Quatre scènes composent cette œuvre dont trois retraçant la naissance de la Vierge : la Visitation, l'accouchement, la Nativité.
Au premier plan, la Nativité, avec la scène du bain de l’enfant, réunit un groupe assis autour d’un personnage central : une femme vêtue d’une robe écrue et d’un manteau rouge tenant un bébé sur ses genoux, entourée de deux autres jeunes femmes dont l’une est en train de préparer les langes, en robe jaune et voile bleu. Agenouillé à leurs côtés, un personnage masculin vêtu d’une tunique blanche ceinturée de bleu clair et d’un manteau jaune, tient la main de l’enfant tout en se tournant vers les deux femmes entrant à sa droite. Il fait la jonction entre les deux scènes (saint Jean évangéliste, hagiographe de la Vierge ?). Devant le groupe, sur le sol constitué de grandes dalles, sont posés une aiguière et un bassin remplis d’eau ainsi qu’un berceau en bois couvert d’un tissu rose.
Au second plan, dans la continuité de la scène du bain, on aperçoit à l’intérieur d’une alcôve, une femme âgée alitée, vraisemblablement sainte Anne, mère de Marie et deux hommes penchés sur elle dont l’un, barbu et vêtu de rouge, est peut-être Joachim, son époux. La scène serait celle de l’accouchement. Elle est traitée en clair-obscur pour mettre en pleine lumière, au premier plan, la naissance de l’Immaculée Conception, un des grands mystères du Rosaire.
Toujours au second plan, à gauche : la Visitation ? Dans l’embrasement d’une porte, la Vierge est reconnaissable à sa robe rouge et à son manteau bleu, les mains entourant son ventre, accompagnée d’une vieille femme, enveloppée dans un manteau rose.
Au registre supérieur, Dieu le Père, barbu, les bras ouverts, entouré de quatre angelots portés par une nuée, veille sur les protagonistes et atteste de l’essence divine de Jésus, fils de Marie.
Les différents éléments qui composent ce tableau, la disposition des objets et des personnages, répondent à l’iconographie traditionnelle de la naissance de la Vierge avec tout d'abord, la scène de la Visitation à Elisabeth, épisode essentiel de la vie de la Vierge qui va recevoir la confirmation par sa cousine qu’elle sera la mère de Dieu, second mystère du Rosaire, celle de l'accouchement, traitée en clair-obscur pour mettre en pleine lumière, au premier plan, la naissance de l’Immaculée Conception, un des grands mystères du Rosaire.
Au registre supérieur, un Sacré-Cœur rouge, enrubanné de bleu, cœur du Sauveur qui préfigurait sa Passion, « couronnait » l’ensemble. Ce « repeint historique », signe de l’évangélisation nouvelle des missions sous la Restauration, a été ôté, à la suite d’une réflexion sur le bien-fondé de son enlèvement, lors de la restauration de la peinture car sa facture grossière déparait l’esthétisme de l’œuvre.
Une toile retraçant la Naissance de la Vierge conservée à l'église Saint-Gervais-et-Saint-Protais à Bonnieux porte la signature et la date : Franciscus Palasse in Avignone 1754. François Palasse est né en 1717 et mort en 1790.