Le problème de l'implantation et du reclassement en France des harkis est beaucoup plus compliqué qu'il n'apparaît au premier abord et les solutions proposées dans le mesure où je les connais paraissent improvisées ou tout au moins insuffisamment étudiées aussi bien au point de vue psychologique, que sur le plan financier.

Etant admis qu'il est de notre devoir et d'un intérêt national de traiter humainement des populations auxquelles on ne peut reprocher que de nous avoir fait confiance, il importe de les assimiler au mieux et le plus rapidement possible.

Cette assimilation implique des camps situés à proximité immédiate des agglomérations...à condition que la population implantées soit assez faible en nombre (1/50e environ) par rapport à la population locales.

De plus la population (de ma commune) vieillit physiquement et moralement, a besoin d'un appoint d'agriculteurs jeunes...Nous manquons de main-d'œuvre permanente (ouvriers agricoles et industriels) et saisonnière (bois, coupe de la lavande et du lavandin aussi bien masculine que féminine.

Mais cette implantation présente d'une manière générale des difficultés, sous les aspects suivants : logement, urbanisme, hygiène, enseignement, financement. J'avais donné mon accord pour une implantation dans des maisons abandonnées à restaurer. Cette solution n'a pas été retenue...Attendue que Sault est une station touristique aux vieilles maison de pierre, il n'est pas souhaitable d'installer dans ce paysage des groupes de maisons préfabriquées qui sont par nature inesthétiques (...) il convient donc qu'elles soient soigneusement dissimulées. La question d'hygiène et celle de l'eau et de l'électricité sont également d'importance dans le choix d'emplacement. Celle de l'hygiène est mal résolue dans un camp que j'ai visité. La fréquentation scolaire pose des problèmes de transport, de cantines et de locaux (...).

"Chaque commune accueillant les Harkis dans son giron n'accomplit pas seulement un acte de philanthropie...Ces harkis sont très intéressants pour les finances locales. En effet cet apport de population nouvelle va permettre aux conseils municipaux de "toucher" la réalisation de certains projets endormis par manque de crédits. Ainsi, par exemple, Cucuron aura sa route luberonienne, Sault ses maisons pour estivants, une fois que les Harkis auront fini leurs tâches dans le Ventoux pour le compte des Eaux et Forêts, Pertuis compte sans doute voir sortir très rapidement son projet d'école maternelle numéro deux, Apt d'autre chose...et tout à l'avenant, car il est normal que les Pouvoirs publics se montrent généreux pour les villes qui les aident à résoudre ce problème dramatique du reclassement des Harkis. Ceux-ci d'ailleurs ne resteront probablement pas plus de 4 ou 5 ans dans les villes précitées. le temps de s'adapter à la métropole, de trouver des emplois stables, de se former professionnellement... Après leur départ, les villes garderont les maisons en préfabriqués dur, qui vont se construire pour loger les Harkis...et ce sera autant de gagné. A Cucuron, ainsi que nous avons déjà eu l'occasion de l'écrire, l'installation des Harkis est désiré par le Conseil municipal qui voit d'un bon oeil prendre forme le projet de réalisation de la route du Grand Luberon grâce à la prochaine présence des Harkis qui la construiront."

AD 84 48 W 1334 : extrait de délibération du Conseil municipal du 11 décembre 1963 : après visites de plusieurs sites, un terrain a été retenu pour l'implantation du hameau de forestage de Harkis. Description du terrain inutilisé (superficie, situation administrative et foncière) ; acquisition déclarée d’utilité publique. Situé à proximité de l'agglomération, au quartier de Mougne, cadastré dans la section L dite de Deffends, d'une superficie de près de 70 ares, il offre des facilités pour son aménagement et est très accessible. Une promesse de vente est signée par mesdames Ribba, Mille et M. Monin Veyret (demeurant en Isère) pour la somme de 1500 nouveaux francs.

