Dossier collectif IA04002338 | Réalisé par
  • inventaire topographique
entrepôts agricoles
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  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    entrepôt agricole
  • Aires d'études
    Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var
  • Adresse
    • Commune : Le Fugeret

I. Contexte de l'enquête

Le repérage

Ce dossier concerne les entrepôts agricoles de la commune du Fugeret (canton d'Annot, Pays Asses-Verdon-Vaïre-Var, département des Alpes-de-Haute-Provence).

Le terme "entrepôt agricole" correspond aux édifices destinés à stocker des denrées agricoles (foin notamment) ou de l'outillage (remise). Souvent, ils comprennent également une partie destinée au bétail (étable, bergerie, écurie…) ou à l'homme (logis saisonnier).

Ne sont pas concernées ici les dépendances des fermes (voir dossier collectif fermes).

Les conditions de l'enquête

Le repérage des entrepôts agricoles sur la commune du Fugeret a été effectué au cours des mois de juin et juillet 2011. Le recensement s'est fait à partir du cadastre le plus récent disponible, édition mise à jour pour 1983. Le plan cadastral dit "napoléonien", levé en 1830, a servi de point de repère et de comparaison pour les bâtiments antérieurs à cette date ; l'ensemble des états des sections de ce cadastre a été consulté.

Toutes les constructions portées sur le cadastre actuel ont été vues, au moins de l'extérieur.

Le repérage a été effectué à l'aide d'une grille de description morphologique propre aux entrepôts agricoles et décrivant :

- la ou les fonction(s) visible(s) du bâtiment, niveaux par niveaux,

- la mitoyenneté,

- les accès,

- les matériaux principaux et secondaires et leur mise en œuvre,

- la forme du toit, la nature de la charpente, de la couverture et de l'avant-toit,

- le nombre d'étages visibles,

- la description des élévations et des baies,

- les aménagements intérieurs (cloisons notamment…)

- les inscriptions historiques : dates portées, inscriptions…

Cette grille de repérage a donné lieu à l'alimentation d'une base de données destinée à faire un traitement statistique et cartographique.

Le repérage est toujours confronté à la question de l'état du bâti. Ainsi, ont été repérés les bâtiments ayant subi quelques modifications de détail n'affectant pas leur lecture architecturale. Les bâtiments ruinés mais dont le parti pris architectural d'origine restait lisible ont également été repérés. En revanche, les bâtiments ayant subi des transformations majeures rendant illisibles leurs caractères architecturaux n'ont pas été retenus. Les bâtiments non retenus sont principalement ceux qui ont été très remaniés à une période récente, selon des normes de construction, des matériaux et un vocabulaire architectural très éloignés de ceux de l'architecture locale : élévations entièrement repercées de grandes ouvertures rectangulaires masquant les baies anciennes, utilisation de matériaux récents rendant illisible le parti d'origine, restructuration intérieure totale ou profonde…

II. Caractères morphologiques

169 entrepôts agricoles ont été repérés ; 34 d'entre eux ont été sélectionnés (20 % du corpus).

Une trentaine de bâtiments portent des dates (18 % du corpus communal), échelonnés entre la fin du 16e siècle et le milieu du 20e siècle, le plus souvent gravés sur un bloc de grès. De fait, les dates sont très peu présentes sur les entrepôts agricoles du village et de la rive droite de la Vaïre. En revanche, on en trouve beaucoup autour des hameaux d'Argenton et La Béouge.

La plus vieille date portée se trouve sur un bâtiment situé aux quartier du Thoron, il est daté de 1577.

Deux dates du 17e siècle ont été relevées au hameau de La Béouge : 1653 et 1697.

Une dizaine de dates du 18e siècle ont été notées : 1716 (Argenton), 1724 (Saint-Sauveur), 1731 (Le Villard), 1739 (Village), 1748 (Les Laouves), 1764 (Les Raboulx), 1778 (Saint-Sauveur), 1782 (Argenton), 1787 (L'Esparran), 1791 (Le Chastel), 17?? (Argenton).

Une dizaine de dates du 19e siècle ont été notées : 1805 (Le Mélé), 1811 (Argenton), 1841 (Les Ribas), 1843 (Le Brenc), 1852 (Col d'Argenton), 1861 (Col de Pelloussis), 1862 (La Béouge), 1864 (Argenton), 1871 (Argenton), 1872 (Haut-Condamine), 1876 (Les Raboulx).

Enfin, une demi-douzaine de dates du 20e siècle ont été relévées : 1903 (Village), 1910 (Roux et Saint-Pierre), 1922 (Les Tours), 1923 (Tardoun), 1925 (Argenton), 1940 (Chabrières).

