Dossier d’œuvre architecture IA00124725 | Réalisé par
Fray François
Fray François

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1968 à 2004.

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  • inventaire topographique
chapelle Notre-Dame-des-Sept-Douleurs
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Aiguilles
  • Commune Abriès
  • Adresse l' Adroit
  • Cadastre 1969 C2 810
  • Dénominations
    chapelle
  • Vocables
    Notre-Dame-des-Sept-Douleurs
  • Parties constituantes non étudiées
    mont calvaire

HISTORIQUE

La chapelle Notre-Dame-des-Sept-Douleurs a été édifiée en 1838, à l'initiative de l'abbé Buès, et bénie le 29 juin 1841 par Mgr Rossat. Le chemin de croix monumental qui y mène est contemporain de sa construction. La dernière station se trouve dans l'étage de soubassement de la chapelle. A la fin du XIXe siècle, cet espace contenait une représentation grandeur nature du tombeau du Christ gardé par des mannequins vêtus d'uniformes de soldats du Ier Empire.

DESCRIPTION

A. La chapelle

1. Situation

La chapelle est isolée au nord-ouest du village à flanc de montagne. Elle est l'aboutissement d'un chemin de croix.

Vue aérienne.Vue aérienne. Vue d'ensemble prise de l'est.Vue d'ensemble prise de l'est.

2. Composition d'ensemble

La chapelle et le clocher sont séparés et ne sont pas liés par un parti d'ensemble cohérent. Entre eux a été ajouté un vestibule couvert.

3. Matériaux

L'ensemble est recouvert d'un enduit rustique couleur sable clair récent. L'intérieur est entièrement enduit et peint. Seule la flèche du clocher laisse apparaître sa mise en œuvre à l'intérieur : blocage de moellons de dimensions variées soutenues par des troncs de sapins de 10 cm de diamètre qui conservent encore pour la plupart leur écorce.

4. Structure

On distinguera les trois parties, chapelle, clocher et vestibule intermédiaire.

- La chapelle, orientée, est assise sur une pente. En étage de soubassement sont aménagées deux petites pièces : à l'est le volume n'est pas plus grand qu'une cabine téléphonique ; à l'ouest on a laissé à nu le rocher formant une sorte de grotte.

La chapelle proprement dite a un plan rectangulaire couvert d'un berceau en deux parties séparées par un doubleau ; quatre lunettes pénètrent ce berceau. La porte, rectangulaire, est surmontée d'une dalle mince (2 cm) faisant linteau et la séparant d'une imposte ébrasée à l'extérieur, en anse de panier.

- Le clocher comprend quatre étages : un rez-de-chaussée ouvert au sud sur l'extérieur, couvert d'une voûte d'arêtes presque plate ; au-dessus se trouve une pièce couverte d'un berceau à deux pénétrations ; on y accède par quatre marches aménagées dans l'épaisseur du mur nord puis une échelle de meunier conduit à un étage dont les baies en anse de panier sud et ouest sont murées ; quatre trompes y soutiennent un plancher qui est celui du dernier étage avant la flèche.

Vue d'ensemble prise du sud.Vue d'ensemble prise du sud.

- Le vestibule relie ces deux parties. De plan trapézoïdal, il a une porte sur chaque côté.

5. Élévations

Elles ne présentent rien de particulier. Seul le clocher présente une ordonnance qui s'inspire des clochers romans, tour carrée avec trois étages de baies géminées face au village : trois baies juxtaposées, puis baie triple avec double colonnette en bois, puis baie double murée avec colonnette en bois.

6. Couverture

Lauzes.

7. Distribution intérieure

- La chapelle. Dans la petite cellule est on a placé une statue en bois de Marie-Madeleine provenant d'un Calvaire. Dans la grotte sud se trouve le gisant en bois du Christ. Sur la grille de l'entrée figure une plaque en tôle découpée indiquant la XIVe station.

- La chapelle proprement dite a été entièrement couverte d'un décor peint de couleurs criardes très vulgaires. De part et d'autre de la porte dont le battant est à claire-voie dans sa moitié haute une niche celle du sud, en cul-de-four, est surmontée de l'inscription en lettres latines : AQUA BENEDICTA / SIT NOBIS / SALUS ET VITA. Sous la voûte au-dessus de l'autel, une frise : MERE DE DOULEUR PRIEZ POUR NOUS. L'ébrasement de la fenêtre a un linteau à sofite surélevé sur deux épaulements arrondis. Tout est massacré, l'autel renversé.

