Dossier d’œuvre architecture IA84000626 | Réalisé par
Giraud Marie-Odile
Giraud Marie-Odile

Chargée d'études documentaires DRAC/CRMH. 1er quart 21e siècle.

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Fray François
Fray François

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1968 à 2004.

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  • inventaire topographique
collège de jésuites
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Carpentras - Carpentras
  • Commune Carpentras
  • Adresse 35 rue du Collège
  • Cadastre 1983 CE 1416, 372
  • Dénominations
    collège
  • Genre
    de clercs réguliers de la compagnie de Jésus
  • Parties constituantes étudiées

HISTORIQUE

Les Jésuites ayant refusé de venir s'installer à Carpentras, en 1592, la ville passe un contrat avec les Dominicains pour l'établissement d'un collège moderne dont on entreprend aussitôt la construction. En 1593, un mémoire du maçon Guillaume Margaret nous apprend que le collège est bâti jusqu'au premier étage ; les quittances se succèdent jusqu'en1607 : au total 47 173 florins furent versés à Margaret. Cependant la convention passée avec les Dominicains fut lettre morte et une nouvelle négociation menée avec les Jésuites aboutit en 1600 à un accord préalable entre la ville et le provincial de Lyon ; c'est pourtant en 1607 seulement que le pape donne son accord après avoir reçu une délégation de Carpentrassiens. Le 22 mars 1607, la ville signe l'acte d'érection de son collège : en fait elle s'engageait à agrandir les bâtiments déjà construits. A cette occasion Martellange donne deux projets conservés, l'un dans le "Recueil des Estampes" de la Bibliothèque Nationale, l'autre dans le "Recueil de Quimper" de la bibliothèque municipale de Quimper ; un troisième plan, anonyme celui-ci, ne fut pas réalisé non plus. Un autre projet est approuvé en 1612 : il semble pourtant que la réalisation dont le coût s'éleva à 97 027 florins est plus proche des projets de 1607 que de celui approuvé cinq ans plus tard.

Les travaux sont menés avec lenteur : les pères qui s'étaient engagés à construire une église dans les trois ans, posent la première pierre de leur chapelle le 20 mars 1628 ; à la suite d'un don de Marie de Brancas, marquise d'Ampus, le chantier est rouvert en 1660 ; le dôme est achevé le 1er mai 1687 (la date est gravée sur la boule supportant la croix sommitale). Placée sous le vocable de Sainte-Anne et Saint-Joachim, la chapelle fut consacrée le 21 septembre 1687, sa façade étant restée inachevée. (cf. IA84000625) Les bâtiments ont continué d'abriter le collège de la ville jusqu'à la rentrée scolaire de 1988 ; ils sont actuellement désaffectés.

DESCRIPTION

Situation

L'ensemble collège-chapelle qui occupe la majeure partie de l'îlot 26 au sud-ouest de la ville, présente une façade antérieure nord sur la rue du Collège et s'étend au sud jusqu'au boulevard Albin Durand, autrefois jusqu'au rempart. Les jardins qui le bordaient au sud-est ont été bâtis et transformés en cour de récréation.

Composition d'ensemble

Le collège se compose de sept corps de bâtiments B-C-D-E-F-G-H disposés sur les quatre côtés des deux cours nord et sud.

Matériaux

- Maçonnerie enduite.

- Escaliers en pierre de taille.

- Galerie est de la cour 1 : dallage de pierre et voûtes en plâtre.

- Plafonds à la française.

Structure

Le collège comprend deux étages carrés sur le rez-de-chaussée. Chaque corps de bâtiment, simple en profondeur, est constitué par une enfilade de pièces s'ouvrant sur les cours au rez-de-chaussée, distribuées par des couloirs aux étages. Les étages sont desservis par trois escaliers rampe-sur-rampe en pierre : deux sont situés aux extrémités du bâtiment E autour duquel s'articulent les deux parties nord et sud du collège ; le troisième se trouve en H, dans l'angle sud-est de l'ensemble. Ces escaliers ont des volées de 12 marches ; au deuxième étage une volée supplémentaire de 10 marches conduit dans les combles.