D'une manière générale, si quelques bâtiments remontent sans doute au 16e siècle ou au 17e siècle, la majorité des entrepôts agricoles datent des 18e siècle et 19e siècle, avec des reprises régulières puisque la présence de traces de collages de maçonnerie ou de surélévations anciennes a été repérée pour 9 % du corpus communal et celle de surélévations anciennes visibles pour 3 % du corpus.

"Cabane" à la Béouge, parcelle A3 710."Cabane" à la Béouge, parcelle A3 710.A la fin du 19e siècle, de nouveaux bâtiments agricoles sont construits à La Béouge, Argenton, Chabrières, Le Thoron, Les Raboulx... Il s'agit de hangars sur trois murs, abritant une aire à battre dallée (parfois préexistante). Ils sont localement appelés « cabane » et fonctionnent souvent en paire avec un bâtiment composé d'une étable et d'un fenil.

Quelques bâtiments, principalement situés au village ou à proximité immédiate, ont été réaménagés dans les années 1900-1910 pour accueillir les muletiers employés aux travaux ferroviaires et leurs animaux de bât.

Implantation et composition d'ensemble

Village. Vue d'ensemble d'un entrepôt agricole aggloméré.Village. Vue d'ensemble d'un entrepôt agricole aggloméré.Il existe deux types d'emplacement pour les entrepôts agricoles : associés à d'autres constructions dans le village, ou isolés dans les champs, la châtaigneraie ou les pâturages. Les entrepôts situés au village représentent 23 % du corpus communal, contre 30,5 % pour les entrepôts agricoles situés dans les hameaux d'Argenton, La Béouge ou Chabrières et 46,5 % pour les entrepôts agricoles isolés.

Sur le cadastre de 1830, on remarque que les « bâtiments ruraux » installés au village, sont majoritairement situés dans la partie haute, la plus ancienne. Il s'agit pour partie d'anciennes maisons d'habitation progressivement abandonnées et réutilisées comme bâtiments agricoles. On remarque également un îlot de bâtiments agricoles installé à l'entrée sud du village, en mitoyenneté avec des aires à battre. Enfin, quelques entrepôts agricoles se trouvent intercalés dans des îlots de maisons.

- Les entrepôts agricoles situés au village sont des blocs en hauteur de un à quatre niveaux. Un tiers d'entre eux possèdent un mur mitoyen. 38 % possèdent deux murs mitoyens et 18 % sont enclavés en îlot avec trois murs mitoyens. Dans le centre du village, la position fréquente des entrepôts agricoles en angle d'îlot se traduit dans 28 % des cas par une mitoyenneté sur deux murs perpendiculaires. Enfin, seuls 10 % ne possèdent pas de murs mitoyens.

- Dans les hameaux d'Argenton, de La Béouge et de Chabrières, les entrepôts agricoles sont également des blocs en hauteurs ; quelques « cabanes » avec aire à battre couverte sont des blocs en longueur. Les bâtiments possèdent de un à trois niveaux. Dans ces hameaux, 63,5 % des entrepôts agricoles ne possèdent pas de murs mitoyens, et un gros tiers possèdent un seul mur mitoyen. Quelques cas de bâtiments intégrés à des îlots ont été repérés, avec deux murs mitoyens parallèles ou perpendiculaires.

- Les entrepôts agricoles isolés et dispersés dans les zones agricoles sont des blocs en hauteur, rarement en longueur, de un à trois niveaux. Ils ne possèdent presque jamais de mur mitoyen. Les quelques bâtiments repérés avec des murs mitoyens sont tous situés aux quartiers de La Condamine ou de Saint-Sauveur, et ils font alors partie d'un groupe de deux ou trois entrepôts agricoles agglomérés.

Quartier du Chastel. Vue d'ensemble d'un entrepôt agricole adossé à un rocher.Quartier du Chastel. Vue d'ensemble d'un entrepôt agricole adossé à un rocher.18,5 % des entrepôts agricoles de la commune du Fugeret sont adossés à un bloc rocheux, ou parfois à une petite falaise.

La présence d'un enclos en pierre sèche a été relevée pour 7,5 % du corpus ; celle d'une aire à battre mitoyenne pour 16,5 % du corpus communal. Dans le cas des aires à battre, il faut préciser que, dans 61 % des cas, il s'agit d'une aire à battre couverte par une « cabane ».

Matériaux et mise en œuvre

13 % des entrepôts agricoles de la commune sont des hangars. 86,5 % de ces hangars sont construits sur trois murs, et un quart d'entre eux possèdent en plus un ou plusieurs piliers. Presque tous ces hangars sur murs correspondent à des « cabanes », couvrant une aire à battre dallée. Ils se trouvent à Argenton, La Béouge, Chabrières et aux alentours proches de ces hameaux.