AD 84 176 W 591 : passation des marchés avec l'entreprise GUNZ, 22 juillet 1963. Délégation de crédits du Ministère des Rapatriés au Préfet du Vaucluse pour les interventions publiques en faveur des Français rapatriés des hameaux forestiers pour les 4 hameaux du Vaucluse (1 hameau égale 28 logements soit un total de 112 logements. En date 19 septembre 1963 : mise à disposition de la somme totale de 1674666f ; 100000f soit 25000 par hameau pour le démarrage des chantiers ; 224000f pour les travaux de viabilité (2000f par logement) ; 1136666f pour la construction des logements par les entreprises Gunz (561340f) et Lécorché (565326f) ; 2000f par logement sont prévus pour le mobilier. Un budget est octroyé pour la construction de 4 abris pour troupeaux de moutons pour un montant de 8000f chacun, au 20 novembre 1963. Un appel d'offre restreint est lancé le 12 avril 1963 pour l'édification de 28 logements par commune ; "le Ministère des Rapatriés dont le contrôleur financier, le Ministère de l'Agriculture et les ingénieurs en chef du Génie Rural et les conservateurs des Eaux et Forêt" l'ont confié aux entreprises Gunz et Lécorché ; le conseiller technique du cabinet du Ministère des Rapatriés demande au préfet de débuter "les travaux de viabilisation et le nivellement des sols sur les emplacement préalablement fixés par le Génie Rural". C'est l'entreprise SADE (29/9/1963) qui est chargée de l'alimentation en eau potable ; coût du terrassement : 4700f, électricité : 19964f, eau : 69426f. Etat d'avancement des travaux dans le Vaucluse rédigé le 26/8/1963 par Emile Bouleau (inspecteur interdépartemental des chantiers et hameaux de forestage des départements de l'Ardèche, de la Drôme et du Vaucluse : au 25/8 le tracé, le piquetage et le terrassement des emplacements sont réalisés par le Génie Rural à Apt et Sault mais le chantier n'est pas commencé par l’entreprise Gunz ; une dalle rocheuse ralentit l'évolution des travaux.

31/8/1963 : rapport de l'ingénieur en chef du Génie Rural au Préfet du Vaucluse : au 26/8 les travaux de viabilisation sont réalisés : voie d'accès de 250m, 7 plates-formes et le nivellement des futurs jardins-potagers (apport de terre) ; éclairage de la place par 8 lampes par raccord de la ligne BT existante distante de 180m. Adduction d'eau potable par raccordement à la conduite existante du syndicat de Sault situé à 150m du hameau et branchement pour chaque logement. L'assainissement nécessite la pose de collecteurs munis des regards d'entretien. S'il reste des reliquats au budget prévu possibilité de les utiliser pour des travaux réalisés par les habitants (plantations).

Le 26/7/1963 : ordre de commencer les travaux donné en exécution à Gunz. Construction des celliers (stockage du bois, charbon, mouton...) envisagée en 12/1964 : ordre de commencer les travaux par l'entreprise MACIA de Roussillon au 31/12/1963 ; pour la scolarisation il faut prévoir 2 postes ; 9/9/1964 : parois extérieure et intérieure en fibrociment et bois ; pour les 4 celliers de 1,60x2,2m sur le fronton de chaque bâtiment, parois en maçonnerie d'agglomérés de 15cm d'épaisseur, cloisons en brique recouverts d'amiante sur fondation : dessins type (10/12/1964) projet d'aménagement des celliers et devis descriptif. Registre des travaux au 30/9/1963 les fondations sont terminées ; au 3/9/1963 : 36 familles (225 personnes) sont passées au hameau, à cette date il y subsiste 19 familles soit 118 personnes (Le Provençal). 14/4/1967 extrait de registre de délibération du conseil municipal : évaluation des préfabriqués : 1000f/l'un.

AD 84 1042 W 613 : hameau de Sault : construction et aménagements 1963-65 : marchés pour l'alimentation en eau potable passé entre le Ministère des Rapatriés et SADE (sté auxiliaire de distribution d'eau, Toulon) 09/1963 : description des travaux à effectuer (devis) pour 70592f, plan coté du projet, PV de réception définitive signé le 17 mars 1965 ; marché d'électrification : plan d'alimentation en BT et éclairage public, réseau MT et poste de transformation (août, octobre 1963), 31327F, ent. R. Montel à Marseille, PV de réception définitive signé le 17 mars 1965. Les travaux de terrassement sont confiés à l'ent. Gabriac de Carpentras (7/8/1963) sont à terminer pour le 20/8/1963. Des travaux d'aménagements sont à réaliser par la main-d'œuvre musulmane : voies et dégagements devant les bâtiments, espaces verts, jardins, plantations, étendoirs et éventuellement celliers (7/3/1964), 2 plans cotés.

