• inventaire topographique
château du Rival, dit aussi château du Rivail
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Orcières
  • Commune Saint-Jean-Saint-Nicolas
  • Lieu-dit le Rival
  • Cadastre 1955 BC 67, 140 à 147
  • Dénominations
    château
  • Appellations
    château du Rival, château du Rivail
  • Parties constituantes non étudiées
    chapelle, fontaine, bassin, escalier indépendant, maison

HISTORIQUE

Le château du Rival ou Rivail aurait été édifié au milieu du XIVe siècle. Après l'abandon du château-fort, situé non loin de là sur la colline de Frustel, il serait devenu la résidence du seigneur majeur du mandement de Montorcier (Ranguis, p. 124). La date 1359, gravée au XIXe siècle sur la nouvelle porte de la façade sud-ouest, a peut-être été voulue par le propriétaire de l'époque pour commémorer la construction du château originel.

Le château du Rival a été racheté en 1590 par la famille du Serre qui avait d'autres possessions dans le Champsaur, en particulier le château de Saint-Léger. Cette famille a sans doute fait transformer ou même entièrement reconstruire le Rival. Ses armoiries ornent le bassin de la fontaine ainsi qu'un bas-relief, daté de 1633, autrefois fixé sur la façade sud-ouest, aujourd'hui en remploi sur le manteau d'une cheminée récente.

Bas-relief daté de 1633 représentant les armes de la famille du Serre, autrefois placé sur la façade, aujourd'hui en remploi sur une hotte de cheminée.Bas-relief daté de 1633 représentant les armes de la famille du Serre, autrefois placé sur la façade, aujourd'hui en remploi sur une hotte de cheminée.

Selon l'abbé Ranguis (p. 124), la chapelle du château du Rival a été consacrée le 13 juillet 1597 par Pierre Paparin de Chaumont, évêque de Gap, sous le titre de Sainte Marie. Noble Charles du Serre assistait à la cérémonie.Selon Joseph Roman (Répert. arch., col. 83), le château était "à l'origine" constitué par un quadrilatère cantonné de quatre tours rondes. Il ne précise pas s'il parle de la période médiévale ou de la reconstruction du XVIIe. L'édifice actuel, formé de deux ailes perpendiculaires, accostées d'une tour ronde et d'une tour polygonale, a une allure XVIIe. L'escalier rampe sur rampe en pierre de taille, les demi-croisées, les baies chanfreinées et les décors peints du plafond du premier étage concordent avec la date 1633 autrefois sur la façade.

Toujours selon l'abbé Ranguis (p. 124), Henry Moncheny-Bonnabel, né protestant, bourgeois d'Orcières et avocat à la cour au parlement du Dauphiné, acheta le 6 janvier 1750 le domaine du Rival à messire Charles Balthazar du Serre.

Le château a été restauré à plusieurs reprises par la suite. La façade sud-ouest a été partiellement repercée au XIXe siècle. Une partie du rez-de-chaussée a été transformé milieu XXe siècle.

DESCRIPTION

Situation

Édifice isolé, à proximité de la colline de Frustel, où se dressait le château-fort médiéval, et du manoir de Prégentil.

L'édifice n'a été que partiellement visité.

Parti d'ensemble

L'édifice est formé de deux ailes perpendiculaires. La façade sud-ouest est cantonnée de deux tours, de plan circulaire à l'0uest, de plan octogonal au sud. La façade sud-ouest est précédée par une esplanade, reliée à une terrasse située plus bas par un escalier isolé en pierre de taille.

Le château. Vue de volume prise du sud.Le château. Vue de volume prise du sud. Château. Façade sud-est, vue d'ensemble.Château. Façade sud-est, vue d'ensemble.

A proximité du château se dressent deux dépendances agricoles. L'une d'elles (parcelle 67) comporte encore, en façade sud, les vestiges de deux baies en accolade d'allure XVIe.

La fontaine actuelle, adossée contre un massif de rocaille, réutilise le bassin d'une ancienne fontaine. Celui-ci est circulaire, monolithe, sans doute en grès, et orné des armes de la famille du Serre. La fontaine d1 origine devait comporter un fût d'arrivée d'eau central à quatre canons.

Matériaux

Murs : moellons sans chaîne en pierre de taille ; enduits.

Escalier intérieur, chambranles des portes intérieures : pierre de taille de couleur noire ; grès ?

Baies extérieures : grès. Pierre de taille.

