Dossier d’œuvre architecture IA84000103 | Réalisé par
Fray François
Fray François

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1968 à 2004.

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Sauze Elisabeth
Sauze Elisabeth

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1969 à 2007.

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  • inventaire topographique
Château
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pertuis
  • Commune Grambois
  • Cadastre 1953 H 54, 55 ; 1838 H 20
  • Dénominations
    château

HISTORIQUE

A Grambois, trois édifices ont successivement servi de résidence seigneuriale. Du château primitif on n'a aucune trace. Au début du XVIe siècle, on désignait sous le nom de château une grande maison située entre la place, la rue allant au Portal nou et une ruelle conduisant au four. En très mauvais état déjà en 1537 - au point que le seigneur dut faire étayer les murs - cet édifice s'effondra en 1553.

En 1589, Jean de Gautier invoqua les nécessités de la défense du village pour mettre la main sur la maison claustrale alors inhabitée et à demi ruinée. Cette maison confrontait l'enceinte urbaine, l'église et quelques autres maisons ou casaux que le seigneur acheta aux particuliers qui les possédaient. A la place du pâté de maisons, Jean de Gautier fit construire son château, grosse demeure de type urbain singularisée par une tour d'angle ronde, dont les frères Antoine et Jean Barrière réalisèrent le gros œuvre en maçonnerie enduite et maître Nicolas Bérard les baies (grande porte, croisée, demi-croisées, fenêtres bâtardes), cordons et corniches de la façade ; le tout, complété par des jardins en terrasse aménagés sur l'arrière, était achevé en août 1590. Le prieur de Grambois protesta en vain et n'obtint en échange qu'une petite maison du village pour le logement du clergé paroissial. Le nouveau château resta aux mains des seigneurs et de leurs descendants jusqu'en 1879. Michel-Jules de Roquesante fit vers 1730 transformer la façade telle qu'on la voit aujourd'hui. Une des pièces du premier étage conserve un décor de gypseries du XVIIIe siècle.

DESCRIPTION

Situation et composition d'ensemble

Adossé à l'angle nord-ouest de l'église, l'édifice est bordé par la Place, au nord, par une terrasse et des jardins, à l'ouest par une ruelle. Peu remarquable par son architecture, le château est surtout mis en évidence par sa grosse tour ronde qui forme le contrepoint du beffroi de l'église.

Matériaux et leur mise en œuvre

Ils n'ont pas été étudiés : toute la construction est enduite.

Parti général, plan, coupes et élévations intérieures

L'édifice forme un gros quadrilatère irrégulier, orienté au sud et flanqué au sud-ouest d'une tour circulaire presque entièrement dégagée, accolée à une aile en ressaut de plan rectangulaire. La distribution intérieure irrégulière se développe autour de la cage de l'escalier principal qui occupe une position centrale ; on y accède par un vestibule donnant sur la façade antérieure à gauche duquel se trouve l'escalier descendant à la cave.

Le sous-sol se compose de trois salles correspondant à peu près aux salles du rez-de-chaussée, situées sous la partie nord du château.

La salle principale, de plain-pied avec la terrasse postérieure, est couverte de quatre travées d'arêtes retombant sur un pilier central; elle est flanquée de plusieurs niches et renfoncements. Les deux autres salles ne présentent rien de particulier ; la grande salle ouest, ouvre sur des caves plus anciennes situées sous la rue, où se trouverait l'entrée d'un "souterrain".

L'édifice compte deux étages carrés sans intérêt. Seule une pièce située au premier étage au-dessus de l'escalier de la cave et du vestibule, et donnant sur la tour, conserve un décor de gypseries.

Élévations extérieures

- Façade antérieure sud

Elle se compose de trois parties distinctes : la façade principale, la tour et la façade de l'aile ouest.