AD 84 176 W 592 : la fermeture du hameau est motivée par de nombreux incidents (6/1966). Au 19/7/1967 : acquisition par la mairie de 2 baraquements (type A, 4 logements) et type Abis (pas de cloisons intérieures) totalisant 150m2 chacun (ERDCM du 12/7/1967) assises en béton, ossature métallique, panneaux préfabriqués, toitures en fibrociment, 20mx7,54m, hauteur de plafond 2,5m pour la somme de 19968f ; cession à l'amiable "de 2 baraquements à la ville de Sault : description : terrain communal mis gracieusement à disposition, un hameau forestier de 7 baraques dont 6 de type A de 4 logements (40234f) et un baraquement Abis de "commandement" (39266f) (en mauvais état) qui pourraient servir, du fait de la construction d'une importante base militaire de missiles (SSBS) à St Christol de logements pour les renforts de la gendarmerie mobile et aux techniciens et ouvriers chargés de la construction de la base" après remise au domaines.

14/04/1967 Une délibération municipale entérine la décision de louer pour le somme trimestrielle de 1200F un baraquement pour loger un renfort d'effectif de la brigade de gendarmerie à compter du 1er avril.

AD 84 1334 W 9 : échanges de lettres entre Ministère de l’Intérieur au Préfet 09/12/1966 : dévolution de l’installation de Sault vers d’autres hameaux. La mairie souhaitait récupérer par acquisition les bâtiments préfabriqués libérés le 30/11/1966 pour cause de fermeture du hameau mais aucun bail ne permet la récupération du site par la commune ; en contrepartie ces constructions pourraient servir dans le cadre de la construction de la base SSBS (aucun loyer n’a été perçu depuis l’installation du hameau). Projet de cession et de réutilisation des bâtiments pour d’autres supplétifs (hameaux de La Ciotat et Roquesteron) ?

Seuls deux bâtiments seront laissés sur place pour accueillir et héberger le renfort de gendarmerie mobile et éventuellement répondre au besoin de logements des entreprises travaillant sur la base du plateau de Saint-Christol (rachat par la commune ?). Les 4 autres seront démontés et remontés à La Ciotat, Roquesteron et Sisteron.

Départ des effectifs du hameau prévu pour la fin de 1966, au début 1967 (problèmes divers) ; question de la réaffectation des constructions édifiées par l'Etat qui en est propriétaire du fait qu'aucun bail n'a été signé par la mairie de l'époque : la commune est disposée à acheter 2 baraquements et à transférer les autres dans les hameaux de la Ciotat, Sisteron et Roquesteron. les baraquements restant sur site permettraient le recasement d'un groupe de gendarmerie mobile, d’un détachement de l'Armée de l'Air ou des personnels travaillant à la construction de la base de missiles SSBS (sol-sol balistiques stratégiques) en Haute-Provence ?

Le 29 novembre 1966 les habitants du hameau ont été transférés au camp de la Ciotat ; 2 baraquements sont laissés sur place pour la commune ; en juin 1966 21 familles, 38 g. et 37 f. ; 48 enfants de 5 à 18 ans sont scolarisés.

Le 30 juin 1964 : le hameau de Sault est composé de familles kabyles, chaouias région des Aurès) et arabes d'origine rurale ; la fermeture avancée suite à des problèmes avec le chef de hameau entre autres ; aménagement de celliers envisagés (3 décembre 1964).

Synthèse des activités du chantier forestier de Sault en mars 1964 : le forestage a débuté ainsi que les travaux d'aménagement du hameau : socle du chemin d'accès, dallage devant les pavillons... ; une baraque Fillod est montée par les Eaux et Forêts pour stocker le matériel ; concerne également la scolarisation, l'assistance, les questions sociales, relation avec les différentes autorités, progression de l’intégration...d'autres synthèses existent pour d'autre périodes comme mai 1964 où il est noté qu'en perspective de la venue du Préfet, le goudronnage de la route d'accès, les abords, les peintures extérieures des logements et les branchements d'eau ainsi que le système d’évacuation des eaux usées sont achevés ; 35/54 enfants sont scolarisés (février 1964). idem pour 9/1964 : les enfants sont scolarisés avec les autres enfants de la commune.

