Dossier d’œuvre architecture IA84000457 | Réalisé par
Sauze Elisabeth
Sauze Elisabeth

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1969 à 2007.

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Fray François
Fray François

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1968 à 2004.

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  • inventaire topographique
église Saint-Pierre
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Cavaillon - Cavaillon
  • Commune Cavaillon
  • Adresse place Voltaire
  • Cadastre 1832 G1 651  ; 1982 CK 711
  • Dénominations
    église
  • Vocables
    Saint-Pierre

1. et 2. Situation et composition d'ensemble Cf. dossier ENSEMBLE CATHEDRAL. (IA84000454)

3. Matériaux

A l'intérieur de l'église

Des blocs de pierre calcaire blanc taillés en grand appareil sont utilisés pour construire les deux tiers inférieurs de l'élévation du pilier 4 oriental. Ces blocs 67 ne sont conservés sur la face sud du pilier que sur une hauteur de 1, 30 m du sol actuel ; au-dessus de ce niveau ils sont cassés sur une profondeur d'environ 0, 20 m et la face du pilier est reparementée. En revanche la face latérale ouest du pilier, bâtie en grand appareil, est conservée sur une hauteur de 2, 90 m. Les trois assises inférieures sont faites de blocs mesurant :

- troisième 0, 60 x 0, 43 x 0, 23 m

- deuxième 0, 58 x 0, 38 x 0, 29 m

- première 0, 60 x 0, 49 x 0, 31 m.

Ces blocs 67 sont disposés en chaînage d'angle et forment ainsi l'angle sud-ouest du pilier oriental.

Aucun indice ne suggère que le pilier 4 comportait à l'origine un angle sud-est. La face orientale du pilier porte cependant des traces d'arrachement d'un mur, épais de 0, 90 m ; ce mur partait vers l'est et prolongeait la face sud du pilier oriental dans cette direction.

En revanche, des données montrent la présence d'un angle nord-est du pilier 4. Sur la face orientale de ce dernier, à droite de l'arra­chement du mur, est visible une série de blocs en grand appareil super­ posés ; les blocs forment un chaînage d'angle (dont la face 22 nord est visiblement conservée dans le mur sud du cloître). Là le chaînage 22 est conservé sur une hauteur de six assises. Chaque assise est cons­tituée d'un bloc en grand appareil ; la hauteur de chaque assise mesu­re :

6ème

5ème

4ème

3ème

2ème

1ère

0,39 m

(0,36 m)

0,39 m

0,39 m

0,49 m

(0,13 m)

0,35 m

4 assises de moellons

1 assise de moellons

L'angle 22 nord-est du pilier 4 oriental pose un problème d'inter­prétation : s'agit-il de l'épaule nord-est de la nef de l'église ?

L'arcature murale est bâtie avec des blocs de molasse taillés en moyen appareil. Il s'agit d'une pierre de taille de belle qualité.

Un indice de cette qualité est la hauteur régulière, environ 0, 30 m, donnée aux pierres. Cette régularité démontre qu'une notion de stan­dardisation régissait alors l'art de tailler la pierre de construction.

Un deuxième indice se voit dans la mise en œuvre des pierres : celles­ ci sont posées en assises horizontales qui se suivent de part et d'au­tre des piliers, de ressaut en ressaut ; le layage des pierres est fait avec des joints de mortier fins. La finition de la face apparente des pierres est faite au taillant, avec une taille en fougère ou en traits diagonaux parallèles. Dans la plupart des cas l'appareil moyen a la forme d'un bloc ; cependant dans l'angle des ressauts des piliers il y a plusieurs exemples de pierres qui ne sont épaisses que de 0, 14 m et qui sont dressées dans le parement comme des dalles de revêtement pour le blocage interne de la construction. Il s'agit là d'un art de construire qui ne sait pas encore éliminer certaines faiblesses struc­turales des parements bâtis en moyen appareil.

Les arcs de l'arcature sont extradossés. Ils sont bâtis avec des claveaux taillés en coin et posés presque à sec. Les claveaux mesurent 0, 42 m environ dans l'axe du rayon. Cette hauteur des claveaux confère un aspect un peu massif aux voussures des arcades.

La voussure inférieure de l'arc 1, son intrados et les deux tiers supérieurs de ses dosserets aux piliers, sont rebâtis en moellons avec des joints de mortier épais.

Les intrados des arcs 2 et 3 sont bâtis en moyen appareil bien liai­sonné.

