se cantonne aux consoles recevant la retombée des doubleaux. Aux quatre angles de la quatrième travée, les quatre figures du tétramorphe (aigle au nord-ouest), bœuf au nord-est, homme au sud­ est et lion au sud-ouest, en haut relief, se détachent sur un fond travaillé au trépan et portent des traces de polychromie. Les consoles des autres travées sont également ornées, sur le mur nord, de feuillage et d'un mascaron. Sur le mur sud, ils sont moulurés avec un petit décor à la base.

Diverses traces de polychromie témoignent d'un ancien décor peint : sur le tétramorphe, sur le mur nord de la pièce sud-ouest au rez-de-chaussée de l'ermitage (plinthe ocre et motifs gris), sur la porte d'entrée de la chapelle.

Chapelle, choeur, angle nord-ouest, culot : aigle de saint Jean.Chapelle, choeur, angle nord-ouest, culot : aigle de saint Jean.

Le mur occidental de la chapelle est percé d'une rose fermée par un vitrail moderne représentant une coquille Saint-Jacques rouge au centre d'un décor bleu.

A l'extérieur, la chapelle est précédée du porche dont l'arcade centrale est surmontée d'une pierre sculptée portant les armoiries de Cavaillon avec la tour de la Gâche à gauche et la chapelle Saint-Jacques à droite (non pas sous la forme stylisée habituelle mais représentée de façon réaliste).

La porte d'entrée de la chapelle est en anse de panier moulurée avec clef. Elle porte des traces de polychromie et elle est surmontée d'une petite niche en cul-de­ four à culot.

Couverture

Ensemble couvert de tuiles creuses. Porche à charpente apparente. Pièce occidentale de l'ermitage à poutres et solives apparentes.

Distribution intérieure

Dans le mur nord de la troisième travée de la chapelle, citerne pleine d'eau, fermée par une grille en fer forgé.

Trace d'une ancienne porte murée dans le mur sud de la troisième travée. Elle correspond de l'autre côté à une niche chanfreinée.

Les différentes pièces de l'ermitage sont un vestibule pouvant servir de sacristie et desservant la chapelle, une petite pièce à l'est et une vaste salle à l'ouest où l'on trouve une cheminée entourée à droite d'un potager et à gauche d'une pile en pierre ayant son écoulement sur le mur extérieur. L'étage est divisé en une grande pièce et une cellule. La menuiserie de la porte d'accès à l'ermitage par l'extérieur est doublée d'une plaque métallique portant des inscriptions et un décor formé par des têtes de clous : en haut, inscription MARIE THERESE JOUVE DEL..., au centre, une tour et le chevet de la chapelle (même motif que l'on a sculpté dans la pierre sur la façade du porche) avec la date 1457, en bas, une coquille Saint-Jacques, la date 1903 et le monogramme MTJ. Peut-être s'agit-il d'un remploi lors d'une restauration en 1903 sous l'impulsion de Marie-Thérèse Jouve.

Ensemble de grilles en fer forgé modernes fermant la piscine, faisant office de porte entre l'ermitage et la chapelle et aux fenêtres.

Chapelle, première travée, angle nord-est, cul-de-lampe.Chapelle, première travée, angle nord-est, cul-de-lampe.

1Bailly, R. Les chapelles rurales en Provence, 1969, p. 81.2Jau, Guy. Cavaillon, pages d'histoire, 1990, p. 100.3Ibidem, p. 111.4Ibidem, p. 160.5Ibidem, p. 111 et 194.6Ibidem, p. 97.7Ibidem, p. 290.

