Dossier d’œuvre architecture IA04000031 | Réalisé par
Truttmann Philippe
Truttmann Philippe

Lieutenant-colonel du génie, docteur en histoire. Chargé de cours à l'École supérieure du génie de Versailles, Yvelines.

Expert en architecture militaire auprès de l'Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France. Réalise de 1986 à 1996 l’étude de l’architecture militaire (16e-20e siècles) de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur : départements des Hautes-Alpes, des Alpes-de-Haute-Provence, partie des Alpes-Maritimes, ensemble des îles d’Hyères dans le Var.

Principales publications : La Muraille de France ou la ligne Maginot (1988)

Les derniers châteaux-forts, les prolongements de la fortification médiévale en France, 1634-1914 (1993)

La barrière de fer, l'architecture des forts du général Séré de Rivières, 1872-1914 (2000)

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  • enquête thématique régionale, architecture militaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur
ensemble fortifié de Saint-Vincent-les-Forts, de l'organisation défensive de l'Ubaye.
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation

Intérêt stratégique et histoire du site

Le village de Saint-Vincent est blotti contre le versant sud d'une butte rocheuse qui portait, semble-t-il, un château médiéval. Le village lui-même ne comportait aucune défense.

En 1690, un an après l'ouverture de la ligue d'Augsbourg, le duc de Savoie Victor Amédée II, notre allié de longue date, changea de camp et se rangea aux côtés de la coalition de nos adversaires le 4 juin. Presque aussitôt, un parti savoyard commandé par le marquis de Parelle tenta une incursion en territoire français, brûla le village de Saint-Vincent et poussa même jusqu'à Seyne-les-Alpes, qui échappa à une lourde contribution, grâce à l'arrivée, à marche forcée, du régiment d'Alsace et de la milice de Provence. Rien ne fut fait, alors, à Saint-Vincent (octobre 1690).

En 1692, l'affaire fut renouvelée à beaucoup plus grande échelle par Victor Amédée qui passant, en juillet, les cols de Larche puis de Vars, tomba sur Guillestre, la prit et se tourna ensuite vers Embrun qu'il prit après une belle défense, Gap, et toute la région qu'il pilla et dévasta avant de se retirer le 21 septembre, avant l'arrivée des neiges et la fermeture des cols.

Cette fois, Louis XIV envoya Vauban en tournée d'inspection sur les Alpes, avec mission de visiter les places, et de proposer les mesures nécessaires à la remise à hauteur de l'organisation défensive d'une frontière jusque là très négligée et, de ce fait, vulnérable.

Vauban, parti de Namur le 1er septembre arriva le 22 à Grenoble - donc au moment où Victor Amédée repassait la frontière - et après un long périple, très chargé, passait à Saint-Vincent. S'étant concerté avec les ingénieurs locaux, il adressait à le Peletier de Souzy, qui avait pris la direction générale des fortifications après la mort de Louvois, un projet daté du 25 décembre 1692.

Projet de 1692.Projet de 1692. Projet de redoute à mâchicoulis, 1692.Projet de redoute à mâchicoulis, 1692.

Ce projet prévoyait la construction, au sommet de la butte, d'une "redoute à mâchicoulis", sorte de grosse tour carrée à quatre niveaux, dont le dernier, étage de combat cantonné de deux échauguettes en diagonale. La "redoute" devait être entourée d'une enveloppe, et le tout était estimé à 15680 livres.

Il convient de remarquer le caractère tout à fait raisonnable d'un projet portant en fait sur un gros poste de surveillance, tout à fait proportionné aux conditions tactiques d'une voie de pénétration alors étriquée et peu dangereuse, et à un site où on n'avait pas à redouter le gros canon de siège.

Les fonds furent accordés - étalés sur cinq mois par le Peletier - et les travaux purent commencer dès 1693 sous la responsabilité de Richerand, directeur des fortifications du Dauphiné, et donc à peu près en même temps que ceux de Montdauphin.

En 1696, on construisit, à 300 m environ, au nord du fort, sur la même arête, une petite tour ronde à mâchicoulis, sorte de sonnette prolongeant vers le nord la zone de surveillance de l'ouvrage. Il semble qu'à l'époque Richerand ait envisagé de doter le village d'une enceinte : le plan manque mais, comme à Briançon en 1698, Vauban reprend l'idée à son compte.

La paix était revenue en 1697, et Vauban put revenir plus à loisir, en 1700, pour une seconde tournée d'inspection, destinée à contrôler les travaux faits ou en cours à partir de ses projets de 1692-93, et les compléter le cas échéant.