Les écoinçons des arcs sont bâtis en petit et en moyen appareil irré­gulier. Les pierres sont posées avec des joints de mortier fins en assises qui sont relativement suivies, quelquefois interrompues, parfois non horizontales, et de hauteur variable (variant entre 0, 07 et 0, 30 m : La qualité de la maçonnerie est moins belle que celle des piliers. Cette différence se voit par exemple dans le petit appareil qui ressemble à des moellons bien taillés et qui est utilisé dans l'écoinçon gauche de l'arc 2. Dans l'écoinçon droit de l'arc, l'assise en petit appareil entaille un claveau de la voussure. Dans l'écoinçon gauche de l'arc 3, deux joints verticaux superposés montrent que les assises ne sont pas soigneusement liaisonnées et que cet art de bâtir n'élimine pas toutes les faiblesses de la construction des parements en moyen appareil.

Le dosseret de devant au pilier 1 occidental est toujours conservé en élévation jusqu'au niveau du sommet de l'arcade murale ; il est large de 0, 44 m et profond de 0, 43 m. Les cinq assises inférieures du dosse­ret paraissent avoir été liées après coup au mur occidental de l'église au-dessus le dosseret est adossé au mur.

Le dosseret central du pilier 2 et celui du pilier 3 ont été suppri­més. Le souvenir de ces dosserets est conservé aux piliers et entre des écoinçons par des bandes verticales de blocage ; chaque dosseret appa­raît avoir été large de 0, 74 m.

La naissance de la voûte est conservée, sur la hauteur d'une assise de pierre en moyen appareil, au-dessus de l'écoinçon droit de l'arc 2 et au-dessus de l'arc 3.

Le mur enveloppe nord de l'église, comme le mur ouest et le pilier oriental, apparaît être parementé avec des moellons assisés.

Le mur 66 ouest, aujourd'hui sectionné au droit du pilier 1, est épais de 0, 68 m. Sa face occidentale est parementée avec des moellons de petite et de moyenne dimensions ; ces moellons sont conservés ou intacts, ou cassés. Sa face orientale est mal conservée. A la base, sur une hauteur de 1, 50 m, le parement est cassé pour lier le mur au pilier ; au-dessus, le parement est conservé sur une hauteur de trois assises et au-dessus de 1, 80 m du sol actuel, le parement est arraché. La face sud est arrachée sauf dans la zone 66a qui est parementée.

Le mur de fond sous l'arc 1 est bâti avec des moellons de petites dimensions. Les moellons de forme irrégulière sont posés en assises qui ne sont pas toujours suivies. Au-dessus du niveau des impostes de l'arc, le mur de fond est bâti en moyen appareil posé en assises suivies, avec des joints de mortier épais ; la finition des pierres n'est pas soignée ce qui leur laisse un aspect rugueux.

Le mur de fond sous l'arcade 2 est remanié par le percement d'un arc brisé 30. Au-dessus de celui-ci se trouve une maçonnerie faite de moellons de petite et de moyenne dimensions, posés en assises. L'arc brisé est bâti en moyen appareil soigné ; il a reçu après coup un chanfrein grossièrement taillé, probablement à l'occasion de la sup­pression de la cloison fermant primitivement son ouverture. L'actuelle maçonnerie d'obturation de la baie est faite avec des moellons liés à l'encadrement d'une porte 29 centrée, établie sous un linteau monolithe droit. Cette dernière est en partie cassée par le percement, désaxé vers l'est, d'une baie 28 rectangulaire ouverte sous une platebande appareillée en moellons.

Le mur de fond sous l'arc 3 est bâti en moellons de petite et de moyenne dimensions sur une hauteur de 0, 70 m à la base de son éléva­tion. A cette hauteur se trouvent notamment deux longues pierres 35a posées plates dans le mur. Au-dessus de ce niveau se trouve une porte 24 en plein cintre, dont l'encadrement est partiellement conservé et l'ouverture murée. Les claveaux de l'arc sont similaires à ceux de l'arcade murale : ils sont hauts de 0, 40 m et leurs faces sont finies avec une taille diagonale faite au taillant. Les écoinçons de la porte sont bâtis en moyen appareil. Le montant gauche de la porte est entamé après coup par un arc 25 brisé (l'arc 25 dans le mur sud du cloître) ; ce montant gauche est posé sur une pierre calcaire blanc 35 de grand appareil. Le montant droit de la porte est supprimé et remplacé par la maçonnerie d'obturation de la baie.

