• inventaire topographique
église paroissiale puis chapelle Notre-Dame-de-Valvert
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var - Annot
  • Commune Vergons
  • Lieu-dit Notre-Dame
  • Cadastre 1830 A3 736, 737, 738  ; 1989 A3 376, 377
  • Dénominations
    église paroissiale, chapelle
  • Vocables
    Notre-Dame-de-Valvert
  • Parties constituantes non étudiées
    cimetière, croix de cimetière

Notre-Dame-de-Valvert était autrefois l'église d'un prieuré de Lérins et servait d'église paroissiale. Sa première mention date de 1245, au moment où l'évêque de Senez Sigismond donne au prieur de Vergons, Guillaume, les biens qu'il possède en ce lieu. Mais la chapelle remonterait à la première moitié du 12e siècle et aurait été érigée en deux campagnes : une première comportant l'abside, les chapelles et les deux dernières travées de la nef et une seconde, immédiatement postérieure, durant laquelle auraient été édifiées les deux premières travées de la nef. Il s'agissait d'un prieuré modeste : dès les statuts de 1353, un moine et un prieur étaient seuls tenus d'y résider. En 1454, le prieuré fut uni à celui d'Angles. Le village fut en ruines au 15e siècle, le moine et le prieur cessèrent alors d'y résider. Au 16e siècle, alors que les habitants font construire une nouvelle église dans le village, l'église Notre-Dame-de-Valvert devient simple chapelle de cimetière et est abandonnée. Dans sa visite pastorale de 1697, Monseigneur Jean Soanen la trouve en piteux état et ordonne la restauration de ses chapelles et des contreforts du chevet. En 1702, cette ordonnance ne semble que partiellement exécutée, car en 1708, l'évêque ordonne à nouveau la réfection de la voûte de la nef et de la chapelle sud. En 1788, date de sécularisation de Lérins, les prieurés d'Angles et de Vergons appartenaient encore au monastère. Classée Monument historique en 1927, la chapelle a été restaurée en 1929. Le cimetière, attenant à la chapelle, date très probablement de la construction de l'église de Notre-Dame-de-Valvert. Le plan cadastral de 1830 montre un plan du cimetière comparable à l'actuel. En février 1925, le conseil municipal décide d'agrandir le cimetière, notamment pour pouvoir y installer le monument aux morts. En septembre 1925, M. Coullet, ingénieur adjoint des T.P.E. à Saint-André-des-Alpes, est chargé de dresser le projet d'agrandissement. Ce projet est adopté en avril 1926. Au mois de juin, il est question d'acheter la parcelle n° 736 de la section A (164 mètres carrés) puisque ce terrain convient parfaitement pour le but proposé. En septembre un arrêté préfectoral autorise l'agrandissement du cimetière de Vergons et il est prévu de traiter de gré à gré avec les propriétaires. En décembre 1927, le conseil autorise le maire à traiter de gré à gré avec M. Rastelli, tailleur de pierres à Castellane, pour effectuer les travaux, conformément à un projet dressé par l'architecte M. Duperron. Pourtant, ce projet a été abandonné jusqu'en juillet 1933, date à laquelle le conseil municipal charge le maire de procéder à l'achat du terrain et à l'exécution des travaux. On demande l'approbation du préfet et l'autorisation de la mise en adjudication des travaux par adjudication restreinte. Une extension du cimetière, datant de la fin du 20e siècle, a été réalisée sur la parcelle 1282, section A3.