A Saint-Vincent, il déplore que Richerand n'ait pas suivi exactement le projet : la "redoute à mâchicoulis" est réduite à trois niveaux, et ... sans mâchicoulis, le tracé de l'enveloppe a été modifié, etc.

Pour comprendre cette situation, qu'on rencontre assez souvent, et avant d'accuser Richerand d'indiscipline ou de fantaisie, il faut se rappeler que Vauban est, en fait, "inspecteur technique des travaux de fortification" selon la terminologie moderne. Autorité technique, il ne détient pas les fonds. Il passe sur le site, arrête un projet chiffré et le transmet au ministre, et s'en va plus loin. Le ministre retient ou non le projet, fait virer les fonds à l'intendant de la province et fait exécuter les travaux par les ingénieurs locaux.

Or, on ne connaît pas le plus souvent les modifications qui peuvent survenir du fait du ministre ou de l'intendant lors de la redescente de l'affaire, sans exclure une certaine initiative, voire indépendance des ingénieurs en place. De plus, Vauban est parfois contraint à passer très vite, sans avoir le temps d'étudier à fond les données du projet: des impossibilités peuvent se révéler après son départ. Enfin, très souvent en déplacement, il est certainement long et difficile de le joindre, puis d'attendre la réponse : il faut bien décentraliser et donc courir le risque d'altérations, et aussi d'ingérences des commandants d'armée, comme ce fut le cas à Fenestrelle, entre Catinat et Richerand.

Dans son second projet (plans signés et datés du 3 octobre 1700) il prescrit des modifications à apporter aux embrasures de l'enveloppe, des échauguettes, une seconde tour à mâchicoulis à l'extrémité de l'arête. Il prévoit d'entourer le village d'une enceinte flanquée de tours à bec qu'il vient de concevoir pour la fortification en montagne et qu'il place dans les projets de Colmars, Seyne, Guillaume, Fenestrelle, Oulx etc. élaborés simultanément. Projet des tours de l'enceinte, 1700.Projet des tours de l'enceinte, 1700.

Mais, comme sur le reste des Alpes, pratiquement rien ne sera réalisé de ce projet, faute sans doute de fonds. En 1722, on constate que des embrasures ont été modifiées et trois échauguettes construites.

Les choses vont rester en l'état jusqu'après la guerre de 1870, malgré des projets annuels dont plusieurs (1825 à 1843) proposent la construction d'un second fort moderne, avec casemates à la Haxo, au "Rocher de Guerre", à 750 m au nord-nord-est du fort, à la cote 1112 et en bordure de l'actuelle route D 900.

Les crédits annuels consacrés à la place sont souvent moins que suffisants pour l'entretien minimal et les seuls travaux effectués sont, vers 1826, l'installation d'un paratonnerre puis, en 1840, la réfection de la porte d'entrée dont la platebande s'était affaissée. Quelques travaux mineurs, aussi, à la "porte de secours" (en fait poterne) tandis que des projets de magasin à poudre pour 4500 kg (1845 et 47) n'aboutissent pas.

Il est évident - et les mémoires successifs le répètent depuis 1713 - que l'ouvrage est mal placé et trop loin de l'itinéraire qu'il devait contrôler, et que les ministres répugnent à accorder des crédits à un ouvrage d'intérêt mineur.

Depuis sa création, Saint-Vincent avait vu son importance diminuer, avec la cession de Barcelonnette à la France en 1713, mais ce n'est qu'en 1866 que la forteresse de Tournoux fut réputée achevée et le dispositif de défense reporté 35 km à l'est, tandis que l'on renforçait la route de la vallée de l'Ubaye.

En 1858, le développement de l'artillerie rayée vint ôter beaucoup de leur valeur aux places existantes mais aucune remise à hauteur n'intervint avant 1870 sauf à Metz et à Langres.

Ce n'est qu'à partir de 1873 qu'un comité de défense, créé tout exprès sous la présidence de Mac Mahon, entreprit la refonte générale du système de défense des frontières. Dans le cadre de cette ruineuse entreprise, Saint-Vincent fit l'objet d'une sérieuse extension, probablement à titre de place arrière du verrou de Tournoux, qu'on commençait à renforcer avec la construction de la Batterie des Caurres, après l'abandon du projet de fort à Jausiers.