A l'extérieur de l'église.

La face extérieure du mur nord de la deuxième église est globalement décrite plus haut en tant que mur sud du cloître. Trois observations sont données ici concernant les parties du mur qui dépendent de l'église.

Le chaînage d'angle 22 se trouve dans le mur au niveau du pilier 4 oriental de 1'église. Le chaînage est bâti avec des blocs de calcaire blanc taillés en grand appareil dont la face apparente est lisse et dépourvue de taille de finition. Il est conservé sur une hauteur de 1, 80 m environ. Les blocs de la première et de la troisième assises mesurent 0, 60 x 0, 39 m et 0, 53 x 0, 33 m. Des moellons de moyennes dimensions sont liés au chaînage au niveau de la deuxième et de la quatrième assises.

La porte 24 en plein cintre correspond à celle ouverte sous l'arc 3 dans l'église. Son encadrement est partiellement conservé. Les claveaux mesurent 0, 40 m de haut dans le rayon de l'arc. Ils sont entaillés par une feuillure de porte. Les claveaux portent une taille de finition diagonale faite au taillant. Dans les écoinçons, de part et d'autre de l'arc, se trouvent deux pierres en moyen appareil qui complètent l'en­cadrement de la porte ; celle de l'écoinçon gauche conserve le négatif de la retombée de l'arc.

La maçonnerie 36 se trouve au niveau du pilier 2 de l'église. Elle est faite de moellons de petite et de moyenne dimensions. Les moellons sont posés en assises suivies et horizontales. La lecture de cette par­tie du mur nord est difficile à faire ; les joints de mortier primitifs sont remplis d'enduits successifs et ne sont plus visibles.

4. Structure

L'arcature murale scande le mur nord de la nef en trois travées Les travées occidentales 1 et 2 ont des arcades à double rouleau. La travée orientale 3 apparaît différenciée des autres parce qu'elle a une arcade murale à simple rouleau et une porte nord 24 qui établit une voie de circulation transversale.

L'arcature murale est composée des arcades 1 et 2 à double rouleau et l'arcade 3 à simple rouleau. Le plan des piliers répond à cette composition murale comportant une irrégularité dans la troisième travée.

Le pilier occidental, vu en plan, a trois ressauts. Le ressaut du milieu se trouve dans l'alignement de la face de l'arcade murale. Le ressaut de devant fait saillie de 0, 43 m et le ressaut latéral est en retrait de 0, 35 m.

Le pilier 2 ne conserve plus le ressaut de devant ; à l'origine il avait un plan cruciforme. Il garde toujours deux paires de ressauts latéraux qui reçoivent les retombées des arcades 1 et 2 à double rou­leau.

Le pilier 3 ne conserve plus le ressaut de devant. En revanche il garde ses ressauts latéraux, deux du côté ouest et un du côté est ; cette composition irrégulière du support permet au pilier de recevoir d'un côté l'arcade 2 à double rouleau et de l'autre côté l'arcade 3 à simple rouleau.

Le pilier oriental ne comporte qu'un simple ressaut latéral, l'angle sud-ouest du support, pour recevoir l'arcade 3.

La largeur des arcades diminue sensiblement de l'ouest à l'est. Leurs largeurs sont les suivantes :

arcade 1 : 2, 92 m

arcade 2 :

arcade 3 : 2, 70 m

La profondeur des arcades est :

arcade 1 : 1, 17 m

arcade 2 : 1,67 m

arcade 3 : 1,18 m

L'épaisseur du mur nord est 0, 66 m, mesure prise sous l'arcade 3. Le négatif du mur nord est conservé par les collages des supports sous l'arcade 2 ; le mur nord paraît être supprimé par l'arc brisé 30 ouvert dans le mur sud du cloître.

Au pilier 1 occidental, le ressaut de devant recevait un arc forme­ret sous tendu à la voûte. Les ressauts de devant des piliers 2 et 3, supprimés actuellement, recevaient les doubleaux transversaux de la voûte avant que cette dernière ait disparu.

Les quatre piliers de l'arcature murale représentent des butées de la voûte, butées qui sont contenues dans le mur-enveloppe de l'église. Le système de contrebutement de la voûte est interne à l'enveloppe ; aucun contrefort ne fait saillie sur le mur nord à l'extérieur de l'église. Les doubleaux sont contrebutés par des supports mesurant 1, 83 m de profondeur.

