En 1897, le curé de Cabestany (Pyrénées-Orientales) décide remplacer le vieil autel. En démolissant la maçonnerie de l’autel, sous la pierre sacrée, on découvre une sorte d’amphore, une jarre sans col, en granit, de 45 à 50 cm de haut sur 20 ou 25 de diamètre. Elle est fermée par un couvercle de pierre et contient un calice en plomb. Celui-ci a la coupe aplatie pour renfermer plus surement une relique (un ossement d'environ 8 cm mis à l'abri dans une étoffe). Le calice de plomb a donc, au sens strict du terme de contenant de relique, servi de reliquaire.
Cependant l'objet a fort peu probablement été conçu dans la perspective de cette usage. Son matériau (très modeste), ses dimensions ainsi que des comparaisons avec des objets similaires trouvés lors de fouilles de tombes d'évêque, amènent à formuler l'hypothèse d'un calice funéraire remployé en reliquaire ou de calice conçu comme un calice funéraire puisque destiné à être placé dans l'autel-tombeau, rappel du sépulcre.
Une proposition de datation peut être faite en fonction des éléments historiques concernant l'église où il a été trouvé ainsi que par analogie avec d'autres calices funéraires dont les datations sont bien documentées. Il pourrait ainsi dater du XIe ou du XIIe siècle.
Ce calice est arrivé dans le trésor de la communauté par l'intermédiaire de dom Salvadou (1882-1996), trésorier de la communauté et originaire de Cabestany.
Conservateur en chef du patrimoine en poste au Service régional de l'Inventaire à la DRAC de Poitiers de 2002 à 2005, puis au Service de l'Inventaire de la DRAC d'Aix-en-Provence. En poste au Service de l'Inventaire et du patrimoine, région Provence-Alpes-Côte d'azur depuis 2008.