Quelques hangars, construits uniquement sur piliers, se trouvent au village ou à Bontès.

D'une manière générale, 23 % des entrepôts agricoles sont construits en maçonnerie mixte de moellons calcaires et de grès, quelques fois associés à des galets (principalement au Village), à des briques, à des blocs de tuf ou de brèche calcaire, à des parpaings artisanaux. La maçonnerie est liée au mortier de chaux et de sable. Seulement 3 % du corpus est construit uniquement en moellons calcaires.

A contrario, 73 % des entrepôts agricoles sont construits uniquement en moellons de grès. Pour les bâtiments les plus éloignés du substrat calcaire, on note une maçonnerie montée au mortier de terre.

La Haute Condamine. Hangar avec essentage en planches.La Haute Condamine. Hangar avec essentage en planches.La présence d'essentage en planches a été relevée pour 7 % du corpus communal. Dans 83,5 % des cas, il s'agit d'un essentage en mur pignon, les autres cas étant en gouttereau.

Les chaînes d'angles sont généralement renforcées par des moellons plus gros et mieux équarris. La présence de chaîne d'angle en pierre de taille n'a été constatée que pour 7,5 % du corpus.

Deux bâtiments agricoles portent des décors peints : faux encadrements et fausse chaîne d'angle harpée (Haute-Condamine), cadran solaire (Roux et Saint-Pierre).

Les enduits anciens sont conservés dans 95 % des cas. Ce sont principalement des enduits à pierres-vues (42,5 % du corpus). Les autres types d'enduits sont rustiques (5 %) ou lisses (1 %).

Les Raboulx. Porte d'étable en moellons équarris avec linteau monolithe ; arc de décharge maçonné.Les Raboulx. Porte d'étable en moellons équarris avec linteau monolithe ; arc de décharge maçonné.En revanche, il faut relever que 54 % des entrepôts agricoles de la commune du Fugeret possèdent des élévations qui ne sont pas du tout enduites. Ce phénomène étant d'ailleurs plus accentué pour les bâtiments situés dans la partie gréseuse de la commune, donc plus éloignés des sources de chaux.

7 % des bâtiments possèdent plusieurs types d'enduits selon les élévations.

Les encadrements des ouvertures (portes et fenêtres) sont très majoritairement bruts de maçonnerie (64,5 % du corpus communal).

21 % des encadrements sont en maçonnerie lissée au mortier de gypse et portant feuillure, avec linteau en bois. Ils se trouvent très majoritairement sur des bâtiments du Village ou à sa proximité.

Dans 19 % des cas, les encadrements sont hétérogènes, notamment dans les hameaux et alentours, où les encadrements de portes sont façonnés au mortier alors que les encadrements des autres ouvertures sont laissés bruts. On note l'emploi ponctuel de la pierre de taille (6 % du corpus). Dans ce dernier cas, il s'agit surtout de linteaux monolithes. Un cas d'arc segmentaire réalisé en moellons clavés a été relevé.

Quelques rares cas d'ouvertures avec cadre en bois ont été notés, ainsi que trois menuiseries de porte sur gonds en bois.

A Argenton, une porte de fenil-séchoir est équipée d'une targette en bois.

L'absence ou la présence d'une voûte a pu être renseignée pour 89,5 % du corpus communal.

La Blache. Vue de volume d'une étable.La Blache. Vue de volume d'une étable.La présence d'une voûte n'apparaît que dans 19 % des cas renseignés. 58,5 % de ces voûtes se trouvent au Village, 17 % se trouvent à Argenton, les autres se trouvent dans des bâtiments agricoles isolés non loin du Village (Les Aires, La Condamine, Les Laouves), à Bontès, à Saint-Sauveur et à la Blache.

Il s'agit principalement de voûtes en berceau (berceau segmentaire : 62 % des cas, voûte en berceau plein-cintre : 21 % des cas) ou de voûtes d'arêtes (14 % des cas), avec parfois la présence de deux voire trois travées d'arêtes. La présence de trappes d'abat-foin a été notée pour 14 % des cas, elles sont alors généralement aménagées à l'aide de pénétrations latérales dans la voûte.

En l'absence de voûte, la séparation des étages supérieurs se fait par des planchers rustiques sur solives. Les planchers sont généralement en planches de châtaignier, éventuellement en mélèze dans les hameaux. Le sol de l'étable est souvent en terre battue, exceptionnellement dallé. La présence d'un sol de fenil directement constitué de l'extrados de la voûte de l'étable à été observé pour 3 % du corpus. Dans deux cas, un sol de logis saisonnier dallé en lauze a été noté.

