DESCRIPTION

Situation

Construit pour la Banque de France mais abritant depuis quelques années le Crédit Agricole, l'immeuble se situe sur une parcelle à peu près rectangulaire dont il occupe presque toute la surface. Présentant une façade antérieure sud sur l'avenue, il est longé par une impasse privée à l'est, et à l'0uest par un passage qui conduit à une cour nord peu profonde.

Composition d'ensemble

La banque proprement dite se compose de deux corps de bâtiments A et B disposés en profondeur. Dans la cour se trouve un garage C.

Matériaux

Pierre de taille.4

Structure

L'immeuble n'a pu être visité, ni aucun plan fourni : seuls les extérieurs et la partie publique - vestibule et salle des guichets - permettent d'en deviner la structure.

A comporte au-dessus d'un étage de soubassement un rez-de-chaussée, un étage carré et un étage en surcroît.

B comprend les mêmes niveaux de soubassement et rez-de-chaussée, au-dessus desquels seule la partie antérieure sud, juxtaposée à A, comporte un premier étage ouvrant sur une terrasse nord.

Entrée sur l'avenue Maréchal Joffre : au centre de la façade une porte précédée d'un degré de quatre marches introduit à un vestibule qui par trois degrés, chacun de trois marches, donne accès :

- à l'0uest et à l'est à des bureaux contenus dans le corps de bâtiment A, dont le bureau du directeur à l'extrémité orientale,

- au nord, à la salle des guichets.

Élévations

- Élévation antérieure sud

Façade comportant trois niveaux délimités par des bandeaux et couronnés par une corniche à modillons. Au centre, un avant-corps de trois travées se détache en très faible saillie, encadré par deux travées de fenêtres à baies jumelles. Traitement différent à chaque niveau. Au premier, le mur est orné d'un bossage continu en table dans lequel les fenêtres rectangulaires ont simplement un linteau à refends. Au centre la porte bâtarde à ébrasement extérieur concave et forte clé, s'inscrit dans une travée de pilastres avec tables en creux et achevés par les consoles du balcon de l'étage, bordé d'une balustrade en pierre.

Au second niveau, mur lisse et concentration du décor sur les baies fenêtres rectangulaires dont les allèges sont ornées d'une table en relief ; sur l'avant-corps elles s'inscrivent dans une travée de pilastres et sont couronnées par un fronton triangulaire en appui sur deux petites consoles entourant une table ; sur les travées extrêmes cadres moulurés surmontés d'une petite corniche.Le niveau d'entablement n'est ajouré que sur les première et cinquième travées.

- Élévation latérale est de A

Le décor de l'élévation antérieure se poursuit sur cette façade à trois niveaux et trois travées dont le soubassement est également orné d'une longue table en fort relief.

- Élévation est de B

Longue façade à huit travées de fenêtres.

Soubassement régulièrement percé de soupiraux rectangulaires chanfreinés, au-dessus desquels s'inscrivent les allèges avec tables saillantes des fenêtres rectangulaires du premier niveau ; surmontées de clés, ces baies sont séparées par des trumeaux à refends ; une forte corniche à modillons les couronne.

Au second niveau, ne comportant que les quatre travées méridiona­les, mur lisse percé de fenêtres à entablement, couronnées par une corniche au-dessus de laquelle la toiture fait saillie.

- Élévation nord de B

Elle comporte deux niveaux couverts en terrasse, correspondant à l'étage de soubassement et au rez-de-chaussée. Traitement décoratif identique à celui de l'élévation est, pour cette façade percée de deux larges fenêtres à trois baies chacune et auxquelles se juxtapose à l'ouest une travée aveugle avec pilastre d'angle à refends.

- Élévation antérieure sud de C

Le garage C, à un seul niveau couronné par un auvent, s'ouvre sur sa façade antérieure par deux portes piétonnes rectangulaires (portail sur la façade latérale est) ; au-dessus d'un bandeau mouluré, les fenêtres s'intercalent entre de petits piliers doriques.

Couverture

Tuiles creuses : A : longs pans et croupe

B : longs pans et terrasse.

Distribution intérieure

Dans le vestibule aux angles arrondis, décor très sobre en plâtre :

- cadres moulurés autour des portes qui sont surmontées de dessus­ de-portes simplement constitués par une table saillante entourée d'une mouluration

- sur les murs décor de panneautage à tables rentrantes.La salle des guichets a été complètement réaménagée.

CONCLUSION

L'immeuble de la Banque de France, qui ne figure pas encore sur les cartes postales du début du siècle représentant l'avenue du Maréchal Joffre, a probablement été édifié au début des années 1920 : aucun document se rapportant à la construction du bâtiment n'a été conservé et ne nous permet une datation précise.

Par sa structure, l'immeuble se rattache au type habituel de l'archi­tecture bancaire, comprenant un rez-de-chaussée à vocation publique et un étage réservé au logement du directeur, s'ouvrant à l'arrière sur une vaste terrasse. Les élévations extérieures témoignent pour leur part de la fidélité de l'architecture publique locale au voca­bulaire hérité de la tradition classique du XIXe siècle qu'aucune innovation ne vient ici bousculer.