Dans la cour 1, le corps de bâtiment C, mitoyen avec la chapelle, est constitué au rez-de-chaussée d'un portique couvert d'une voûte en pendentifs : situé entre un vestibule nord dans lequel s'ouvre la porte d'entrée du collège et un vestibule sud donnant accès à la cour 2, ce portique, surmonté de couloirs aux étages, constitue la principale circulation de l'ensemble. Galerie sud, vue perspective vers la porte ouest.Galerie sud, vue perspective vers la porte ouest.

Élévations

- Élévation antérieure nord

Façade enduite avec faux-appareil au trait noir, qui compte trois niveaux couronnés par une génoise à deux rangs et neuf travées de baies rectangulaires chanfreinées : fenêtres au premier et troisième niveaux, demi-croisées sur le niveau intermédiaire à la base desquelles court un bandeau de pierre. Sur le premier niveau partiellement remanié, la porte d'entrée est entourée d'un cadre mouluré à crossettes ; menuiserie du XIXe siècle à deux battants et panneaux à losanges. Au centre, sur la cinquième travée, un cartouche encadré d'ailerons était sculpté aux armes de la ville et gravé de l'inscription : EX FUNDATIONE ET PUBLICIS / CARPENT. CIVITATIS SUMPTIBUS 1607.

- Élévations sur cours

- Sur la cour 1, ensemble de façades enduites, à trois niveaux, couronnées par une génoise à trois rangs. Seule la façade ouest de C conserve son ordonnance intacte : sept travées d'arcades en plein cintre retombant sur des piliers carrés en pierre, que surmontent deux niveaux de fenêtres rectangulaires chanfreinées au-dessus d'un bandeau mouluré. Sur les trois autres côtés de la cour, les baies du premier niveau, reprises au XVIIIe, sont en arc segmentaire et ont des cadres lisses appareillés.

- Sur la cour 2, les élévations très remaniées ne sont pas homogènes à deux ou trois niveaux, couronnées de génoises et d'auvents, elles conservent néanmoins quelques fenêtres en demi-croisées chanfreinées.

Couverture

Toits à longs-pans. Tuiles creuses.

Distribution intérieure

- Au rez-de-chaussée, le portique C et les deux vestibules qui l'encadrent ont un dallage de pierre. La voûte en pendentifs (en plâtre) repose sur des doubleaux appareillés en plein-cintre et étayés par des tirants ; arcs qui retombent sur des impostes moulurées du côté est. Au sud de cette galerie, porte avec cadre mouluré à crossettes et couronnée par un entablement.

- Les escaliers ont des marches au revers à demi-délardé. Les murs d'échiffre sont ornés à leurs extrémités de colonnes toscanes engagées.

- Les plafonds à la française ont été conservés seulement dans les vestibules et couloirs du rez-de-chaussée et premier étage (faux-plafonds dans les salles de classe). Au deuxième étage, les fermes de la charpente sont apparentes dans une partie des bâtiments ; le reste est couvert de plafonds à poutres.

CONCLUSION

Les plans du recueil de Quimper que Pierre Moisy attribue à Martellange, même s'ils furent repoussés en 1607, semblent avoir largement inspiré la construction de la chapelle du collège des Jésuites de Carpentras. Certes l'édifice présente une travée en moins par rapport au projet de 1607, cependant on y retrouve des dispositions caractéristiques des églises construites par le père jésuite : plan inscrit dans un rectangle parfait, composé d'une nef unique et d'un chœur rectangulaire bordés de chapelles ; large transept non saillant ; passages assurant une circulation continue entre les chapelles, le transept et le chœur. En revanche, il ne fait pas de doute que l'élévation intérieure à un seul niveau et ne comportant de tribunes que dans le chœur échappe à la responsabilité du père Martellange ; de même pour le haut tambour et la coupole qui couvrent la croisée du transept .Pour ce qui est du collège, le rôle de Martellange est plus difficile à déterminer dans la mesure où il intervint bien après le début de la construction. Néanmoins l'idée d'un plan régulier articulé autour de deux cours pourrait être une adaptation du projet de 1607 qui s'était fixé pour objectif de rectifier des dispositions exigües et mal commodes.