A l'intérieur, les murs ne sont généralement pas enduits, ils reçoivent éventuellement un enduit à pierres vues. Pour 83 % des entrepôts agricoles, il n'y a pas présence de cloison intérieure. Cependant, lorsqu'il y en, celles-ci sont très majoritairement en maçonnerie, quelques fois en planches. Dans quelques logis saisonniers, la présence d'une cheminée adossée à été repérée.

Structure, élévation, distribution

Les entrepôts agricoles situés au Village possèdent de un à quatre niveaux. Ceux de trois niveaux représentent 72 % du corpus villageois. 13 % ont deux niveaux et 7,5 % possèdent un niveau ou quatre niveaux.

Dans les hameaux, 63,5 % ont deux niveaux et 31 % ont trois niveaux ; seuls 5,5 % n'ont qu'un seul niveau.

Les deux-tiers des entrepôts agricoles isolés comportent deux niveaux, 23 % possèdent trois niveaux et 10,5 % ne possèdent qu'un seul niveau.

Du fait d'un relief marqué, la présence d'un ou deux étages de soubassement représente 85 % du corpus communal. Cependant, il existe des variations selon les lieux d'implantation.

Ainsi, au village, si 5 % des entrepôts agricoles possèdent deux étages de soubassement et 56,5 % possèdent un seul étage de soubassement, ce sont tout de même 38,5 % des bâtiments agricoles qui ne possèdent pas du tout d'étage de soubassement. L'association « étage de soubassement + rez-de-chaussée surélevé + (et/ou) étage de comble » représente à elle seule 56,5 % du corpus villageois.

Dans les hameaux d'Argenton, La Béouge et Chabrières, 9,5 % des entrepôts agricoles possèdent deux étages de soubassement et 84,5 % possèdent un seul étage de soubassement. Seulement 4 % ne possèdent pas du tout d'étage de soubassement. L'association « étage de soubassement + rez-de-chaussée surélevé OU étage de comble » représente à elle seule 57,5 % du corpus des hameaux.

Ailleurs, la présence de deux étages de soubassement représente 11,5 % du corpus isolé, celle d'un seul étage de soubassement représente 79,5 % des cas. Seulement 10 % ne possèdent pas du tout d'étage de soubassement. L'association « étage de soubassement + rez-de-chaussée surélevé OU étage de comble » représente à elle seule 57,5 % du corpus isolé.

Les quartiers de Saint-Sauveur, du Chastel et de La Laouve, où les chaos rocheux sont très présents, concentrent les deux-tiers des bâtiments agricoles isolés où l'on trouve deux étages de soubassement ; il s'agit de bâtiments adossés à des blocs rocheux.

Le premier étage (étage de soubassement ou rez-de-chaussée selon les cas) est utilisé comme étable pour 80,5 % du corpus communal (92 % des cas au village, 67,5 % dans les hameaux et 83,5 % isolés). Cette étable est parfois associée à une remise agricole (17 % du corpus communal, 15 % au village, 15,5 % dans les hameaux et 19 % isolés).

Dans les hameaux, 33 % des entrepôts agricoles possèdent un premier étage qui ne sert que de remise.

32 % des entrepôts agricoles isolés possèdent au moins une remise en premier étage. La présence d'un logis saisonnier en premier étage a été relevée pour 7,5 % du corpus isolé, dans la moitié des cas associé à une remise.

Dans un cas (Argenton), la présence d'une citerne de récupération des eaux de pluie a été repérée.

Lorsqu'il y a présence d'un deuxième étage, celui-ci est majoritairement utilisé pour un fenil (92 % du corpus communal, 87 % au Village, 96 % dans les hameaux et 87 % isolés). Ce fenil est associé à un séchoir dans 37 % des cas (2,5 % au Village, 61,5 % dans les hameaux et 39,5 % isolés). D'une manière générale, la présence d'un séchoir a été repérée pour 41 % du corpus communal. 10 % de ces séchoirs sont à loggia.

La présence d'un logis saisonnier, occupant seul l'étage ou associé à un fenil et/ou un séchoir, a été repérée pour 7,5 % du corpus communal. On note que plus de la moitié de ces logis se trouvent dans des bâtiments situés au village ou dans les hameaux d'Argenton et de La Béouge, traduisant une forte imbrication des fonctions agricoles et d'habitat. Au village, ce phénomène s'explique également par le fait que plusieurs bâtiments agricoles ont été installés dans d'anciennes maisons dont la fonction d'origine a été progressivement abandonné. Les autres cas de logis saisonniers sont installés soit à proximité du Village (La Condamine, Les Aires), soit éloignés des habitations (Saint-Sauveur, La Blache, Col d'Argenton...).