Au 31 mars 1964 : on compte 19 hommes, 20 femmes et 72 enfants soit 110 personnes.

Le PV de réception définitive des travaux de construction est acté le 17 mars 1965 suite au marché signé le 17 juin 1963.

AD 84 1334 W 9 : l'ouverture officielle du hameau a lieu le 28 novembre 1963 (inauguration par le sous-préfet). Il est implanté sur un terrain communal situé à proximité du cimetière. Il a une capacité d'accueil de 36 familles (environ 225 personnes) mais il n'est d'abord occupé que par 94 personnes dont 27 hommes, 22 femmes, 13 enfants de moins de 2 ans et 32 de plus de 2 ans. Les constructions sont financées avec des crédits du Ministère des Rapatriés et leurs installations supervisées par le Ministère de l'Agriculture, service du Génie Rural dont font partie les Eaux et Forêts (devenu ONF en 1964). Aujourd'hui il subsiste cinq corps de bâtiments dont deux seulement sont d'origine. L'ancien garage de l'ONF est toujours utilisé pour servir de remise et d'atelier aux agents de la mairie. Deux bâtiments sont postérieurs aux préfabriqués du hameau (gendarmerie, classes d'école, Cadarache ?).

Ouvrage de A. Moumen p 125, 126 : en 1966 y vivent encore 19 familles (118 habitants). Les hommes, ouvriers forestiers employés par l'ONF, ont participé entre autres au reboisement d'une grande partie du Mont Ventoux. Le site est fermé en 1966 et les ouvriers forestiers sont reclassés et certains envoyés dans les hameaux forestiers de la Ciotat, Roquesteron et Sisteron.

AD 84 176 W 591 26 11 1963 : une monitrice d’action sociale et un délégué du Ministère des Rapatriés sont chargés de l’accueil et du suivi des familles ; inauguration après Pertuis et avant Apt et Cucuron.

septembre 1964 : les finitions des baraquements sont réalisées par les Harkis ; 83 enfants sont scolarisés ; à cette date 8 logements sont libres : 5 logements de type F3, 2 de type F2 et 1 de type F4.

7 mars 1964 : des travaux d'aménagement seront réalisés par la main d'œuvre musulmane encadrée par le chef de hameau sous la direction du service des Eaux et Forêts : aménagement définitifs des voies de dégagement devant les logements, espaces verts, jardins potagers, plantations PLANS ; projet de construction de celliers et étendoirs pour le linge (plantations jamais réalisées)

Synthèse des activités du hameau en mai 1965 : 46 enfants scolarisés, informations sur les travaux forestiers

14 avril 1967 : délibération municipale concernant l'accord sur l'évaluation par les Domaines des bâtiments préfabriqués qui restent au hameau forestier.

Le Provençal 3 septembre 1966 : 255 personnes soit 36 familles y sont passées depuis la création du hameau en novembre 1963 ; aujourd'hui 19 familles soit 116 habitants y vivent supervisés par une monitrice de promotion sociale et un chef de hameau. Les Harkis sont recasés dans les hameaux du Var et des Bouches du Rhône.

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7 mars 1963 : direction du Génie Rural et de l’hydraulique agricole, service du Génie Rural : travaux d’aménagement à réaliser avec la main-d’œuvre musulmane sous la direction du service des Eaux et Forêts en accord avec le chef de hameau.

03/1964 : plan masse du hameau, aménagement des voies et dégagements

8 avril 1963 : Dans le département du Vaucluse, il est prévu d’installer 6 cantonnements à Cucuron, à Saint-Léger du Ventoux, à Bedoin, à La Bastide de Jourdans et à Sault. Echange entre l'ingénieur général à l'ingénieur en chef du Génie Rural sur la décision de constituer à Sault 2 cantonnements, l’un au lieu-dit "le Ventouret" pour loger 4 Harkis et le chef de chantier dans 3 bâtiments existants. "Il faudrait prévoir des constructions préfabriquées pour 20 familles (5 bâtiments de type A), une ligne de BT sur 900m, l'adduction d'eau par pompage et groupe sous pression ; l’autre site est prévu au lieu-dit La Loge dans un groupe de maisons existant à remettre en état, et ce pour 24 familles et le responsable ; acquisition par voie de réquisition, VRD existantes. C’est l’entreprise GUNZ qui est chargée du montage des logements. Echange entre l’ingénieur en chef du Génie Rural, P. Volle, avec l’entreprise pour finalisation des travaux.

