Le salon de musique Fa, au premier étage de l'hôtel, est orné d'un important décor de gypseries blanches se détachant sur un fond vert pâle et se composant de deux panneaux muraux, deux dessus-de-portes, de quatre parcloses d'angle, au plafond d'une voussure avec cartouches. La hotte de la cheminée et le trumeau est sont en bois sculpté et doré.

Les deux panneaux qui encadrent les fenêtres aux extrémités nord et sud de la pièce sont ornés, à l'intérieur d'un cadre seulement cintré à la partie supérieure, d'un trophée de musique : retenues par un nœud de ruban, les chutes se composent d'instruments reliés les uns aux autres par une draperie autour de laquelle s'enroulent des branches fleuries. Ces instruments (violon, alto, cornemuse , hautbois, etc ... ) sont sculptés en fort relief.

Premier étage, salon Fa, panneau sud-est, détail de gypserie.

Les deux dessus-de-portes sont ornés à l'intérieur d'un panneau parfaitement rectangulaire d'un trophée de chasse disposé sous une guirlande fleurie retenue par des boutons.

Les parcloses d'angle de forme cintrée sont sculptées d'un motif d'entrelacs aux extrémités, d'une couronne de laurier au centre.

A la voussure du plafond, quatre gros cartouches d'angle sont sculptés de motifs champêtres symbolisant le printemps, l'été, l'automne ; d'un trophée d'art qui, avec masque de théâtre, palette de peintre, instruments de musique entourés de torches, figure l'hiver. Au-dessus de la cheminée, un cartouche encadré d'armes de guerre enserre un dragon crachant le feu ; en face, au-dessus du trumeau, représentation allégorique de l'amour avec deux pigeons qu'entourent des cœurs percés, un arc et des flèches.

Le trumeau et la hotte de la cheminée sont inscrits dans une travée de pilastres semblables aux parcloses d'angle. Ils comportent une glace dont le cadre galbé est entouré de pampres et de guirlandes de fleurs. Le dessus-de-trumeau et le dessus-de-hotte aux baguettes chantournées sont sculptés d'un étui à flèches croisé avec un caducée et une torche.

Premier étage, salon Fa, dessus de trumeau est.

Cet ensemble de gypseries, qui par sa thématique, s'inscrit parfaitement dans la ligne des décors Louis XV rencontrés à Carpentras, notamment dans les hôtels de Jocas et de Gaudemaris (57 , rue Moricelly, cf. IA84000665 ; 18, rue de la Monnaie, cf. IA84000662) pose un problème de datation. En effet, s'il conserve la caractéristique première à Carpentras d'une sculpture en haut-relief, la facture en est au contraire tout à fait inhabituelle : une certaine sècheresse d'exécution, un aspect trop bien fini et surtout des moulurations rectilignes à l'intérieur desquelles motifs d'entrelacs et compositions s'ordonnent avec la plus grande symétrie, tout cela nous rapproche du XIXe siècle. Une étude en archives serait nécessaire pour trancher : travail d'un atelier de gypsiers du XVIIIe siècle ou reprise dans le premier quart du XIXe siècle d'un type de décor antérieur? Un décor de même veine se trouve à l'hôtel de Vento (rue Porte de Mazan), édifice qui lui aussi pose un problème de datation à la charnière des XVIIIe et XIXe siècles (cf. IA84000671).