Les jésuites ayant refusé de venir s'installer à Carpentras, la ville passe un contrat en 1592 avec les dominicains pour l'établissement d'un collège moderne dont on entreprend aussitôt la construction. En 1593 un mémoire du maçon Guillaume Margaret nous apprend que le collège est bâti jusqu'au premier étage ; les quittances se succèdent jusqu'en 1607 : au total 47 173 florins furent versés à Margaret. Cependant la convention passée avec les dominicains fut lettre morte et ce sont les jésuites à nouveau qui mènent le projet à partir de 1607. La ville doit alors agrandir les bâtiments existants. A cette occasion, Martellange donne deux projets ; il existe un troisième plan, anonyme ; aucun ne sera réalisé. Un autre projet est approuvé en 1612. Il semble pourtant que la réalisation, dont le coût s'éleva à 97 027 florins, est plus proche des projets de 1607 que de celui approuvé cinq ans plus tard. Les bâtiments ont abrité le collège de la ville jusqu'en 1989 ; ils sont actuellement désaffectés. Les jardins qui le bordaient au sud-est ont été bâtis et transformés en cour de récréation. Le rôle de Martellange dans la construction du collège est plus difficile à déterminer dans la mesure où il intervint bien après le début de la construction. Néanmoins l'idée d'un plan régulier articulé autour de deux cours pourrait être une adaptation du projet de 1607 qui s'était fixé comme objectif de rectifier des dispositions exigües et mal commodes.

Le collège se compose de sept corps de bâtiments disposés autour de deux cours nord et sud. Chaque corps, simple en profondeur, est constitué par une enfilade de pièces s'ouvrant sur les cours au rez-de-chaussée, distribuées par des couloirs aux étages. Il n'y a que trois escaliers : deux sont situés aux extrémités de la même aile, le long du chevet de la chapelle, le troisième se trouvant dans l'angle sud-est de l'ensemble. Le long de la chapelle, galerie au rez-de chaussée, couverte de voûtes sur pendentifs reposant sur des doubleaux en plein-cintre. Façade antérieure enduite avec faux appareil au trait noir, qui compte trois niveaux couronnés par une génoise à deux rangs et neuf travées de baies rectangulaires chanfreinées : fenêtres au premier et au troisième niveaux, demi-croisées sur le niveau intermédiaire à la base desquelles court un bandeau de pierre. Porte d'entrée dans la première travée gauche : cadre mouluré à crossettes, menuiserie du 19e siècle ; cartouche au centre sur la cinquième travée : EX FUNDATIONE ET PUBLICIS / CARPENT. CIVITATIS SUMPTIBUS 1607. Dans la première cour, ensemble de façades enduites, à trois niveaux, couronnées par une génoise à trois rangs ; façade avec la galerie intacte, les autres refaites au 18e siècle : baies en arc segmentaire et cadres lisses appareillés. Dans la seconde cour, élévations très remaniées, non homogènes, conservant seulement quelques demi-croisées chanfreinées. Les plafonds à la française ont été conservés seulement dans les vestibules et les couloirs du rez-de-chaussée et le premier étage ; faux plafonds ou plafonds à poutres.

  • Murs
    • enduit
    • maçonnerie
  • Étages
    rez-de-chaussée, 2 étages carrés
  • Couvrements
    • voûte en pendentifs
  • Statut de la propriété
    propriété publique

Bibliographie

  • MOISY, Pierre. Les églises des jésuites de l'ancienne Assistance de France. Rome : Institutum historicum S.J., 1958, 2 vol.

  • COMPERE, Marie-Madeleine, JULIA, Dominique. Les collèges français XVIe-XVIIe siècles. Répertoire 1 : France du Midi. Paris : Editions du CNRS, 1984.

  • MOISY, Pierre. Le recueil des plans jésuites de Quimper. Dans Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art français, 1950.

  • MOULINAS-PATIN. Notes sur le collège de Carpentras. Dans Mémoires de l'Académie de Vaucluse, tome XII, 1893.

    P. 261.
Date d'enquête 1989 ; Date(s) de rédaction 2002
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Giraud Marie-Odile
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Fray François
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