Le pilier oriental, vu en plan, a la particularité de ne pas compor­ter de ressaut de devant : le dosseret pour un arc transversal de la voûte n'est pas présent.

Les articulations structurales de l'arcature murale scandent le mur nord en trois travées. Entre les supports de l'arcature se trouvent des espaces latéraux profonds d'au moins 1, 17 m.

5. Élévations

L'intérieur

L'arcade murale aveugle s'appuie à l'ouest contre le mur 66 occiden­tal et à l'est contre le mur 69 conservé au-dessus du pilier oriental à hauteur d'arc.

Les arcades 1 et 2 sont chacune haute d'environ 5, 80 m ; elles sont composées de deux voussures, dont l'inférieure est en retrait par rapport à la supérieure. L'arc 3 a la particularité d'être environ 0, 25 m moins haut et de comporter une seule voussure. Cette particularité fait remar­quer la porte nord ouverte sous l'arcade 3.

Les arcades retombent sur des piliers dont la structure répond à leur composition. Les deux voussures de l'arcade 1, comme celles de l'arcade 2, reposent sur des paires de dosserets de part et d'autre des piliers cruciformes. La simple voussure de l'arcade 3 s'appuie sur des piliers ayant un simple dosseret latéral.

Les dosserets centraux des piliers 2 et 3 ont été arrachés. Ils étaient chacun large de 0, 75 m. L'élévation montre que le négatif de chaque dosseret est conservé en hauteur jusqu'à la naissance de la voûte, à environ 6, 25 m au-dessus du sol actuel. Un doubleau transversal à simple rouleau était logiquement porté par le dosseret central des piliers 2 et 3, ainsi qu'un arc formeret sur le dosseret de devant du pilier 1 occidental. Le négatif 68 de la naissance d'un autre arc formeret est apparemment conservé dans l'écoinçon droit de l'arcade 3 : le sixième claveau situé au-dessus de l'imposte est entaillé et au-dessus de l'entaille se dresse le négatif 68 d'un sup­posé arc large d'environ 0, 30 m.

L'arcade 3 s'appuie à l'est contre un moignon de mur 69 transversal conservé au-dessus du pilier 1. L'évidence de cela se voit dans la retombée orientale de l'arcade 3, dont les claveaux sont taillés à la verticale.

Les contacts, liaisons ou ruptures, entre les différentes parties de l'élévation sont par endroits difficiles à lire avec certitude par­ ce que les maçonneries en moellons sont rejointoyées.

Le pilier 4 et le chaînage d'angle 22 (visible au mur sud du cloître) sont bâtis tous les deux en grand appareil et en moellons de petite et de moyenne dimensions ; pour cette raison, ils paraissent appartenir à la même construction. La partie basse du mur nord, haute d'environ 0, 70 m et située sous l'arcade 3, est bâtie avec le même type de moel­lons et appartient peut-être aussi à cette construction. Le mur nord dans sa partie basse paraît se poursuivre vers l'ouest derrière le pilier 3. Des collages dans les faces latérales des piliers sous l'arca­de 2 suggèrent que le prolongement du mur nord en direction de l'ouest est conservé en négatif. Son parement 36 extérieur semble être visible derrière le pilier 2 dans le cloître ; son parement intérieur est cepen­dant rebâti avec de petits moellons sous l'arcade 1. Il n'est pas exclu de penser que le mur 66 occidental représente la suite du mur-enveloppe de l'église. Sa face porte des traces d'arrachement mural, sauf dans la zone 66a qui est parementée. La zone 66a conserve peut-être l'emplace­ment d'une fenêtre occidentale.

L'arcature murale est bâtie en moyen appareil et elle apparaît comme étant une construction homogène, structurellement plus compliquée au niveau des supports et techniquement plus évoluée quant à la maçonnerie. Elle semble être bâtie contre les murs-enveloppes de la nef, au nord, à l'ouest et à l'est. Ces collages se voient notamment avec le pilier 1 qui est adossé au mur 66 et avec l'arcade 3 qui s'appuie sur le pilier 4 de composition simple et de facture archaïque.

