Commentaire historique
Ne paraissant pas antérieures au troisième quart du 20e siècle, ces passoires servaient à ébouillanter les prunes pour les transformer en pruneaux et étaient encore en usage dans les années 1960. Appelés paniers à blanchir, ces ustensiles constituent un échantillonnage de ceux, plus nombreux, qui étaient utilisés dans une ferme dispersée de Rosans où la production annuelle pouvait approcher une quarantaine de tonnes de prunes lors des bonnes récoltes. Cette production fruitière, bien qu'aléatoire, générait une forte plus-value lorsqu'elle était favorable.
D'après la tradition orale, la transformation des prunes en pruneaux, qui se déroulait au moment même de la récolte vers la mi-août, était réalisée tôt le matin afin de bénéficier de la température la plus fraîche possible. Après avoir plongé 9 fois les paniers remplis de prunes dans l'eau bouillante, ils étaient secoués 9 fois également. Des chiffres inférieurs ont parfois été donnés par d'autres témoignages oraux.
La mémoire locale rappelle que les pruneaux servaient principalement à la confection des tartes de Noël après avoir été réhydratés. Une petite part de la production pouvait aussi être offerte, sous forme de cadeaux ou de présents.
Description
Ces paniers sont réalisés en fil de fer de différentes sections, les plus gros servant d'armature et les plus fins servant à réaliser les ligatures ou les torsades d'assemblage. Les poignées sont également réalisées en fil de fer.
Vue d'ensemble.
Petit panier. Vue d'ensemble.
Grand panier. Vue d'ensemble.
Grand panier. Détail de l'assemblage de la poignée.
C'est la chute rapide de la température après ébouillantage qui permettait de faire blanchir les fruits, d'où l'importance de pratiquer aux heures les plus fraîches de la journée. Les fruits étaient ensuite mis à sécher au soleil sur des claies ou des canisses (voir dossier IM05004541), puis stockés et conservés dans la pièce fraîche de la ferme, dans des paniers.