- Dans le clocher les deux premiers étages sont blanchis, au rez-de-chaussée sur un ancien badigeon ocre rouge. Au-dessus faux-appareil tracé en rouge sur fond blanc marbré. Fausses briques autour des baies.

- Le vestibule a été blanchi sur un faux-appareil marbré tracé au rouge. Graffiti à partir de 1898.

B. Le chemin de croix :

1. Situation

Le chemin de croix ponctue la voie communale n° 3 qui conduit de l'adroit d'Abriès à la chapelle Notre-Dame-des-Sept-Douleurs.

2. Composition d'ensemble

Il se compose de 14 stations assez régulièrement réparties. Actuellement une station supplémentaire portant le no 14 se trouve dans l'étage de soubassement de la chapelle ; le seuil en ciment de la porte y est gravé 1936.

3. Matériaux

Les stations sont construites en maçonnerie recouverte d'un enduit rustique récent. Couverture en lauze sur deux versants.

4. Structure

Chaque station est conçue comme un oratoire : édicule de plan rectangulaire (1, 32 x 0, 80 m) pour une hauteur moyenne de 2, 40 m. Sur la face antérieure, tournée vers le bas du chemin, s'ouvre une niche en arc segmentaire (H. 0, 77, l. 0, 54, P. 0, 36 m).

5. Décor et aménagement

Au sommet de la face antérieure est clouée une croix de bois de 20 cm. Chaque niche est fermée d'une porte métallique grillagée. Sur le fond est appliquée une plaque de fer colorée et gravée indiquant et figurant chaque station ; sa forme mêle le carré au cercle (diamètre = 34, 5 cm).

Dans l'étage de soubassement de la chapelle se trouvent deux petites pièces :

- dans l'une, à l'est, on a abrité une statue grandeur nature de Marie-Madeleine

- dans l'autre, où apparaît le rocher, est placé un gisant en bois du Christ et divers morceaux de sculpture en plâtre sur âme de bois ; c'est sur la grille de cette pièce qu'est posée la plaque de la quatorzième station.

CONCLUSION

Cette chapelle n'apparaît pas sur le cadastre de 1827. Cependant on peut s'étonner de l'usage du linteau à sofite surélevé sur épaulements arrondis (cf. chapelle des Pénitents) que l'on trouve d'habitude aux XVIIe et XVIIIe siècles. Il en est de même de la forme de la porte. Quant au clocher, c'est un pastiche des clochers types du diocèse d'Embrun au XVIe siècle monumentalisé malgré ses dimensions par l'altitude et l'éloignement lorsqu'on le voit du village.

La chapelle et le chemin de croix monumental qui y mène auraient été édifiés en 1838 à l'initiative de l'abbé Bues et bénis le 29 juin 1841.

L'étage de soubassement de la chapelle qui abritait la 14e station du chemin de croix contenait au 19e siècle une représentation grandeur nature du tombeau du Christ gardée par des mannequins vêtus d'uniformes de soldats du Ier empire ; il ne reste plus que des débris de ces statues ; la chapelle est couverte de lauses, le clocher, qui comporte 3 étages, d'une flèche en pierre ; chaque station du chemin de croix a la forme d'un oratoire à niche construit en maçonnerie et couvert d'un toit à 2 versants en lause.

  • Murs
    • pierre
    • enduit partiel
    • moellon sans chaîne en pierre de taille
  • Toits
    pierre en couverture
  • Plans
    plan allongé
  • Étages
    1 vaisseau, étage de soubassement, 3 étages carrés
  • Couvrements
    • voûte d'arêtes
    • voûte en berceau
    • à lunettes
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • flèche en maçonnerie
    • toit à longs pans
    • pignon couvert
  • Typologies
    choeur au nord ; clocher tour hors-oeuvre
  • Techniques
    • peinture
    • sculpture
  • Représentations
    • Mise au tombeau
    • soldat
  • Précision représentations

    sujet : faux appareil, support : peint sur les murs intérieurs de la chapelle ; sujet : mise au tombeau (Christ, sainte Marie-Madeleine, soldat), support : scène figurée par des statues en bois placées dans l'étage de soubassement

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Bibliographie

  • JACQUES, Louis (chanoine). Chapelles rurales des Hautes-Alpes. 1956. t.1 et t.2.

  • TIVOLLIER, Jean, ISNEL, Pierre. Le Queyras (Hautes-Alpes), 2 vol. Marseille : Laffitte Reprints, 1985.

    Tome 1 : p. 104.
Date d'enquête 1971 ; Date(s) de rédaction 1994
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Fray François
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Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1968 à 2004.

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