Sous l'arcade 3 se trouve une porte ouverte sous un arc en plein cintre. Les assises en moyen appareil de l'écoinçon gauche de la porte apparaissent liées au pilier 3. Cette porte paraît ainsi être contem­poraine de l'arcature murale. Son ouverture est en partie restituable elle est large de 1, 10 m environ. Sa hauteur est approximativement 2, 30 m (?). Le niveau du seuil n'est plus évident ; se trouve-t-il à 0, 65 m au-dessus du sol actuel ? Ce n'est pas impossible. En tous cas, le niveau du sol dans l'église pose un problème.

Des traces de rubéfaction de la pierre par le feu sont visibles sur les piliers de l'arcade 1. Ces traces commencent à 0, 60 m au-dessus du sol actuel et semblent conserver le souvenir d'un niveau de sol dans l'église.

L'extérieur

La façade nord de l'église n'a conservé que trois zones de maçonnerie :

- le chaînage d'angle 22 en grand appareil

- la porte 35, remplacée par la porte 24

- la maçonnerie 36 en moellons assisés.

Il s'agit du parement extérieur du mur-enveloppe de la nef, remployé comme mur périphérique du cloître.

Un sondage archéologique a été réalisé dans le cloître, au pied des portes 35 et 22, par S. Grange. Le sondage a mis au jour deux murs 121 et 122 arasés à environ 1, 50 m sous le dallage du cloître.

Le mur 121 est orienté nord-sud. Son parement oriental est bâti avec des moellons de forme régulière, posés en assises suivies, dont cinq sont visibles. Le parement ouest a disparu ; le mur mesure apparemment plus de 0, 60 m d'épaisseur. Il s'arrête au sud et on voit son angle sud-est. Le mur paraît partir vers le nord, mais il est arasé plus bas, à environ 2 m de profondeur. Le mur est une construction soignée ; techniquement, il fait penser à des constructions de l'antiquité tardi­ve (?).

Le mur 122 est bâti est-ouest contre la face sud du mur 121. Il paraît se poursuivre vers l'est et vers l'ouest au-delà des limites du sondage. Seul son parement nord est visible : il est bâti avec des moellons, de forme irrégulière, posés en assises suivies de hauteurs variables. Ce parement est techniquement moins soigné quant aux moel­lons, cassés au marteau, et quant au layage des pierres en assises avec des joints de mortier épais. Vers l'est, dans le sondage, le parement était conservé jusqu'à la cote - 1,00 m environ ; vers l'ouest jusqu'à la cote- 1, 50 m (?).

L'angle de rencontre des murs 121 et 122 était rempli par une couche de remblai 123 de moellons mêlés avec de la terre. La couche 123 se trouvait entre les cotes - 1, 40 et - 2, 00 m ; peut-être recouvre-t­ elle un niveau de sol (entrevu sur une surface de 0, 80 m x 0, 20 m au pied de 122). La couche 123 butait contre les murs 121 et 122. Il s'agit peut-être d'un remblai associé à l'arasement des deux murs.

Le mur 122 arasé fut remployé pour la construction du mur nord 120 de l'église B. Le mur 120 est posé sur le mur 122, et une bavure épais­ se de mortier 120a marque le collage, entre les cotes - 0, 90 et - 1, 50 m. Cela pose le problème du niveau du sol au moment du chantier de construction du mur 120. Se trouvait-il autour de la cote - 1, 00 rn· La couche 123 de remblai était-elle due à une phase préparatoire du même chantier ? La couche 124 de terre grise rapportée se trouve entre les cotes - 0, 50 et- 1, 40 m. Elle ne conservait pas de trace de tranchée de fondation pour le mur 120. La couche 124 a probablement été remaniée lors de la construction des caveaux funéraires dans le sol du cloître, dont deux 126 et 127 ont été fouillés.

L'élévation de la porte 35 est posée sur le mur 120 par l'intermédiaire d'un joint particulièrement épais qui a reçu la pierre de seuil 35a. Ce joint pose un problème de lecture : il s'agit d'un possible repentir dans la construction du mur 120. Le niveau du sol paraît donc avoir été établi autour du niveau du seuil 35a.

De la porte 35a ne sont conservées que 4 assises en moellons de son piédroit ouest. La porte 35 paraît avoir été reconstruite et remplacée par la porte 24 en plein cintre.

6. Distribution intérieure

L'élévation de l'arcature murale est ornée d'un décor architectural des plus simples : seules les arcades ont des impostes décorées. Par exemple, aucun élément de décor mouluré ne souligne ni la base des piliers, ni les voussures des arcades, ni le départ de la voûte ; et aucune marque de tâcheron ne décore les pierres en moyen appareil.