La façade principale comprend trois niveaux de trois travées de fenêtres en arc en segment à chambranle saillant ; au premier niveau, la travée centrale présente : deux portes juxtaposées, la porte d'entrée et une porte secondaire en arc en segment.

La tour est percée d'une travée de portes-fenêtres donnant sur un balcon aux deux niveaux supérieurs et d'une fenêtre au premier niveau. Elle est plus élevée que le reste de la façade.

La façade de l'aile ouest est percée sur ses trois niveaux d'une travée de fenêtres.

Sur ces trois parties, les niveaux sont séparés par des cordons ; les fenêtres des niveaux supérieurs sont reliées par des bandeaux verticaux dans le prolongement des piédroits. Couronnement d'une génoise à deux rangs.

- Façade postérieure

Elle est moderne et en partie refaite.

- Façade latérale gauche

Mur pignon enduit percé au premier niveau d'un fenestron.

- Façade latérale droite

Elle est en partie cachée par un bâtiment moderne accolé au côté nord de l'église.

BAIE

Porte de la façade sud

Type de baie : porte piétonne

Matériau : calcaire jaune

Structure : - Embrasure : droite-simple

- Arc : - extérieur : plein cintre

- intérieur : linteau droit

- Clé saillante et passante

- Piédroits : sans bases, avec impostes et feuillure intérieure

Décor :

Architecture : l'arc mouluré, dont la clé est en forme de volute, est encadré de deux pilastres couronnés de chapiteaux ornés de feuilles d'eau et portant un entablement percé au centre d'un oculus ovale.

Combles et couverture

Non étudiés. Tuiles creuses.

Distribution intérieure

Les caves ont été aménagées en pièces de service pour une colonie de vacances. Tous les murs sont enduits. Les baies de la grande salle donnant sur la terrasse sont modernes et se raccordent mal avec les voûtes.

La cage d'escalier.

Une seconde cage d'escalier, moderne, a été installée dans l'aile en ressaut : de plan rectangulaire, c'est un escalier en vis à gauche, desservant tous les niveaux et éclairé au nord par des oculi ovales. Il est construit en bois et en plâtre ; les marches, au nez de bois sont mallonnées.

Premier étage

La pièce du premier étage au-dessus du vestibule, conserve un décor de gypserie qui comprend un dessus de porte, une cheminée et le plafond à voussures. L'ensemble est en bon état de conservation. Les reliefs sont à peine empâtés sous les enduits.

Le dessus de porte est un cadre moulure rectangulaire dont les angles supérieurs sont échancrés et ornés de motifs végétaux ; au centre du côté supérieur, se trouve une palmette : le bord inférieur est cintré au-dessus d'un amour guerrier debout parmi des attributs militaires.

La porte dont le chambranle est mouluré, est murée.

La cheminée se compose d'un chambranle moderne à capucine, en marbre noir, et d'une hotte dont le décor est intact : deux sortes de pilastres encadrent un avant-corps orné d'un grand panneau dont le tympan est surmonté d'un cadre ovale dans lequel est figurée Minerve, en haut-relief.

Les motifs décoratifs sont fins et encore très lisibles sous le badigeon.

ESCALIER

Matériaux et leur mise en œuvre : escalier en pierre, marches rhabillées (nez de bois, mallons), rampes en plâtre.

Cage : - emplacement : cf plan commun au château et à l'église

- plan : rectangulaire très large (3,67 m).

Forme : escalier de deux volées droites parallèles, limon sur limon, à retour gauche sur deux étages.

Volées : - nombre : quatre

- à gauche

- palier : deux

- nombre de volées : quatre

Marches : - profilées oui {nez de bois)

- plafond : plat, sous les volées.

Limon : enduit

Rampe : balustres carrés en plâtre (h : 0,55m). Le balustre de départ est massif, surmonté d'une boule de marbre polychrome. La rampe fait un retour à gauche au deuxième étage.

Mur d'échiffre : évidé au départ de chaque volée.

Organisation des paliers : communications directes avec les pièces des étages.