La présence d'une remise a été observée pour 3,5 % du corpus communal, souvent associée à un fenil et/ ou un séchoir.

Au village et à Argenton, la présence d'une étable en deuxième étage a été observée dans deux cas, et uniquement avec un étage de soubassement couvert par une voûte.

Lorsqu'il y a présence d'un troisième étage, celui-ci est presque systématiquement utilisé comme fenil, souvent associé à un séchoir (44 % des cas) ou à un logis saisonnier. La présence d'un pigeonnier a été relevée pour un seul bâtiment.

Lorsqu'il y a présence d'un quatrième étage, celui-ci est uniquement occupé par un fenil, parfois accompagné d'un séchoir.

Dans le cas d'une porte d'accès unique (26 % du corpus communal, 18 % du corpus du Village, 29 % du corpus des hameaux et 29,5 % du corpus isolé), celle-ci est percée indifféremment dans le mur pignon (52 % des cas communaux) ou dans le mur gouttereau (48 % sur la commune). Ces proportions sont similaires pour le bâti du village, celui des hameaux et pour le bâti dispersé.

Village, parcelle 1983 D 223. Portes et baies fenières en gouttereau.Village, parcelle 1983 D 223. Portes et baies fenières en gouttereau.Dans le cas d'entrepôts agricoles possédant plusieurs portes d'accès percées sur une même élévation (10,5 % du corpus communal, 23 % du corpus du village, 5,5 % du corpus des hameaux et 7,5 % du corpus isolé), celles-ci sont très majoritairement percées sur le mur gouttereau (plus de 80 % des cas) plutôt que sur le pignon.

Dans le cas de bâtiments possédant plusieurs portes percées sur des élévations différentes (55,5 % du corpus communal, 56,5 % du corpus du village, 48 % du corpus des hameaux et 60 % du corpus isolé), celles-ci aménagent le plus souvent un accès orthogonal (72,5 % des cas communaux, 68 % des cas au Village, 72 % des cas dans les hameaux et 74,5 % des cas isolés). Elles sont parfois affrontées en gouttereau (16 % des cas communaux, 27 % des cas au village, 20 % des cas dans les hameaux et 8,5 % des cas isolés) ou en pignon (11,5 % des cas communaux, 4,5 % des cas au village, 8 % des cas dans les hameaux et 17 % des cas isolés).

La présence de baies fenières concerne 48,5 % du corpus communal (un tiers du corpus villageois, 46 % du corpus des hameaux et 44,5 % du corpus isolé).

Les baies fenières percées uniquement sur l'élévation principale représentent 31,5 % des cas communaux (65,5 % des cas au village, 25 % dans les hameaux et 9 % des cas isolés).

Les baies fenières qui sont aménagées sur l'élévation principale ET sur une autre élévation ne représentent que 25,5 % des cas communaux (19 % des cas au Village, 25 % des cas dans les hameaux et 28 % des cas isolés).

En revanche, les baies fenières percées uniquement sur une autre élévation que l'élévation principale correspondent à 43 % des cas communaux (15,5 % des cas au village, 46 % dans les hameaux et 62,5 % des cas isolés).

Les différences qui apparaissent dans l'organisation des baies fenières, au village et en zone de bâti dispersé, traduisent l'implantation urbaine des bâtiments au village, ne laissant pas disponible une façade autre que celle principale.

Village, parcelle 1983 D 302. Escalier extérieur, accès orthogonaux et baies fenières superposées.Village, parcelle 1983 D 302. Escalier extérieur, accès orthogonaux et baies fenières superposées.La présence d'un escalier de distribution extérieur a été notée pour seulement 6 % du corpus communal. Ces escaliers extérieurs sont adossés perpendiculairement ou parallèlement à la façade, avec un cas d'escalier en L. Ces escaliers extérieurs sont construits en maçonnerie, parfois installés sur une logette voûtée.

Quelques cas de balcons, ou de mezzanines, de séchage ont été repérés (Village, Argenton, Haut-Pelloussis, Clot-Guillet...).

Couverture

Sur la commune du Fugeret, 63,5 % des entrepôts agricoles possèdent un toit à longs pans ; 35,5 % un toit à longs pans ; 0,5 % possède un toit à un pan associé à un toit à longs pans et 0,5 % est couvert par un rocher.

Les toits à longs pans correspondent à 88,5 % du corpus des hameaux, à 58,5 % du corpus isolé et à seulement 42 % du corpus villageois. Pour 13 %, ces toits à longs pans sont asymétriques, notamment au Village où cette proportion monte à 37,5 %.