A Saint-Vincent, on commença, en 1879, en face du vieux fort, la construction de la "redoute" de Chaudon et de la "caserne défensive" (caserne Courtigis) suivie, en 1882, de celle du "poste crénelé du ravin de la Tour" puis en 1883, de celle des batteries du Chatelard et du Col Bas. Coïncidence ou concertation, c'est en 1882 que la route de la vallée de l'Ubaye fut élargie, la pente régularisée, les "tourniquets du Lauzet" (cf. dossier Place Forte à Seyne) supprimés et le tracé actuel réalisé, au prix de travaux considérables. Le vieux fort fut lui-même, en 1882-83, l'objet de quelques travaux d'aménagements: la redoute à mâchicoulis fut abaissée d'un étage et de la moitié d'un second. Quelques locaux casematés furent ajoutés et le tout enveloppé, du côté des directions dangereuses, d'un massif de terre de protection, conformément aux normes de l'instruction du 9 mai 1874. L'entrée, jusque là située face au sud-est, au milieu du front 1-2, donc très exposée, fut déplacée au sud-ouest, à la base du flanc gauche du bastion 3 et donc ainsi défilée aux directions dangereuses.

L'essentiel des travaux s'acheva entre 1882 et 1887 (Col Bas) : de 1879 à 1889, c'est un montant total de 751 204, 49 F qui a été consacré à la transformation de Saint-Vincent en "place à forts détachés" en miniature.

La crise de l'obus-torpille, en 1885, n'entraîna aucun remaniement des ouvrages: la place cesse peu à peu d'être une forteresse tout en restant casernement (la caserne Courtigis est occupée en 1939-40 par de la troupe) puis, un temps, centre de détention, avant d'être aliénée après la deuxième guerre mondiale.

Analyse architecturale

La place est située à 1300 m d'altitude à l'extrémité d'une arête rocheuse orientée nord-sud dominant le cours inférieur de la vallée de l'Ubaye, au moment où le cours d'eau, sortant des gorges du Lauzet va se jeter dans la Durance.

Vue aérienne générale du fort et du village prise du sud-est. En arrière, branche sud du lac de Serre-Ponçon.Vue aérienne générale du fort et du village prise du sud-est. En arrière, branche sud du lac de Serre-Ponçon.

La place consiste en un petit village rural (195 habitants en 1981), dominé par le fort et entouré, à proximité immédiate, de deux ouvrages détachés (caserne Courtigis et redoute du Chaudon) et, plus loin, de trois autres ouvrages (batterie du Chatelard, poste du Ravin de la Tour et batterie du Colbas).

Redoute du Chaudon.Redoute du Chaudon. Fort Saint-Vincent. A l'arrière-plan le village et la caserne Courtigis.Fort Saint-Vincent. A l'arrière-plan le village et la caserne Courtigis. Batterie du Châtelard.Batterie du Châtelard.

Elle tire sa raison d'être du souci, alors qu'elle était située sur la frontière entre la France et la Savoie, avant 1713, de maîtriser les chemins de la vallée de l'Ubaye, et d'empêcher un envahisseur venant de Barcelonnette. Mais pour comprendre ce rôle, il faut faire abstraction de l'état actuel du réseau routier et restituer celui d'époque, très difficile, par les "tourniquets" du Lauzet, alors à peine praticables à cheval. Ce n'est qu'au milieu du XIXe siècle que la route actuelle (D 900) fut ouverte, lorsque la construction de la forteresse de Tournoux (1846-66) eût assuré son contrôle au-delà et à l'est de Barcelonnette.

Jusque là, malgré les apparences, la vallée de l'Ubaye n'a constitué qu'une voie de pénétration très secondaire impraticable au charroi.

Il convient de préciser, en outre, que le fort domine de près de 500 m le fond de la vallée: trop haut et trop loin pour jouer pleinement le rôle de fort d'arrêt. L'arête rocheuse qui le porte, contrefort de la crête de Dormillouse (2500 m) présente un long alignement de falaises face à l'ouest, donc à l'envers de ce qui aurait été souhaitable pour l'inexpugnabilité du fort.

La position, par contre, a été longtemps considérée comme incontournable, ce qui explique, avec le déclassement d'Embrun en 1882, son maintien, et même son amélioration comme place de barrage de deuxième ligne de la trouée de l'Ubaye.

CONCLUSION

Cette petite place "à forts détachés" en miniature serait une véritable curiosité si d'une part le visiteur non averti pouvait en saisir le développement en faisant un tour d'horizon - ce n'est pas le cas - et si, d'autre part, certains éléments n'en avaient été altérés, voire même (redoute du Chaudon) défigurés irrémédiablement.

Raisonnablement, on peut envisager la conservation :

- du fort Joubert et de la "tour à mâchicoulis", sous réserve d'un gros travail de restauration, pour le double motif de leur intégration à un très beau paysage, surtout vu de l'ouest, et leur valeur monumentale comme spécimens d'ouvrages de montagne de la fin du XVIIe siècle

- de la caserne Courtigis à maintenir, sans altération supplémentaire, dans son usage actuel

- de la batterie du Chatelard, et de son annexe le poste du Ravin du Pas de la Tour, en tant que points d'excursion et points de vue dotés d'abris-refuges - ceci sous réserve d'un dégagement forestier et d'une remise à hauteur de la route militaire.