Couverture des paliers : plafond.

Couverture de la cage : plafond.

Le décor du plafond se compose de la voussure qui fait la liaison avec les murs, et d'une rosace centrale.

La voussure qui se développe au-dessus d'une corniche moulurée, en ressaut au droit de la hotte de la cheminée, porte des scènes allégoriques des quatre saisons :

- l'hiver : un vieillard est assis devant un brasero dont un amour ranime le feu avec un soufflet, tandis que sur le côté droit, un second amour joue de la flûte.

- le printemps : deux amours dansent parmi les fleurs, au rythme du tambour d'un troisième.

- l'été : deux amours moissonnent, munis de faucilles ; un troisième est agenouillé et donne des grains à une oie.

- l'automne : deux amours mangent des raisins, tandis que le troisième boit dans un gobelet.

Les quatre scènes sont traitées de la même manière que celle du dessus de porte, en bas relief, assez empâté ; les corps sont adroitement traités, le modelé est assez simple ; les têtes, volumineuses, semblent stéréotypées.

Les angles nord-est et sud-est sont ornés d'une palmette entourée de rinceaux et encadrée de deux vases : un pot à feu et une aiguière. La rosace se compose essentiellement de riches guirlandes de fleurs retenues par des rubans à des vases alternant avec des médaillons où sont figurés des profils de figures féminines. La rosace est en excellent état.

Édifice construit en 1589 et 1590 sur les ruines de l'ancien logis prioral attenant à l'église paroissiale par 3 maçons pertuisiens, Nicolas Bérard, Antoine et Jean Barrière, pour le seigneur Jean de Gautier ; agrandi et remanié vers 1730 extérieurement (élévations) et intérieurement (escalier, distribution, décor de gypserie) ; remanié au 20e siècle (2e escalier en vis, décors intérieurs).

Edifice de plan massé, flanqué au sud-ouest d'une tour ronde ; étage de soubassement voûté d'arêtes ouvrant sur une terrasse ; 2 étages carrés desservis par un escalier rampe sur rampe à mur d'échiffre évidé et rampe à balustres en plâtre ; au 1er étage salon orné de panneaux en gypserie ; élévation sud à 5 travées de baies segmentaires, avec porte à décor architecturé

  • Murs
    • molasse
    • enduit
    • moellon
    • pierre de taille
  • Toits
    tuile creuse
  • Étages
    étage de soubassement, 2 étages carrés
  • Couvrements
    • voûte d'arêtes
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours sans jour suspendu
  • Techniques
    • sculpture
    • décor stuqué
  • Représentations
    • ordre toscan
    • putto
    • arme
    • déesse
    • saison
    • rosace
  • Précision représentations

    sujet : ordre toscan, support : porte d'entrée ; sujet : putto ailé entouré d'armes, support : dessus de porte ; sujet : minerve, support : hotte de cheminée ; sujet : les 4 saisons, support : voussure du plafond ; sujet : rosace, support : plafond

  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • Enquête sur la plainte des habitants de Grambois contre leur seigneur Jean de la Croix, 1536. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Aix-en-Provence : B 1266.

  • Etude notariale de La Bastide-des-Jourdans. Archives départementales de Vaucluse, Avignon : série E, notaires.

    N° 48, f° 19 v°, 33 v°, 50, 63 v°, 66, 112 v°, 170, 210, 214, 217 v°, 239 v°, 288 v°, 292, 364 v°, 400-406, 410.

Bibliographie

  • FAUCHER, Paul de. Un vauclusien oublié : le comte de Roquesante. dans Mémoires de l'Académie de Vaucluse, t. XIII, 1894.

    P. 107.

Annexes

  • Rapport d'expertise du domaine des seigneurs de Grambois, 23 juin 1606.
Date d'enquête 1969 ; Date(s) de rédaction 1987
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Fray François
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Sauze Elisabeth
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