A l'inverse, les toits à un pan représentent 58 % du corpus villageois, 39,50 % du corpus isolé et seulement 11,5 % du corpus des hameaux.

Au village, les toits de tous les entrepôts agricoles sont en pente douce.

Dans les hameaux, les toits sont à forte pente dans 71,5 % des cas. Ils sont en pente douce dans 23,5 % des cas, notamment au hameau de Chabrière où cette proportion monte à 44,5 %, alors qu'elle n'est que de 21 % à Argenton et de 10 % à La Béouge.

Pour le bâti isolé, 59 % des toits sont en pente douce, contre 40 % à forte pente.

Argenton, parcelle 1983 A3 438. Toit à forte pente. La couverture originelle de mélèze subsiste sur le toit de la lucarne fenière.Argenton, parcelle 1983 A3 438. Toit à forte pente. La couverture originelle de mélèze subsiste sur le toit de la lucarne fenière.

La différence de pente de toit est directement liée aux matériaux de couverture. Les toits en pente douce sont destinés à être couverts en tuile creuse, en tuile plate mécanique ou en lauzes de grès. Les toits à forte pente recevaient des couvertures originelles en planches de mélèze, éventuellement complétées en chaume de seigle.

L'observation de la structure des charpentes a été possible pour 72 % du corpus communal.

Les charpentes sont le plus souvent à pannes (panne faîtière et pannes intermédiaires, pas de panne sablière) et représentent 53 % des cas observés. Des chevrons sont associés à ces pannes pour 19,5 % du corpus, principalement autour du hameau d'Argenton. Des charpentes comportant uniquement des chevrons ont été notées pour 20 % du corpus, principalement autours des hameaux, mais également à Bontès. Enfin, pour 6,5 % du corpus, les charpentes sont à fermes, exclusivement situées à Argenton et à La Béouge.

Les avant-toits sont traités avec différentes techniques. Mais il faut avant tout préciser que 28,5 % des bâtiments possèdent un avant-toit non significatif du fait d'une modernisation de la toiture ou de sa ruine.

Les traitements les plus simples (débord des tuiles, débord des planches de mélèze, débords de lauzes ou débord des chevrons de couverture) représentent 55,5 % du corpus communal. En revanche, les avant-toits traités en génoise ne concernent que 17 % du corpus communal : 14 % pour un rang de génoise, 3 % pour deux rangs de génoises. Lorsqu'elle existe, la saillie de rive des pignons est constituée d'un rang de génoise (5 % du corpus communal). Certains bâtiments possèdent parfois deux formes d'avant-toits selon les élévations. En outre, la situation est différente selon la localisation.

Ainsi, au village, ce sont les avant-toits traités avec un rang de génoise qui sont le plus fréquents (46,5 % du corpus villageois) et ceux réalisés par le simple débord des chevrons de couverture (33,5 %). Les saillies de rive en pignon, traitées en génoise, correspondent à 15,5 % du corpus.

Dans les hameaux, ce sont les avant-toits constitués du débord des planches de mélèze qui sont les plus fréquents (un tiers du corpus). Les avant-toits réalisés par le simple débord des chevrons de couverture représentent 27 % du corpus.

Pour le bâti isolé, on remarque que les avant-toits constitués du débord des planches de mélèze représentent 29,5 % du corpus, ceux constitués d'un débord de lauzes représente 14 % des bâtiments. Des pignons à redents ont été observés pour 5 % du bâti isolé (Le Thoron, Le Brenc, Haut-Pelloussis et Col de Pelloussis) ; ils laissent supposer une couverture originelle intégralement en chaume. Quelques toits avec égout retroussé en lauzes ont également été notés dans les quartiers des Tours et du Mélé.

La couverture traditionnelle se partage entre la planche de mélèze (32 % du corpus communal) et la tuile creuse (23,5 % du corpus communal). La planche de mélèze mesure environ de 1,5 à 2 mètres de long, pour une vingtaine de centimètres de large ; son épaisseur est d'environ 3 à 5 cm. Deux rainures parallèles sont creusées dans la longueur, en bordure de planche, de manière à évacuer plus rapidement les eaux de ruissellement. La durée de vie d'une couverture en planches est de 60 à 80 ans.

Ces deux matériaux ont été souvent remplacés par des matériaux modernes, soit par de la tôle (plane ou ondulée) ou du bac acier dans le cas des planches (20,5 % du corpus), soit par des plaques de fibro-ciment ondulées dans le cas des tuiles creuses (10,5 % du corpus).