Couvrements des pièces 3, 5, 6 et 7 : plafond "à la française". Les solives disposées de façon oblique par rapport à l'axe des poutres, forment un motif de chevrons.

Couvrement de la chapelle : plafond "à la française" avec solives en chevrons, comme pour les autres pièces de l'étage. A conservé son décor peint. Les poutres sont bordées par une frise en bois sculptée et peinte.

Couvrement des chambres 8 et 9 : plafond plâtré qui peut masquer un plafond "à la française" comme celui décrit plus haut.

Couvrement de la chambre du deuxième étage située au-dessus de la chambre voûtée 4 : plafond à la française.

Sol du rez-de-chaussée : carrelage récent.

Sol du premier étage : plancher de mélèze.

Dans la chambre 6, les planches sont disposées en chevrons.

Couverture

La tour d'angle ouest. Vue d'ensemble.La tour d'angle ouest. Vue d'ensemble. Château. Départ de l'escalier intérieur, et porte de la cuisine actuelle.Château. Départ de l'escalier intérieur, et porte de la cuisine actuelle.

La tour ouest est coiffée d'un toit conique couvert d'ardoise, et est couronnée d'une croix en ferronnerie. La flèche polygonale à égoût retroussé de la tour sud est couverte d'un matériau synthétique imitant l'ardoise comme le reste des toitures. Un épi de faîtage en métal couronne la tour sud, une girouette (dont la date n'est pas visible) la croupe qui réunit les deux ailes du château.

Distribution intérieure

Au sommet de la première volée d'escalier, à proximité de la porte des lieux d'aisance, se trouve un petit lavabo en marbre, surmonté d'un décor en gypserie.

Le couvrement de l'escalier est orné d'un décor stuqué.

Seul le plafond de la chapelle a conservé son décor peint XVIIe : rinceaux se prolongeant par des anges agenouillés se faisant face deux à deux. Les murs sont habillés, jusqu'à mi-hauteur, d'un lambris de revêtement en noyer, sans doute XIXe ou début XXe.

Sur les vitres de la demi-croisée qui éclaire la chapelle est collée une feuille colorée imitant un vitrail (vitrauphanie).

Le mobilier de la chapelle (tableaux, statues, table) est de la fin du XIXe ou du début du XXe.

Chapelle du premier étage. Détail du plafond.Chapelle du premier étage. Détail du plafond.

NOTE DE SYNTHÈSE

Le château n'a été visité que partiellement, ce qui interdit toutes conclusions. Néanmoins, la présence de vestiges médiévaux ne paraît pas évidente. Il est possible que les pièces voûtées, au nord, soient antérieures aux parties plafonnées.

Ce bâtiment, très transformé aux XIXe et XXe siècles, paraît dans son ensemble du début du XVIIe siècle et s'apparente au château de Saint-Léger (05. Canton de Saint-Bonnet) construit à la même époque.

Le château, initialement édifié au milieu du 14e siècle, a probablement été en grande partie reconstruit après son acquisition par la famille du Serre en 1590. La chapelle fut consacrée sous le vocable de sainte Marie dès 1597 en présence de Noble-Charles du Serre. Mais la facture de certaines baies, de l'escalier intérieur et de son décor et des peintures monumentales de la chapelle, laisse penser que les travaux se sont échelonnés sur plusieurs décennies, visiblement jusqu'au second quart du 17e siècle (un bas-relief daté 1633 subsiste toujours). Le bâtiment fut plusieurs fois modifié par la suite. Il fut vendu par Charles-Balthazar du Serre à Henry Moncheny-Bonnabel en 1750. La façade sud-ouest a été partiellement repercée au 19e siècle : la date 1359, gravée lors de ces travaux sur la porte principale nouvellement aménagée, a probablement été apposée pour commémorer la construction du château originel. L'une des dépendances agricoles présente encore les vestiges de baies probablement du 16e siècle. La fontaine extérieure comporte un bassin en remploi (limite 16e siècle 17e siècle ?).