Quant à la batterie du Colbas, sa réutilisation comme refuge de randonnées de montagne est à l'étude. La proximité des têtes des remonte-pentes de la station du col Saint-Jean toute proche en fait en outre un point d'excursion tout trouvé, déjà utilisé par les amateurs de parapente. L'itinéraire routier pourrait être facilement rétabli. Mais l'intérêt monumental de l'ouvrage n'est pas prioritaire.

A la suite des deux invasions de 1690 et 1692 par les troupes de Victor Amédée de Savoie, Louis XIV missionne Vauban dans les Alpes du sud pour renforcer l'organisation défensive de la frontière de l'Ubaye. Vauban propose de construire à Saint-Vincent une redoute à mâchicoulis entourée d'une enveloppe. Les travaux sont commencés en 1693 sous la responsabilité de Guy Creuzet de Richerand. En 1696, celui-ci fait édifier à 300 mètres au nord du fort une petite tour ronde à mâchicoulis pour prolonger la surveillance de l'ouvrage. En 1700, Vauban dépose un second projet comprenant l'édification d'une enceinte pour le village et des modifications aux embrasures de l'enveloppe, des échauguettes et la construction d'une deuxième tour. Ces projets ne sont pas suivis d'effet. De 1825 à 1843, plusieurs projets sont élaborés dont la construction d'un second fort moderne, avec casemates à la Haxo. Seuls des travaux d'entretien sont réalisés. A partir de 1873, dans le cadre des travaux du comité de défense, Saint-Vincent est renforcé avec la construction de la redoute du Chaudon, de la caserne défensive Courtigis, des batteries du Châtelard et du Col Bas. Le vieux forts fait aussi l'objet de travaux d'aménagements. L'essentiel des travaux est achevé entre 1882 et 1887. La position a longtemps été considérée comme incontournable, ce qui explique son maintien après 1882 et son amélioration comme place de barrage de deuxième ligne de la trouée de l'Ubaye.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 17e siècle
    • Principale : 4e quart 19e siècle
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Le Prestre de Vauban Sébastien
      Le Prestre de Vauban Sébastien

      Ingénieur, architecte militaire, urbaniste, ingénieur hydraulicien et essayiste français. Nommé maréchal de France par Louis XIV. Expert en poliorcétique (c'est-à-dire en l'art d'organiser l'attaque ou la défense lors du siège d'une ville, d'un lieu ou d'une place forte), il a conçu ou amélioré une centaine de places fortes.

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      ingénieur militaire attribution par source
    • Auteur :
      Creuzet de Richerand Guy
      Creuzet de Richerand Guy

      Ingénieur militaire, ingénieur en chef de la place de Sarrelouis de 1683 à 1692. Directeur des fortifications du Dauphiné en 1690, il dirige le renforcement des fortifications décidé à la suite de l'invasion savoyarde de 1692, à Saint-Vincent-les-Forts, Seyne et Colmars. Construit le fort Saint-Vincent, le fort Joubert et la tour dite Vauban à Saint-Vincent-les-Forts, la citadelle à Seyne, les forts de France et de Savoie à Colmars, réalise d'importants travaux au château de Guillaumes.

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L'ensemble s'organise autour du village de Saint-Vincent, à 1300 mètre d'altitude, sur une arête rocheuse dominant la vallée de l'Ubaye. Il comprend le fort Joubert et la tour Vauban, qui dominent le village, deux ouvrages à proximité immédiate, la caserne Courtigis et la redoute Chaudon) et trois ouvrage plus éloignés : la batterie du Châtelard, le poste du Ravin de la Tour et la batterie du Col Bas.

  • Statut de la propriété
    propriété publique
    propriété d'une personne privée
Date d'enquête 1993 ; Date(s) de rédaction 1997
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Truttmann Philippe
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Lieutenant-colonel du génie, docteur en histoire. Chargé de cours à l'École supérieure du génie de Versailles, Yvelines.

Expert en architecture militaire auprès de l'Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France. Réalise de 1986 à 1996 l’étude de l’architecture militaire (16e-20e siècles) de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur : départements des Hautes-Alpes, des Alpes-de-Haute-Provence, partie des Alpes-Maritimes, ensemble des îles d’Hyères dans le Var.

Principales publications : La Muraille de France ou la ligne Maginot (1988)

Les derniers châteaux-forts, les prolongements de la fortification médiévale en France, 1634-1914 (1993)

La barrière de fer, l'architecture des forts du général Séré de Rivières, 1872-1914 (2000)

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