La chapelle est située au bord de la route d'Entrevaux à quelques centaines de mètres du village, sur un terrain à déclivité nord-sud. L'édifice orienté présente un plan à nef unique de quatre travées qui s'achève par une abside en hémicycle précédée d'un embryon de travée de choeur. Deux chapelles latérales terminées chacune par une abside demi-circulaire et situées à l'extrémité de la nef, forment un faux transept. La chapelle est construite en grès d'Annot avec des pierres de moyen appareil bien disposées. Elle est couverte d'un toit en tuiles creuses, à longs pans pour la nef et les chapelles, croupe ronde pour l'abside et l'extrémité des chapelles. Le bord de la toiture repose sur une corniche moulurée en quart-de-rond. La nef est couverte d'une voûte en berceau légèrement brisé, soulagée par des doubleaux et limitée par un cordon mouluré en quart-de-rond se poursuivant sur les pilastres. Les arcades des deux premières travées de la nef sont plus hautes que dans les deux dernières et les parements aux piédroits de la baie et de la porte y sont layés plus finement. Les murs latéraux sont renforcés d'un arc de décharge en plein cintre entre les trois premières travées. Deux baies en plein cintre percées sous ces arcades murales du côté sud, une baie cruciforme dans le pignon oriental, deux petites baies dans l'abside et un oculus percé dans le pignon occidental permettent l'éclairage de la chapelle. Une arcade en plein cintre et très basse offre, de chaque côté de l'extrémité de la nef, l'accès aux chapelles couvertes d'un berceau brisé sur la partie droite et d'un cul-de-four sur la partie circulaire. Sur le pignon est de chaque chapelle est percée une étroite baie en plein cintre. La chapelle du côté nord bénéficie en outre d'une baie identique sur le pignon occidental. Des niches-crédences sont ménagées dans les murs et des bancs de pierre sont établis tout le long des chapelles. L'abside, couverte d'un cul-de-four en cintre brisé, est éclairée par une étroite baie en plein cintre ébrasée à l'extérieur dans le mur est et par une petite baie carrée du côté sud. Elle possède également une niche-crédence. Un clocher-mur récent, couvert d'un enduit au ciment et abritant une cloche, s'élève en prolongement du pignon occidental. La porte d'entrée, en plein cintre, est percée du côté sud. Elle s'abritait sans doute autrefois sous un auvent en charpente. Le cimetière est mitoyen de la chapelle du côté sud. Il est fermé par un mur de clôture en maçonnerie de moellons calcaires couvert par des dalles en pierre de taille. Un portail s'ouvre côté sud. Il est encadré par deux piliers en pierre de taille calcaire dont les sommets sont taillés en pointe de diamant. L'accès se fait par trois marches en pierre de taille dont une porte l'inscription REQUIES CANT IN PACE. Les tombes sont orientées est-ouest et sont organisées perpendiculairement à l'allée centrale qui mène à la porte de l'église. De très nombreuses tombes ont des stèles en pierre de taille (calcaire ou grès). Les croix sont en pierre ou en fonte moulée. On note la présence d'une tombe à enclos-cage et celle de deux dais. Parmi les objets funéraires, on remarque quelques coeurs émaillés ou en métal embouti. L'extension récente se trouve à l'ouest de l'ancien cimetière. Elle accueille des tombes et des caveaux en marbre. Le socle de la croix de cimetière est en pierre de taille calcaire bouchardée. Une inscription avec un chronogramme y est gravée : DON DE LA / CONGREGATION / 1880. La croix en métal est récente. Dimensions de l'ensemble : h = 265 ; l = 100 ; la = 100.

  • Murs
    • calcaire
    • moyen appareil
  • Toits
    tuile creuse
  • Plans
    plan allongé
  • Couvrements
    • voûte en berceau brisé
    • cul-de-four
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • croupe ronde
  • État de conservation
    restauré
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune, []
  • Protections
    classé MH, 1927/05/27
  • Référence MH

Documents d'archives

  • Procès-verbaux de visites pastorales, évêché de Senez. 1697-1707. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 2 G 17.

    Visites des 24 mai 1697, 19 novembre 1702 et 17 septembre 1708
  • Procès-verbaux de visites pastorales, évêché de Senez, 1745-1753, 1764 à 1768, 1775, 1779 à 1781, 1785 à 1788. Registre tenu successivement par Louis Jacques François de Vocance (évêque de Senez de 1741 à1756), Antoine-Joseph D'Amat de Volx (évêque de Senez de 1757 à 1771), Étienne François Xavier des Michels de Champorcin (évêque de Senez de 1771 à 1773), Jean-Baptiste Charles Marie de Beauvais (évêque de Senez de 1774 à 1783), Sixte-Louis-Constance Ruffo (Roux) de Bonneval (évêque de Senez de 1783 à 1784), Jean-Joseph-Victor de Castellane-Adhémar (évêque de Senez de 1784 à 1788). Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 2 G 19

    01/09/1745 : "Il y a au maître-autel un tableau représentant l'Assomption de la Ste Vierge avec son retable et une grande statue de la vIerge, le tout en état. Les deux chapelles latérales sont dégarnies : il n'y a pas de tableau ni de retable"
  • Lettre de l'évêque de Digne au préfet des Basses-Alpes, appuyant les réclamations du conseil de fabrique de Vergons à l'encontre du projet de construction d'une fontaine et d'un lavoir près de l'église, nuisible à la fois à "la tranquilité du culte et à la salubrité de l'édifice", 25 mars 1890. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 1 O 514

  • Documents concernant l'agrandissement du cimetière. 1925-1933. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 1 O 514.

    Voir détail du dépouillement en annexe.