Devis descriptif Entreprise Gunz, 20 avril rectifié le 25 juin.

9/4/1964 : travaux de finitions à réaliser par l'entreprise GUNZ (Service du Génie Rural) qui concernent le masticage des panneaux au radier, des travaux d'électricité et de menuiserie afin de réaliser la réception provisoire du chantier et le solde des sommes dues.

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.Article Le Provençal 25 11 1963 : 110 harkis s’installent… : 110 personnes, 20aine de familles, 28 logements prêts sur un terrain (eau, électricité et assainissement réalisés par la mairie).

.Article du Dauphine 25 11 1963 : Ce matin, à Sault, 20 familles de H (118 personne au total) prendront possession du petit « hameau » construit à leur intention par le Ministère des Rapatriés : « 7 bâtiments formeront le hameau miniature autour d’une place centrale…20 familles…118 personnes dont 20 hommes, 2 femmes (dont 2 veuves), 76 enfants dont 16 de moins de 2 ans.

Article du Méridional 06 03 1963 : 25 familles de harkis vont-elles bientôt …

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Articles du Méridional et du Provençal, 1963

Conditions d'installation des Hameaux

Les hameaux de Harkis ont été implantés en vue d'assurer le logement aux Harkis rapatriés (et à leurs familles) employés par les Eaux et Forêts, à divers travaux de forestage (ouverture de piste, débroussaillage, etc...). Les dépenses représentées par le financement de la construction, de l'aménagement et de l'équipement des hameaux, ont été imputées sur des crédits ouverts au budget du Ministère de l'Intérieur. Le contrôle technique des travaux fut assuré par les Services du Génie Rural. 4 hameaux ont été installés dans le département du Vaucluse, 3 dans l'arrondissement d'Apt, Pertuis, Apt et Cucuron, 1 dans celui de Carprentras, Sault ouvert en novembre 1963 soit 7 bâtiments représentant 26 logements de 2, 3 ou 4 pièces.

Organisation du hameau : l'encadrement du hameau est constitué par un chef de hameau, en général un ancien sous-officier ou fonctionnaire ayant servi en Algérie et une monitrice d'action sociale. Le chef du hameau est le représentant permanent du Service des Rapatriés, et à ce titre, assure la liaison avec ce service (Inspecteur départemental) et les représentants des autorités locales. Sa tutelle s'exerce sur les Harkis et leurs familles. Il fait régner le bon ordre et l'harmonie entre tous les habitants du hameau. La monitrice assiste en particulier les familles dans tous les moments difficiles qu'elles peuvent rencontrer (arrivées, départs, décès, hospitalisations, naissances, etc...) et leur assure dans la vie quotidienne, tutelle et conseils, plus spécialement dans les formalités d'état-civil, les dossiers à établir pour la Sécurité Sociale, les Allocations familiales, etc.... Elle est chargée des petits soins (blessures, traitements médicaux) en collaboration avec le personnel médical. Elle est l'auxiliaire des diverses assistantes sociales dont elle seconde et continue l'action.

"Après avoir transité par les Mées, les hameaux de Sault et Apt dans le Vaucluse en 1965, 1966 et Fuveau (?), mon père Messaoud CHIAOUI, né en 1928, décédé en 1977, avait un statut de militaire de carrière (engagé). J'ai été prénommée Bernadette car je suis née au couvent de Sault et j'ai pris le prénom d’une sœur du couvent décédée le jour de ma naissance. Nous formions une famille de 8 enfants et nous sommes restés à Sault un an et demi, deux ans. Ensuite nous sommes partis vivre au hameau de Is-sur-Tille (route de Chatillon) et puis celui de Baigneux-les-Juifs ; le hameau de Is a été détruit il y a quelques années ; celui de Baigneux où vit encore un de mes oncles, existe toujours mais ne présente pas la même configuration qu’en région Sud (barres)."