Dossier d’œuvre objet IM84001550 | Réalisé par
  • opération ponctuelle
Décor d'architecture (décor intérieur) : entrevous
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Cavaillon
  • Commune Cavaillon
  • Lieu-dit
  • Adresse Grand'Rue
  • Commune : Cavaillon
  • Dénominations
    décor d'architecture

L'iconographie des entrevous

Les entrevous présentent des surfaces longitudinales ici divisées en compartiments carrés (d'environ 24 cm de côté à l'intérieur) dans lesquels sont placés des motifs géométriques, souvent inscrits dans un cercle.

Une vingtaine de motifs a été repérée, répétés autant de fois que la matrice le permet.

Aux motifs géométriques, il existe deux exceptions : un écu et une représentation animale (éléphant ?) associés à des inscriptions. En voici les relevés effectués par les Musées de Cavaillon Relevés n°1 des motifs des entrevous .Relevés n°1 des motifs des entrevous .Relevés n°2 des motifs des entrevous .Relevés n°2 des motifs des entrevous .Relevés n°3 des motifs des entrevous .Relevés n°3 des motifs des entrevous ..

En 1990, l'archéologue Myriam Philibert a pu, notamment grâce à la découverte d'un nouveau groupe de fragments d'entrevous sur le chantier du parking de l'hôtel de ville, reconstituer des alignements distincts.

Ces propositions peuvent être confrontées avec l'enchaînement des motifs encore en place sur le plafond de la maison de l'impasse Romarin à Cavaillon (IM84000052).

On observe de grande similitudes. Relevé du plafond situé impasse Romarin à CavaillonRelevé du plafond situé impasse Romarin à CavaillonAinsi la séquence du premier assemblage se retrouve sur les entrevous de la maison de l'impasse Romarin.

On peut alors s'interroger sur l'utilisation des matrices : selon toute évidence, elle comportaient plusieurs motifs, les coffrages portaient-ils sur la longueur totale de l'entrevous ?

Si la mise en oeuvres semble comparable à celle utilisée à Riez (IM84003075), la signification en est distincte. A Riez, le message était politique, les liens familiaux et les alliances exposés à la vue du passant par le biais de l'héraldique. A Cavaillon, ce décor semble purement ornemental à l'exception peut-être des quelques blocs à inscriptions. De surcroît, la répétition des mêmes motifs dans des lieux et habitations différentes soutendent sans doute une mode et des artisans en commun mais sans doute pas un message politique identique. Reste le prestige : il s'agit sans doute ici de l'affirmation d'une certaine appartenance sociale, la mise en oeuvre d'un décor de qualité.

La majorité de ces blocs provient d'une maison détruite du centre de Cavaillon dans la Grand'Rue, ils ont été extraits des gravas lors de sa démolition en 1988, en même temps que la frise historiée découverte lors de l'effondrement de la maison voisine (IM84000049).

D'autre entrevous, en moins grand nombre mais portant le même type de décors, ont été également fortuitement découverts en divers endroits de la ville, à l'occasion de chantiers de démolition : certains ont été trouvés lors des fouilles de la banque Avy (parcelle 1989 CK 46), rue Michelet en 1989, un autre fragment au moment de la démolition d'un hôtel particulier de la rue Dupuy-Montbrun (parcelle 2008 CK 732), un autre groupe de blocs, en 1990, sur le chantier du parking de l'hôtel de ville, et enfin, en 2008, un dernier bloc dans les décombres d'un immeuble impasse Viala. Récemment, des entrevous auraient également mis à jour dans la salle au-dessus de la salle capitulaire de la cathédrale. Soit en tout six lieux de découverte, inégaux numériquement, mais techniquement iconographiquement très proches. il est également à signaler qu'une maison, impasse Romarin, présente des entrevous encore en place :Exemple d'entrevous conservés in situ à Cavaillon (Impasse Romarin, parcelle 2013 CK 762)).Exemple d'entrevous conservés in situ à Cavaillon (Impasse Romarin, parcelle 2013 CK 762)).

La datation de ces blocs est relative : l'iconographie et le mode d'utilisation des blocs pourraient porter leur réalisation au 14e ou 15e siècle. Cette datation est confirmée par la datation probable de la maison.

Les blocs sont aujourd'hui déposés au Musée archéologique de l'Hôtel-Dieu de Cavaillon et ont donnés lieu à une première exposition en 1990 puis à un colloque et une nouvelle exposition en 2013-2014.

  • Période(s)
    • Principale : 15e siècle , (incertitude)

Il s'agit d'un ensemble de presque cent blocs de gypserie, moulés, avec un décor en bas relief. Il s'agit sans doute de morceaux d'entrevous disloqués, dont il est proposé un assemblage en annexe.

Le matériau est hétérogène : si la face ornée est réalisé dans un gypse blanc assez fin, l'arrière du bloc est constitué d'un plâtre plus grossier avec débris pierreux assez importants (nombreux graviers). Les entrevous étaient coulés dans un coffrage placé entre les solives du plafond.

Le décor moulé divise les entrevous en compartiments carrés (de 24 cm de côté) où prend place un motif géométrique : "caissons", rappels évidents des plafonds en bois peints de la même période. On peut en trouver un exemple techniquement similaire à Riez (étudié par Elisabeth Sauze en 1987, Référence : IM04003075) ou à Cavaillon, impasse Romarin.

  • Catégories
    gypserie
  • Structures
  • Matériaux
    • plâtre, moulé, décor en bas relief
  • Précision dimensions

    Dimensions : h = entre 30 et 40 cm ; la = entre 25 et 46 cm ; pr = entre 6 et 8 cm. Le compartiment carré délimité par un moulure semble être de dimensions constantes avec 24 cm de côté.

  • Précision représentations

    L'iconographie semble purement décorative, alternant les motifs géométriques, souvent inscrits dans un cercle, dans des compartiments carrés (cf. annexe).

  • État de conservation
    • mauvais état
    • oeuvre déposée
  • Statut de la propriété
    propriété privée (incertitude), Propriété de la Fondation Calvet.
  • Intérêt de l'œuvre
    À signaler

Bibliographie

  • CHAFFAUT, Suzanne du. Gypserie en Haute-Provence, cheminées et escaliers, 16e-17e siècles. Turriers : Naturalia publications, 1995.

    p. 28-31
  • GUYONNET, François. A la recherche des plafonds du Moyen Age en Vaucluse : de la sauvegarde à l'étude. Dans : Aux sources des plafonds peints médiévaux.Provence, Languedoc, Catalogne, Capestang : RCPPM, 2011.

    p. 30-34
Date d'enquête 2013 ; Date(s) de rédaction 2014
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général