Quatre sur six impostes des arcades sont en parties conservées. Elles ont le même profil composé d'un bandeau vertical nu placé au­ dessus d'un chanfrein qui est orné de moulures ou des motifs géométri­ques suivants :

L'arcade 1 : - voussure supérieure

- imposte de gauche : un bandeau plat entre deux petits bourre­lets horizontaux

- imposte de droite : trois bandes disposées en gradin.

L'arcade 2 : - voussure supérieure :

- imposte de gauche : deux cavets aplatis superposés

- imposte de droite : une doucine aplatie.

- voussure inférieure :

- imposte de gauche : sur la face sud, une série de trois chevrons comportant chacun une rainure centrale et, sur la face est, un bourrelet surmonté d'un cavet souligné par un bandeau

- imposte de droite : deux bandeaux superposés, surmonté d'une ligne engravée.

La répartition de ce décor montre qu'il n'y a pas de continuité ornementale ni entre les deux faces d'une même imposte, ni entre les impostes jointives d'une même arcade à double rouleau.

Les parties des impostes qui faisaient saillie sur la face de l'arcature murale ont toutes été supprimées par des coups de marteau. Leur suppression non soignée suggère que l'église a reçu une couche d'enduit et un nouveau type de décor.

Des traces de peinture rouge foncé sont conservées sur l'intrados et sur le piédroit ouest de l'arc brisé 30 situé sous l'arcade 2.

Au niveau de la naissance de la voûte se trouvent trois cavités de forme semi-cylindrique verticale, l'une au-dessus de l'arcade 2 et deux autres au-dessus de l'arcade 3. Un trou de fixation est percé en bas et au fond de chaque cavité. Il s'agit peut-être d'encoches destinées à recevoir la charpente d'une fausse voûte.

7. Couverture

Une série de dalles de pierre posées à plat est conservée au-dessus du pilier occidental ; les dalles sont prises dans l'angle sud-est du bâtiment Ea, construit sur la galerie ouest du cloître. Il s'agit peut-être d'un vestige de couverture en dalles de pierre donnée à l'église.

Les sources parlent très peu et très tardivement de la seconde église de l'ensemble cathédral, située au sud du cloître. On sait tout juste qu'elle était dédiée à saint Pierre et gérée par le chapitre. L'analyse permet de détecter deux états successifs : d'abord une nef aux murs assez minces en moellons assisés avec chaîne d'angle en grand appareil, probablement couverte en charpente, bâtie dans le 2e quart du 11e siècle ; dans le 1er quart du 12e siècle, voûtement de cette nef par un berceau posé sur l'épaississement intérieur des murs en moyen appareil avec doubleaux et arcades latérales à double rouleau. Abandonnée et ruinée, elle fut remise en état (construction d'un plafond ou d'une fausse voûte ?) et en service en 1540 par la confrérie des Pénitents blancs. Tout vestige aurait probablement complètement disparu dans les démolitions du 1er tiers du 19e siècle si le mur nord de l'église n'avait servi d'appui à la galerie sud du cloître.

Edifice composé d'une abside probablement demi-circulaire et d'une nef unique de 3 travées couvertes d'un berceau en plein-cintre, rythmée par des doubleaux et des arcades latérales à double rouleau retombant sur des impostes moulurées ou ornées de motifs géométriques. Les murs ont par la suite été percés pour ancrer des pièces de charpente et les impostes bûchées pour appliquer un enduit. Il reste en place quelques dalles de l'ancienne couverture posée sur l'extrados de la voûte.

  • Murs
    • molasse
    • moyen appareil
    • moellon
  • Toits
    pierre en couverture
  • Plans
    plan allongé
  • Couvrements
    • voûte en berceau plein-cintre
  • État de conservation
    vestiges
  • Techniques
    • sculpture
  • Représentations
    • bâton brisé
  • Précision représentations

    Une face d'imposte est décorée d'un bâton brisé ; les autres sont ornées de moulures.

  • Statut de la propriété
    propriété publique
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    classé MH, 1862
  • Précisions sur la protection

    Vestiges classés avec le cloître en 1862.

  • Référence MH

Ultimes vestiges d'une église du 11e siècle remaniée au 12e siècle.

Date d'enquête 1989 ; Date(s) de rédaction 2002
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Sauze Elisabeth
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Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1969 à 2007.

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Fray François
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