La chapelle Saint-Jacques remplacerait selon la tradition un temple dédié à Jupiter ; la citerne située dans l'angle nord-ouest de la quatrième travée serait la piscine. Sa construction a connu plusieurs étapes. L'édifice primitif, de la fin du 12e siècle, est constitué par les deux dernières travées et l'abside. En 1300, le chapitre de Cavaillon installe un ermite à Saint-Jacques. Le clocher est rajouté en 1377. En 1527 et 1528, le conseil délibère sur l'avis du père Augustin, ermite, sur les réparations à effectuer à la chapelle et à l'ermitage. Nous ne savons pas en quoi consistait alors la maison de l'ermitage car c'est en faveur de César de Bus, futur fondateur de la congrégation des Pères de la Doctrine chrétienne qu'auraient été réalisés en 1580 la cellule orientale, puis en 1585 les deux travées occidentales et le porche pour accueillir les pèlerins venus écouter les prêches les dimanches de Carême. César de Bus se retira comme ermite à Saint-Jacques de 1586 à 1592. L'abside, le clocher et l'ermitage sont parfaitement visibles sur une vue de Cavaillon de 1597. Il y eut un ermite à Saint-Jacques jusqu'en 1804. L'ensemble a été restauré par la famille Jouve au début du siècle. La menuiserie de la porte d'accès au sud porte la date 1803. L'état actuel est le fruit d'une restauration toute récente de 1992.

L'ensemble de l'ermitage se compose de la chapelle précédée du porche et des bâtiments de l'ermitage au sud. Elévations de l'abside des deux travées orientales en moyen appareil régulier de calcaire ; voûtes en petit appareil régulier de calcaire blanc. Les piles assurant le lien entre la partie ancienne et la partie récente de la chapelle laissent apparaître un blocage de la même pierre, parementé de pierres de taille. Elévation des travées occidentales en appareil régulier plus petit. Arcades du porche en calcaire coquillier jaune ; pignon en blocage ; bâtiments de l'ermitage en blocage, chaînes d'angle en pierre de taille. Les sols présentent également une mise en oeuvre des matériaux intéressante : carreaux de terre cuite, croix de Malte dans un cercle en dalle de pierre ; croix latine en pierre et entourage de carreaux de terre cuite octogonaux reliés par des carrés ; première travée : partie centrale dallée de pierres rectangulaires entourées de pierres irrégulières. Chapelle de plan rectangulaire à quatre travées, à abside semi-circulaire (pentagonale à l'extérieur) et plan carré ; les deux travées occidentales sont légèrement plus larges que les autres. Elévations intérieures rythmées par huit arcades aveugles couvertes en plein-cintre à un seul rouleau non mouluré retombant sur de petites impostes. Abside en cul-de-four. Voûte en plein-cintre sur les deux premières travées et en berceau brisé sur les deux autres, fractionnés dans les deux cas par des doubleaux portés par des consoles moulurées et parfois décorées. Un cordon souligne la retombée des voûtes. Citerne située dans le mur nord creusée dans la roche et vraisemblablement voûtée. Porche structuré par cinq arcades en plein-cintre. Clocher à une arcade plein-cintre. Le décor architectural se cantonne aux consoles recevant la retombée des doubleaux. Le mur occidental de la chapelle est percé d'une rose fermée par un vitrail moderne. Ensemble couvert de tuiles creuses, porche à charpente apparente. Les différences pièces de l'ermitage sont un vestibule pouvant servir de sacristie et desservant la chapelle, une petite pièce à l'est et une vaste salle à l'ouest. L'étage est divisé en une grande pièce et une cellule.

  • Murs
    • calcaire
    • moyen appareil
    • petit appareil
    • moellon
  • Toits
    tuile creuse
  • Plans
    plan allongé
  • Étages
    1 vaisseau
  • Couvrements
    • voûte en berceau plein-cintre
    • cul-de-four
    • charpente en bois apparente
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • croupe
  • Techniques
    • sculpture
  • Représentations
    • feuillage
    • mascaron
    • Tétramorphe
  • Précision représentations

    Aux quatre angles de la quatrième travée, en haut relief (traces de polychromie) : Tétramorphe. Consoles des autres travées : feuillage, mascaron.

  • Statut de la propriété
    propriété privée

Bibliographie

  • BAILLY, Robert. Les chapelles rurales en Provence. Avignon : Imprimerie F. Orta, 1969, 202 p.

    p.81-83
  • JAU, G. Cavaillon, pages d'Histoire. Aix-en-Provence : Edisud, 1990, 335 p.

Date d'enquête 1992 ; Date(s) de rédaction 2002
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Articulation des dossiers