On note également la présence de couvertures en lauzes de grès, en chaume de seigle et en tuile plate mécanique. Les lauzes sont posées sur un quadrillage rapproché de chevrons, soutenus par des pannes. Le chaume était surtout utilisé en partie supérieure et faîtage des toits. Cependant, quelques pignons à redents laissent supposer que ces bâtiments étaient entièrement couverts en chaume.

Sur certains bâtiments, on note plusieurs types de matériaux de couverture associés sur des pans différents, voire sur le même pan. Ces associations peuvent être le fait de remplacements modernes. Mais une des couvertures traditionnelles du hameau d'Argenton, attestée par des photos anciennes et quelques exemples à l'état de vestiges, consistait en une couverture en planches de mélèze, complétée en partie supérieure et faîtage par du chaume de seigle. Cette spécificité dans le traitement du faîtage était appelée La Christ.

Au village, c'est la tuile creuse qui l'emporte, avec 48,5 % du corpus villageois, remplacée par des couvertures en fibro-ciment pour un tiers des bâtiments. On remarque 13 % de couvertures en tuile plate mécanique et 7,5 % de couvertures en tôle.

Dans les hameaux, 42,5 % des entrepôts agricoles sont couverts en planches de mélèze, remplacées ou associées à des plaques de tôle plane ou de bac-acier. Quelques parties de couvertures en lauze ou en chaume ont également été repérées. Enfin, à Chabrières, on note quelques bâtiments couverts en tuile plate mécanique.

Pour le bâti isolé, c'est également la planche de mélèze qui domine, avec 41 % du corpus. La tuile creuse représente 27 % des bâtiments. Des couvertures en lauzes ont été repérées dans 9 % des cas, et en chaume pour 5 %.

Typologie

1 – ENTREPOTS AGRICOLES UNIFONCTIONNELS

1.1 – Entrepôt agricole uni-fonctionnel : fenil (0 % du corpus) (0 repéré ; 0 sélectionné) un ou deux niveaux ; fonction unique de fenil sous-type hangar : structure porteuse à piliers (éventuellement cloisonnée)

1.2 – Entrepôt agricole uni-fonctionnel : remise ou étable (6,5 % du corpus) (11 repérés ; 1 sélectionné (9 %)) un ou deux niveaux ; fonction unique de remise ou d'étable sous-type hangar : structure porteuse à piliers (éventuellement cloisonnée)

2 – ENTREPOTS AGRICOLES MULTIFONCTIONNELS

2.1 – Entrepôt agricole multi-fonctionnel : fenil sur étable (34,5 % du corpus) (58 repérés ; 8 sélectionnés (13,5 %)) deux niveaux ou plus ; fonction double : étable + fenil

2.2 – Entrepôt agricole multi-fonctionnel : polyvalent avec fenil (56 % du corpus) (95 repérés ; 24 sélectionnés (25 %)) deux niveaux ou plus ; fonctions multiples + fenil sous-type hangar : possibilité d'un seul niveau ; structure porteuse à piliers (éventuellement cloisonnée)

2.3 – Entrepôt agricole multi-fonctionnel : polyvalent sans fenil (3 % du corpus) (5 repérés ; 1 sélectionné (20 %)) un à plusieurs niveaux ; fonctions multiples + absence de fenil sous-type hangar : possibilité d'un seul niveau ; structure porteuse à piliers (éventuellement cloisonnée)

Interprétation de la classification

Les données statistiques sur la commune du Fugeret montrent que certains types d'entrepôts agricoles sont beaucoup mieux représentés que d'autres sur le territoire communal.

Le Roux et Saint-Pierre, parcelle 1983 A3 222a. Trappe d'abat-foin aménagée dans le plancher d'un fenil, au-dessus de la mangeoire d'étable.Le Roux et Saint-Pierre, parcelle 1983 A3 222a. Trappe d'abat-foin aménagée dans le plancher d'un fenil, au-dessus de la mangeoire d'étable.

Ainsi, 56 % du corpus communal correspond aux entrepôts agricoles multifonctionnels avec un fenil (type 2.2). Un peu plus d'un tiers du corpus communal correspond aux entrepôts agricoles composés du couple « étable + fenil » (type 2.1). 6,5 % des bâtiments repérés sont à fonction unique de remise ou d'étable (type 1.2) et 3 % du corpus correspond à des entrepôts agricoles multifonctionnels sans fenil (type 2.3). Dans l'ensemble de l'aire d'étude, c'est généralement le type 2.1 qui est le plus représenté, la disposition "fenil sur étable" facilitant en effet le nourrissage du bétail en stabulation pendant l'hiver par l'aménagement fréquent de trappes d'abat-foin. La prépondérance du type 2.2, plus complexe que le type 2.1, sur la commune du Fugeret s'explique notamment par la grande occurrence des séchoirs (principalement à châtaignes) associés à un fenil ou installés en lieu et place de ce dernier.