Bibliographie

  • NOEL, Bernard. Dictionnaire des églises de France. tome II, Centre et Sud-Est, Paris : Robert Laffont, 1966.

    p. II d 171 : la chapelle est citée et reproduite
  • BAILLY, Robert. Les chapelles rurales en Provence. Avignon : Imprimerie F. Orta, 1969, 202 p.

    p. 190-191 : Notre-Dame de Valvert est un ancien prieuré de Lérins. "Très belle chapelle romane à quatre travées voûtées en arc brisé. la nef se prolonge par une travée rectangulaire débordant la nef de chaque côté et jouant en quelque sorte le rôle de transept. Belle abside centrale encadrée d'absidioles latérales"
  • COLLIER, Raymond. La Haute-Provence monumentale et artistique. Digne: Imprimerie Louis-Jean, 1986, 559 p. : ill.

    p. 87-88 : la chapelle fut le siège d'un prieuré dépendant de l'abbaye de Lérins, et n'apparaît pas avant 1245. Prieuré modeste, il fut uni en 1454 à celui d'Angles. "Notre-Dame de Valvert demeura église paroissiale jusqu'à la construction d'une église dans le village, au XVIe siècle ; devenue simple chapelle de cimetière, elle fut laissée presque à l'abandon, et l'évêque Soanen dut prescrire de grosses réparations en 1697, puis en 1708 : restauration des chapelles, de la voûte, etc. Classée M. H. le 27 mai 1927, elle fut sérieusement restaurée en 1928". Elle est construite en moyen appareil de grès d'Annot. [L'auteur décrit l'édifice .] Elle ne doit guère être antérieure au milieu du XIIe siècle
  • COLLIER, Raymond. Chronique des monuments historiques. Alpes-de-Haute-Provence. 1970-1975. 1975, 20 p., extrait.

    p. 9 : on a effectué une réfection ou une révision de la toiture de la chapelle entre 1970 et 1975.
  • FERAUD, Jean-Joseph-Maxime. Histoire et géographie des Basses-Alpes. Digne : F. Giraud ; 3e éd. revue, corrigée et augmentée, 1890, 529 p. : ill. ; 21 cm.

    p. 295-296 : d'après le cartulaire de Lérins, on sait qu'un évêque de Senez, Sigismond, donna à cette abbaye toutes les dîmes qu'il possédait à Vergons par un acte du 12 mai 1245. Par suite de cette donation, l'abbaye institua un prieuré régulier dans ce lieu, et partant, c'est aux moines qu'il faut attribuer la reconstruction de Notre-Dame de Valvert qui fut tout à la fois l'église prieurale et paroissiale". Les moines résidèrent à Vergons jusqu'en 1520. [L'auteur décrit l'église.] Au milieu du XVIIIè siècle, on répara les contreforts. Et "en fouillant le terrain, on trouva des cadavres enfouis et une pierre encastrée dans la maçonnerie portant ce fragment d'inscription : 569. O. I. B. P."
  • GEAN, Jacky, GIORDANENGO, Jean. A l'ombre du clocher. Histoire d'un pays entre Var et Verdon. Breil-sur-Roya : Les Editions du Cabri, 1997. 207 p. : ill.

    page 65
  • GRAS-BOURGUET. Antiquités de l'arrondissement de Castellane (Basses-Alpes). Digne : Repos, 1842, 314 p. : ill. ; 21 cm.

    p. 92 : ce monastère dépendait de Lérins. Le vocable de l'église "a fait présumer a quelques auteurs qu'elle avait été construite aux frais de la reine Jeanne qui, ajoute-t-on, en avait fait élever plusieurs en Provence sous la même désignation, pour accomplir le voeu qu'elle avait fait, lorsqu'elle fut déchargée de l'accusation d'avoir assassiné André de Hongrie, son mari "
  • THIRION, Jacques. Alpes romanes. La Pierre-qui-vire (Yonne) : Impr. des Ateliers de la Pierre-qui-Vire et des Ateliers de l'Abbaye Sainte-Marie, 1980, 434 p.

    p. 65-66 : "C'était l'église d'un prieuré de Lérins ; elle servait jadis d'église paroissiale. Elle est mentionnée pour la première fois en 1245, date à laquelle l'évêque de Senez Sigismond donne au prieur de Vergons, Guillaume, les biens qu'il possède en ce lieu. Le prieuré était modeste et en 1454, il fut uni à celui d'Angles. Après la ruine du vilage au 15e siècle, le moine et le prieur cessèrent d'y résider. En 1788, date de sécularisation de Lérins, les prieurés d'Angles et de Vergons appartenaient encore au monastère." Au 16e siècle, les habitants ayant fait construire une nouvelle église au milieu du village, la chapelle fut abandonnée. [Suit une description de l'édifice]
  • Thirion Jacques. L'ancienne église Notre-Dame de Valvert à Vergons. Dans : Bulletin de la Société scientifique et littéraire des Basses-Alpes, Digne: Imprimerie Vial, 1955

    p.235-243 : historique et descriptif de la chapelle

Annexes

  • Transcription partielle des visites pastorales du 18e siècle, Vergons
  • Transcription partielle des archives concernant l'agrandissement du cimetière
Date d'enquête 2008 ; Date(s) de rédaction 2008
Articulation des dossiers