Dossier d’œuvre architecture IA04003011 | Réalisé par
Mosseron Maxence (Contributeur)
Mosseron Maxence

Chercheur au Service régional de l'Inventaire de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur (2007-2022).

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  • inventaire topographique
entrepôt agricole ; aire à battre semi-couverte
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var - Allos-Colmars
  • Commune Thorame-Basse
  • Lieu-dit la Bâtie
  • Cadastre 2018 D 385
  • Dénominations
    entrepôt agricole, aire à battre couverte
  • Précision dénomination
    aire à battre semi-couverte
  • Parties constituantes non étudiées
    aire à battre couverte, fenil

Le bâtiment n'existait pas lorsque fut levé le cadastre ancien de 1827. Il a été a adjoint à un bâtiment déjà construit, qualifié de "bâtiment rural" à cette même date (ancienne parcelle D 420), et qui a été transformé en maison moderne d'habitation, tête de pont de l'exploitation, à une date indéterminée au 20e siècle. L'ajout de cet entrepôt servant ponctuellement d'aire à battre semi-couverte date au plus tôt du dernier quart du 19e siècle et au plus tard du premier quart du 20e siècle.

A l'origine, le bâtiment disposait de deux accès. Celui de l'aire à battre semi-couverte prenait place sur le mur-gouttereau sud, depuis muré. Celui de la remise agricole s'inscrivait sur le mur-pignon est. Ainsi, le même espace au rez-de-chaussée remplissait une double fonction exclusive l'une de l'autre, l'une occasionnelle et très courte dans le temps (remise à battre semi-couverte), l'autre usuelle (remise agricole), et chaque usage entraînait une entrée spécifique.

L'entrepôt sert aujourd'hui exclusivement de remise pour le matériel agricole, à la suite d'une modification du bâtiment, puisque l'entrée sur le mur-gouttereau sud a été murée pour ne plus laisser qu'un accès, sur le mur-pignon est. Cet accès trop exigu pour le battage entraîna la fin de la fonction d'aire à battre semi-couverte. L'intervention paraît dater de la seconde moitié du 20e siècle, peut-être dans le troisième quart.

  • Période(s)
    • Principale : limite 19e siècle 20e siècle
    • Secondaire : 3e quart 20e siècle , (incertitude)

Le bâtiment se présente sous la forme d'un bâtiment irrégulier de forme trapézoïdale d'environ 40 m2 au sol, accolé au mur est de la maison qui partage le même numéro de parcelle. Construit en maçonnerie de moellon calcaire recouvert d'enduit à la chaux, il se déploie sur deux niveaux : un rez-de-chaussée surmonté d'un étage de comble. La porte à deux battants en bois sur le mur-pignon semble un ajout tardif. Les deux battants en effet sont chacun solidaires de deux poteaux en bois fichés dans le sol et indépendants de la structure maçonnée.

Contrairement à la majorité des entrepôts traditionnels, la porte sur le mur-pignon occupe presque la totalité du développé de la façade, et en hauteur jusqu'au plancher de l'étage de comble, permettant l'accès le plus large possible. Le pignon du niveau supérieur est entièrement fermé en planches, avec une porte centrale. Côte sud, un essentage en planches à claire-voie ménage la circulation de l'air. La charpente à pannes reçoit un toit à longs pans recouvert de tôle d'acier aplatie en bandes. Une porte à l'extrémité nord-ouest ouvre sur un espace réduit et étroit, qui n'a pu être visité : il s'agit vraisemblablement d'un petit atelier.

L'entrepôt apparaît particulièrement remarquable dans la mesure où il combine deux fonctions entraînant deux accès spécifiques, l'un pour la remise agricole sur le mur-pignon est, l'autre pour l'aire à battre semi-couverte sur le gouttereau sud, désormais muré (voir l'historique). Sur ce dernier point, le bâtiment propose en outre un dispositif intéressant car très peu observé sur la commune en ce qui concerne les édifices repérés. Ce dispositif rappelle un modèle davantage observé plus au nord, dans la haute vallée du Verdon, et notamment à partir de Beauvezer : il s'agit de l'entrepôt-porche qui en partie basse comprend un espace libre pavé, prolongeant à l'intérieur l'aire de battage. En effet, les données climatiques dans la haute vallée du Verdon entraînaient un battage spécifique, à l'air libre, mais à proximité immédiate d'un abri en cas d'intempérie, et particulièrement lors des orages, fréquents en période estivale. Le cas échéant, il fallait pouvoir continuer à battre le blé ou tout autre céréale, mais à couvert. Le pavage servait à assurer la dureté et la planéité du sol. Dès lors, la céréale n'était plus foulée par des bêtes, mais battue par les hommes, car l'espace trop exigu de l'aire intérieure ne permettait pas la ronde des animaux. A partir des années 1930, les batteuses mécaniques séparaient le grain de la balle, laquelle était directement envoyée dans le fenil au-dessus grâce au tuyau ventilé de la machine. L'aire à battre servait aussi, hors période de battage, c'est-à-dire l'essentiel du temps, de remise pour le matériel agricole. Dans le cas présent cependant l'accès ne s'effectue plus sur le gouttereau sud également mais sur le mur-pignon est exclusivement. Cela perturbe la lecture du bâtiment en limitant strictement son usage à la seule fonction de remise agricole, à laquelle s'est ajoutée celle d'atelier : le mur gouttereau sud est en effet percé d'une fenêtre qui sert à éclairer un établi (en plus de la pièce indépendante mentionnée plus haut). Le collage contre le pilier d'angle sud-est est clairement identifiable. L'aire à battre jouxtant l'entrepôt au sud est devenue une courette ouverte au sol herbeux.

Cet entrepôt fait partie d'une ferme ancienne qui a été considérablement agrandie depuis la fin du 19e siècle, et dont les dépendances proches les unes des autres délimitent grossièrement un espace ouvert assimilable à une cour. Un second entrepôt en regard de celui étudié, s'est vu adjoindre des extensions puis dans le prolongement une double bergerie moderne à bâtiments accolés, construite en parpaing de béton, au bord de la route départementale 2.

  • Murs
    • calcaire moellon enduit
  • Toits
    fer en couverture
  • Étages
    rez-de-chaussée, étage de comble
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Escaliers
  • Typologies
    2.2 : entrepôt agricole multifonctionnel : polyvalent avec fenil
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée
Date d'enquête 2013 ; Date(s) de rédaction 2018
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Mosseron Maxence
Mosseron Maxence

Chercheur au Service régional de l'Inventaire de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur (2007-2022).

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