Cependant, on relève des disparités de répartition lorsque l'on s'arrête sur la localisation des bâtiments.

Ainsi, au village, c'est le type 2.1 (« étable + fenil ») qui est largement majoritaire, avec 61,5 % des bâtiments concernés. En revanche, les bâtiments multifonctionnels avec fenil ne représentent qu'un tiers du corpus villageois.

Au contraire, dans les hameaux et pour les entrepôts agricoles dispersés, ce sont les bâtiments de type 2.2 qui sont les plus nombreux (respectivement 67,5 % et 60,5 % des corpus concernés), ce qui s'explique notamment par la présence des châtaigneraies sur le substrat gréseux.

D'une manière générale, 90,5 % des entrepôts agricoles du corpus communal comporte au moins un fenil.

A contrario, les 9,5 % du corpus restant ne comprennent pas du tout de fenil. Ce sont principalement des bâtiments à fonction unique, destinés au remisage des outils et des machines, qui représentent 6,5 % du corpus communal. En outre, quelques bâtiments dispersés, à fonctions multiples mais sans fenil, ont également été repérés.

Quelques bâtiments remontent sans doute au 16e ou au 17e siècle, la date de 1577 ayant été relevée au Thoron et deux dates du 17e siècle à La Béouge. Mais la plupart datent des 18e et 19e siècles. Une trentaine de bâtiments ont des dates portées. Outre ceux déjà mentionnés, on en trouve une dizaine datés du 18e siècle, une dizaine du 19e siècle, et une demi-douzaine du 20e siècle. Dans les hameaux (Argenton, La Béouge, Chabrières, Pelloussis, Les Raboulx...), la fin du 19e siècle et le début du 20e siècle ont été des périodes de forte construction de petits hangars sur trois murs (localement appelés « cabane ») couvrant en partie une aire à battre dallée et très souvent associés à un autre bâtiment comprenant un fenil sur une étable.

Le repérage des entrepôts agricoles sur la commune du Fugeret a été effectué au cours des mois de juin et juillet 2011. 169 entrepôts agricoles ont été repérés et 34 sélectionnés. Les entrepôts agricoles agglomérés au village ou à proximité immédiate représentent un quart du corpus, ceux dans les hameaux représentent 31% et ceux isolés et dispersés dans les quartiers agricoles 46%. Ceux du village présentent de un à quatre niveaux d'élévation, les autres de un à trois niveaux. A l'échelle de la commune, on note la présence d'un ou deux étages de soubassement pour 85% du corpus, mais cette proportion baisse à 61% au village et monte à 96% dans les hameaux. Elle est de 90% pour les bâtiments dispersés, qui sont très souvent adossés à la pente et parfois même adossés à un rocher. La présence d'une voûte a été repérée pour 20% du corpus. Les entrepôts agricoles sont principalement construits en maçonnerie de moellons de grès (73%), en maçonnerie mixte de moellons calcaires et de grès (23%) ou en calcaire. La présence d'une chaîne d'angle en pierre de taille ne concerne que 7% du corpus. Au village, les enduits des élévations sont très majoritairement à pierres vues ; pour le corpus isolé et celui des hameaux, la majorité des bâtiments ne possèdent pas du tout d'enduit. Au village, les toits sont à un pan dans 58% des cas, à longs pans autrement, et ils sont traditionnellement couverts en tuile creuse. 59% des bâtiments isolés possèdent un toit à longs pans, cette proportion monte à 88% dans les hameaux. Les toits sont en pente douce au village, mais à forte pente dans les hameaux où ils étaient couverts en planches de mélèze. Quelques exemples de couvertures en lauzes ont été notés, ainsi que des pignons à redents témoignant de couverture en chaume. A Argenton, un mode de couverture composite était traditionnellement utilisé : avant-toit en lauzes formant égout retroussé, couverture en planches de mélèze et faîtage en chaume de seigle. Les entrepôts agricoles de type 1.1 sont absents ; ceux du type 1.2 représentent 6,5% du corpus; ceux du type 2.1, 34,5% ; ceux du type 2.2, 56% ; ceux du type 2.3, 3%.

  • Typologies
    2.1 : entrepôt agricole multifonctionnel : fenil sur étable ; 2.2 : entrepôt agricole multifonctionnel : polyvalent avec fenil ; 2.3 : entrepôt agricole multifonctionnel : polyvalent sans fenil ; 1.2 : entrepôt agricole unifonctionnel : remise ou étable
  • Toits
  • Décompte des œuvres
    • repérés 169
    • étudiées 34
Date d'enquête 2011 ; Date(s) de rédaction 2012
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