Edifice en moellons enduits, formé de deux corps de bâtiment en équerre, comportant un rez-de-chaussée, un étage carré et un comble à surcroît. Toit à longs pans avec pignon couvert au nord-ouest et au nord-est. La croupe, au sud-ouest, est surmontée d'un épi de faîtage et d'une girouette en métal. La façade sud-ouest est cantonnée de deux tours d'angle. Les tours comportent un étage de plus que les corps de bâtiment. La tour ouest est circulaire, coiffée d'un toit conique, recouvert d'ardoises et couronné par un épi de faîtage en métal. La tour sud est polygonale et est coiffée d'une flèche polygonale à égout retroussé, couverte, comme les toitures des corps de bâtiment, d'un matériau synthétique imitant l'ardoise, et surmontée d'un épi de faîtage en métal. La façade sud-ouest est précédée d'une esplanade, reliée à une terrasse située plus bas, par un escalier isolé en pierre de taille. Les baies les plus anciennes sont chanfreinées et ont un appui mouluré. Elles sont en pierre de taille, tout comme la porte principale de la façade sud-ouest, à imposte vitrée, dont le linteau au couronnement mouluré porte des initiales et une date apocryphe : P 1359 B. Les persiennes et les contrevents (dont certains à panneaux moulurés) sont en bois. Cadran solaire peint sur la façade sud-est. A proximité de cette façade, la fontaine, adossée à un massif de rocaille encadré par les deux volées d'un escalier, réutilise le bassin monolithique d'une fontaine plus ancienne. Ce bassin, de plan circulaire, est sans doute en grès, et la partie antérieure de sa margelle présente un écu carré avec les armoiries de la famille du Serre. Dans l'aile sud-ouest, un escalier intérieur dans-oeuvre en pierre de taille, tournant à retours sans jour, présente des volées couvertes d'une voûte en berceau, et des paliers couverts de deux voûtes en arc-de-cloître juxtaposées. Une petite niche, sur le palier du 1er étage, abrite aujourd'hui une fontaine en marbre blanc. Cage d'escalier enduite. La chapelle, aménagée au 1er étage, comporte une frise peinte. Un bas-relief en marbre blanc, autrefois sur la façade sud-ouest et aujourd'hui en remploi sur la hotte d'une cheminée récente, porte la date 1633 et un écu ovale avec les armoiries de la famille du Serre, entouré d'une inscription en latin : HINC COELVM INDE SOLVM. Une maison récente a été accolée au mur pignon nord-est. Les vestiges de deux baies en accolade sont encore visibles sur la façade sud de la dépendance agricole de la parcelle 67.

  • Murs
    • rocaille
    • pierre de taille
  • Toits
    ardoise, matériau synthétique en couverture
  • Plans
    plan régulier en L
  • Étages
    rez-de-chaussée, 1 étage carré, 2 étages carrés, comble à surcroît
  • Couvrements
    • voûte en berceau
    • voûte en arc-de-cloître
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • toit conique
    • flèche polygonale
    • croupe
    • pignon couvert
  • Escaliers
    • escalier intérieur
    • escalier isolé : escalier droit en maçonnerie
  • Jardins
    rocaille de jardin
  • Techniques
    • sculpture
    • décor stuqué
    • peinture
    • ferronnerie
    • maçonnerie
    • décor stuqué
    • peinture
  • Représentations
    • armoiries
    • cerf
    • fleur
    • rose
    • ove
    • acanthe
    • rosace
    • coquille
    • volute
    • fleuron
    • rinceau
    • acanthe
    • rosace
    • fleur
    • feuillage
    • croix
  • Précision représentations

    Armoiries de la famille du Serre sculptées sur le bas-relief de la hotte d'une cheminée et sur la margelle du bassin de la fontaine : [d'azur] au cerf passant [d'or], au chef [d'argent] chargé de trois roses [de gueules] feuillées [de sinople]. Frises d'oves et de dards et frises de feuilles d'acanthe : décor stuqué sculpté de la cage d'escalier. Rosace : décor stuqué sculpté des voûtes en arc-de-cloître de l'escalier. Coquille encadrée de volutes et surmontée d'un fleuron : décor stuqué sculpté du couronnement de la niche de l'escalier. Rinceaux végétaux : frise peinte de la chapelle. Croix en ferronnerie : épi de faîtage de la tour ouest.

  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Éléments remarquables
    fontaine, cheminée

Bien que la rose héraldique comporte 5 pétales et 5 sépales, les armoiries de la famille du Serre sont ici figurées avec des fleurs à 4 pétales et 4 sépales.

Bibliographie

  • ABBE RANGUIS. Histoire du mandement de Montorcier. Grenoble, 1905.

    P. 124.
  • ROMAN, Joseph. Répertoire archéologique du département des Hautes-Alpes. Paris : Imprimerie nationale, 1888.

Date d'enquête 1992 ; Date(s) de rédaction 2007
Dossiers de synthèse
Articulation des dossiers